Leurs premières Fêtes n’eurent pour objet que leurs Dieux, et les Danses qu’ils formèrent pour les honorer, eurent toutes par conséquent quelque rapport aux fonctions qu’ils leur avaient attribuées, aux maux qu’ils en craignaient, ou aux faveurs qu’ils espéraient en recevoir.
Je ne parle ici de Tibère que relativement à mon objet ; que certainement il a mal saisi.
A ses côtés est le nouvel objet de son amour.
Toutes deux conservent exactement l’unité du lieu, du tems, & de l’objet. […] Il ordonna que la Peinture tiendroit le premier rang parmi les Arts libéraux ; qu’il ne seroit permis qu’aux nobles de l’exercer, & que dès leur plus tendre jeunesse ils commenceroient leurs exercices par apprendre à dessiner : il regardoit en cela le dessein comme la chose la plus capable de disposer l’esprit au bon goût, à la connoissance des autres arts, & à juger de la beauté de tous les objets du monde ; il visitoit souvent les Peintres, & prenoit plaisir à s’entretenir avec Appellès des choses qui regardoient la Peinture. […] Le dessein demande un exercice qui produise une si grande justesse de la vûe, pour connoître les differentes dimensions des objets visibles ; & une si grande habitude pour en former les contours, que le compas, comme disoit Michel Ange, doit être plutôt dans les yeux que dans les mains. […] La Peinture a le même objet, mais elle y va d’une maniere bien plus étendue ; car on ne peut nier qu’elle n’imite Dieu dans sa toute-puissance, c’est-à-dire dans la création des choses visibles : le Poëte peut bien en faire la description par la force de ses paroles, mais les paroles ne seront jamais prises pour la chose même, & n’imiteront point cette toute-puissance qui d’abord s’est manifestée par des créatures visibles ; au lieu que la Peinture avec un peu de couleurs & comme de rien, forme & représente si bien toutes les choses qui sont sur la terre, sur les eaux, & dans les airs, que nous les croyons véritables ; car l’essence de la Peinture est de séduire nos yeux, & de nous surprendre par cent objets différens. […] La main n’a aucune part à toutes ces choses, qu’autant qu’elle est conduite par la tête : ainsi à proprement parler, il n’y a rien dans la Peinture qui ne soit l’effet d’une profonde spéculation : il n’y a pas jusqu’au maniment du pinceau, dont le mouvement ne contribue à donner aux objets l’esprit & le caractere.
Egisthe, non moins inquiet que la Reine, se jette à ses pieds, et, en lui jurant un amour et une reconnoissance éternelle, il lui promet que son bras saura la délivrer de tous les objets qui pourroient s’opposer à leur mutuelle félicité. […] Mais ce Prince ne voyant point l’objet le plus cher à son cœur, cherche Oreste dans tout ce qui l’environne et le demande avec l’empressement de l’amour paternel. […] Il lui promet de lui obéir, et il lui jure que son bras la délivrera bientôt de deux objets qui lui sont odieux. […] Electre, craignant que cette félicité ne lui soit ravie, et que son vengeur ne devienne la troisième victime de la fureur d’Egisthe, prie sa sœur et engage ses femmes à veiller à la conservation d’un objet si cher à son cœur ; elles se dispersent pour garder les différens passages qui aboutissent à son appartement, afin qu’elle ne soit point surprise par les ennemis de sa famille. […] Cependant Oreste revient à lui, il revoit avec la lumière les objets hideux qui le persécutent.
Cette privation d’objets instructifs, à cependant excité en moi une émulation vive dont je n’aurois peut-être pas été animé, si j’avois eu la facilité de n’être qu’un imitateur froid et servile. […] Le Grand-Seigneur seul au milieu de ses femmes, semble indéterminé sur le choix qu’il doit faire ; il se promène autour d’elles avec cet air indécis que donne la multiplicité des objets aimables. […] Zaïre, loin de se plaindre, montre par une générosité ordinaire aux belles âmes, un air de sérénité qui rassure le Sultan, et qui calme les craintes qu’il avoit de perdre l’objet de sa tendresse. […] Juger de nos productions sans les voir, c’est croire pouvoir décider d’un objet sans lumières.
Cette privation d’objets instructifs a cependant excité en moi une émulation vive dont je n’aurois pas été peut-être animé, si j’avois eu la facilité de n’être qu’un imitateur froid & servile. […] Le Grand Seigneur seul au milieu de ses femmes semble indéterminé sur le choix qu’il doit faire ; il se promene autour d’elles avec cet air indécis que donne la multiplicité des objets aimables. […] Zaïre loin de se plaindre montre par une générosité ordinaire aux belles ames un air de sérénité qui rassure le Sultan, & qui calme les craintes qu’il avoit de perdre l’objet de sa tendresse. […] Juger de nos productions sans les voir, c’est croire pouvoir décider d’un objet sans lumieres.