Gautier se chargeait de narrer de merveilleuses histoires, au besoin d’en inventer. […] Ils sont reproduits soit dans l’Histoire de l’Art dramatique en France, Paris, 7 vol., 1858-1859, soit dans les Portraits contemporains, Paris, 1874, soit encore dans les Souvenirs de théâtre, d’art et de critique, Paris, 1883. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique en France, t. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique en France, t. […] Gautier et la réponse de Fanny sont publiées dans l’Histoire des Œuvres de Théophile Gautier, par de Spoelberch de Lovenjoul, Paris, 1887, t.
Après m’avoir raconté cette histoire qui expliquait son air de tristesse lors de notre première rencontre, il me demanda : — A quoi puis-je vous être bon ?
L’Histoire, la Fable, la Poésie, la Peinture, tout lui tend les bras pour le tirer de l’obscurité où il est enseveli ; & l’on s’étonne, avec raison, que les Compositeurs dédaignent des secours si précieux.
Vous voulez composer d’après l’Histoire, & vous l’ignorez ; d’après les Poëtes, & vous ne les connoissez pas : appliquez-vous à les étudier ; que vos Ballets soient des Poëmes ; apprenez l’Art d’en faire un beau choix.
Ainsi les anciens n’avaient point encore l’usage des lettres, qu’ils avaient celui des chansons : leurs lois et leurs histoires, les louanges des dieux et des grands hommes, furent chantées avant que d’être écrites ; et de-là vient, selon Aristote, que le même nom grec fut donné aux lois et aux chansons. […] Les sujets des scolies se tiraient non seulement de l’amour et du vin, comme aujourd’hui, mais encore de l’histoire, de la guerre, et même de la morale. […] (B) Nos chansons sont de plusieurs espèces ; mais en général elles roulent ou sur l’amour, ou sur le vin, ou sur la satire : les chansons d’amour sont les airs tendres, qu’on appelle encore airs sérieux : les romances, dont le caractère est d’émouvoir l’âme par le récit tendre et naïf de quelque histoire amoureuse et tragique ; les chansons pastorales, dont plusieurs sont faites pour danser, comme les musettes, les gavottes, les branles, etc. […] (B) Concert Spirituel Concert spirituel, (Histoire moderne) spectacle public dans lequel on exécute, pendant les temps que tous les autres spectacles sont fermés, des motets et des symphonies. […] Quelques réflexions sur ce point sont seules capables de rendre très croyable ce qu’on lit dans l’histoire ancienne de la musique des Grecs : plusieurs de leurs poésies nous restent ; leur musique leur prêtait sûrement une nouvelle expression, les spectateurs d’Athènes n’étaient pas gens à se contenter à moins ; et par les parties de leurs spectacles que nous admirons encore, il est facile de nous convaincre combien devait être surprenante la beauté de leur ensemble.
Comme je ne prétens pas rappeler dans l’Histoire de la Danse ce que j’ai dit dans celle de la Musique, où j’ai traité suffisamment de l’Opéra, je l’abandonne entierement pour ne parler ici que des Balets. […] Les Balets tragiques étoient graves & sérieux, leurs sujets se prenoient dans l’Histoire ou dans la Fable : les comiques étoient plaisans & bouffons ; les satyriques étoient libres & indécens ; & c’étoit particulierement dans ces deux-là que les Pantomimes faisoient voir leur habileté, par les figures, les mouvemens, & les gestes, qui sont les trois moyens de s’exprimer sans parler. […] Il suffit d’avoir vû par ce que j’en rapporte, qu’il n’y a rien dans la Nature, dans la Religion, dans la Philosophie morale, dans la Fable, dans l’Histoire, dans les Romans, dans les Poétes, dans la Peinture, & dans le Caprice, que l’on ne puisse imiter sous des figures naturelles, feintes, ou allégoriques, & qui par conséquent ne puisse servir de sujet pour la composition d’un Balet, quand ceux qui s’en mêlent sont assez profonds pour employer tout ce qui convient à ces spectacles.
Avant que de répondre aux amateurs et aux défenseurs des danses, qui veulent se prévaloir de cet exemple, je leur demanderai s’ils ont autant remarqué tout ce qui est dit dans l’histoire de ce saint roi pénitent, des différens caractères si admirables de sa pénitence, qu’ils ont remarqué sa danse ; et s’ils sont autant touchés des gémissemens qu’il poussoit sans cesse, et des larmes qu’à la vue de ses péchés il répandoit toutes les nuits si abondamment, que son lit en étoit tout trempé, qu’ils sont touchés de le voir danser devant l’arche du Seigneur ? […] Apprenons-le de l’histoire sacrée