/ 174
45. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VIII. » pp. 81-87

Audronicus désespéré de sa situation supplia le public de lui permettre de faire réciter son rôle par son esclave, tandis que lui Andronicus feroit les gestes propres à prêter de l’énergie à la déclamation ; le public toujours avide de nouveauté applaudit, avec transport, à cette proposition : Un joueur de flutte accompagnoit les récits de l’esclave, tandis que l’acteur muet faisoit les gestes convenables au monologue. […] Si l’acteur récitant, l’acteur chantant, et l’acteur pantomime ne s’attachent point à ce jeu muet : leur diction sera froide, leur chant sera languissant, leurs gestes seront insignifiants ; et tout annoncera chez eux un coeur tiède, une àme glacée, et une monotonie fatigante.

46. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — II »

II L’ancien ballet est un conte ou une épopée sans paroles, que les gestes figurent et que la musique accompagne avec un excès de fidélité.

47. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

Ces Danseurs comiques, s’ils sont habiles, peuvent faire admirer la force jointe à la précision et à la légèreté, et même faire rire quelquefois en tournant artistement en grimaces les gestes de contraction qui leur sont indispensables pour leurs efforts. […] Tout ce que la belle danse exige des Dupré, des Vestris, celle-ci le demande à ses Danseurs, et ce n’est pas tout : l’art du geste porté au suprême degré doit accompagner le majestueux, l’élégant, le délicat de la belle danse, et cela ne suffit pas encore : il faut, comme nous avons dit, que le Danseur Pantomime puisse exprimer toutes les passions, et tous les mouvements de l’âme. […] Semblables aux Acteurs Anciens qui faisaient quelquefois sur la Scène les gestes d’un Rôle, tandis qu’un déclamateur en récitait les vers dans la coulisse ; nous mettons les pas, les gestes, les attitudes, les expressions aux Rôles que nous jouons, sur la musique qui se fait entendre dans l’Orchestre.

48. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre I. Caractère que doit avoir la Danse Théâtrale »

La Musique rend ses traits, par l’arrangement successif des sons ; la Peinture, par le mélange adroit des couleurs ; la Poésie, par le feu varié du discours ; la Danse, par une suite cadencée de gestes.

49. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Le geste indique la volonté, le desir ou le besoin. Il y a trois sortes de gestes ; 1°. le naturel, 2°. d’imitation, 3°. de convention, que l’abbé Dubos nomme geste d’institution. […] L’avenir ne peut s’indiquer que par des gestes de convention. […] Mais au théâtre, beaucoup de ces gestes seraient nuls, les spectateurs ne sachant pas ce langage. […] Sanlèque, chanoine régulier, Traité des Gestes.

50. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 1er août 1671 »

Le grand Acteur, La Thorillière, Fait un Roy, de Psiché, le Père : Et montre tout l’air d’un Héros, Dans son geste, et dans ses propos, Et si bien dans sa douleur exprime, Que, dans tous les Cœurs, il l’imprime, Blâmant un Oracle felon, Qui, plus cruel que Ganelon, Veut que cette Fille adorée, Par un Serpent, soit dévorée : Lequel Arrêt est rapporté, Et bien nettement récité, Par un Acteur brillant et leste, Mais achevons, vite, le reste. […] Mais, achevant cette Matière, Je dois, encore, publier, Et non pas, vraiment, l’oublier, Que l’on y voit une Mignonne Qui mérite qu’on la couronne, Et que l’on lui donne le Prix, (Après tout chacun je le dis, Qui la bátise de Merveille Qui ne peut avoir de Pareille) Pour sa manière de chanter, Qui peut tout le monde enchanter, Et son aimable petit Geste, Qui ma foi, paraît tout céleste, Et vaut que la Ville, et la Cour, Aille admirer ce jeune Amour.

51. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre III. Des mouvemens de la Danse par rapport aux actions humaines, suivant les préceptes des Egyptiens & des Grecs. » pp. 59-69

C’est ce qui a fait dire à Plutarque que le Balet est une Poésie muette, qui parle ; parce que sans rien dire, il s’exprime par les gestes & par les mouvemens : c’est ce qui s’appelle sçavoir parler aux yeux, & toucher le cœur par des expressions patétiques & muettes. […] Il faut qu’il paroisse de la contrainte dans un amour naissant, de la hardiesse dans ses progrès, & beaucoup de transport dans ses succès : enfin il faut lui donner toutes les couleurs que les Naturalistes ont remarquées ; que tout parle en lui ; que ses yeux, ses gestes, ses pas, sa mine, ses mouvemens fassent connoître ce qu’il est & ce qu’il sent. […] Toutes ces danses diversifiées de gestes, d’actions & de mouvemens, avoient leur nom particulier, qu’il seroit difficile de rapporter du Grec en notre Langue, pour les faire bien entendre : on peut avoir recours à l’Auteur, si l’on est curieux de les avoir.

/ 174