Ce noble Divertissement Était, avecque bienséance, Mêlé fort agréablement D’un beau BALLET de l’INNOCENCE, Où, par des Ennemis félons, Dont se trouvaient les faux Soupçons, La Belle était persécutée ; Et puis, malgré la rage, envers elle irritée, De ces injurieux Frelons, Elle se voyait couronnée. D’ailleurs, la Décoration Était, certes, fort magnifique ; Bonne pareillement se trouva la Musique, Et tout, bref, y donnait de l’admiration.
Loret, lettre du 21 août 1660 Au Collège des Jésuites, Religieux pleins de mérites, Et qui, surtout, sont triomphants À bien enseigner les Enfants, Jeudi, leurs Écoliers jouèrent, Ou, pour mieux dire, ils récitèrent Un beau Sujet Latin, en Vers, Tout rempli d’incidents divers, Et, par-ci, par-là, de tendresse, Que cette agréable Jeunesse Excellemment représenta, Et dignement s’en acquitta : Sujet bien plus saint que profane, Que le savant Père Dozane De Falaise, au Pays Normand, A fait d’un style tout charmant, Pièce sans faute et sans macule, Pièce, enfin, que l’on intitule Clementia Christiana, Et dont, certainement, on a Fort loué la sage conduite En l’honneur de ce Jésuite. Ce Sujet, bien imaginé, D’un Ballet fut accompagné, Duquel l’invention galante Fut, tout à fait, divertissante, Et cadrant à l’Hymen du Roi ; Bref, je vous puis jurer ma foi Que cette Action dramatique, Et le Théâtre magnifique, Des plus beaux et plus éclatants, Plurent fort aux sieurs Assistants, Surtout au Nonce du Saint Père, Qui prit plaisir à ce mystère, De sa présence l’honora, Et, même, dit-on, l’admira.
Robinet, lettre du 10 mars 1667 Le grand BALLET IMPÉRIAL, Ballet que l’on danse à Cheval Et préparé selon les Règles Pour la SOUVERAINE DES AIGLES, Fut dansé, la première fois, Un jour du pénultième mois ; Mais IGNACE, l’amoureux SIRE, Ne partageant pas bien l’Empire Avec le Seigneur JUPITER, Il lui plut le déconcerter Par certaine fâcheuse Pluie, Qui mouilla fort la Compagnie, Qui chiffonna tous les Habits Couverts de Perles et Rubis, Qui défrisa blondes Perruques Qui couvraient quantité de Nuques, Détrempa Plumes et Capots, Sans doute très mal à propos, Et, d’une funeste manière, Fripa la petite Oie entière De ces Équestres Baladins, Ainsi que de leurs Guilledins ; Si bien que tel fut le dommage Que causa cet humide Orage Que, selon ce qu’on en écrit (Dont l’EMPEREUR fut moult contrit). […] Mais, après aussi ledit terme, On s’en divertit fort et ferme, Et ce beau Divertissement Agréa d’autant plus vraiment Aux Spectateurs et Spectatrices Que le Temps, sujet aux Caprices, Alors plus complaisant pour eux, Ne fut point du tout pluvieux.
Loret, lettre du 5 mars 1661 Pour plaire à quatre Demoiselles, Que je crois, toutes, fort pucelles, Le Lundi gras, jour jovial, Je revis le Ballet Royal, Ayant honorable séance Près de Gens de haute importance, Où par pure bonté d’esprit, Monsieur de Taloi me souffrit,13 Quoi que, pourtant, quelques personnes, En mon endroit, un peu félonnes, Eussent animé contre moi Cet ardent Officier du Roi ; Je m’étais (outré de colère) Plaint de son procédé sévère, Mais j’aurais été bien fâché D’avoir à son honneur touché ; Et depuis icelle boutade, Charnassé, son cher Camarade, M’a conté tant de bien de lui, Qu’il se peut vanter, aujourd’hui, Que je l’honore et je l’estime, Aussi bien en prose, qu’en Rime. […] Dans mon autre dernière Lettre L’Imprimeur oublia de mettre (Dont je lui sus fort mauvais gré) Des Vers pour la jeune Verpré, Et dont, sans flatter, on peut dire Qu’elle capriola des mieux, Et qu’elle charma bien des yeux.
Pour le faire du pied droit, il faut avoir le corps posé sur le gauche, étant posé à la quatriéme position, le droit derriere le talon levé, puis plier sur le gauche, & se relever en sautant dessus, mais du même tems la jambe droite qui étoit preste à partir, passe devant en se portant à la quatriéme position, & sur la pointe du pied, les deux jambes fort étenduës : ensuite faites un autre pas du pied gauche en avant à la quatriéme position ; ce qui fait le Contre-tems complet. Il se fait de la même maniere en arriere : par exemple, le pied gauche étant derriere à la quatriéme position, le corps posé dessus, il faut plier sur le même pied, & du même tems la jambe droite se leve étant fort étenduë, & se porte derriere à la quatriéme position : vous faites ensuite un autre pas en arriere du pied gauche, & sur la pointe des pieds ; mais à ce dernier pas, il faut poser le talon ; ce qui met le corps en son repos & finit votre pas, ce pas se fait dans l’étenduë d’une mesure à deux tems legers, ou d’une à trois tems : il occupe le même tems d’un pas de Bourée ordinaire.
Après, BACCHUS, le Dieu des Brindes, Se fit voir Triomphant aux Indes, Dans un Ballet fort enjoué, Et qui fut aussi fort loué, Où, pour au Grand MONARQUE plaire, La charmante Sirène HILAIRE, Fit merveille avec d’ESTIVAL.
Les jambes doivent être fort étenduës dans leur tems, les hanches fort tournées en dehors, parce que les autres parties inferieures se tournent d’elles-mêmes, ce qui est incontestable, d’autant que cette jointure commande & dispose des genoux & des pieds : ce que je viens de dire que les jambes doivent être étenduës dans leur tems, c’est lorsque vous passez l’une ou l’autre, d’étendre fort les genoux, ce qui vous empêche de croiser vos pas : ce feroit un défaut auquel plusieurs personnes sont sujetes faute d’attention : ayant aussi les genoux en dehors & les jambes étenduës, cela empêche le penchant qu’ils auroient à devenir cagneux, & même remet ou accoûtume la rotule dans une meilleure situation.