Du tems du feu Roy, c’étoit la Reine avec qui Sa Majesté figuroit, au deffaut, c’étoit la premiere Princesse du Sang que Sa Majesté prenoit, & se plaçoient les premiers, & chacun se venoit placer derriere leurs Majestez à la file, chacun selon leur rang.
On a cherché à la comparer à celle de feu Grassot. […] Les messieurs n’y voient que du feu et sont convaincus qu’ils « enrichissent » un bas bleu.
Son art a le même objet à remplir que le leur, soit pour la ressemblance, le mélange des couleurs, le clair-obscur ; soit pour la manière de grouper et de draper les figures, et les poser dans des attitudes élégantes, de leur donner enfin du caractère, du feu de l’expression : or, le maître de ballets pourra-t-il réussir s’il ne réunit les parties, et les qualités qui constituent le grand peintre ? […] De ce rapport des arts, de cette harmonie qui règne entre eux, il faut conclure, Monsieur, que le maître de ballets dont les connoissances seront les plus étendues, et qui aura le plus de génie et d’imagination, sera celui qui mettra le plus de feu, de vérité, d’esprit et d’intérêt dans ses compositions.
L’opéra brûlé deux fois en dix neuf ans, et dans ce même espace, les théâtres de Vienne, de Milan, de Vénise, de Stockholm, d’Amsterdam, de Lyon, de Mantoue, de Varsovie, des Boulvards, de l’Odéon etc. consumés tous avec une telle rapidité, qu’il fut impossible d’arrêter les progrès du feu : tant de catastrophes cruelles sont bien faites pour fixer l’attention d’un citoyen. […] Sureté, parce que les décorations, les accessoires de toute espèce ne pourroient ainsi que le pavillon parallèle devenir la proye des flammes, qu’ils serviroient encore de rempart au théâtre, et que quatre pompes placées sur chacun des ponts, maîtriseroient le feu, et en arrêteroient les progrès. […] Je crois fermement que le feu prendrait bien moins facilement aux plafonds et aux rideaux, si la distance qui règne entre chaque chassis des décorations avoit plus d’étendue. […] L’action du feu étant de monter, et d’élever au dessus de lui la fumée, elle suffoque les ouvriers et les contraint de fuir ; pour éviter la mort, ils abandonnent leur poste ; c’est ce qui est arrivé devant moi plusieurs fois, et ce qui m’autorise à regarder les réservoirs placés dans les ceintres comme inutiles. […] Il y existe un espèce de rideau de tôle double, dont les côtés s’emboitent dans deux rainures pratiquées dans les massifs de l’avant-scène ; de sorte qu’à la moindre apparence de feu, la salle et le théâtre se trouvent, pour ainsi dire séparés par un mur de fer.
J’y vois partout le feu, le pittoresque, la fertilité des beaux cartons de Raphaël.
La Princesse lui avoue avec l’ingénuité et la candeur de son âge, qu’elle n’est point insensible à ses feux.
C’est un usage en France, qu’à toutes les occasions des réjouissances publiques, l’Hôtel de Ville de Paris donne une fête qui consiste en festins, en bals, & en grands feux d’artifice, dont la dépense est très-considérable. […] J’ai vu en 1664 la fête qu’on leur donna à l’Hôtel de Ville en pareille occasion, où les festins, les bals & les feux de joie répondoient à la magnificence du régne de Louis XIV. […] Ce sont deux amans heureux : J’interprete leur silence ; Et j’entens parler leurs feux : Ils se suivent, ils s’évitent, Ils se joignent, ils se quittent, Feinte pleine de douceur ; L’un devant, l’autre s’arrête, S’applaudit de sa conquête, Ou rend gloire à son vainqueur, * Chœurs des Danses. […] Mais pressons les Dieux propices D’amener ces jours si chers, Où ton culte & tes délices Occupent tout l’Univers : Alors les graces renaissent, Les ris, les jeux reparoissent, Enfans d’un loisir heureux : Zéphire, que l’hyver glace, Fuis l’amour, viens à sa place Nous ranimer par ses feux.