La décoration représente les jardins du Sérail du Sophi de Perse ; la droite de la scène offre une terrasse ornée de balustrades et ombragée par de riches étoffes ; derrière cette terrasse s’élève une partie des vastes bâtimens du Sérail, des bosquets couronnés d’arbres sont plantés vers la gauche ; du même côté et à l’extrémité du théâtre, on découvre un grand escalier ; le fond offre un massif d’arbres en forme circulaire, au milieu des quels est placé un bassin orné de jets et de nappes d’eau.
Plusieurs cascades formées par la nature, tombent en murmurant dans des bassins rustiques ; des cygnes nagent sur leurs eaux transparentes : sur les côtés on voit les statues d’Apollon et d’Hyacinthe entourées de buissons fleuris. […] Philis triste et rêveuse, fixe un rameau sur le quel sont perchées deux tendres tourterelles, image la plus belle de l’Amour et de la fidélité ; puis détournant les yeux, elle considère deux cygnes qui folâtrent sur les eaux d’un bassin rustique ; elle apperçoit sur un autre bassin un autre cygne, qui seul et sans compagne, paroît livré à la tristesse.
Je la trouvai les pieds dans l’eau chaude, en train d’onduler très lentement ses cheveux.
Un laquais, un porteur d’eau, un décroteur se présentent ensuite : au moyen de quelqu’argent qu’ils donnent, on leur permet de se métamorphoser.
Henri IV. ayant lû le Mémoire, leur dit : Messieurs, il n’appartient qu’à Dieu de changer l’eau en vin ; cherchez quelque autre fonds, qui ne soit point à charge aux Parisiens, pour bien régaler mes Alliez. […] Il y avoit dans une autre chambre deux grands buffets garnis, l’un de toutes sortes de vins, & l’autre de toutes sortes de liqueurs & d’eaux rafraichissantes : les buffets étoient séparez par des balustrades, & en dedans une infinité d’Officiers du Gobelet avoient le soin de donner à qui en vouloit tout ce qu’on leur demandoit pour rafraichissemens, pendant tout le tems du bal qui dura toute la nuit, quoique le Roi en sortît à onze heures, avec le Roi d’Angleterre, la Reine, & tous les Princes du Sang, pour aller souper ; mais pendant que le Roi y fut, on n’y dansa que des danses graves & sérieuses, où la bonne grace & la noblesse de la danse parut dans tout son lustre.
Il y avait dans une autre Chambre deux grands Buffets garnis, l’un de toutes sortes de Vins, et l’autre de toutes sortes de Liqueurs et d’Eau rafraîchissantes.
… Et, comme je sortais du Cid ou de Sigurd, — à moins, toutefois, que ce ne fût de la Korrigane ou de la Farandole, — les yeux encore pleins des minois des jolies filles qui s’y trémoussent, il me sembla qu’au lieu du boulevard, poudroyant de lumières et de foule, j’avais devant moi cette cour de l’ancien Opéra, qui s’ouvrait sur la rue Drouot, avec sa corbeille de verdure appauvrie et gémissante, son petit jet d’eau pleuraicheur et son encadrement formé par les architectures nobles de l’hôtel Choiseul.