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8. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 19 février : Ballet de l’Impatience — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 19 février 1661 »

Outre la beauté des spectacles, L’harmonie y fit des miracles, Car les divers Musiciens, Tant de la Cour, qu’Italiens, Si parfaitement réussirent, Qu’ils délectèrent, qu’ils ravirent. […] Le Sieur Balard qui les imprime, Imprimeur, que la Cour estime, Bientôt, dit-on, les publiera, Et chacun en achètera. […] toute la Cour la verra, Et, pourtant, je n’y saurais être ; Ô pour moi, quel jour de bicêtre !

9. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Préface. » pp. -

Presque tous les Etrangers loin d’en disconvenir, viennent depuis près d’un siécle admirer nos Danses, se former dans nos Spectacles & dans nos Ecoles ; même il n’y a point de Cour dans l’Europe qui n’ait un Maître à danser de notre Nation. […] Quelle émulation ne ressentoient pas tous les jeunes Courtisans, dans l’esperance d’être admis aux plaisirs d’une Cour si brillante ? […] Après avoir composé la Musique des divers Ballets dont je viens de parler, il entreprit de donner aux yeux de la Cour & de la Ville ces Tragedies Lyriques qui font encore l’admiration & le charme des Spectateurs. […] Beauchamp qui étoit pour lors à la Cour Compositeur des Ballets du Roi, comme Lully l’étoit de la Musique, fut choisi pour composer les Danses de l’Opera. […] Pecour qui jusqu’alors s’étoit fait une si grande reputation par l’execution des Danses, & qui même s’étoit essaïé par des Ballets pour la Cour, fut choisi pour la composition des Danses de l’Opera, & il fit bien-tôt voir qu’il avoit un genie superieur.

10. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 4 février : Divertissement royal, Les Amants magnifiques — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 8 février 1670 »

Robinet, lettre du 8 février 1670 Comme voici le Carnaval, Un Divertissement Royal À présent, notre Cour occupe, Dont, sans que rien me préoccupe, Je puis dire, après l’Imprimé Demi-prosé, demi-rimé, Qu'en a dressé ce Chantre illustre Bensérade, Homme du Balustre, Qu'il passe tout ce qu’on a vu, De plus grand, de mieux entendu, De plus galant, plus magnifique, De plus mignon, plus héroïque, Pour divertir, en ce temps-ci, Où l’on met à part, tout souci, La Cour du plus grand Roi du Monde.

11. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VI. Des Ballets Moraux »

Des Ballets Moraux L’Anniversaire de la Naissance du Cardinal de Savoie, fut l’occasion d’une Fête brillante qui occupa en 1634 la Cour de Turin. […] Plusieurs des personnages d’ailleurs étaient remplis ordinairement par les Souverains eux-mêmes, les Dames et les Seigneurs les plus aimables de leur Cour. […] En France, en Angleterre, en Italie, on a représenté, dans des temps différents, un fort grand nombre de ces Ballets Allégoriques et Moraux ; mais la Cour de Savoie semble l’avoir emporté sur toutes les autres, par le choix, la galanterie, et l’arrangement qu’elle a fait éclater dans les siens.

12. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre III. Fêtes de Louis XIV relatives à la Danse, depuis l’année 1643 jusqu’en l’année 1672 »

Soit que l’esprit se fût développé par la continuité des Spectacles publics, qui sont toujours l’École la plus instructive de la multitude, fait qu’à force de donner des Fêtes à la Cour, l’imagination s’y fut peu à peu échauffée, fait enfin que le Cardinal Mazarin, malgré les tracasseries qu’il eut à soutenir et à détruire, y eut porté ce sentiment vif des choses aimables qui est si naturel à sa Nation ; il est certain que les spectacles, les amusements, les plaisirs pendant son ministère, n’eurent plus ni la grossièreté, ni l’enflure qui furent le caractère de toutes les Fêtes d’éclat du Règne précédent. […] [Voir Fêtes de la Cour de France] Je ne m’étendrai point sur les Fêtes trop connues de ce Règne éclatant. […] J’ai dit que Benserade était chargé de la composition des grands Ballets de la Cour. […] Il n’en fallut pas davantage pour lui donner à la Cour une considération, qu’il méritait sans doute d’ailleurs, et qui aurait dû être indifférente à Benserade, si elle ne s’était pas établie sur les débris de la sienne. […] C’est dans ces dispositions de toute la Cour, que l’ouvrage fut représenté le 13 février 1664 ; et il tomba de la manière la plus complète.

13. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Ils trouvaient du dernier ridicule, qu’on s’adressât à de plats montagnards, pour divertir une cour aussi polie que l’était la cour de France. […] M. et toute la cour, dura jusqu’à une heure après midi, que le Roi rentra pour dîner. […] On distribua ainsi aux princes et aux seigneurs de la cour, des bijoux d’or de toute espèce. […] sandis, je meurs de faim ; on vit donc de l’air à la cour des rois de France? […] Toute la cour y assista.

14. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

Mais par malheur, avant la fin du bal, le Ciel jaloux d’une fête si complette, envoya un orage si soudain & si furieux, que toute la Cour fut obligée de se séparer en désordre, & que toutes les parures de l’un & de l’autre sexe furent considérablement endommagées. […] Monsieur le Duc de Chartres, aujourd’hui Régent, y dansa un Menuet & une Sarabande de si bonne grace, avec Madame la Princesse de Conti, qu’ils s’attirerent l’admiration de toute la Cour. […] Je ne crois pas que dans quelque Cour que ce puisse être, on pût voir un bal de cérémonie plus superbe, plus brillant, mieux ordonné, & plus accompli. Depuis le mariage de Monsieur le Duc de Bourgogne, on a vû que les danses nobles & sérieuses se sont abolies d’année en année, comme la Boccanne, les Canaries, le Passepied, la Duchesse, & bien d’autres, qui consistoient à faire voir la bonne grace & le bon air de la danse grave, comme il se pratiquoit du tems de la vieille Cour : à peine a-t-on conservé le Branle, la Courante, & le Menuet ; les jeunes gens de la Cour ayant substitué en la place les contre-danses, dans lesquelles on ne reconnoît plus la gravité ni la noblesse des anciennes : telles sont la Jalousie, le Cotillon, les Manches vertes, les Rats, la Cabarretiere, la Testard, le Remouleur, &c. […] Les jeunes Seigneurs de la Cour ont encore établi des bals champêtres, qui se font l’Eté dans le grand rond du Cours, pendant le clair de Lune, où chacun danse à sa guise.

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