/ 199
6. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre V. Premier emploi de la Danse »

Premier emploi de la Danse Le Chant et la Danse une fois connus, il était dans la nature qu’on les fît d’abord servir à la démonstration d’un sentiment qu’elle a profondément gravé dans le cœur de tous les hommes. Ils sortaient à peine des mains du Créateur la voûte azurée des Cieux, la lumière, l’éclat, la chaleur du Soleil, les Astres de la nuit, l’immense variété des productions de la terre, tous les Êtres vivants et inanimés, étaient pour les yeux des premiers humains, des signes éclatants de la toute puissance de l’Être Suprême, et des motifs touchants de reconnaissance pour leurs cœurs.

7. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Mort d’Hercule. Ballet tragique. » pp. 157-168

Déjanire qui a remarqué l’amour d’Hilias et qui a cru découvrir qu’Jolé n’y étoit point insensible, cherche à s’assurer des sentimens de cette Princesse, qui, peu faite à l’art de feindre, lui dévoile ingénuement les secrets de son cœur. […] Philoclète, qui remarque le trouble d’Hercule, lui retrace encore sa foiblesse ; le héros, sensible à la gloire, hésite, balance, prend la main tremblante d’Jolé, qui ose à peine lever les yeux ; il prend ensuite celle de son fils, et après une irrésolution qui caractérise le combat des passions, qui agitent son ame et qui déchirent son cœur, il unit enfin ces deux amans. […]   L’espérance et le calme renaissent dans son cœur ; elle appelle ses femmes, elle demande Lycas, elle lui ordonne de porter à son époux le coffret qu’elle lui confie, et de l’offrir de sa part à Hercule comme un nouveau gage de ses sentimens. […]   Il marche à pas lents vers l’autel pour offrir son sacrifice ; mais un feu dévorant circule tout à coup dans ses veines ; il fait d’inutiles efforts, pour détacher cette robe fatale dont le poison subtil a filtré dans son cœur. […] La situation de Déjanire est affreuse, l’idée d’un crime, quoiqu’involontaire, lui déchire le cœur, les forces d’Hercule diminuent ; il chancelle, il succombe ; il conjure Déjanire de consommer son forfait, et de lui épargner par une mort prompte des tourmens qu’il ne peut plus supporter ; il s’adresse à ses compagnons et à Philoclète, mais les trouvant sourds à ses cris, il se précipite dans le bûcher, et ordonne à son fils de l’embraser ; Hilias frémit et sa main comme son cœur se refuse à un ordre si barbare.

8. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1667 — 14 février : Le Sicilien ou L’Amour peintre — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 19 juin 1667 »

Ce Sicilien, que Molière Représente d’une manière Qui fait rire de tout le cœur, Est donc de Sicile un Seigneur Charmé, jusqu’à la Jalousie, D’une Grecque, son Affranchie. […] Surtout, on y voit deux Esclaves86 Qui peuvent donner des Entraves : Deux Grecques, qui Grecques en tout, Peuvent pousser cent Cœurs à bout, Comme étant tout à fait charmantes, Et dont Enfin les riches Mantes Valent bien de l’argent, ma foi : Ce sont, aussi, Présents de Roi.

9. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — I » p. 134

Cette folle Ménade s’enivre de ses bonds ; elle ne brûle que du vin qu’elle boit ; elle n’aspire pas à une ivresse éternelle, celle que la vigne du cœur verse à l’esprit. […] Elle lui demande ce grand cœur, passionné et tendre, dont elle ne fait rien : elle ne lui donne pas le sien, car elle n’en a pas.

10. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 26 janvier : Ballet de la Naissance de Vénus — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 janvier 1665 »

Madame, avec son divin geste, Y paraît en Vénus céleste, Capable de tout enflammer, Qui, sortant, du fond de la Mer, Embrase, non seulement l’Onde, Mais l’Air, le Ciel, et tout le monde ; Par ses grâces et ses beautés, Les plus nobles Coeurs sont domptés ; Et lorsque tous ceux du rivage Ont adoré son beau visage, Elle s’élève dans les Cieux, Afin d’y charmer tous les Dieux, Jugeant cette grande victoire Seule convenable à sa gloire. […] Gramont, l’agréable étrangère, Dont la beauté rare et sincère A fixé, par son air brillant, Le coeur d’un notable Galant. […] Montespan, Merveille visible, Pour qui nul coeur n’est insensible, Astre d’honneur, astre d’amour, Et l’un des plus beaux de la Cour. […] Outre ces seize Nobles Dames, Aucunes Filles, d’autres Femmes, L’aimable et charmante Sully, Au teint jeune, frais et poli ; Et Sévigny, dont le visage Charmerait le coeur du plus sage, Sont aussi de ce beau Ballet, Et dansent chacune son Rôlet.

11. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « A Sa Majesté l’Empereur de toutes les Russies. » pp. -

Sire, La double faveur que je viens de recevoir de votre Majesté Impériale, a pénétré mon cœur de la plus vive reconnoissance. […] Sire, le cœur sensible de votre Majesté Impériale, a voulu sans doute récompenser les sentimens du Sr.

12. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre IV. Objection : On danse en public. » pp. 175-176

Et de quoi peut servir d’être pur aux yeux des hommes, si on ne l’est pas aux yeux de Dieu qui sonde les reins et les cœurs , (Ps. 7, v. 10.) et devant qui l’on n’est réellement que ce qu’on est dans le cœur ?

/ 199