Car les causes en étant accidentelles, particulières, de peu de durée, et lui étant étrangères ; elles peuvent bien pendant quelque temps et dans certaines circonstances, altérer son jugement, mais elles ne peuvent jamais le faire changer absolument.
Ma lettre, Monsieur, est déjà bien longue, il faut, pour vous prouver mon assertion que je remonte aux causes premières qui ont nécessité chez ce grand peuple, le goût et l’étude de la musique : permettez moi donc de remettre à un autre instant, mes réfléxions sur cet objet, intéressant peut-être pour l’histoire de cet art enchanteur.
Les sons ont fait naître le chant, et sont par conséquent la cause première de toutes les espèces de Musique possibles. […] On convient qu’il y a quelques caractères qui exigent le masque ; mais ils sont en petit nombre ; et ce n’est pas à cause des efforts prétendus qu’il faut faire pour les bien danser, que le masque devient nécessaire, mais seulement parce qu’un visage humain y serait un contre-sens ridicule.
Tel violon est admirable, me dira-t-on ; cela se peut, mais il ne me fait aucun plaisir, il ne me flatte point, il ne me cause aucune sensation. […] j’ai gain de cause, ce sont des aveugles : les approuvent-ils ?
Tel Violon est admirable, me dira-t-on ; cela se peut, mais il ne me fait aucun plaisir, il ne me flatte point, & il ne me cause aucune sensation ; c’est qu’il a un langage, me répondra l’Amateur, que vous n’entendez point. […] j’ai gain de cause, ce sont des aveugles : les approuvent-ils ?
La confusion des genres qui ternit l’art de la danse, le peu de constance des danseurs pour l’étude, et le goût corrompu du public dans certains théâtres, en sont les véritables causes.
Du flegme, une étude profonde, beaucoup de patience, un grand fond de fermeté, la certitude que les hommes ne sont pas toujours injustes, le secours du temps, et surtout des efforts redoublés pour mieux faire ; voilà les moyens légitimes qu’on doit se ménager pour les circonstances malheureuses, les seules armes avec lesquelles il faut combattre ses ennemis, les grandes ressources qu’il est glorieux d’employer en faveur de la bonne cause.