Qu’ils apprennent donc, qu’au Théâtre d’Athènes, la Danse des Euménides eut un caractère si expressif, qu’elle porta l’effroi dans l’âme de tous les Spectateurs.
Ce Poète a porté à l’Opéra, la Pastorale et l’Allégorie139.
Les jugemens et les règlemens qu’ils ont portés sur les danses, n’ont d’autre but que de garantir les ames du péché, et de les éloigner de ce qui nuiroit à leur salut.
[9] Per quel, che si avvisa fu il primo a scrivere intorno a’ balli Messer Rinaldo Rigoni, la di cui opera porta per titolo il Ballerino perfetto, stampata in Milano l’anno 1468.
Iphigénie implore la Déesse ; elle lui jure que son cœur est innocent, qu’il est déchiré par la douleur, qu’il n’a point de part au sang que sa main répand ; que son bras, armé par le cruel Thoas, du glaive de la mort, ne peut éluder les coups que la barbarie du Tyran lui prescrit de porter, ni se soustraire à l’obéissance ; elle supplie la Déesse de la délivrer des fonctions qui déshonorent son culte, offensent les Dieux et font horreur à l’humanité. […] Isménie accourt, l’arrête, et, en embrassant ses genoux, détourne pour un instant les coups, qu’il veut porter ; il jette sur elle des regards épouvantables, il veut en faire sa première victime ; Iphigénie lui arrête le bras ; mais n’écoutant que l’excès de sa rage, il s’élance de nouveau sur Oreste, et le traîne à l’autel malgré les efforts des Prêtresses secondées d Iphigénie ; il lève le bras pour lui porter le coup mortel.
Fontanes ne jugea rien de mieux que de faire porter chez la danseuse toute la bibliothèque des classiques français richement reliés. […] Quand elle dansera, elle devra porter ses mains un peu plus haut que ses hanches, afin que la munition de la gorge ne descende pas….. » Voilà pour le physique. […] Je sais bien que ma recommandation est inutile, car depuis longtemps je ne puis douter de l’intérêt que vous me portez. Adieu, mon bon ami, recevez de moi deux bons gros baisers, que j’irai vous porter moi-même le plus tôt possible. […] Elle fut le dernier produit de l’école française aux poses géométriques et aux écarts à angle droit… Déjà, Marie Taglioni s’avançait sur la pointe du pied, — blanche vapeur baignée de mousselines transparentes, — poétique, nébuleuse, immatérielle comme ces fées dont parle Walter Scott, qui errent la nuit près des fontaines et portent en guise de ceinture un collier de perles de rosée !
— En faisant porter avec eux les Auteurs dont ils auraient besoin, & en indiquant aux Juges le volume & la page. […] Si cet expédient n’avait aucun succès, recourez au dernier moyen ; portez votre main au front, en formant un angle aigu avec l’index & le doigt du milieu : soyez persuadées que ce signe énergique le rendra plus raisonnable.
Se néglige-t-on un peu (et toujours par complaisance) sur celui des principaux acteurs qui doivent être regardés comme les premières figures d’un vaste tableau ; Il faut au moins que tous les objets qui les entourent, et que toutes les choses qui les environnent, portent le caractère sevère de la nation éloignée que l’autour a transporté sur la scène. […] Est-il question d’une forêt antique et éloignée plantée par la main des siècles ; le peintre-paysagiste ne portera ses regards que sur les objets qui l’entourent : il choisira dans son portefeuille, les études qu’il aura faites, et il nous conduira tout droit à une des forêts les moins éloignées de son domicile.
Elles précédaient deux grands chariots éclairés par un nombre immense de lumières, cachées avec art aux yeux du Peuple, et qui portaient toutes sur plusieurs groupes de personnages, qui y étaient placés en différentes positions.
Il fut toujours médiocre danseur, mais il fit quelques élèves et fut porté à la dignité de maître des ballets ; mais comme à cette époque un maître de ballets n’étoit rien moins qu’ingénieux et qu’il ne s’écartoit point des anciennes rubriques, Malter remplit sa place à merveille.
Chacun court aux arbres de la forêt ; ils en arrachent les branches avec fureur, et ils se portent de part et d’autre des coups terribles. […] Six de ces Faunes sont enfin victorieux ; ils foulent d’un pied leurs ennemis terrassés, et lèvent le bras pour leur porter le dernier coup. […] Zaïde est prête à se rendre lorsque Zaïre reparoit avec fierté ; sa présence rappelle sa rivale à toute sa fureur ; celle-ci s’élance avec précipitation sur elle pour lui porter le coup qu’elle se destinoit ; Zaïre l’esquive adroitement ; elle se saisit de ce même poignard, et lève le bras pour en frapper Zaïde.
Chacun court aux arbres de la forêt ; ils en arrachent des branches avec fureur & ils se portent de part & d’autre des coups terribles. […] Six de ces Faunes sont enfin victorieux ; ils foulent d’un pied leurs ennemis terrassés & levent le bras pour leur porter le dernier coup, lorsque six Nymphes conduites par l’Amour les arrêtent & leur présentent une couronne de fleurs. […] Zaïde est prête à se rendre lorsque Zaïre reparoît avec fierté ; sa présence rappelle sa rivale à toute sa fureur ; celle-ci s’élance avec précipitation sur elle pour lui porter le coup qu’elle se destinoit ; Zaïre l’esquive adroitement, elle se saisit de ce même poignard, & leve le bras pour en frapper Zaïde.
Elle lui a brodé une échappe, et elle se flatte que ce gage de l’amour, le rendra invulnérable ; elle charge Julie de porter à Curiace ses vœux, sa tendresse et ce tribut de son amour. […] Ils s’attaquent avec autant de valeur que d’intrépidité : l’air retentit des coups qu’ils se portent.
Les danses de Tréfilova portent l’empreinte de ce que les mondains appellent la distinction et qui est, pour l’esthéticien, la perfection : conformité absolue et naturelle de la forme plastique à la vie intérieure de l’artiste.
Ces séries d’entrechats, interpolées de sissones, portent merveilleusement, exécutées simultanément comme elles le sont, par la ballerine et son danseur ; puis ce parallélisme se brise ; chacun recule vers l’extrémité d’une diagonale, y tourne isolément ; enfin ces deux tourbillons humains quittent leurs pôles respectifs ; le couple se reforme, s’enlace, les bras s’entrecroisent, et derechef un seul élan vertical enlève les deux corps.
Nommer Vestris et Gardel, c’est rappeler l’idée du talent porté à son plus haut degré.
Les Italiens sont à cet égard bien plus sages que les Français ; mais à défaut de graveurs il y a un grand nombre de copistes, tous musiciens ; et comme il paroît toutes les années soixante opéras nouveaux, les copistes voyagent, correspondent entre eux, font des échanges, et n’écrivent que les Ariettes, les Duo, les grands Récitatifs avec accompagnemens, les Cavatines, les Trio, les Quatuors, les Finales, c’est à dire, tous les morceaux qui ont été vivement applaudis par le public, et qui portent avec le caractère de la nouveauté, l’empreinte du goût et le cachet brulant du génie.
Ce fut un coup mortel porté au théâtre An der Wien. […] La maison où naquit Fanny portait le numéro 42 du faubourg de Gumpendorf ; elle est remplacée aujourd’hui par le numéro 15 de la Hofmühlgasse. […] On raconta que sa mère était une marchande de légumes qui la portait, toute petite gamine, sur son dos dans une hotte, à la leçon de danse. […] La presse, quand elle ne resta pas muette, porta des jugements de la plus complète insignifiance.
Le fils du Bailly tenant son enfant dans ses bras, s’élance hors d’une fenêtre dans le moment qu’on tire un coup de fusil ; appercevant ensuite des échelles il monte avec précipitation, va chercher sa femme, lui confie son entant, les embrasse l’un et l’autre et remonte en furieux pour porter du secours a son père et à sa mère. La jeune femme pâle, échevelée et mourante ne sait de quel coté porter ses pas ; elle veut fuir ; la crainte l’arrête ; elle chancelle, ses jambes fléchissent, elle tombe évanouie ; son enfant qui se jette sur elle en l’embrassant semble lui crier en versant des larmes, ma mère, ma mère ! […] Des Nymphes charmantes embellissent cette fête ; l’Amour et la Volupté en règlent les danses, en fixent les jeux ; les Graces y répandent leur enjouement, les arbres de la forêt sont ornés de festons qui supportent les trophées de l’Amour et de Cypris ; le son des haubois, des flûtes et des chalumeaux anime cette fête, danses vives et voluptueuses, courses légères, jeux de guirlandes, défis de tambourin, bergères enchainées avec des guirlandes, bergers couronnés de roses et conduits en triomphe sous des baldaquins de fleurs portés par une foule de petits Amours ; groupes voluptueux formés par les Plaisirs à l’entour du Héros ; tableaux variés par les Graces ; situations embéllies par l’Amour ; tout enfin trace ce que les Plaisirs ont de plus doux, ce que la Volupté conduite par les Graces a d’attraits, et ce que l’Amour d’accord avec le Plaisir peut avoir de plus touchant. […] Le sujet du ballet tient-il plus à la fable qu’à l’histoire ; Apollon, les arts, les muses, la gloire et l’immortalité sont des personnages qu’on emploiera avec succès ; si c’est un Prince qui s’est signalé par des victoires, et que le compositeur puise son sujet dans la fable, Mars tiendra la place du Héros ; il sera couronné par la victoire ; la renommée annoncera son triomphe, la paix rassemblera les arts effrayés par les horreurs de la guerre ; les peuples seront conduits par l’Abondance ; Vénus et les graces orneront les trophées du vainqueur de guirlandes de laurier et de branches d’olivier, l’amour, les jeux et les plaisirs formeront des couronnes et porteront les armes du héros ; la paix ouvrira son temple, la guerre, la discorde et la terreur seront enchainées par la valeur ; tels sont les tableaux que l’allégorie doit présenter ; ils ne pourront plaire s’ils sont outrés.
sont portés à juger de la nature du péché par leurs usages et par leurs coutumes, plutôt que par la malice de la convoitise, il arrive souvent qu’on croit ne devoir blâmer que ce que les gens de son pays et de son temps ont coutume de condamner ; et pareillement ne rien louer et approuver que ce qui est communément approuvé par ceux avec qui l’on est en commerce. » Mais est-ce là une règle bien sûre pour juger sainement des choses et pour se bien conduire ? […] Peut-être que si tous ne reçoivent pas bien ce que je me crois obligé de dire contre ces abus, au moins quelques-uns, quoiqu’en petit nombre, en profiteront ; et qu’ils aimeront mieux être raillés avec nous, que de se moquer et de rire de nous, mais d’un ris digne de larmes et des plus grands supplices… Je souffrirai donc de devenir l’objet des railleries de plusieurs personnes, pourvu que mon discours puisse porter quelque fruit ; et en effet, ne me rendrois-je pas moi-même ridicule et répréhensible, si, pendant que je vous exhorte à ne vous point mettre en peine de la gloire qui vient des hommes, j’étois moi-même attaqué de la maladie qui la fait rechercher, comme on la recherche quand on craint leurs railleries et leurs mépris ?
., me firent acquérir de nouvelles connaissances dans mon art (le danseur doit beaucoup voir et bien examiner), et ce fut à l’Opéra de Paris, le plus beau temple qu’on ait élevé à Terpsicore, que je vis jusqu’à quel haut degré était porté l’art de la danse (b).
Les observations sont rares, laconiques, purement techniques et portent sur le détail.
[7] Ne’ giri poi questa opposizione non sempre si eseguisce, ma va spesso il giuoco del braccio da quell’istesso lato del piede che primo si porta, ed in vero a ciò non v’è un’esatta regola, che spesse volte si comincia col braccio e piede corrispondenti, e si termina con opposizione.
Qui est scandalisé , (c’est-à-dire tenté et porté au péché) sans que je brûle ? […] Le nom d’évêque que nous portons, vient de l’inspection et de l’intendance que nous avons sur le peuple dont nous sommes évêques, et du soin que nous devons prendre de son salut en veillant sur lui.
Que s’il y en a parmi ceux qui sont redeuables au ciel de ce bon heur qui se laissent porter au mespris d’vne chose qui peut empescher le mespris en bonne compagnie, ie les prie de considerer le traict d’vn de nos derniers Roys qui faisoit quelque fois admirer ses perfections dans vn bal auec autant d’auantage sur ses Courtisans, comme il sur passoit en iugement & en langue les mieux sensez & les plus eloquens de son Royaume, luy blasmant vn gentilhomme (au reste fort accompli) de n’auoir pas apris à danser, & luy demandant ce qu’il sçauoit faire, ie sçay bien, Sire, dict-il, donner en guerre vn coup de lance pour le seruice de vostre Majesté : Ie vous conseille donc (repliqua ce braue Prince) de vous armer d’vn froc en temps de paix, comme s’il eust voulu dire que les fureurs de la guerre cessees vn Caualier ne pouuoit s’occuper à vn plus noble exercice que celuy qui luy donne vne grande entree en la cognoissance de sa Cour & de son monde. […] L’authorité desquels seconde mon entreprise que ie poursuis auec d’autant plus de resolution que ie la sçay appuyee de la conformité de nos loix, & qu’elle a pour subiect vn bien tres-necessaire aux Caualiers, & aux Dames qui veulent anoblir les charmes qu’ils ont desia de la Nature, des actions & des graces qu’elle ne leur a peu donner, lesquels loüeront, ie me vante mon affection, lors que l’experience leur aura tesmoigné les effects de la methode dont ie traicte : & que ceux qui se peuuent à bon droict donner la gloire d’auoir porté la Danse parmi les choses accomplies pratiquent auiourd’huy.
Les hommes qui chérissent les arts, (et vous savez, Madame, qu’il en existe encore), s’intéressent vivement a leurs progrès ; rien ne peut les détourner de l’amour qu’ils leur portent ; rien ne peut affaiblir en eux cette passion raisonnée que la nature donne et que le goût dirige. […] Que ces jeunes artistes fixent leurs regards sur la nature ; qu’ils n’oublient point qu’elle est mère des arts ; qu’elle ne les égara jamais ; qu’elle rejette tout ce qui ne lui ressemble point ; enfin, qu’elle pose le sceau de la célébrité sur les chefs-d’œuvre qui portent son image.
Elles défilaient au pas, portaient les armes, les présentaient, croisaient la baïonnette, formaient le carré et simulaient une guerre avec fusillade, charge et tout l’accompagnement ! […] Sans les Huguenots, la danseuse ne saurait pas qu’il y a eu une Saint-Barthélemy ; sans la Juive, que les cardinaux portent des chapeaux rouges ; sans Fernand Cortez, que le Mexique n’est point un mythe.
Soit que l’esprit se fût développé par la continuité des Spectacles publics, qui sont toujours l’École la plus instructive de la multitude, fait qu’à force de donner des Fêtes à la Cour, l’imagination s’y fut peu à peu échauffée, fait enfin que le Cardinal Mazarin, malgré les tracasseries qu’il eut à soutenir et à détruire, y eut porté ce sentiment vif des choses aimables qui est si naturel à sa Nation ; il est certain que les spectacles, les amusements, les plaisirs pendant son ministère, n’eurent plus ni la grossièreté, ni l’enflure qui furent le caractère de toutes les Fêtes d’éclat du Règne précédent.
Portez l’amour de votre art jusqu’à l’enthousiasme.
La jeune Marie-Anne ne se tint pas pour vaincue, et, un soir qu’un danseur manquait son entrée, elle s’élança sur la scène et improvisa un pas qui porta à son comble l’enthousiasme de la salle. […] Elle ne portait, d’ailleurs, avec son corset et un jupon, qu’une simple robe de mousseline « tournée en draperie et ajustée suivant le modèle d’une statue grecque. » Cette innovation ne l’empêcha point d’être si vivement goûtée par nos voisins d’outre-Manche, qu’à une représentation donnée à son bénéfice, les places furent prises d’assaut, l’épée à la main, et que la bénéficiaire, au milieu des applaudissements frénétiques, reçut, sous forme de pralines et de papillotes renfermant des bank-notes et des guinées, une somme qui fit monter la recette à plus de deux cent mille livres. […] Elle avait trois soupers par semaine : l’un composé des seigneurs de la cour ; l’autre d’acteurs, d’artistes et de savants ; enfin le troisième, véritable priapée où étaient invitées les filles les plus séduisantes, les plus lascives et où la luxure et la débauche étaient portées au comble. » Son hôtel de la Chaussée-d’Antin avait un théâtre dont les loges étaient drapées de satin rose rehaussé d’un galon d’argent.
Et l’excellent comique s’empressait d’ajouter : — Ceci soit dit sans intention de porter la moindre atteinte à sa réputation. […] Je lui en voudrais davantage d’avoir porté, pour un temps, des dessous, — bas, pantalons, corsets, jupons, — qui ne rappelaient qu’imparfaitement la nuance de la « robe légère », dont il est question, sur une mélodie charmante d’Hérold, dans un opéra de Planard. […] … Jadis, elle portait des chemises de grosse toile, avec de gros cordons au col… Maintenant, elle vous a des toilettes !
C’est pour lors que la musique auroit porté le caractère du poème, qu’elle auroit tracé les idées du poète, qu’elle auroit été parlante et expressive, et que le danseur auroit été forcé d’en saisir les traits, de se varier et de peindre à son tour. […] il détruit les idées que la scène vient d’imprimer dans mon âme ; il joue un passe-pied ; il reprend un rigaudon, ou un tambourin fort gai, lorsque je suis vivement emu et fortement attendri, par l’action sérieuse qui vient de se passer ; il suspend le charme d’un moment délicieux ; il efface de mon cœur les images qui l’intéressoient ; il étouffe et amortit le sentiment dans le quel il se plaisoit ; ce n’est pas tout encore, et vous allez voir le comble de l’inintelligence : cette action touchante n’a été qu’ebauchée ; l’acte suivant doit la terminer et me porter les derniers coups ; or, de cette musique gaie et triviale, on passe subitement à une ritournelle triste et lugubre : quel contraste choquant ! […] Le même goût qui porta l’art de cette grande actrice à un si haut dégré de perfection, lui fit sentir le ridicule de ces anciens costumes du théatre ; et cherchant à rendre, à imiter la nature dans son jeu, elle pensa, avec raison, qu’il falloit la suivre dans les habillemens. […] Boquet, chargé des dessins et du costume des habits de l’opéra, a remédié en partie aux défauts qui règnent dans cette partie si essentielle à l’illusion, il est à desirer qu’on lui laisse la liberté d’agir, et qu’on ne s’oppose point à des idées qui tendront toujours à porter les choses à leur perfection.
Morris aussi ne portait guère autre chose.
on trouvoit encore dans ces magasins des masques de femmes tout, aussi volumineux, mais non pas si laids ; ils servoient à de jeunes acteurs, qui avoient une voix douce et agréable ; car il n’est fait aucune mention dans les écrits des anciens des noms des femmes dont les talens avoient embelli la scène ; ils ne parlent que d’Ampuse, de Tymèle, et de Dyonisia, célèbres pantomimes ; elles s’attachoient à peindre la volupté ; plusieurs auteurs assurent qu’excitées par les applaudissemens que leur prodiguoient les jeunes gens, elles avoient porté la pefection de leur jeu au dernier période d’indécence.
Portez l’amour de votre Art jusqu’à l’enthousiasme.
Les Dieux Marins & les Déesses Marines se pressent de la voir ; les Vents arriverent au bruit ; Eole qui craint les désordres qu’ils ont coutume de faire, les resserre dans leur caverne ; Castor & Pollux assurent qu’en faveur de cette naissance, la navigation sera désormais heureuse : des Capitaines de Navires, des Marchands & des Matelots se réjouissent à leur vûe ; les Zéphirs qui avoient quitté les autres vents pour porter sur terre cette heureuse nouvelle, en font la premiere part au Printems, aux jeux, aux ris, & tous ensemble se devouent à cette nouvelle Divinité. […] Après quoi Atlas se plaignant de sa lassitude, dit qu’ayant appris d’Archimede que si on pouvoit lui donner un point ferme, il enleveroit toute la masse du monde, qui lui avoit donné tant de peine à porter, il étoit venu dans l’Isle Britannique, où étoit ce point fixe, pour se décharger d’un si pesant fardeau sur Alithie qui demeuroit dans cette Isle où le Roi l’avoit reçûe si favorablement. […] Junon qui est la Déesse de l’air, pour satisfaire les désirs de l’Amour, envoie Iris sa messagere étaler dans l’air ces couleurs par plusieurs bandes : l’Amour, après les avoir considérées, choisit le gris de lin comme la couleur la plus belle & la plus parfaite, & veut qu’elle signifie un amour sans fin, faisant de cette couleur la devise de cet amour constant & persévérant : il ordonne en même tems que les campagnes en parent les fleurs, que les oiseaux la portent en leurs plumages, que les pierreries en brillent, & que l’on en fasse dans le monde les ornemens des habits ; desorte que les ordres de l’Amour donnerent occasion à plusieurs Entrées, qui firent l’accomplissement du Balet de gris de lin.
Il faut aussi que les danseurs costumés à la grecque ou à la romaine, dansent différemment lorsqu’ils portent un habit moderne ou celui d’un villageois. […] « Ces deux arts sont frères, et se tiennent par la main ; les accents tendres et harmonieux de l’un excitent les mouvements agréables et expressifs de l’autre ; leurs effets réunis offrent aux yeux et aux oreilles des tableaux animés ; ces sons portent au cœur les images intéressantes qui les ont affectés ; le cœur les communique à l’âme ; et le plaisir qui résulte de l’harmonie et de l’intelligence de ces deux arts, enchaîne le spectateur, et lui fait éprouver ce que la volupté a de plus séduisant. » [NdE J.
Avant que de répondre aux passages dont on abusoit, cet ancien auteur fait cette observation, que nous avons la même raison de faire que lui : « Je dirai, qu’il vaudroit mieux ne rien savoir des saintes Ecritures, que de les lire pour en abuser ainsi. » Est-il en effet un abus plus criminel que de se servir pour autoriser les vices, des livres saints qui n’ont été écrits que pour nous enseigner et nous porter à la vertu et à la pratique de l’Evangile, selon cette parole de saint Paul : (Tim. c. 3, vv. 16 et 17.) […] Il faut porter le même jugement de la danse de David.
Les mouvemens qui portent la tête en dedans, en dehors, à droite et à gauche, et qui opèrent tous les effacemens avec le buste, sont exécutés par l’action des muscles qu’il a plû aux anatomistes de nommer abducteurs et adducteurs, on mieux rotateurs de la tête. […] Lorsque le liras est élevé et soutenu à la hautem de l’épaule, tous les muscles de cette partie agissent de concert par une contraction tonique, eu se balançant mutuellement ; si le bras, de colle position veut se porter en avant, pour s’y arrondir d’une manière moelleuse, l’omoplate qui a d’autant plus de mobilité qu’elle n’est attachée que par des muscles, coopère avec l’articulation des bras(1) à l’exécution de ces mouvemens flatteurs dont le principal agrément dérive d’une courbure adoucie en quart de cercle, à. la formation de la quelle concourent beaucoup de mouvemens de pronation et de supination de l’avant-bras, ainsi que lu flexion du poignet qui, en adoucissant les angles, les rendent moins saillants.
L’art de la danse a été porté par Dauberval, Gardel, Vestris, et quelque autre grand artiste, à un si haut degré de perfection, qu’elle a dû surprendre Noverre lui-même (a).
L’Histoire naturelle des Isles Antiltes de l’Amérique, ch. 19, nous apprend que l’on trouve dans la mer de grandes coquilles que l’on appelle Musicales, parce qu’elles portent sur leur dos des lignes noirâtres, sur lesquelles les notes de Musique sont marquées ; & l’on voit une espece de clef comme pour mettre en chant ; desorte que l’on diroit qu’il ne manque que la lettre à cette tablature : ce qui est encore plus surprenant, c’est que chaque coquille est chargée de notes différentes, suivant les remarques que nos Curieux en ont faites à Paris sur celles qu’ils ont dans leurs cabinets : j’en ai vû deux chez M.
Le Mardi 18 Octobre, le Cardinal de Bourbon fit son Festin de Noces en l’Hôtel de son Abbaye Saint-Germain des Prés, et fit faire à grands frais, sur la rivière de Seine, un grand et superbe appareil d’un grand Bac accommodé en forme de Char triomphant, dans lequel le Roi, Princes, Princesses et les Mariés devaient passer du Louvre aux Pré-aux-Clercs, en pompe moult solennelles, car ce beau Char triomphant, devait être tiré par-dessus l’eau, par d’autres bateaux déguisés en Chevaux Marins, Tritons, Dauphins, baleines et autres monstres Marins en nombre de vingt-quatre, en aucuns desquels étaient portés à couvert au ventre desdits monstres, Trompettes, Clairons, Cornets, Violons, Hautbois, et plusieurs Musiciens d’excellence, même quelques de feux artificiels, qui pendant le trajet devaient donner maints passe-temps, tant au Roi qu’à 50 000 personnes qui étaient sur le rivage ; mais le mystère ne fut pas bien joué, et ne put-on faire marcher les Animaux ainsi qu’on l’avait projeté, de façon que le Roi ayant attendu depuis quatre heures du soir jusqu’à sept aux Tuileries, le mouvement et acheminement de ces animaux, sans en apercevoir aucun effet ; dépité, dit, qu’il voyait bien que c’étaient des bêtes qui commandaient à d’autres bêtes ; et étant monté en Coche s’en alla avec les Reines et toute la suite, au Festin qui fut le plus magnifique de tous ; nommément en ce que ledit Cardinal fit représenter un Jardin artificiel garni de fleurs et de fruits, comme si c’eût été en Mai, ou en Juillet et Août.
Il portait un vesion de flanelle blanche bordé d’un galon rouge.
Ceux qui les ont suivis auroient eu des principes, et l’on n’auroit pas vu périr l’art de la pantomime, et du geste, portés jadis à un point qui étonne encore l’imagination.
Tout ballet compliqué et diffus, qui ne me tracera pas, avec netteté et sans embarras, l’action qu’il représente, dont je ne pourrai deviner l’intrigue qu’un programme à la main ; tout ballet dont je ne sentirai pas le plan, et qui ne m’offrira pas une exposition, un nœud et un dénouement, ne sera plus, suivant mes idées, qu’un simple divertissement de danse, plus ou moins bien exécuté, et qui ne m’affectera que médiocrement, puisqu’il ne portera aucun caractère, et qu’il sera denué d’action et d’intérêt.
Armide qui s’étoit cachée derrière un bosquet, vole vers sa proye pour lui porter mille coups ; mais son bras est arrêté par un charme plus puissant que tous ses enchantemens ; elle se reproche sa faiblesse, elle veut une seconde fois frapper sa victime, mais les traits aimables de Renaud, un sourire enchanteur tel que celui que le plaisir et l’amour impriment sur la physionomie, suspendent le coup ; le fer échappe de la main d’Armide ; sa rage fait place aux sentimens les plus tendres ; son cœur qui respiroit la vengeance ne respire plus que 1’amour.
Après des coups portés avec vigueur et pâtés avec adresse, ils parviennent à se couper mutuellement les courroies de leurs cuirasses : elles tombent à-demi : ils les arrachent avec fureur : ils jettent loin d’eux leurs haches et leurs boucliers, et mettent l’épée à la main.
On voit défiler par les derrières de cette ville les Troyens et les Troyennes enchaînés ; les Grecs portent les trophées de la victoire ; les uns sont chargés des dépouilles des vaincus, les autres le sont des trésors de Priam ; ce qui forme une marche triomphale mêlée des cris et des pleurs de tous ceux qui, avec leurs biens, ont perdu leur liberté.
Son frère la suit ; il est porté sur un palanquin ; l’Empereur est entouré de sa cour.
Tout Ballet compliqué & diffus qui ne me tracera pas avec netteté & sans embarras l’action qu’il représente ; dont je ne pourrai deviner l’intrigue qu’un Programe à la main ; tout Ballet, dont je ne sentirai pas le plan, & qui ne m’offrira pas une exposition, un nœud & un dénouement, ne sera plus, suivant mes idées, qu’un simple divertissement de Danse, plus ou moins bien exécuté, & qui ne m’affectera que médiocrement, puisqu’il ne portera aucun caractere, & qu’il sera dénué de toute expression.
Le marquis de Sourdiac, de la maison de Rieux, dont il portait le nom, s’efforçait en même temps de perfectionner les machines. […] Ce n’est pas le désir d’étaler une facile érudition qui nous a porté à retracer avec quelques détails les premiers faits de l’opéra ; nous avons voulu montrer d’où lui venait la suprématie qui lui est attribuée dans la hiérarchie théâtrale, et quels étaient ses droits à la protection spéciale dont il a constamment été l’objet. […] Un char qui portait la Liberté et l’Égalité s’arrêta devant la montagne ; les deux divinités la gravirent ; les portes du temple s’ouvrirent pour les recevoir ; en même temps, l’orchestre fit entendre la marche des prêtresses de l’opéra d’Alceste ; on vit alors sortir du temple des jeunes filles vêtues de tuniques blanches, couronnées de fleurs, ceintes de rubans tricolores, et portant des guirlandes, des palmes, des urnes, des vases et des cassolettes de parfums. […] Les gentilshommes de la chambre se prélassaient dans leur loge attitrée, la foule ne se portait pas à l’Opéra : il était fashionable, mais point populaire ; la bourgeoisie en redoutait l’entrée ; elle y était encore mal à l’aise : car la salle de la rue Lepelletier, que la banque elle-même n’avait pas prise sous sa protection, était encore une succursale de château. […] Cette révolution a porté ses fruits : l’invention musicale y a gagné, et l’Opéra a atteint un degré de vérité qui lui était inconnu jusqu’à cette époque.
Quand à force d’éxercice & de réfléxions, la Peinture & la Poésie se furent enfin montrées dans leur plus grand lustre, des hommes d’un génie extraordinaire donnerent au Public des ouvrages & des régles en l’un & l’autre genre, pour servir de guides à la postérité, & donner une idée de leur perfection : cependant ces Arts ont été malheureusement négligez depuis la décadence de l’Empire Romain jusque à ces derniers siécles, que Corege, Michel-Ange, Léonard Vinci, Raphael, le Titien, Paul Veronese & Rubens ont paru pour la Peinture ; comme Pétrarque, Dante, le Tasse, Pindare, Marote, Corneille, Moliere, Racine, Boileau, l’Abbé Genest, la Fontaine, la Mothe & Rousseau ont excellé dans la Poésie ; que poussez d’un même esprit, ils ont fait tous leurs efforts pour ressusciter ces deux arts, & les porter à leur premiere perfection : & l’on peut même dire que la Piéce de Théâtre d’Inès de Castro de M. de la Mothe, a couronné ses œuvres, & peut l’emporter sur les plus beaux ouvrages de Raphael & du Titien. […] Ainsi il est constant que la route qu’ont suivi les Poëtes qui sont venus depuis ce tems-là, étoit toute marquée, & que la véritable idée de la Poésie ne s’est point perdue ; ou du-moins il étoit aisé de la retrouver, en recourant aux ouvrages & aux régles infaillibles dont je viens de parler : au lieu que la Peinture a été entierement anéantie pendant un fort long-tems, soit par la perte de quantité de volumes qui, au rapport de Pline, en avoient été composez par les Grecs, soit par la privation des ouvrages dont les Auteurs de ces tems-là nous ont dit tant de merveilles ; car je ne compte que pour très peu de choses quelques restes de peinture antique que l’on voit à Rome : comme en effet l’Histoire remarque qu’en 1240 l’Italie étoit si dénuée de Peintres, que quelques Princes en ayant besoin pour embellir leurs Palais, ils en firent venir de la Gréce, qui étoient même assez grossiers ; mais qu’un nommé Cimabué, natif de noble famille de Florence, se trouva un génie si porté à la Peinture, qu’il en fut le restaurateur, & que Giotto son disciple le surpassa de beaucoup par les conseils & les pensées que le Dante Poëte fameux de ce tems-là lui donnoit, lorsqu’il s’agissoit de peindre de grands sujets de fables de l’Antiquité ; de même qu’un Simon Memmy fut un excellent Peintre pour les portraits : il peignit Pétrarque & la belle Laure son amie. […] Mais il ajoûte que cette liberté ne doit pas les porter à produire rien qui soit hors de la vrai-semblance, comme à joindre les choses douces avec les ameres, ni les tigres avec les agneaux. […] Les bas-reliefs des colonnes Trajane & Antonine sont des Livres muets, où l’on ne trouve pas à la vérité les noms des choses, mais les choses mêmes qui servoient dans le commerce de la vie, du tems au moins des Empereurs dont les colonnes portent le nom.
Les bras, qui n’acquièrent de l’agilité et de la grâce que par la manière dont les coudes et les poignets sont tournés, doivent toujours être prêts à se porter partout où l’exigera le sens de la danse que l’on exprime. […] Ces mouvemens doivent être exécutés doucement suivant la mesure, en observant les rapprochemens de tête et d’épaules, qui doivent s’exécuter du côté où l’on porte les bras ; la tête haute, les regards portés réciproquement l’un vers l’autre. […] Le pas dans la danse dérive de celui de la marche et du sauté, lorsqu’en lâchant le genou pour porter une jambe à une position ouverte (action de marcher), on plie en même tems sur l’autre (action de sauter.) […] Pour exécuter ce tems, pliez également des deux jambes ; aussitôt que vous aurez plié, enlevez-vous, et retombant sur une jambe, vous détacherez l’autre pour la porter de côté à la seconde position ; où elle restera tendue en dehors, la pointe du pied basse près la terre, sans y être posé. […] Pour exécuter ce tems, pliez, enlevez-vous, et retombant, vous échapperez une jambe de l’autre, et la porterez à une position ouverte, soit à la seconde ou à la quatrième, devant ou derrière.
Plus tard, il acheta d’occasion à Mlle Mars un coupé attelé de deux chevaux anglais (c’était alors nouveau et d’un chic suprême), qui portaient sur les œillères des touffes de rubans écarlates. […] « A l’apogée de sa fortune, il ne reniait pas ses mains, il en était fier ; il les montrait avec orgueil, et pour mieux les montrer il ne portait pas de gants, prétendant qu’il n’en avait jamais trouvé d’assez larges. […] A force de fréquenter l’Opéra, il avait acquis du flair ; il connaissait le public ; il savait les morceaux qui portaient ; il savait à quel moment les bravos de la claque répondaient véritablement aux sentiments favorables des spectateurs.
La foule battit des mains et voulut la porter en triomphe.
Ses grands yeux bleus à force d’être noirs, qui, suivant l’expression d’un poëte de l’endroit, semblent porter le deuil des victimes qu’ils ont faits, sont les plus belles choses du monde.
Elle portait une robe Empire, grise, à longue traîne et un chapeau d’homme, un chapeau en feutre mou, avec un voile flottant.
Elle seule a compris dans notre temps, comment marchaient, comment couraient, comment portaient les guirlandes et les amphores les filles de l’Hellade, et c’est cela, avec mille autres grâces, qu’elle ressuscite au son des musiques de notre temps.
Cette réflexion m’a porté à examiner avec une scrupuleuse attention ce qui se passe à la représentation d’un ballet pantomime et à celle d’une pièce parlée (en les supposant chacun dans leur genre d’un mérite égal).
Tout ce que les anciens ont écrit sur les mimes, prouve que leurs gestes étoient de convention : ceux de l’Abbé de l’Epée portent le même caractère ; ils sont et ne peuvent être également que des signes conventionnels, heureusement combinés, qui expliquent à ses éleves les idées les plus profondes, et les plus abstraites.
Nous voyons par-là que les Anciens ont porté la Danse bien plus loin que nous, puisque le culte de la Religion, la connoissance de l’Astronomie, les preceptes pour les mœurs & pour l’art de la Guerre, étoient ses premiers emplois, surtout chez les Egyptiens, les Grecs & les Perses, d’un tems immémorial. […] La suite nous fera voir que les Auteurs qui ont parlé de l’art de la Danse, n’ont point porté leur imagination au-delà de l’étendue de son excellence, à la considerer dans toutes ses parties ; ce qui paroîtra fort opposé à l’opinion du vulgaire.
En descendant de la montagne pour porter au peuple ces tables de la loi, Moïse vit le veau et les danses qui se faisoient en son honneur : alors sa colère s’embrasa, il jeta les tables qu’il tenoit entre ses mains, et les brisa au pied de la montagne. […] Cor. c. 3, 113,) de porter la loi de Dieu écrite dans leur cœur, nous ne pussions pas amollir et briser le même cœur de ceux qui tiennent encore aux abus dont nous nous plaignons, et qu’ils persistassent à vouloir pratiquer tous les ans dans les solennités des Saints, ce que le peuple juif n’a fait qu’une seule fois, et dans une occasion d’idolâtrie ?
Subitement les files de figures sculptées tout au long d’une frise ne sont plus, « ô maligne Syrinx », que des triolets de croches courant sur d’invisibles portées. […] Il alloit lui-même leur porter du grain, et le leur jettoit.
Or, quoi de plus propre à faire revenir tant de personnes de leurs préventions à cet égard, que d’accabler, pour ainsi dire, par la multitude et le poids des preuves, ces esprits que leurs préjugés portent à se roidir contre tout ce qu’on leur oppose ?
Il me semble encore que quelques Spectateurs délicats suffisent pour éclairer tous ceux qui les environnent : leurs pôres étant ouverts, leurs esprits étant agités, dans la chaleur d’une première représentation, lancent une inombrable quantité de petits corpuscules, qui, se liant avec ceux émanés de leurs voisins, portent par-tout le sentiment qui les anime ; & la commotion, excitée par la connaissance intime du goût, devient bientôt générale : ainsi que les impulsions de l’électricité, s’étendraient jusqu’à l’infini.
L’acte des Fleurs, l’acte d’Eglé dans les talens lyriques, le prologue des fêtes Grecques et Romaines, l’acte Turc de l’Europe galante, un acte entre autres de Castor et Pollux, et quantité d’autres où la danse est ou peut être mise en action avec facilité, et sans effort de génie de la part du compositeur, m’offrent véritablement des ballets agréables et très-intéressans ; mais ces danses figurées qui ne disent rien, qui ne présentent aucun sujet, qui ne portent aucun caractère, qui ne me tracent point une intrigue suivie et raisonnée ; qui ne font point partie du drame, et qui tombent, pour ainsi dire, des nues, ne sont à mon sens, comme je l’ai déjà dit, que de simples divertissemens de danse, et qui ne déploient que les mouvemens compassés et les difficultés mécaniques de l’art.
Cependant ce n’est point à l’aide des chefs d’ut et de Fa, que les illustres tragédiens portent le trouble dans nos âmes, et nous font pleurer sur des maux imaginaires.