Calcule-t-on au lieu de peindre ? […] Lorsque je lis les poèmes immortels d’Homère de Virgile, du Tasse, de l’Arioste et de Voltaire ; lorsque j’examine avec enthousiasme le Laocoon, l’Appollon du Belvéder, et la Venus de Médicis, lorsqu’enfin mon oeil s’arrête sur les chefs-d’oeuvre de Raphaël, de Michel-Ange, de Paul Veronnèse et du Corrège ; ces étonnantes productions du génie me pénétrent d’une admiration respectueuse ; ces hommes extraordinaires se peignent à mon ésprit étonné, sous la forme des Géants ; je réfléchis, et je me demande si ce sont les règles qui ont opéré tous ces miracles ; je consulte ma raison, et elle m’assure que la beauté, la grace et l’élégance ne peuvent être leurs ouvrages, et que les règles isolées sont des bâtons propres à guider les pas mal assurés des artistes à vüe basse. […] On ne peut en donner que des ésquisses très imparfaites par la parole et l’écriture ; on ne peut, peindre le mouvement.
Et si quelque chose en a survécu, c’est le souvenir d’une Karsavina, idole mitrée, qui, lentement, descendait du cintre sur l’avant-scène, laissant traîner sur les gradins les plis de son manteau et découvrant à chaque pas un genou délicat où Soudeikine avait, de sa main, peint une rose… Cela tient avant tout au poème, à l’inanité évidente de l’action.
Il voulait peindre, suggérer des illusions optiques, évoquer une vision.
Serait-il possible qu’il eût fait entrer la Danse dans sa composition comme une partie principale, si elle n’avait dû toujours agir, peindre, conserver en un mot, le caractère d’imitation et de représentation que doit avoir nécessairement tout ce qu’on introduit sur la Scène. […] On ne me donne, à la place de ce que je pouvais attendre, qu’une froide symphonie, des cartons mal peints, quelques poignées d’étoupes enflammées, et un escamotage grossier, qui ne sert qu’à me faire apercevoir, combien j’aurais pu être satisfait, si le jeu de la Danse et le mouvement des machines s’étaient adroitement concertés, pour rendre à mes yeux et à mon oreille l’intention ingénieuse du poète.
Vénus descend de son vaisseau ; elle est suivie par la plus brillante cour ; à son approche, Junon et Pallas peignent leur agitation ; elles la regardent comme une rivale dangéreuse. […] Cette décoration fut composée et peinte par Servandony ; il en dirigea les machines ; tous les mouvemens en furent ingénieusement combinés ; et les effets qu’elle produisit, enchantèrent les spectateurs.
Faite à peindre et peinte à faire plaisir.
La Danse doit peindre par les gestes.
On voit donc une toile de fond, figurant la mer et le ciel (Bakst avait, en 1919, peint une forêt) et à gauche un promontoire praticable, rectangle qui se découpe, sans beauté, sur ce fond.
) homme expérimenté dans le dessein, la peinture, la sculpture, l’architecture, et la perspective, qui invente ou qui exécute et dispose des ouvrages d’architecture peinte, et toutes sortes de décorations, soit pour le théâtre, soit pour les fêtes publiques, les pompes funèbres, les processions, etc. […] Quel est le tableau, dira-t-on peut-être, que la raison peut offrir à peindre à l’art du musicien? […] Je réponds 1°. qu’il n’existe point de musique digne de ce nom, qui n’ait peint une ou plusieurs images : son but est d’émouvoir par l’expression, et il n’y a point d’expression sans peinture.
Gardel peut d’un héros nous peindre les combats6 ; Et Deshays, d’un zéphir les amoureux ébats7. […] Aux lutteurs en Aulide2, elle ouvre la barrière, Et fournit aux danseurs une vaste carrière ; Elle peint des festins et les jeux et les ris Et fit briller long-temps le premier des Vestris 3. […] D’un ton un peu plus haut, mais pourtant sans audace, Faut-il peindre une Nymphe11 et l’amant qui l’agace ? […] J’ai voulu peindre ces danseurs-machines, qui dansent sans expression pendant qu’on joue un air, et dont tout le talent consiste dans les jambes. […] Noverre peint à merveille le passe-pied, en disant que Mademoiselle Prevost le courait avec grace.
(B) Danse des funérailles Danse des funérailles. « Comme la nature a donné à l’homme des gestes relatifs à toutes ses différentes sensations, il n’est point de situation de l’âme que la danse ne puisse peindre. […] Un homme instruit en l’art de contrefaire l’air, la démarche, les manières des autres hommes, était choisi pour précéder le cercueil ; il prenait les habits du défunt, et se couvrait le visage d’un masque qui retraçait tous ses traits : sur les symphonies lugubres qu’on exécutait pendant la marche, il peignait dans sa danse les actions les plus marquées du personnage qu’il représentait. […] On distinguait ainsi les différentes danses qui peignaient la volupté. […] On donnait ce nom à toutes les danses anciennes qu’on exécutait avec des armes, et dont les figures peignaient quelques évolutions militaires.
Ils ont exposé sur un Théâtre des Héros dont la vie merveilleuse était connue : ils les ont peints en action, dans des situations qui naissaient de leur caractère, ou de leur histoire, et toutes propres à faire éclater les grands mouvements de l’âme. […] Quinault en voyait un131 digne de l’admiration de tous les siècles, où elles pouvaient être peintes avec le pinceau le plus vigoureux, et qui s’était emparé avec raison de l’Histoire.
Le lendemain, d’abord après le dîner, parurent sur Mer au quartier de Pampuglia, quatre Brigantins richement parés, peints et dorés, avec quantité de banderoles et de grands chœurs de musique.
Sa Danse était formée de toutes les jolies attitudes qui peuvent peindre une pareille passion.
Si l’on considère ses effets, tant sur le moral que sur le physique, on sera forcé de convenir que, par ses différents caractères, elle exprime les passions avec énergie ; qu’il n’est pas de situation de l’âme qu’elle ne puisse peindre avec vérité, et que l’homme en tire des secours innombrables, dont l’importance n’est bien appréciée que par l’œil observateur du philosophe ; peut-être ne serait-il pas indigne de son attention d’examiner si elle ne pourrait pas devenir un moyen de guérison pour ces maladies de l’âme, à la cure desquelles sont impuissants tous les secours de l’art d’Hippocrate.
Il représentait en sa danse, En l’une, la Maison de France ; Puis Pluton, Mars et le Soleil, Le dernier dans un appareil Assez conforme à la manière Que l’on peint ce Dieu de lumière : Mais, surtout, furent admirés De son chef les cheveux dorés, Agencés d’une main habile, Et d’une façon si subtile, Que jusqu’à présent nul Mortel N’avait admiré rien de tel ; Notre cher Porte Diadème Le prisa fort, dit-on, lui-même, Et tous les Gens de qualité Etant près de Sa Majesté.
Or, cet incessant va-et-vient entre le ciel et la terre, cette échelle de Jacob éternellement dressée n’épuise point la matière du ballet romantique ; le clair de lune mélancolique argentant les ruines d’un donjon à mâchicoulis peint par Cicéri, la ronde nocturne des esprits élémentaires ou des fantômes dolents, la danse immatérielle et abstraite ne remplissent qu’un des hémisphères de ce monde imaginaire. […] Telles de ses critiques sur le ballet ont pour nous la valeur documentaire, le charme animé et précis de portraits peints avec toutes les délicatesses du modelé, toute la finesse harmonieuse du contour ; ces portraits rendent vivantes et inaltérables les figures quasi légendaires d’une Taglioni, d’une Carlotta. […] « Vous peindre cette danse », avoue Théophile Gautier après avoir décrit avec verve le costume de Fanny, « est une chose impossible : c’est une précision rythmique mêlée d’un abandon charmant, une prestesse nerveuse et sautillante dont on ne peut se faire une idée ; le babil métallique des éperons, espèce de castagnettes talonnières, accentue nettement chaque pas et donne à la danse un caractère de vivacité joyeuse tout à fait irrésistible !
Un songe affreux agite son ame et porte à son cœur la crainte et l’effroi : il croit voir les lambris de son appartement teint du sang des victimes innocentes qu’il a fait égorger : un instant après deux Grecs se peignent à son imagination ; l’un le menace de son poignard, et l’autre enlève la statue de Diane : il apperçoit ensuite Tisiphone suivie par les parques ; tandis que la furie le menace, l’inflexible Atropos tranche le fit de ses jours(1). C’est dans l’agitation du sommeil que les traits de la phisionomie et les gestes de Thoas peignent les sentiments douloureux et pénibles qu’il éprouve en songe ; au coup du fatal Cizeau Thoas s’éveille. […] Iphigénie, le cœur déchiré par les fonctions barbares de son ministère, se livre à sa douleur ; d’un autre côté, elle ignore le sort de sa famille ; un rêve affreux lui a peint Oreste immolé de sa propre main, Oreste, l’unique objet de ses espérances, le seul qui puisse l’arracher du temple de sang qu’elle habite ; Iphigénie en pleurs veut consulter la Déesse et effacer par ses larmes le sang dont l’autel est souillé.
« Elle exprime avec rapidité, disait-il, les mouvements de l’âme ; elle est le langage de tous les peuples, de tous les âges, de tous les temps ; elle peint encore mieux que la parole une douleur extrême ou une joie excessive. »« Il ne me suffit pas de plaire aux yeux, proclamait-il, je veux intéresser le cœur6. » Les danses de Dauberval avaient toujours un caractère expressif. […] Abandonnant les sujets historiques et les fables mythologiques à intrigues amoureuses, Viganò reprenait le vieux mythe pour peindre sur la scène l’humanité primitive et les origines de la civilisation. […] Prométhée et Minerve passaient sur un char au milieu des constellations au son de la musique écrite par Haydn pour peindre « la Création du monde ». […] « Comment donner une idée, s’écrie Carlo Ritorni, du jeu de la Pallerini, dont le physique et les traits répondaient si exactement aux intentions du Maître voulant peindre une terreur tragique par des images toutes grecques et romaines. […] Le premier peint l’innocence.
Dans des coins dérobés à la vue par des toiles peintes en nuages, on avait rangé une foule de Joueurs d’instruments.
Pourtant j’arrivai à faire ressortir les mots : « Japonais, reconnaissance, fierté », et fis de mon mieux pour peindre la joie de Kawakami d’avoir établi un lien entre le monde théâtral des deux pays.
Savez-vous qu’en Russie un tableau célèbre existe traitant le même sujet : Les Hâleurs, et que ce tableau violent et humain, sans doute, a causé à notre art de peindre trente ans de stérilité en substituant la thèse littéraire aux lois régissant le tableau de chevalet — comme le dilettantisme sentimental et l’hellénisme de bachelier de Miss Isadora Duncan a désagrégé pendant quinze ans l’art de la danse.
Je ne sais si le nom de Mlle Roselly est un nom de guerre ; mais s’il en est ainsi, on ne saurait trouver mieux pour la peindre ; blanche, blonde et rose.
On astreignit alors la danse à reproduire les formes propres des œuvres peintes ou sculptées ; on disposa le danseur en bas-relief égyptien ou en figure de vase antique ; leurre et vanité.
Nivelon débuta a l’opéra dans le même moment que le Picq ; et ce jeune danseur fut très accueilli ; fait à peindre et d’une figure intéréssante il s’attacha au genre demi-caractère.
Dans la danse comique on s’en sert avec succès, comme un pas qu’on tourne alors en gaieté ; au lieu qu’il ne sert qu’à peindre la terreur dans les entrées des démons, etc. […] En considérant que le masque, quelque bien dessiné et peint qu’on puisse le faire, est toujours inférieur à la teinte de la nature, ne peut avoir aucun mouvement, et ne peut être jamais que ce qu’il a paru d’abord ; peut-on se refuser à l’abolition d’un abus si nuisible à la Danse ?
Veut-il peindre, par exemple, la jalousie, et tous les mouvemens de fureur et de désespoir qui la suivent, qu’il prenne pour modèle un homme dont la férocité et la brutalité naturelle soit corrigée par l’éducation ; un porte-faix seroit dans son genre un modèle aussi vrai, mais il ne seroit pas si beau ; le bâton dans ses mains suppléeroit au défaut d’expression ; et cette imitation, quoique prise dans la nature, révolteroit l’humanité, et ne traceroit que le tableau choquant de ses imperfections. […] La musique avoit la même dégradation dans les sons, et devenoit plus douce à mesure que la chasse, s’enfonçoit dans la forêt qui étoit vaste et peinte de bon goût.
Comme ses tableaux n’offroient à l’œil aucune ombre vigoureusement prononcée, les jolies femmes disoient que c’étoit le seul artiste, qui fut digne de multiplier leurs images ; que non seulement il faisoit ressemblant ; mais qu’il étoit le seul qui sût peindre un nez sans tabac. […] Deux tableaux d’histoire peints par le même maître, ont excité un ’enthousiasme général ; et les connoisseurs les ont placés au rang des chefs-d’œuvre les plus distingués de l’école Romaine.
Veut-il peindre, par exemple, la jalousie & tous les mouvements de fureur & de désespoir qui la suivent ? […] La musique avoit la même dégradation dans ses sons, & devenoit plus douce, à mesure que la chasse s’enfonçoit dans la forêt, qui étoit vaste & peinte de bon goût.
La colère vous le peint avec des traits qui rendus au grand jour peuvent le couvrir d’un ridicule éternel.
Vest ris le père avoit obtenu de la cour de France la permission de passer trois mois de chaque année à celle du Duc de Wurtemberg ; on trouvoif chez ce Prince ami des arts, des talens et de le magnificence, la danse la plus belle, la plus nombreuse et la mieux exercée : Les rares talens de Vestris quant à la partie mécanique mirent le sceau à la perfection qu’on y remarquoit ; ce beau danseur ne s’étoit point exercé à l’art pantomime, inconnu alors à l’opéra ; étonné de ma manière de faire et de la nouveauté de mon genre, il sentit qu’il avoit en lui les moyens propres à peindre et à exprimer les passions ; je lui fis jouer successivement les rôles de Renaud dans le ballet d’Armide ; d’Admete dans celui d’Alceste ; de Jason dans Médée ; de Danaüs dans les Danaïdes ; de Pluton dans Proserpine ; d’Hercule dans le ballet de ce nom, d’orphée etc. ; il joua ces différens rôles avec une perfection rare, et encouragé par les succuès qu’il avoit obtenu dans ce nouveau genre, il donna à l’opéra mon ballet de Médée et Jason ; cette scène tragique fut reçue avec enthousiasme et ce fut pour la première fois que la danse en action fit répandre des larmes aux spectateurs.
Tous les temps doivent toujours être présents à son esprit ; mais il doit surtout étudier les différentes opérations de l’âme, pour pouvoir les peindre par les mouvements du corps.
on trouvoit encore dans ces magasins des masques de femmes tout, aussi volumineux, mais non pas si laids ; ils servoient à de jeunes acteurs, qui avoient une voix douce et agréable ; car il n’est fait aucune mention dans les écrits des anciens des noms des femmes dont les talens avoient embelli la scène ; ils ne parlent que d’Ampuse, de Tymèle, et de Dyonisia, célèbres pantomimes ; elles s’attachoient à peindre la volupté ; plusieurs auteurs assurent qu’excitées par les applaudissemens que leur prodiguoient les jeunes gens, elles avoient porté la pefection de leur jeu au dernier période d’indécence.
Au reste, ce ballet doit peindre l’allégresse générale avec les nuances délicates que chaque quadrille exige.
« Les gestes et les pas, d’un mutuel accord, « Peignent (de l’âme) la même ivresse et le même transport. » Dorat. […] La pantomime exprime avec rapidité les mouvements de l’âme ; elle est le langage de tous les peuples, de tous les âges, de tous les temps ; elle peint même mieux que la parole, une douleur extrême, ou une joie excessive.
Leurs habits plus distingués que ceux des chœurs, ajouteraient à la magnificence du spectacle, et cet ordre rendrait toutes les belles idées qu’on veut peindre, lorsque les chœurs se rassemblent sur le théâtre.
Il raconta l’histoire des papillons, ajoutant : — C’est la nature que personne ne peut peindre exactement.
Ce principe me paroît d’autant plus dangereux, qu’il est rare de trouver des maîtres de ballets qui sentent ; il y en a si peu qui soient excéllents comédiens, et qui possédent l’art de peindre, par les gestes, les mouvemens de l’ame !
On se livre à des danses ; et cette fête qui est le triomphe de la beauté, de l’amour et de la valeur, se termine par un pas général, qui peint la félicité des deux époux, la joie pure de Renaud, et l’intérêt tendre que les chevaliers et les dames prennent à cette union.
Orphée et Euridice au comble du bonheur, expriment leur reconnaissance et leur félicité ; et ce ballet se termine par une bacchanale et un grouppe général qui peint tout à la fois les charmes de l’Amour et les plaisirs de Bacchus.
Les sublimes tableaux que lui offriraient Homère et Virgile, peuvent être transportés sur la scène ; mais pour les peindre d’une manière parfaite, il faudroit que les danseurs qui consacrent tous leurs momens à leurs jambes et à leurs mouvemens plus ou moins accélérés, en donnâssent une partie à l’étude des passions ; qu’ils exerçâssent leur ame à s’en bien pénétrer, et leurs bras, et leur physionomie, à les exprimer avec énergie.
Ce principe me paroît d’autant plus blâmable, qu’il est rare de trouver des Maîtres de Ballets qui sentent ; il y en a si peu qui soient excellents Comédiens, & qui possédent l’Art de peindre les mouvements de l’ame, par les gestes !
On s’embarque, plein de cette erreur, sur cette mer, qu’on juge aussi tranquille que celles qu’on voit peintes à ce théâtre : on y vogue avec une réputation déjà commencée ou établie par d’autres ouvrages décidés d’un genre plus difficile : mais à peine a-t-on quitté la rive, que les vents grondent, la mer s’agite, le vaisseau se brise ou échoue, et le pilote lui-même perd la tête et se noie. […] Rebel et Francœur qui en ont fait la musique, ont répandu dans le chant une expression aimable, et dans la plupart des symphonies un ton d’enchantement qui fait illusion : c’est presque partout une musique qui peint, et il n’y a que celle-là qui prouve le talent, et qui mérite des éloges.
Cet ordre est suivi : tous les Bergers applaudissent à l’idée de l’Amour ; toutes les Bergères en rougissent de plaisir et la joye et la reconnoissance se peignent dans leurs yeux. […] Les Bergères peignent tour-à-tour leur tendre inquiétude, chacune fait des vœux pour son Berger.
Faire la cour signifie peindre sa flamme à une femme qui a su captiver votre cœur, entourer l’objet aimé de vos soins et chercher par des prévenances et des attentions sans égales à lui plaire.
Je dis encore que celle que nous allions voir n’était pas une imitatrice des danseuses peintes sur les vases étrusques et les fresques de Pompéi.
Un pas, un geste, un mouvement et une attitude disent ce que rien ne peut exprimer : plus les sentimens que l’on a à peindre sont violens, moins il se trouve de mots pour les rendre.
Ces auteurs ne se sont attachés qu’à peindre les effets, et ils ont gardé le plus profond silence sur les causes qui les produisent.
Le parquet du Salon est jonché de fleurs : quelques Personnages du tableau sont peints dans des attitudes de Danse : quelques autres sont encore rangés autour d’une Table proprement servie ; mais le plus grand nombre est placé avec ordre sous une Tribune dans laquelle on découvre une foule de Joueurs d’Instruments, qu’on croit entendre.
Pylade ne représentoit que des sujets héroïques ; il se pénétroit si puissament des grands personnages, qu il avoit à peindre, qu’il en prenoit dans sa vie privée la hauteur, la rudesse et la fierté ; il étoit dur et insolent avec ses camarades, ne faisoit point sa cour aux grands, et insultoit même étant en scène au goût, et aux decisions du public.
Si je jette un coup d’oeil sur l’art oratoire, si j’examine les trois genres d’éloquence, qui brillérent en France de l’éclat le plus parfait, ceux de la chaire, du barreau et du théatre ; je vois les Bossuet, les Fénélon, les Masillons, les Bourdaloue et les Fléchier, qui de la tribune évangélique prêchoient avec une éloquence divine, la morale la plus saine et la plus persuasive ; je les vois peindre la vertu avec tous ses charmes, et l’embellir de toutes les fleurs de l’éloquence ; combien cette éloquence avoit de pouvoir, lorsqu’elle traçoit les égarremens du coeur, lorsqu’elle tonnoit sur les vices, et qu’elle foudroyoit les passions, qui dégradent l’homme.
Je rêve à ces contacts inexprimables qui se produisent dans l’âme, entre les temps, entre les blancheurs et les passes de ces membres en mesure, et les accents de cette sourde symphonie sur laquelle toutes choses semblent peintes et portées… Je respire, comme une odeur muscate et composée, ce mélange de filles charmeresses ; et ma présence s’égare dans ce dédale de grâces, où chacune se perd avec une compagne, et se retrouve avec une autre. […] — Comment le définir et le peindre ? […] … Son effroi d’être ce qui est, l’a donc fait se créer et se peindre mille masques ; il n’y a point d’autre raison de l’existence des mortels.
Ils en deviennent la copie, la peignent, la répètent, la multiplient.
Les femmes de la suite de Didon se livrent à des danses plus légères, et peignent tour-à-tour ce que la volupté à de plus tendre ; insensiblement cette fête devient générale.
Saint Augustin rapporte dans son Traité de la Doctrine Chrétienne, Liv. 2, que les représentations de Balets à Carthage étoient composées avec si peu d’art, que l’on avoit été contraint de placer sur un bout du Théâtre un homme, qui à haute voix déclaroit au commencement de chaque Entrée, ce qu’on alloit représenter ; de même que des Peintres qui étoient si mal habiles dans les premiers tems à imiter les choses qu’ils peignoient, qu’ils étoient obligez de mettre sous leurs figures les noms de ce qu’ils prétendoient avoir peint : ce qui fait voir que tous les Arts dans leur origine n’ont eu à peine que la forme. […] Le lendemain après le dîné, parurent sur la mer au quartier de Pampuglia, quatre Brigantins richement parez, peints & dorez, avec quantité de banderoles & de grands chœurs de Musique : quatre Ambassadeurs aux noms des quatre parties du monde, ayant appris la béatification d’Ignace de Loyola, venoient pour reconnoître les bienfaits qu’elles avoient reçûs de lui, & lui rendre hommage, lui offrir des présens, avec les respects des Royaumes & des Provinces dépendantes de chacune de ces parties.
Il serait absurde d’honorer du titre de Savant un homme qui peindrait élégamment des lettres, qui ferait de beaux traits de plume, sans qu’il fût en état d’entendre ce qu’on lui donnerait à copier, ni d’écrire par lui-même des choses dignes d’être lues.
Il nous peint la supériorité de Mérion dans la Danse.
Ce seroit un autre contre-sens qui blesseroit encore les convenances que de prêter à Vénus dans les accès de sa jalousie, les teintes fortes et les couleurs vigoureuses qui doivent peindre celle de Médée trahie par Jason, ou d’Armide abandonnée par Renaud.
Et d’un accent si convaincu, que j’eus l’illusion, un moment, qu’il voyait, mon aveugle ajouta : — Regardez-la, ma bonne dame, est-ce que sa bonté n’est pas peinte sur tout son visage ?
Pour tout ornement, pour toute relique, on y conservait un buste en marbre de la Guimard, posé sur une simple colonne en bois peint… Oui, mais sur cette banquette s’était assis, dans ces glaces s’était reflété tout un monde de causeurs et de promeneurs dont on retrouverait difficilement la monnaie parmi les habitués de l’époque actuelle : Balzac, Janin, Gautier, Méry, Roger de Beauvoir, Rolle, Altaroche, Roqueplan, le baron de Bazancourt, Lireux, Perpignan, Romieu, Aguado, les Rothschild, de Saint-Georges, de Lesseps, Halévy, Adam, Boyer, Waëz, Gozlan, Eugène Guinot, les deux Reybaud, Taxile Delord, Amédée Achard, Albéric Second, de Boigne, de Dreux-Brézé, Lautour-Mézeray, Berlioz, le prince Tufiakin, le colonel Montaigu, M.
Il sera donc important que le danseur s’accoutume de bonne heure à surveiller l’état de son visage en même temps que la position de sa tête ; car rien n’est plus pénible pour le spectateur que de voir se peindre sur la physionomie de celui qui danse, les efforts qu’il fait pour simuler une legereté qu’il n’a point, ou d’appercevoir sur son front les traces de la préocupation que lui cause l’attention qu’il donne à ses mouvemens.
C’est donc bien que la danseuse est dans un autre monde, qui n’est plus celui qui se peint de nos regards, mais celui qu’elle tisse de ses pas et construit de ses gestes.
Cette fête est une époque immortelle à l’honneur de l’Hôtel de Ville : l’on en a peint la représentation dans un grand tableau, de la main du fameux Largilliere.
Le second acte surtout est empreint d’un caractère fantastique tout à fait en situation ; les rayons bleus du clair de lune allemand glissent mystérieusement sur les notes argentées de la musique et sur les eaux du lac les plus transparentes qu’ait jamais peintes Ciceri. — Et M.
Mais il convient d’attester que, à aucun moment de la fête, Athikté n’imite les actes d’autrui ni ne peint, comme le veut Aristote, des mœurs.
En effet, à cet âge, la danseuse avait fait faire son portrait ; et, plus tard, assise devant une glace de Venise qui le reflétait, elle peignait chaque matin sa figure, raccordant celle-ci à la ressemblance de celui-là.