Mais, il me faudrait faire un Livre Gros comme c’il qui s’en délivre Chez Balard, Imprimeur du Roy, (Je vous le dis de bonne foi) Pour tout raconter, tout déduire, Et, parfaitement, vous instruire De ce Spectacle si Royal.
L’auteur du traité contre les spectacles, dit : « Que fait au spectacle un chrétien fidèle, à qui il n’est pas permis de penser volontairement aux vices, ces pensées lui en faisant perdre la retenue, et le rendant plus hardi à se porter aux crimes ?
Cette fête unique dans son espèce, ne coûta rien au trésor public, et le peuple n’eprouva pas le contre-coup douloureux de la dépense que ces spectacles entrainent après eux.
Celles de Diane et de l’Aurore, Selon ce que j’en remémore, Que dansent Giraut et Verpré, Sont ravissantes à mon gré, Ce sont deux aimables spectacles, Car l’une et l’autre y font miracles.
Théophile Gautier et le ballet romantique, par André Levinson La floraison d’art multiple et touffue que suscita il y a bientôt cent ans l’ardente fièvre romantique fit éclore une conception nouvelle du spectacle de danse. […] Le spectacle ne fut plus un régal des sens, mais — selon un mot de Gœthe — la réalisation de l’imaginaire. […] Ces feuilletons décèlent à un certain degré son don extraordinaire de conteur désinvolte, d’improvisateur sans pareils ; je ne lui connais point de rival pour savoir conter d’une manière claire, imagée et tangible, avec une exactitude relevée par l’ironie, ce qui se passe sur les planches, pour savoir transposer en mots évocateurs la vision totale du spectacle.
Il considère, il déchiffre à sa guise le spectacle. […] Ce sont des événements étrangers qui la terminent ; ses limites de durée ne lui sont pas intrinsèques ; ce sont celles des convenances d’un spectacle ; c’est la fatigue, c’est le désintéressement qui interviennent. […] J’ai voulu vous montrer comment cet art, loin d’être un futile divertissement, loin d’être une spécialité qui se borne à la production de quelques spectacles à l’amusement des yeux qui le considèrent ou des corps qui s’y livrent, est tout simplement une poésie générale de l’action des êtres vivants : elle isole et développe les caractères essentiels de cette action, la détache, la déploie, et fait du corps qu’elle possède un objet dont les transformations, la succession des aspects, la recherche des limites des puissances instantanées de l’être, font nécessairement songer à la fonction que le poète donne à son esprit, aux difficultés qu’il lui propose, aux métamorphoses qu’il en obtient, aux écarts qu’il en sollicite et qui l’éloignent, parfois excessivement, du sol, de la raison, de la notion moyenne et de la logique du sens commun.
A ce spectacle, Fernand demeure immobile et sans sentiment, et n’écoutant soudain que son désespoir, il s’y livre tout entier, et tente de s’arracher la vie. […] Tout eût du succès dans ce ballet, sans en excepter même la scène du dépit, jouée partie assis et partie debout ; elle parut aussi vive, aussi animée et aussi naturelle que toutes les autres, il y a dix mois que l’on voit ce spectacle, et qu’on le voit avec plaisir ; effet certain de la danse en action ; elle paroit toujours nouvelle, parce qu’elle parle à l’ame, et qu’elle intéresse également le cœur et les yeux. […] Est-il besoin de savoir faire la gargouillade et l’entrechat, pour juger sainement des effets de ce spectacle, pour sentir ce qui lui manque et pour indiquer ce qui lui convient ? […] on ne peut-on être ému que par un spectacle continuel de Dieux et de héros introduits sur la scène ?
Quelques personnes seront sans doute étonnées, qu’ayant pris la mort d’Agamemnon pour le sujet d’un ballet, je ne me sois pas renfermé dans cette catastrophe ; elles blameront la hardiesse que j’ai eu d’y joindre la vengeance d’Oreste et de terminer ce spectacle par la mort de Clytemnestre et d’Egisthe, par le desespoir et le fureurs d’Oreste. […] J’ajoute encore qu’il est impossible à la danse de dialoguer tranquillement ; que tout ce qui tient au raisonnement froid ne peut être exprimé par elle ; qu’il faut dans un ballet beaucoup de spectacle et d’action pour suppléer à la parole, beaucoup de passions et de sentimens ; et qu’il faut que ces sentimens et ces passions soient vivement exprimés, pour produire de grands effets, c’est toujours en grand que la pantomime doit peindre ; elle doit employer les couleurs les plus fortes et les traits les plus hardis, parce que toutes les demi-teintes ne répandent qu’un vague obscur et indécis sur le caractère de telle ou telle passion, et sur l’action de la pantomime qui, dans ce cas, est toujours froide et indéterminée ; les passions ont d’ailleurs tant d’analogie entre elles qne le plus grand nombre se ressembleroient, si l’on négligeoit de les caractériser par des traits particuliers qui empêchent les spectateurs de les prendre l’une pour l’autre. Le choix des mots, la tournure des pensées, la belle élocution, les sentences, les portraits, les récits, les monologues raisonnés, le dialogue ; voilà ce qui est réservé au drame ; il faut donc que le maître de ballets, privé de tous ces secours, sache s’en passer ; qu’il ait l’art de les remplacer par des scenes de situation, par des tableaux frappans, par des coups de théatre bien préparés, mais toujours inattendus, par une action vive, par des grouppes bien dessinés et artistement contrastés, par la pompe du spectacle et par un costume vraisemblable ; telles sont les règles de mon art ; celles du drame sont chargées d’entraves ; loin de m’y assujettir, je dois en éviter de nouvelles, et me mettre au dessus de celles qui n’ont jamais été crées pour la danse. […] A ce double spectacle d’horreur les Officiers volent au secours de leur Roi, et les femmes se grouppent autour de Cassandre.
A ce spectacle, Fernand demeure immobile & sans sentiment, & n’écoutant soudain que son désespoir il s’y livre tout entier & tente de s’arracher la vie. […] Il y a dix mois que l’on donne ce Spectacle & qu’on le voit avec plaisir ; effet certain de la Danse en action ; elle paroît toujours nouvelle parce qu’elle parle à l’ame, & qu’elle intéresse également le cœur & les yeux. […] Est-il besoin de savoir faire la Gargouillade & l’Entrechat pour juger sainement des effets de ce Spectacle, pour sentir ce qui lui manque, & pour indiquer ce qui lui convient ? […] Faut-il qu’un Auteur abandonne ses sentiments & renonce sans cesse à la nature pour se livrer à des féeries & à des bambochades, ou ne peut-on être ému que par un Spectacle continuel de Dieux & de Héros introduits sur la Scene ?
En se donnant un associé riche qui n’étoit chargé que de la partie économique de ce grand spectacle national, il s’étoit réservé celle des talens. […] Garrick avoit, en face de son jardin, une prairie immense, qui était séparée par un grand chemin, je lui conseillai de faire construire un pont d’une seule arche, qui auroit des deux côtés une pente douce et facile, et qui lui offriroit un spectacle perpétuellement varié.
Vous m’offrez le spectacle de votre sensibilité sincère.
Le danseur restait socialement disqualifié ; il n’était qu’un collaborateur de second plan au spectacle où l’étoile primait tout.
Ce n’est qu’en libérant la danse, en l’intronisant sur la scène, que l’on résoudra le problème du spectacle chorégraphique.
Novikoff danse jambes nues ; croit-il le spectacle de ses muscles saillants et de ses veines gonflées décent ou agréable ?
Nous connoissions le premier par ses belles Symphonies ; mais nous ignorions que ce rare compositeur, attaché depuis longtems au Prince Esterhazy, le plus riche et le plus magnifique Seigneur de la Hongrie, eût composé des opéras pour les spectacles de ce Prince, des messes pour sa chapelle, et d’autres morceaux précieux pour ses concerts, dans des genres diamétralement opposés ; que tous ces chefs-d’œuvre n’ont point été gravés et qu’ils sont renfermés dans la bibliothèque du Prince ; imitant à cet égard le Duc de Wurtemberg, qui, jaloux de conserver tous les ouvrages que le célébré Jomelli composa pour lui pendant seize années, en serroit avec soin les partitions et les parties détachées.
Les jeunes auteurs à leur tour renoncèrent au bon goût, à la délicatesse de l’esprit et à la décence qui doit règner au théâtre, pour embrasser et propager toutes les trivialités dont une foule de spectacles sont journellement salis.
Plusieurs autres nobles Objets, Dont bien des cœurs sont les sujets, Augmentant, comme des miracles, La pompe et l’éclat des spectacles, Avec un parfait agrément, Y dansèrent pareillement ; Et comme elles sont toutes belles, Je vais spécifier icelles Dans un style simple et naïf, Et non d’un ton superlatif Sans affecter, même, aucun ordre, De peur qu’on y trouvât à mordre, Ni relever leurs qualités Par pointes et subtilités.
(B) Concert Spirituel Concert spirituel, (Histoire moderne) spectacle public dans lequel on exécute, pendant les temps que tous les autres spectacles sont fermés, des motets et des symphonies. […] On y a fait construire des loges commodes et un grand orchestre ; et ce spectacle a été plus ou moins fréquenté, selon le plus ou moins d’intelligence des personnes qui en ont été chargées. […] C’est un spectacle tributaire de l’académie royale de Musique : elle l’a régi pendant quelque temps elle-même ; et il est actuellement affermé à M. […] Quelques réflexions sur ce point sont seules capables de rendre très croyable ce qu’on lit dans l’histoire ancienne de la musique des Grecs : plusieurs de leurs poésies nous restent ; leur musique leur prêtait sûrement une nouvelle expression, les spectateurs d’Athènes n’étaient pas gens à se contenter à moins ; et par les parties de leurs spectacles que nous admirons encore, il est facile de nous convaincre combien devait être surprenante la beauté de leur ensemble. […] Ainsi Lully appliquait tous les efforts de son génie au récitatif, qui était le grand fond de son spectacle ; ses airs de mouvement, pour peu qu’ils fussent différents de la déclamation ordinaire, faisaient une diversion agréable avec la langueur inséparable d’un trop long récitatif ; et par cette seule raison, ils étaient constamment applaudis : les acteurs les apprenaient d’ailleurs sans beaucoup de peine, et le public les retenait avec facilité.
Le second, commencé en 1797 par Schikaneder, était exploité en 1815 par le comte Palffy, qui faisait représenter sur une scène vaste des pièces à grand spectacle, des opéras, des ballets et des pantomimes. […] Elle avait le spectacle d’une danse frémissante de vie et palpitante d’action. […] Alphonse Royer dit qu’il voyait les deux sœurs « quitter le soir le théâtre de la Porte de Carinthie après le spectacle et retourner à leur modeste domicile les pieds dans la neige, et portant un cabas à leur bras11 ». […] « Comment veut-on, s’écrie le critique de l’Allgemeine musikalische Zeitung, comment veut-on que l’opéra allemand prospère et que la notion de ce qui est noble, de ce qui est sublime se réveille, lorsque sur une des premières scènes de l’Allemagne règnent les spectacles qui excitent et flattent les sens ?
Le spectacle commence par le premier acte de Fernand Cortez qui passe à peu près inaperçu. […] Le 16 octobre, le Théâtre Nautique donnait la première représentation d’un ballet chinois en trois actes, à grand spectacle, Chao-Kang. […] Aux merveilles dont se composait l’éblouissant spectacle, elles ajoutèrent un numéro sensationnel, un pas styrien, qui fut un parfait chef-d’œuvre par la grâce, l’extraordinaire légèreté et l’infaillible sûreté des mouvements, enfin par leur concordance si étroite que ces deux corps semblaient la forme dédoublée d’une seule et même pensée. […] Un autre spectacle où les deux sœurs parurent ensemble à la fin de l’année 1834 fut le Don Juan de Mozart, donné pour la première fois avec elles le 8 octobre.
XIV qui représentent le groupe principal d’une Bacchanale que je composai la première année que je fus engagé au théâtre de la Scala à Milan, théâtre fameux par la magnificence de ses spectacles, et par les grands talents qui s’y sont fait admirer.
N’est-ce pas la confession d’un isolé sublime, confiée au seul piano qu’on donne, malgré lui, en spectacle ?
Ce genre de spectacle offre au génie un champ vaste à parcourir, avec d’autant plus de succès, et de facilité, que tous les arts sont à sa disposition, et entièrement disposés à lui offrir toutes leurs richesses.
Le bon goût semblait avoir banni des spectacles de France ces sortes de caractères, qui y étaient autrefois en usage, L’Opéra Comique les y avait fait revivre. La sagesse du gouvernement en abolissant ce spectacle, aussi dangereux pour les mœurs que préjudiciable au progrès et à la perfection du goût, les a sans doute bannis pour jamais.
Je demandois un jour à Charles Wanloo, pourquoi il fuioit les petits spectacles ? […] Ceux qui les cultivent ne seront plus corrompus par le spectacle scandaleux de modèles extravagans : Combien n’en trouveront-ils pas de précieux dans toutes les jolies femmes, lorsqu’elles se délivreront des attirails monstrueux, fabriqués par la main de la sottise !
Le directeur fait valoir alors les prérogatives singulières dont jouissent les filles de spectacle, qui, n’étant plus sujettes à la correction paternelle, à la rigueur de la police, peuvent être dénaturées et galantes avec impunité. […] C’est elle qui l’accompagne à la leçon, et qui l’attend, après le spectacle, pour la conduire là où elle a envie d’aller : histoire de lui éviter toute espèce de mauvaises rencontres.
À considérer tant de splendeur physique, une telle exaltation du muscle mêlées à l’humanité diminuée et veule d’un spectacle d’opérette j’ai été vivement ému.
Le goût vif et déterminé pour les ballets est général ; tous les souverains en décorent leurs spectacles, moins pour se modeler d’après nos usages, que pour satisfaire l’empressement qu’excite cet art.
Dailleurs le spectacle se prolonge trop avant dans la nuit, et c’est par cette raison que je n’ai vu les trois premiers ballets de M.
» Mademoiselle Desmatins se trouvait si belle dans ses habits de reine ou de magicienne, qu’elle les gardait souvent après le spectacle. […] « Tout le monde, dit Bachaumont, brigue l’honneur d’être admis à ces spectacles. […] Elle a été obligée de suspendre ses délicieux spectacles, et divers créanciers la tourmentent.
L’art des Danseurs de corde a aussi sa place dans cette Histoire, tant par rapport au goût du tems, que parce qu’il paroît avoir été le premier spectacle public représenté chez les Grecs, qui appeloient ces Danseurs Schoënobates, & qui les avoient introduits dans leurs Foires pour attirer chez eux une quantité d’étrangers qui augmentassent leur commerce.
Le concile d’Avignon, tenu en 1594, met les danses et les spectacles au rang des ivrogneries et des excès de bouche qu’on doit éviter, surtout les jours de fêtes, comme en étant une profanation manifeste : Commessationes, ebrietates, chorea et spectacula, omnisque alia dierum festorum profanatio cessabunt.
Ils sont surpris du spectacle qu’ils voient.
Le goût vif & déterminé pour les Ballets est général ; tous les Souverains en décorent leurs Spectacles, moins pour se modeler d’après nos usages, que pour satisfaire au plaisir que procure cet Art.
On mit ou l’on remit en scène pour elle le Diable boiteux, la Sylphide, la Fille mal gardée, Barbe-Bleue et la Tarentule, spectacles auxquels s’ajoutaient El Jaleo de Jeres et la Cracovienne. […] Lumsley, directeur de Her Majesty’s Theatre, avait eu l’idée, en 1845, de réunir dans un même spectacle Marie Taglioni, Carlotta Grisi, Fanny Cerrito et Lucile Grahn. […] A la fin du spectacle une députation de vieillards vint la remercier d’avoir renoncé, en leur faveur, à la totalité de la recette. […] Trois jours après, Fanny prêtait de nouveau son concours, à titre gracieux, à un spectacle extraordinaire donné au bénéfice du corps de ballet143. […] Les comptes réglés, elle exécutait un des pas qui l’avaient rendue célèbre et d’habitude le spectacle se terminait par une valse d’un mouvement vertigineux.
Les Grecs & les Romains en firent un spectacle sublime. […] Avez-vous entendu parler, Monsieur, du joli Spectacle du sieur Audinot ?
Aussitôt le spectacle s’interrompt ; mille autres cris sont poussés ; on se précipite vers les musiciens. […] Rita Sangalli s’était engagée par traité, avec la direction du théâtre de San-Francisco, à donner, dans cette ville, le 5 janvier 1869, à huit heures du soir, une représentation des Chasseurs noirs, ballet anglais à grand spectacle.
Deux femmes se querellaient dans un coin, on faisait cercle autour d’elles ; — les querelles de femmes ont toujours été un spectacle très-recherché.
La Reine et les Princesses qui représentaient dans le Ballet les Naïades et les Néréides, terminèrent ce spectacle par des présents ingénieux qu’elles offrirent aux Princes et Seigneurs, qui sous la figure de Tritons avaient dansé avec elles.
Il me parut que tout cela avait lieu à mon intention et que le spectacle était donné pour moi seule, par toute cette foule en mouvement devant moi.
Robert Quinault et Iris Rowe sont les protagonistes ; je ne fais que les citer, car un spectacle très prochain doit me fournir l’occasion de parler longuement d’un danseur que j’admire et de sa digne élève.
Ce compositeur ingénieux a enrichi ce spectacle de ses brillantes productions ; il a écrit savament sur son art ; et personne n’est plus en état que lui d’apprécier le mérite de ceux qui se sont empressés de contribuer aux succès de ses ouvrages, soit par leur action, soit par le brillant de leur voix, soit enfin par le goût et l’expression de leur chant.
Mais qu’importe après tout si la décoration est belle et le spectacle animé ? […] La décoration représente la scène de l’Opéra, vue de ses derniers plans, à l’heure où le spectacle va commencer. […] Le spectacle est forcément interrompu.
Je les ai vues danser, un soir, autour d’Isadora Duncan, habillées de bleu, de blanc, de rose, et je crois que jamais spectacle humain ne m’a plus profondément ému.
Moi Tranché depuis longtemps… Donc Mme Duncan paraît, et dès que nous avons applaudi en elle, avant toute chose, la joie de la danse, nous sommes pris par l’objet du spectacle qu’elle donne.
Le spectacle ravissant que m’offrirent les plus belles galleries, et les cabinets les plus précieux le fortifièrent ; l’habitude de voir cette foule de chefs-d’oeuvre avec l’oeil de l’entendement, d’étudier, de comparer, et d’analyser les genres, et la manière de faire de chaque maître, m’apprit à apprécier le mérite de chacun d’eux.
Mais je n’en répète pas moins avec Tertullien, dans son Traité des Spectacles : « Quœ denique pantomimus a pueritia patitur in corpore ut artifex esse possit !
« Elles offrent un spectacle ridicule, qui ne peut que déplaire à des yeux chastes, et qui est indigne d’un homme sensé, inane spectaculum, honestis invisum oculis, viro indignum . […] La faculté de théologie de Paris, dans ses articles de doctrine, imprimés chez Estienne, parlant des comédies, des bals et des danses, s’exprime ainsi dans l’art. 73 de la première partie : « Les comédies et les autres spectacles sont justement défendus ; c’est un péché que d’y assister : il faut porter le même jugement des bals ; et généralement toutes sortes de danses doivent être regardées comme dangereuses : Comediæ aliaque ejusmodi spectacula vetita sunt, iisque interesse peccatum est ; idem judicandum de choreis quæ vulgò bals vocantur : cœtera verò saltationum genera periculosa.
Mais hâtons-nous de frapper les trois coups pour ce spectacle dans un fauteuil ! […] Ménétrier, de la Compagnie de Jésus, range dans son ouvrage « Des ballets anciens et modernes suivant les règles du théâtre » (1682) ces figures parmi les parties constitutives du spectacle de danse au même titre que les φορά, terme tiré d’Aristote et qu’il traduit ingénieusement avec « portements du corps ».
X Tout à l’heure je parlais des travaux de géant qu’il fallait accomplir pour monter une pièce à spectacle, comme on en joue habituellement aux Délassements.
Le goût & la délicatesse gagnent donc jusqu’aux spectacles des Boulevards !....
Le Seigneur pardonne au Bailli ; il ordonne que la fête commence ; il veut couronner l’innocence et jouir du spectacle ravissant de faire des heureux.
Ce spectacle se termine par une fête générale ; Vénus, Paris, l’Amour et les Graces exécutent un pas orné de couronnes et de guirlandes de fleurs ; ce pas vif et brillant offre une foule de grouppes, de passes et de tableaux différens ; ils se succèdent avec rapidité et se dessinent sans confusion ; l’adresse et l’agilité se réunissent à l’art ; ce ballet devient progressivement général.
Jeudi j’ai été voir le spectacle.
Mais peu à peu l’esprit se développa, l’intelligence se perfectionna ; les idées vagues, et éparses se classèrent, et s’agrandirent ; le goût germa ; l’envie de créer, en imitant, tira l’imagination de sa longue léthargie, elle s’échauffa gradativement ; et les hommes apprirent dès cet instant à sentir et à apprécier le brillant et pompeux spectacle de la nature.
Saint Grégoire de Nice, après avoir fait une longue description du Sacrifice d’Abraham, dit ces paroles : « J’ai souvent jetté les yeux sur un tableau qui représente ce spectacle digne de pitié, & je ne les ai jamais retiré sans larmes ; tant la Peinture a sçu représenter la chose comme si elle se passoit effectivement. » La fin de la Peinture comme de la Poésie, est de surprendre de telle sorte, que leurs imitations paroissent des véritez. […] Le coloris regarde l’incidence des lumieres, l’artifice du clair obscur, les couleurs locales, la simpatie & l’antipatie des couleurs en particulier, l’accord & l’union qu’elles doivent avoir entre elles, leur perspective aërienne, & l’effet du tout ensemble dans les grandes décorations des spectacles ; toutes ces conoissances dépendent de la Phisique la plus fine & la plus abstraite. […] Je me suis donc contenté de faire observer dans ce petit discours, combien l’idée qu’on avoit de la Peinture étoit imparfaite dans la plupart des esprits, & que de-là venoit la préférence que quelques-uns ont voulu donner à la Poésie ; j’ai taché de faire voir la conformité qui se rencontre naturellement dans ces deux arts, lesquels peuvent se raporter aussi à la Musique comme trois sœurs inséparables, par rapport aux arts qui sont communs pour la perfection des spectacles.
Jarbe désespéré fuit ce spectacle épouvantable ; et sa fuite est soudainement suivie de l’écroulement général du palais de Didon.
Lorsque, à la fin du spectacle, le bruit des ovations se fut un peu apaisé, Fanny s’avança près de la rampe et, les yeux pleins de larmes, prononça ces mots : « Nous prenons congé de vous le cœur accablé ; jamais, jamais nous ne vous oublierons. » Elles partirent, suivies d’unanimes regrets, auxquels se mêlait un sentiment de colère contre Paris, « l’heureux Paris, digne d’envie, disait l’Allgemeine Theaterzeitung, la cité orgueilleuse et avide, qui sait attirer à elle ce qu’il y a de grand, de beau, d’excellent, de n’importe quel pays, et qui, de temps en temps seulement, daigne envoyer au dehors ses favoris pour quelques semaines à peine126 ». […] Dans cette dernière œuvre étaient introduits des tableaux vivants, genre de spectacle très goûté alors en Allemagne et peu répandu encore en France. […] S’inspirant d’une conception très haute de la danse, elle s’était appliquée de toutes ses forces, avec un scrupule quasi-religieux, à en faire un spectacle digne d’une élite. […] Les parties les plus brillantes furent Nina dont Fanny sut faire un spectacle extrêmement pathétique et la Smolenska qui fut bissée.
Voilà une des causes principales de la prédilection qu’on conserve pour les ouvrages de poésie, pour les tableaux, pour les spectacles qu’on connaît déjà.
Si la Lorette a une robe neuve, le père pleure de joie, et prie le fils ou le neveu du propriétaire de conduire sa fille au spectacle. […] Par une double fatalité, la voiture de la Lorette s’étant brisée à la barrière, la dame revient à Paris, et, sans rentrer chez elle, va au spectacle. […] Au spectacle elle envahit la place de celui qui sort et met dans sa poche le gant qu’il a laissé comme signe de son retour. […] Si la Lorette soupçonne son Arthur d’avoir après le spectacle un souper avec des rivales, elle le prie de la reconduire à domicile : elle le fait passer près d’un corps-de-garde vers minuit ; et à peine est-elle à quelques pas du factionnaire qu’elle jette à l’improviste son châle en sautoir sur les épaules de son sigisbé, et d’une voix d’adjudant-major elle crie : au voleur… Le caporal accourt, l’Arthur est signalé comme attentant au droit de propriété. « Mais, Annette, tu es folle, s’écrie-t-il. — Caporal, mettez les menottes à ce drôle qui se permet de me tutoyer ; il se croit sous la République : jamais je n’ai vu cet être. » Le caporal emmène l’Arthur, la lionne s’éloigne ; et après une nuit de confinement solitaire, le captif parvient à prouver que s’il n’appartient pas à cette classe honorable qui donne des châles il ne doit pas non plus être rangé dans la catégorie de ceux qui les prennent.
Un soir, au coin de la rue Saint-Nicaise, — où était situé l’hôtel de l’Académie, comme l’on disait alors, — il attendit, après le spectacle, le passage des gardes-françaises et sauta à la gorge de son heureux rival.
Mortier quitta la table complètement écœuré de ce spectacle.
Dorat a fait avec justice l’éloge de la danse, de la pantomime et du ballet, où : « Là pour nous enchanter tout est mis en usage, « Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage. » Le poète a rendu hommage à l’art choréographique des Noverre, des Dauberval et des Gardel, dont l’origine, ainsi que celle des Opéras et des spectacles, se doit à Bergonce de Botta, gentilhomme de Lombardie, qui signala son goût par une fête éclatante qu’il prépara dans Tortone pour Galeas, duc de Milan, et pour Isabelle d’Aragon, sa nouvelle épouse.