Sans votre agrément, je ne saurais brusquer par mon insistance la délicatesse de vos sentiments intimes.
Camille peint dans cette scène tout ce que l’amour, en opposition avec le devoir, peut exprimer ; son cœur combattu par la tendresse qu’elle doit à ses frères, par l’amour qu’elle doit à son père et à sa patrie, par l’honneur de sa famille, et par un sentiment encore plus cher, se livre tour-à-tour impressions diverses qui affectent son âme. […] Le vieil Horace et Procule font éclater leur reconnoissance ; les chevaliers et les dames Romaines expriment leur admiration et par un sentiment unanime, le peuple applaudit à la justice de Tullus, et au bonheur des deux époux ; de toutes parts on jette des couronnes ; des officiers charges d’étendards et de trophées les élevent en signe d’allégresse, et enrichissent ce vaste tableau.
Il fallut retrancher et ajouter ; toutes les phrases musicales devenoient ou trop longues on trop courtes ; or, l’expression et le sentiment qu’Hayden avoit attaché à chaque phrase, à chaque mot, se trouvoient perdus, tous ces changemens énervèrent le style de l’auteur ; affoiblirent ses pensées ; rompirent la liaison de son harmonie, et altérèrent le charme de son coloris ; le tableau le plus précieux perd de son prix, lors même qu’il est retouché par un maître habile.
Le maître doit terminer ses instructions et ses leçons, en donnant à l’élève l’esprit, le sentiment, le charme de son art, pour en faire un artiste accompli76.
Ces deux plaisanteries, l’une poëtique, l’autre rimaillée, ont fait sur les lecteurs des impressions différentes ; la première excita le sourire, mais scandalisa les amis des mœurs ; l’autre fit bailler les gens de goût ; elle fut jettée au feu, sans produire ni flamme ni éteincelles : Quant à moi, Madame, qui n’ai pas la hardiesse de prononcer sur les ouvrages d’esprit, et qui n’en juge que par sentiment, j’ai regardé le premier pamphelet, le mieux écrit, comme une étourderie d’autant moins excusable que l’auteur n’avoit pas besoin de cette futile production pour faire preuve de talent.
Lorsque cet art sublime ne borne pas ses effets aux éclats insignifians d’un vain bruit, mais qu’il parle la langue des passions, qu’il peint et qu’il exprime avec les accens du sentiment ; il a atteint son but, il est imitateur et divin.
(B) Geste Geste, s. m. mouvement extérieur du corps et du visage ; une des premières expressions du sentiment données à l’homme par la nature. […] Ces deux raisons ne sont que des prétextes ; les grâces du visage sont en proportion du sentiment ; et l’expression marquée par les mouvements de ses traits, sont les grâces les plus désirables pour un homme de théâtre.
Soit que l’esprit se fût développé par la continuité des Spectacles publics, qui sont toujours l’École la plus instructive de la multitude, fait qu’à force de donner des Fêtes à la Cour, l’imagination s’y fut peu à peu échauffée, fait enfin que le Cardinal Mazarin, malgré les tracasseries qu’il eut à soutenir et à détruire, y eut porté ce sentiment vif des choses aimables qui est si naturel à sa Nation ; il est certain que les spectacles, les amusements, les plaisirs pendant son ministère, n’eurent plus ni la grossièreté, ni l’enflure qui furent le caractère de toutes les Fêtes d’éclat du Règne précédent.
A cette scène variée succédera un pas de deux entre Henri et la belle Gabrielle, il offrira tous les agrémens du dialogue dicté par le sentiment et la passion.
Le geste conventionnel est ridiculement mauvais ; le geste étudié devant une glace est faux et infidèle ; le geste qui est mu par le sentiment ou les passions, est juste et expressif ; il devient l’interpréte de l’âme et des agitations diverses qu’elle éprouve.
Après sa mort on fit des opéras coupés [voir Coupe] comme les siens, mais qui n’étaient animés, ni du charme de son style, ni des grâces du sentiment qui était sa partie sublime. […] Le chant si naturel à l’homme, en se développant, a inspiré aux autres hommes qui en ont été frappés, des gestes relatifs aux différents sons dont ce chant était composé : le corps alors s’est agité, les bras se sont ouverts ou fermés, les pieds ont formé des pas lents ou rapides, les traits du visage ont participé à ces mouvements divers, tout le corps a répondu par des positions, des ébranlements, des attitudes aux sons dont l’oreille était affectée : ainsi le chant qui était l’expression d’un sentiment (Voyez Chant) a fait développer une seconde expression qui était dans l’homme qu’on a nommée danse. […] Le chant et la danse une fois connus, il était naturel qu’on les fît d’abord servir à la démonstration d’un sentiment qui semble gravé profondément dans le cœur de tous les hommes.
Nous voyons néanmoins que dans la primitive Eglise, les Chrétiens avoient conservé une telle vénération pour la cérémonie de la danse Sacrée des Juifs, qu’ils s’en sont long-tems servi, à l’exemple de David & des Lévites ; mais l’Eglise ayant reconnu les abus qui s’étoient glissez sous les apparences de ce rite, en a défendu l’usage dans le treiziéme siécle, de même que des danses Baladoires : en quoi nos Rois se sont conformez dans leurs Ordonnances au sentiment de l’Eglise pour les abolir.
« Comment, dit-il, n’auroit-on pas compassion de ceux qui jugent de la bonté d’un sentiment, et de la solidité d’une doctrine, par le seul nombre des personnes qui les reçoivent ou les rejettent ? […] Il n’a point disposé ces douze apôtres à suivre plusieurs milliers d’hommes ; mais il a plutôt préparé plusieurs milliers d’hommes à se soumettre à ces douze apôtres… Celui qui, manquant de bonnes preuves pour défendre le sentiment dans lequel il est, a recours pour sa défense à la multitude, avoue qu’il est vaincu…. Que la multitude qui veut nous obliger à déférer à son sentiment, nous fasse voir cette vérité qui est si belle et si agréable, et ce sera une voie fort abrégée et fort prompte pour nous persuader comme on se le propose.
La pantomime exprime beaucoup sans doute, mais sans l’accent et le sentiment des sons mélodieux de la musique, elle ne peut nous toucher et nous émouvoir entièrement. […] La cadence (a) est une qualité de la bonne musique qui donne à ceux qui l’exécutent un sentiment vif de la mesure, en sorte qu’ils la marquent et la sentent tomber à propos, sans qu’ils y pensent, et comme par un instinct.
Le Maître reçoit ces louanges avec une modestie qui séduit, tandis que l’Ecolier ébloui du succès & étourdi des applaudissements, se voue à l’ingratitude la plus noire ; il oublie jusqu’au nom de celui à qui il doit tout ; tout sentiment de reconnoissance est pour jamais effacé de son ame ; il avoue, il proteste effrontément qu’il ne savoit rien, comme s’il étoit en état de se juger lui-même, & il encense le Charlatanisme par lequel il imagine que les éloges lui ont été prodigués. […] Cochin ; qu’un Académicien Chorégraphe eût été chargé du soin de tracer les chemins & de dessiner les pas ; que celui qui étoit en état d’écrire avec le plus de netteté eût expliqué tout ce que le plan géométral n’auroit pu présenter distinctement ; qu’il eût rendu compte des effets que chaque tableau mouvant auroit produit, & de celui qui résultoit de telle ou telle situation ; qu’enfin il eût analysé les pas, leurs enchaînements successifs ; qu’il eût parlé des positions du corps, des attitudes, & qu’il n’eût rien omis de ce qui peut expliquer & faire entendre le jeu muet, l’expression pantomime & les sentiments variés de l’ame par les caracteres variés de la physionomie ; alors Mr.
XVII Ce n’est pas de la modestie, c’est de l’inquiétude, sentiment qui disparait du reste aux premiers accords de l’orchestre.
Ce sont à la vérité des faits miraculeux, ausquels néanmoins nous devons soumettre notre jugement, par rapport aux effets de la voix & de la Musique céleste, qui passe pour être émanée de l’idée de Dieu, suivant le sentiment de S.
Ma mère avait beau essayer de partager mes sentiments, elle ne pouvait chasser de pénibles pressentiments.
Tous ces agens des passions lorsqu’ils sont mûs par la puissance de l’âme, sont assurés de produire le plus grand éffet, et les plus vives émotions ; mais on ne peut espérer d’intéresser, d’attendir, et de porter le public à l’illusion par des phrases exprimées sans langue ; il faut qu’elles aient, toute la force des parole et l’expression de la nature, car la pantomime a ses accens et son sublime, ainsi que l’éloquence ; son langage est plus bref et plus concis que le discours ; c’est un trait vivement lancé par le sentiment ; il va droit an coeur.
Elle doit offrir une foule de grouppes irréguliers et dessinés par le sentiment.
La scène qui le suit offre les plus grands et les plus intéressants tableaux par les contrastes de sentiments qu’elle présente à chaque instant.
On me dira, sans doute, que le peuple, est curieux ; je le sai, qu’il veut tout voir, j’en conviens ; mais il est des moyens de satisfaire ce sentiment impérieux, sans confusion, sans embarras.
Il n’aurait pas été plus malhabile qu’un autre, mais il lui manquait la vocation scientifique et le sentiment de la beauté de sa profession. […] En effet, il avait fait, en s’observant lui-même, la remarque qu’un spectacle de Franconi lui causait plus de plaisir que le meilleur opéra ; il acquit la conviction que la plus grande partie du public était animée des mêmes sentiments, que la plupart des gens allaient à l’Opéra par bon ton et ne s’y amusaient que lorsque la beauté des décors, des costumes et des danses enchaînait leur attention au point de les rendre sourds à la maudite musique. […] A force de fréquenter l’Opéra, il avait acquis du flair ; il connaissait le public ; il savait les morceaux qui portaient ; il savait à quel moment les bravos de la claque répondaient véritablement aux sentiments favorables des spectateurs.
Mais, par un malheureux effet de l’habitude, ou de l’ignorance, il est peu de ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, et qu’on a rempli l’idée, que les gens de goût se forment d’un ballet, lorsqu’on le charge d’exécutans qui n’éxecutent rien ; qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des tableaux froids et confus, dessinés sans goût, groupés sans grace, privés de toute harmonie, et de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’art, en lui donnant la vie.
Est-elle muette, au contraire, ne dit-elle rien au danseur, il ne peut lui répondre ; et dés lors tout sentiment, toute expression sont bannis de l’exécution.
En vous entretenant des beaux arts, je ne prétends pas, Monsieur, me donner un air scientifique ; je veux en parler par goût, par sentiment et comme un amant passionné et ébloui des charmes de sa maîtresse, parle d’elle avec enthousiasme.
L es acteurs de l’antiquité ne sont pas d’accord sur les effets merveilleux que produisoient les masques de leurs acteurs ; ils ne le sont pas davantage sur le costume théâtral, et les miracles de la déclamation ; Les contradictions qui régnent dans leurs opinions et l’obscurité dont leurs éloges sont enveloppés, ne sont point propres à nous persuader, et à nous imptimer ce sentiment d’admiration, que l’on accorde facilement à tout ce qui porte le caractère de la vérité.
Mais par un malheureux effet de l’habitude ou de l’ignorance, il est peu de Ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, & qu’on a rempli l’idée que les gens de goût se forment d’un Ballet, lorsqu’on le charge d’exécutants qui n’exécutent rien, qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des Tableaux froids & confus, dessinés sans goût, grouppés sans grace, privés de toute harmonie, & de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’Art, en lui donnant la vie.
il ne peut lui répondre, & dès-lors, tout sentiment, toute expression sont bannis de l’exécution.
Albéric Second dans ses curieux Petits Mystères de l’Opéra, j’ai vu mademoiselle Taglioni, après une leçon de deux heures que venait de lui donner son père, tomber mourante sur le tapis de sa chambre, où elle se laissait déshabiller, éponger, et rhabiller, sans avoir le sentiment de ce qu’on lui faisait.
En rapportant le sentiment de plusieurs saints et de plusieurs grands hommes, qui, à l’envi les uns des autres ont condamné les danses et se sont efforcés d’en détourner, je ne dois pas omettre ce qu’en écrit en latin, François Pétrarque, italien de naissance, un des plus beaux génies de son siècle, mort en 1374 chanoine de Padoue. […] M. de Roquette, évêque d’Autun, pensant que s’il pouvoit alléguer contre les danses l’autorité de quelque homme du monde, en réputation par son esprit et ses écrits, son sentiment pourroit être plus capable de faire impression (comme n’étant pas suspect d’être trop sévère), que celui des ministres de l’Eglise, ou des personnes de piété, auxquelles, pour avoir un prétexte de ne se pas rendre à ce qu’ils disent de meilleur, on attribue une sévérité outrée ; M. d’Autun, dis-je, s’adressa à M. le comte de Bussi-Rabutin, pour savoir ce qu’il pensoit du bal.
La Danse simple, celle qui ne demande que quelques pas, les grâces que donnent la bonne éducation et un sentiment médiocre de la mesure, fait le fond de cette sorte de Spectacle ; et dans les occasions solennelles, il est d’une ressource aisée, qui supplée au défaut d’imagination.
Hercule s’élance sur lui, l’étouffe entre ses bras, et du haut d’un rocher, le précipite dans la mer ; il revient ensuite, mais ne pouvant plus supporter la violence de ses douleurs, il tombe sans sentiment dans les bras d’Hilias et de Philoclète qui s’empressent à le secourir.
Alexandre par des peintures vivantes, veut augmenter l’enthousiasme de l’Artiste, il ordonne à Campaspe de marcher et de déployer ses Graces, elle se pose dans les attitudes les plus variées et les plus pittoresques : chaque mouvement exprime un sentiment ; elle réunit les graces à la volupté ; les traits de sa figure et le feu de ses regards prêtent l’ame et la vie aux positions de son corps, toutes ces peintures délicieuses enchantent Apelles, et portent à son cœur le trouble et l’émotion.
Colin aborde Julie avec le trouble du sentiment : il la félicite sur son bonheur ; il y est d’autant plus sensible qu’il le partage, qu’il aime Julie, qu’il en est aimé, que le choix du village justifie son goût, et que la main de la Rosière doit mettre le comble à sa félicité.
Pour ne point laisser refroidir ce sentiment, la nouvelle direction s’empressa d’engager la Cerrito et Saint-Léon.
Je contemple cette femme qui marche et qui me donne le sentiment de l’immobile. […] … Comme l’oiseau arrivé au bord même du toit, brise avec le beau marbre, et tombe dans son vol… ÉRYXIMAQUE Je n’aime rien tant que ce qui va se produire ; et jusque dans l’amour, je ne trouve rien qui l’emporte en volupté sur les tout premiers sentiments. […] … Le sentiment de la puissance… SOCRATE Tout ceci donne goût et couleur à la vie.
Je m’éloignerais du sentiment de Lucien que je respecte comme un grand maître, et que je suis comme mon guide ; mais je crois que tout sujet doit être asservi aux règles que je viens d’indiquer.
Il n’aimait point Corneille, et il estimait Desmarets : c’est-à-dire, qu’avec les parties précieuses d’un génie supérieur pour le gouvernement qu’il possédait à un degré éminent, il lui aurait fallu encore, pour pouvoir rendre les Arts florissants, cette finesse de discernement, ce sentiment délicat du vrai, qui peuvent seuls apprécier avec une justesse prompte et sûre les talents des artistes.
J’espère, mon cher Gardel, que tu voudras bien être l’interprète et le garant de mes sentiments pour le Comité, et me croire pour la vie ton sincère ami, N° 2 Haymarket.
Il veut fuir ; mais il est arrêté par des gouffres de feu, qui s’entrouvrent sous ses pas ; l’ombre menaçante de Gélanior(1) lui apparoît, elle confirme au Tyran la fin de son règne ; l’inscription s’enflamme et devient plus terrible ; le bruit s’accroit ; le feu s’exhale de toutes parts, et Danaüs ne pouvant plus soutenir la vüe d’un pareil spectacle, tombe sans sentiment sur une couchette.
Je n’ai jamais douté que ces deux Arts ne soient d’une égale considération, ni que l’un & l’autre ne méritassent les mêmes honneurs : j’en parle dans ce sens-là ; & je ne fais que suivre le sentiment des Auteurs les plus célébres qui ont traité cette matiere, & par rapport à la convenance que ces deux Arts ont avec la Musique. […] Mais les faits historiques les plus constans au sentiment des habiles, sont ceux que nous voyons établis ou confirmez par les médailles & les bas-reliefs antiques, ou par les peintures dont les Chrétiens ont décoré les lieux souterrains où ils faisoient l’exercice de leur Religion, & ces lieux se trouvent à Rome & en d’autres lieux de l’Italie. […] Il y a des tableaux qui nous représentent des conversations & des dialogues, où nous connoissons jusqu’au sentiment des figures qui paroissent s’entretenir.
Fanny Elssler n’avait pas encore quitté Paris pour se rendre à Bordeaux, qu’un important événement théâtral la rappelait au sentiment de la réalité et l’aurait avertie, au cas où elle l’aurait oublié, de la fragilité de la gloire terrestre. […] Sa beauté, à elle, c’est celle de la beauté externe et de la forme matérielle, les nuances du cœur, les émotions passionnées ; ce n’est pas la sylphide aux ailes de soie et d’azur, c’est la jeune fille vive, gaie, insouciante et légère. » La foule n’eut pas le sentiment de ces nuances. […] Le Courrier des Théâtres fit appel aux sentiments religieux de ses lecteurs : « Prions !
Elle était douée d’une surprenante vigueur de jarret, et son regard dur la servait singulièrement dans l’expression des sentiments de jalousie et de colère. […] Une aimable et noble simplicité régnait en sa danse ; elle se dessinait avec un goût parfait et mettait de l’expression et du sentiment dans ses mouvements.
Qu’on suive pas à pas la marche de Thésée, d’Atys, d’Armide, etc. on verra l’intention de Quinault, telle qu’on vient de l’expliquer, marquée partout avec les traits distinctifs de l’esprit, du sentiment, et du génie.
En un mot, les noces ne sont point un théâtre de folie et de turpitude, mais une solennité sainte d’une chose sacrée, pour mener la vertu, la modestie, la chasteté, l’honneur, Dieu même avec toutes ses grâces dans la maison des époux. » Que répondront au jour du jugement à Dieu, tant de chrétiens qui connoissent si peu la sainteté du mariage, et qui, y entrant sans aucune vue de servir Dieu et sans le moindre sentiment de piété, célèbrent leurs noces d’une manière toute païenne, lorsque Jésus-Christ leur opposera ce qu’en ont écrit les docteurs protestans dont je viens de rapporter les paroles, et qu’il leur reprochera que dans le sein même de l’Eglise, ils ont moins sainement pensé des choses de la Religion et de la sainteté de nos sacremens, que des hommes qui avoient le malheur d’en être séparés par l’hérésie, et qui ne regardoient point la célébration du mariage comme un vrai sacrement ?
Lorsque, à la fin du spectacle, le bruit des ovations se fut un peu apaisé, Fanny s’avança près de la rampe et, les yeux pleins de larmes, prononça ces mots : « Nous prenons congé de vous le cœur accablé ; jamais, jamais nous ne vous oublierons. » Elles partirent, suivies d’unanimes regrets, auxquels se mêlait un sentiment de colère contre Paris, « l’heureux Paris, digne d’envie, disait l’Allgemeine Theaterzeitung, la cité orgueilleuse et avide, qui sait attirer à elle ce qu’il y a de grand, de beau, d’excellent, de n’importe quel pays, et qui, de temps en temps seulement, daigne envoyer au dehors ses favoris pour quelques semaines à peine126 ». […] « Il était impossible, ajoutait-il, de déguiser plus gracieusement la monstrueuse nullité du canevas. » Dans tous les comptes rendus se manifeste le même sentiment, que la Gazette des Théâtres résume en ces termes : « Mlle Fanny Elssler a délicieusement joué et divinement dansé son rôle de chatte ; mais tout le reste est une mystification puérile, triviale, indigne d’un théâtre tel que l’Opéra. » Si Th. […] Au lieu de se contenter d’applaudir, ils saisirent quelques spectateurs soupçonnés de mauvais sentiments et les poussèrent un peu rudement à la porte, « dans les mains béantes, dit le Charivari, des sergents de ville et des gardes municipaux ». […] « Comme danseuse, Mlle Elssler possède la force, la précision, la netteté du geste, la vigueur des pointes, une hardiesse pétulante et cambrée tout à fait espagnole, une facilité heureuse et sereine dans tout ce qu’elle fait, qui rendent sa danse une des choses les plus douces du monde à regarder ; — elle a, en outre, ce que n’avait pas Mlle Taglioni, un sentiment profond du drame : elle danse aussi bien et joue mieux que sa rivale132. » Le tumulte lui-même, Th.
Oreste, si j’en crois le sentiment particulier de quelques auteurs, étoit frere puiné d’Iphigénie ; cette Princesse fut conduite en Aulide pour être mariée, selon quelques-uns, et selon d’autres, pour y être sacrifiée. […] Le malheureux Oreste tombe dans leurs bras accablé sous le poids de ses douleurs, sans sentiment et sans connoissance.
Ce Danseur doit savoir aussi particulièrement expliquer les conceptions de l’âme, et découvrir ses sentiments par les gestes et les mouvements du corps : enfin il doit avoir le secret de voir partout ce qui convient, (qu’on appelle le Décorum) et avec cela être subtil, inventif, judicieux, et avoir l’oreille très délicate »1.
Ce Monarque déploye chaque jour en leur faveur ce sentiment de bienfaisance et de générosité qu’il a pris soin d’associer aux vertus qui le caractérisent.
Cette mise scandaleuse fut adoptée par toutes les jeunes femmes ; celles d’un certain âge la critiquoient, les unes par un sentiment de pudeur, et les autres par la nécéssité de dérober aux regards des charmes que le tems avoit flétris.
Mais du jour où il l’a vue ses sentiments ont changé. […] Ainsi tu révélais à l’univers, ô femme, ce que l’univers a de plus secret, et parfois, dans la fuite rapide de quelques instants, se reflétaient sur ton visage le ciel et l’abîme. » Prati demande ensuite à la mystérieuse créature comment elle a appris à connaître les sentiments qu’elle exprime avec une force incomparable, ainsi par exemple dans le rôle d’Esmeralda, les extases de la vierge, la grâce ingénue, la pudeur céleste, les courroux terribles, les frayeurs sublimes de l’être chaste qui fuit un infâme baiser. […] Qui a vu ce moment ne l’oubliera jamais ; rien ne saurait se comparer à la suavité du sentiment surnaturel qui nous dominait tous avec tant de force et de lien.
La Viennoise surtout, par son instinct musical, sa docilité spontanée à la mesure, sa souplesse physique, son sentiment de l’élégance, est née danseuse. […] Chacun conserve le sentiment de sa parenté avec ces êtres heureux ; on les admire sans être écrasé par leur grandeur ; on les chérit, car on les sent près de soi.
Dût-on n’y trouver qu’un prétexte à de doux souvenirs, qu’une pensée liée à tant d’espérances, si cruellement déçues, qu’une occasion (bien détournée sans doute) de témoigner les sentiments que gardent à d’illustres cendres les hommes sauvés du torrent de l’apostasie, on saisira cette occasion pour aller voir, applaudir et méditer. » Aux bons entendeurs ce demi-mot pouvait suffire. […] Je tiens d’un grand amateur de l’Opéra de Vienne, d’un fidèle et fervent admirateur des sœurs Elssler, que jamais le fils de Napoléon (puisqu’il faut le nommer) n’a vu ni au théâtre, ni ailleurs, l’artiste pour laquelle on lui a prêté de si tendres sentiments.
et le goût lui-même est-il autre chose qu’un sentiment exquis, que la connaissance des matières auxquelles il s’applique, la comparaison, l’expérience peuvent seules rendre sûr ?
Personne ne s’intéresse plus sincèrement au bien des rois et des états que les bons chrétiens ; ils se font un devoir de religion de prier souvent pour la santé et la vie des rois, pour la prospérité de leurs armes, pour éviter les fléaux dont l’état peut être menacé, pour faire cesser ceux dont il est affligé : par une suite nécessaire de ce sentiment, tout ce qui est favorable au prince et à l’état fait le sujet de leur joie ; mais alors leur joie et les témoignages publics qu’ils en donnent, prenant leur source dans la piété, sont dignes de la sainteté du christianisme, parce qu’ils ne les font jamais sortir des bornes étroites de la tempérance, de la modestie et de toutes les autres vertus qui font le vrai chrétien.
quelques bagatelles ; de l’esprit, du goût et de l’imagination, de l’expression, du sentiment et de la grace, de la vérité dans l’imitation, de la noblesse dans la composition, un heureux choix dans les sujets, une économie sage dans leur distribution, des idées nettes et grandes, enfin du génie.
D’ailleurs l’action d’un crocheteur jaloux, sera moins pittoresque que celle d’un homme dont les sentiments seront élevés.
Elle ne dansa pas, on fit relâche, — faute grave que punissent sévèrement et pécuniairement les règlements de l’Opéra, — et Duponchel put murmurer, en regrettant les fleurs qu’il avait jetées autrefois à son oublieuse pensionnaire, — les premières reçues, — celles qui s’étaient fanées dans sa main, non moins que dans son cœur, le sentiment de la reconnaissance : — Une recette de huit mille francs perdue ! […] Il est impossible de danser avec plus de perfection, de vigueur et de grâce, avec un plus profond sentiment du rythme et de la mesure, une physionomie plus heureuse et plus souriante.
Si, pendant qu’on danse, il venoit à l’esprit qu’on est en la présence de Dieu, et si le sentiment de cette divine présence commençoit à pénétrer l’ame, pourroit-on continuer à se tenir sous ses yeux dans une situation qu’on ne pourroit alors douter lui être très-désagréable ?
Le maître reçoit ces louanges avec une modestie qui séduit, tandis que l’écolier, ébloui du succès et étourdi des applaudissemens, se voue à l’ingratitude la plus noire ; il oublie jusqu’au nom de celui à qui il doit tout ; tout sentiment de reconnoissance est pour jamais effacé de son âme ; il avoue, il proteste effrontément qu’il ne savoit rien, comme s’il étoit en état de se juger lui-même ; et il encense le charlatanisme par le quel il imagine que les éloges lui ont été prodigués.
Ses gestes sont éloquents, parce qu’ils ne sont point étudiés dans une glace infidèle, qu’ils sont mus par les passions, dessinés par le sentiment, colorés par la vérité, et que le principe de leurs mouvemens réside dans l’âme de l’acteur.
« Agréez, monsieur le directeur, l’assurance de mes sentiments les plus distingués, Rita Sangalli. » *** Peu bavarde et pas du tout banale, — fermée osbtinément aux indifférents et aux curieux, — et vive, et nerveuse, pourtant, dès qu’on entre en communion d’idées avec elle.