Mlle Fanny Elssler a demandé à mettre le feu à la première pièce. […] A Philadelphie, le cuisinier de l’hôtel brûla pour elle de plus de feux qu’il n’en alluma. […] Tout à coup une bande de forcenés se précipita sur les musiciens, renversa les pupitres, et y mit le feu. […] A la suite d’un orage, Fanny eut froid ; comme il n’y avait aucun moyen de faire du feu, elle se mit au lit, en plein jour, pour se réchauffer ; mais elle n’y réussit pas ; le lit n’était qu’un méchant grabat. […] Il s’en faut de beaucoup cependant que, par des danses licencieuses, Fanny ait allumé des feux pervers dans le cœur de l’oncle Sam.
— Rendez-moi ma pendule, me dit-il, l’œil en feu.
Le Seigneur joué jetait feu et flammes, et le parti de Bathylle ne parlait de rien moins que de brûler le Théâtre de Pylade, et de le massacrer lui-même.
Une musique au contraire expressive, harmonieuse et variée, telle que celle sur la quelle j’ai travaillé1 depuis quelque temps, me suggère mille idées et mille traits ; elle me transporte, elle m’élève, elle m’enflamme ; et je dois aux différentes impressions qu’elle m’a fait éprouver, et qui ont passé jusque dans mon âme, l’accord, l’ensemble, le saillant, le neuf, le feu, et cette multitude de caractères frappans et singuliers que des juges impartiaux ont crû pouvoir remarquer dans mes ballets ; effets naturels de la musique sur la danse, et de la danse sur la musique lorsque les deux artistes se concilient et lorsque les deux arts se marient, se réunissent, et se prêtent mutuellement des charmes pour séduire et pour plaire. […] Un nouveau dépit s’empare d’eux ; leurs yeux étincellent de feu ; ils les attaquent, les combattent, et en triomphent à leur tour : peu contens de cette victoire s’ils n’en remportent les trophées, ils leur enlèvent et leur arrachent les couronnes de fleurs dont ils se glorifioient ; mais par un charme de l’Amour ces couronnes se partagent en deux : cet évennement rétablit parmi eux la paix et la tranquillité ; les nouveaux vainqueurs et les nouveaux vaincus reçoivent également le prix de la victoire ; les Nymphes présentent la main à ceux qui viennent de succomber, et l’Amour unit enfin les Nymphes aux Faunes. […] Cette suspension dans la musique et dans les mouvemens du corps, répand un calme et un beau jour ; elle fait sortir avec plus de feu les morceaux qui la suivent : ce sont des ombres, qui ménagées avec art et distribuées avec goût, donnent un nouveau prix et une valeur réelle à toutes les parties de la composition : mais le talent consiste à les employer avec économie : elles deviendroient aussi funestes à la danse qu’elles le sont quelquefois à la peinture, lorsqu’on en abuse.
La musique de la création du monde n’étoit point, disoit-il, de la musique ; c’étoit de nouveaux sons inspirés par une émanation divine ; c’étoit le miracle du génie, et l’effort d’une imagination embrasée par le feu céleste.
Feu Gardel doubloit Vestris avec succès pendant ses absences ; mais lorsqu’il reparoissoit, Gardel, malgré ses talens, son zèle et ses éfforts, étoit éclipsé.
(B) Brandons Brandons, danse des brandons ; on exécutait cette danse dans plusieurs villes de France, le premier dimanche de carême, autour des feux qu’on allumait dans les places publiques ; et c’est de là qu’on leur avait donné le nom de brandons. […] Ce pas est consacré aux entrées de vents, de démons, et des esprits de feu ; il se forme en faisant du côté que l’on veut, une demi-pirouette sur les deux pieds.
C’est comme si le saint apôtre disoit : Je ne puis voir Dieu offensé, et quelqu’un de mes frères se perdre en marchant dans la voie du péché, sans que mon zèle s’enflamme, et sans que je ressente dans mon ame une douleur aussi cuisante que celle que ressent dans son corps un homme qu’on brûle à petit feu. […] Si, par une négligence notable d’un père et d’une mère, un seul de leurs enfans tomboit dans le feu ou dans l’eau, et s’il y périssoit, tout le monde ne se réuniroit-il pas pour les blâmer hautement de cette négligence ?
Je ferai d’un homme ordinaire un danseur comme il y en a mille, pourvû qu’il soit passablement bien fait ; je lui enseignerai à remuer les bras et les jambes, et à tourner la tête ; je lui donnerai de la fermeté, du brillant et de la vitesse ; mais je ne pourrai le douer de ce feu, de cet esprit, de ces graces et de cette expression de sentiment qui est l’âme de la vraie pantomime : La nature fut toujours au dessus de l’art ; il n’appartient qu’à elle de faire des miracles. […] Cette vérité, cet enthousiasme qui caractérise le grand acteur, et qui est l’âme des beaux arts, est si j’ose m’exprimer ainsi, l’image du coup électrique ; c’est un feu qui se communique avec rapidité, qui embrâse en un instant l’imagination des spectateurs, qui ébranle leur ame et qui ouvre leur cœur à la sensibilité.
Le feu le plus brillant et le plus actif s’éteint facilement, lorsqu’on le couvre de glaces. […] Toutes ces qualités réunies dans le même cerveau fermentent, s’échauffent, s’enflamment, et produisent ce volcan que l’on nomme enthousiasme ; c’est alors que l’artiste animé par ce feu divin enfante dans son délire le beau et le sublime ; que délivré des règles il s’élève avec la rapidité de l’Aigle à la perfection, en laissant au dessous de lui l’oison au vol pésant, qu’il abandonne à la protection des règles.
Je ferai d’un homme ordinaire un Danseur comme il y en a mille, pourvu qu’il soit passablement bien fait ; je lui enseignerai à remuer les bras & les jambes & à tourner la tête ; je lui donnerai de la fermeté, du brillant & de la vîtesse, mais je ne pourrai le douer de ce feu, de ce génie, de cet esprit, de ces graces & de cette expression de sentiment qui est l’ame de la vraie Pantomime : la nature fut toujours au-dessus de l’Art, il n’appartient qu’à elle de faire des miracles. […] Cette vérité, cet enthousiasme qui caractérisent le grand Acteur & qui est l’ame des beaux Arts, est, si j’ose m’exprimer ainsi, l’image du coup électrique ; c’est un feu qui se communique avec rapidité, qui embrase dans un instant l’imagination des Spectateurs, qui ébranle leur ame, & qui force leur cœur à la sensibilité.
Votre génie est un flambeau brillant qui éclaire l’humanité ; à l’exemple du soleil, il anime, il vivifie tous les objets qu’il échauffe du feu de ses rayons.
Dans les productions de Coindé et Daigville, il appercevroit les éteincelles d’un feu caché qui n’attend qu’un soufle favorable pour produire des flammes ; dans les maitres de ballets de la dernière classe, il trouverroit du galimathias, des idées incohérentes, mais au sein même de ces compositions argileuses, il découvriroit des pierres précieuses dont il pourroit tirer un grand parti, en les taillant, en multipliant les facettes, en les polissant et en les mettant à la place et au jour qui leur convient, elles acquérreroient dans ses mains l’éclat qui leur manquoit.
VII Et tout cela se fait en riant, en plaisantant au milieu d’un feu d’artifice de mots.
Le débit diminue la langueur du chant, et jette du feu dans l’expression ; mais il faut prendre soin d’y mettre beaucoup de variété. […] Les jeunes gens qui ont savouré le brillant, la variété, le feu de la nouvelle Musique, sont ennuyés de la trop grande quantité de déclamation des opéras anciens. […] Nous voyons au théâtre français des gestes et des mouvements qui nous entraînent ; s’ils nous laissaient le temps de réfléchir, nous les trouverions désordonnés, sans grâce, peut-être même désagréables : mais leur feu rapide échauffe, émeut, ravit le spectateur ; ils sont l’ouvrage du désordre de l’âme ; elle se peint dans cette espèce de dégingandage, plus beau, plus frappant que ne pourrait l’être toute l’adresse de l’art : osons le dire, c’est le sublime de l’agitation de l’actrice ; c’est la passion elle-même qui parle, qui me trouble, et qui fait passer dans mon âme tous les sentiments que son beau désordre me peint.
Ces constitutions ont été plusieurs fois appuyées par des Edits de nos Rois, & pour la défense des danses Baladoires qui se faisoient par les peuples les Fêtes & Dimanches dans les places publiques, aussi-bien que la danse des Brandons qui se faisoit autour des feux le premier Dimanche de Carême, dont l’origine vient du Paganisme. […] Quelques Auteurs ont crû qu’on leur donna le nom de Saliens, à cause du sel qu’ils jettoient dans le feu, qui sautoit & petilloit sur l’autel, lorsqu’on brûloit les victimes.
A quelqu’un qui lui demandait quelle avait été son impression au moment de son voyage par-dessus bord, elle répondit : — Je n’ai vu que du feu ! […] Des vers que, ma foi, l’on pourrait, avec un peu de bonne volonté, appliquer sans désavantage à la ballerine actuelle : Son corps grand, dans le ciel bleu, Flotte au vent comme une flammèche, Prise à la mousseline sèche ; On dirait une fleur de feu.
Et là, avec la mer pour toile de fond et les feux de détresse pour éclairage, j’essayai, pour la première fois, une série de nouvelles danses, chacune avec une robe spéciale.
Quelques années plus tard seulement j’inaugurai à Paris la danse du feu et du lys, et cela une fois encore aux Folies-Bergère.
A son grand étonnement, à la stupéfaction de tout le monde, on découvrit qu’elle avait le feu sacré, et elle devint une grande actrice.
Diaghilev en élagua quelques-unes en les remplaçant par des danses d’un caractère analogue tirées d’un autre ballet de Tchaïkovski ; l’une d’elles, ainsi que la variation exécutée au premier acte par la Fée des Lilas appartient en propre à feu Léon Ivanov, dont le nom n’est même pas mentionné sur le programme : homme d’un talent admirable qui végétait, modeste et obscur, à l’ombre des lauriers de Petipa.
Le tonnerre gronde, les éclairs percent la nue, une pluie de feu tombe avec fracas et accèlere les flammes ; Armide monte sur son char ; la vengeance, la haine et la fureur se grouppent à ses côtés ; elle se fraye une route dans les airs.
quel feu ! […] C’est mieux que la grisette de Bordeaux, mieux que la modiste de Paris ; c’est la vivacité du serpent, la grâce de l’oiseau : un costume de soie et de satin, luisant sous le soleil, faisant valoir les formes les plus élégantes, et un minois qui n’est ni fripon ni futé comme celui des bergères de Watteau, ni douceâtre ni sentimental comme celui des bergères de Gessner ; mais spirituel, ardent, taquin ; — du feu, de la flamme, — la passion du moment, la fantaisie reine, le caprice flamboyant, le rayon méridional qui se joue et glisse dans les ombres de la forêt. […] Voici les calesas traînées par des chevaux étiques encore balafrés de la dernière course de taureaux ; les chariots à roues pleines, avec leurs bœufs dételés regardant de leur grand œil paisible tout ce tumulte, nouveau pour eux ; les mules harnachées bizarrement, couvertes de pompons, de grelots, de plumets et de fanfreluches de mille couleurs ; voilà les majos accompagnés de leurs majas aux chaussons de satin ; les pasiegas au corset de velours noir, à la jupe écarlate bordée de galons d’or ; les Valenciens halés comme des Arabes, en fustanelle et en alpargatas, colportant l’orchata de chufas et la abada glacée dans de petits tonneaux de liège ; les manolas aux cheveux nattés en corbeille, à la mantille bridée sur les coudes ; les muchachos portant du feu dans une petite coupe pour ceux qui veulent allumer leur cigare ; les gitanas à la robe bleue constellée d’étoiles blanches et frangée d’énormes falbalas, traînant par la main quelque marmot tout nu et jaune comme une feuille de tabac ; les maregates au large chapeau, au justaucorps de cuir, serré par un large ceinturon, qu’on prendrait pour des reîtres du seizième siècle qui auraient déposé leur cuirasse ; tous ces flots animés, bigarrés, fourmillant mélange de paillettes et de haillons dont se compose une foule espagnole.
Ensuite je perçus la voix de l’aînée des princesses, celle qui ressemble si étonnamment à sa grand’mère, la feue reine Victoria.
Moi Feue Mlle Lubra n’a jamais su danser.
La musique surtout m’a été du plus grand secours ; je lui dictois par les gestes, et elle écrivoit ; je lui dessinois les passions, et elle y placoit les couleurs ; elle ajoutoit de la force et de l’énergie aux sentiniens, et aux affections, que je lui traçois ; elle fortifioit l’éxpréssion des passions qui s’imprimoient sur mes traits, et que mes regards embrasés de leur feu, rendoient encore plus vifs et plus animés.
Le nuage sur le quel il est assis s’enflamme, et on lit en caractères de feu ces paroles : Admète, va perdre la vie, Si quelqu’un ne s’immole pour lui.
Faïence qui a été au feu — et qui y retourne !
Chant II, vers 45 Je hais ces vains auteurs dont la muse forcée M’entretient de ses feux, toujours froide et glacée ; Qui s’affligent par art, et, fous de sens rassis, S’érigent, pour rimer, en amoureux transis. […] &c… Vous donc qui, d’un beau feu pour le théâtre épris, 10 Venez en vers pompeux y disputer le prix, Voulez-vous sur la scène étaler des ouvrages Où tout Paris en foule apporte ses suffrages, Et qui toujours plus beaux, plus ils sont regardés, Soient au bout de vingt ans encor redemandés ? […] Vous donc qui, d’un beau feu pour le théatre épris, Venez d’un art charmant y disputer le prix, Voulez-vous sur la scène étaler des ouvrages Où tout Paris en foule apporte ses suffrages, Et qui toujours plus beaux, plus ils sont regardés, Soient au bout de vingt ans encor redemandés ? […] Il déploya dans cette place différens talens : et c’est à lui qu’est due l’ingénieuse invention des feux de théâtre, avec le lycopodium. […] C’est le bouquet du feu d’artifice.
Il ajoute que la jeunesse étant ordinairement emportée, parce qu’elle a le sang chaud & des esprits de feu, il est bon de lui donner de l’inclination pour la Danse, & de régler par la justesse de l’harmonie les saillies qu’il seroit mal-aisé de retenir sans les preceptes de ces deux arts. […] Il ajoûte que les Législateurs introduisirent des fêtes, des festins, des spectacles, des feux de joie, & des jeux innocens, pour augmenter les réjouissances publiques, entretenir les peuples dans la soumission, & délasser quelquefois l’esprit des Princes & des Magistrats de leurs occupations sérieuses.
par une mort affreuse : le feu prit un soir (1862) à la gaze de ses jupons, et elle expira après six mois d’atroces souffrances, âgée de vingt ans à peine : « Je me suis sentie perdue, dit-elle à sa mère le lendemain de l’accident, et j’ai vite fait un bout de prière. » Quand Feydeau commença le Mari de la danseuse, roman ou l’héroïne était brûlée vive, il demanda à Emma Livry de lui expliquer le langage chorégraphique dont il n’avait que des notions assez vagues ; elle le fit, et compléta la leçon en dansant le pas du ballet de la Sylphide que le romancier voulait décrire : « En retour, dit-elle, racontez-moi votre roman. » Quand il eut fini, elle demeura pensive, puis, se retournant vers sa mère : « Mourir brûlée, observa-t-elle, cela doit faire bien souffrir. […] Ce serait plus juste. » La plus spirituelle de nos ballerines, vers 1900, était Mlle Salles : un feu roulant de plaisanteries, de ripostes du tac au tac, de remarques gaies, caustiques.
Les feux follets, papillons de flammes, commencent à voltiger autour de vous. Les esprits forts se moquent des feux follets et disent qu’ils sont produits par les exhalaisons des marécages ; mais vous, dignes chasseurs allemands, vous savez bien que ces lueurs sont des âmes en peine ou des esprits malfaisants ; et comment, toi, lourde brute d’Hilarion, n’as-tu pas reconnu au tremblement de tes genoux, à la sueur glacée qui colle tes cheveux à tes tempes, que tu es à côté de la tombe de Giselle !
Ne sait-on pas combien est violente la pente de la nature pour le mal, et qu’elle n’a pas besoin d’être fortifiée par une réunion si dangereuse, et si propre à allumer dans les uns et dans les autres le feu des passions ?
Ces deux acteurs modernes nous montroient la nature embellie par les charmes de l’art ; on voyoit leurs formes et leur physionomie ; on voyoit naitre et éclore sur leurs traits tous les signes des passions, et toutes les nuances des affections de l’âme ; on entendoit le langage de leurs yeux, et les feux qui s’en échappoient, répandoient une lumière vive sur toutes les parties de leur physionomie ; leurs gestes libres, mûs par l’ame, étoient naturels ; imprimoient de la force aux mots, et ajoutoient une nouvelle puissance à leur déclamation.
Alexandre par des peintures vivantes, veut augmenter l’enthousiasme de l’Artiste, il ordonne à Campaspe de marcher et de déployer ses Graces, elle se pose dans les attitudes les plus variées et les plus pittoresques : chaque mouvement exprime un sentiment ; elle réunit les graces à la volupté ; les traits de sa figure et le feu de ses regards prêtent l’ame et la vie aux positions de son corps, toutes ces peintures délicieuses enchantent Apelles, et portent à son cœur le trouble et l’émotion.
Tous les habitans de ce village, composé de 145 feux, sont doux, honnêtes, sobres, laborieux, et vivent satisfaits de leur sort ; il n’y a pas un seul exemple d’un crime commis par un naturel du lieu, pas même d’un vice grossier, encore moins d’une foiblesse de la part du Sexe.
Les époux s’approchent de l’autel ; l’Hymen allume son flambeau au feu vif et brillant de celui de l’Amour.
A une répétition du Papillon, le feu avait pris à ses jupes.
Les Cours d’Allemagne, l’Espagne, le Portugal & l’Angleterre ont conservé pour ce grand Poëte la même vénération ; la Musique varie à l’infini, & les paroles quoique toujours les mêmes ont toujours le prix de la nouveauté ; chaque Maître de Musique donne à ce Poëte une nouvelle expression, une nouvelle grace ; tel sentiment négligé par l’un est embelli par l’autre ; telle pensée affoiblie par celui-ci est rendue avec énergie par celui-là ; tel beau vers énervé par Gronne 3 est peint avec des traits de feu & de génie par Hasse. […] Grec, Romain, Berger, Chasseur, Guerrier, Faune, Silvain, Jeux, Plaisirs, Ris, Tritons, Vents, Feux, Songes, grand Prêtre & Sacrificateurs ; tous les habits de ces Personnages sont coupés sur le même patron, & ne différent que par la couleur & les embellissements que la profusion bien plus que le goût jette au hazard. […] La raison, l’esprit, le bon sens & la nature l’ont guidée dans cette réforme ; elle a consulté les anciens, & elle s’est imaginée que Médée, Electre & Ariane n’avoient point l’air, le ton, l’allure & l’habillement de nos petites maîtresses ; elle a senti qu’en s’éloignant de nos usages elle se rapprocheroit de ceux de l’antiquité ; que l’imitation des Personnages qu’elle représente seroit plus vraie, plus naturelle ; que son action d’ailleurs étant vive & animée, elle la rendroit avec plus de feu & de vivacité, lorsqu’elle se seroit débarrassée du poids & dégagée de la gêne d’un vêtement ridicule ; elle s’est persuadée enfin que le Public ne mesureroit pas ses talents sur l’immensité de son Panier.
Des étincelles du feu naissaient de petits amours qui en un instant jaillissaient de partout et semblaient comme des oiseaux peupler les branches des arbres. […] Émilia garde le feu sacré. […] À cet instant, le feu sacré s’éteint et la scène se trouve plongée dans l’obscurité.
Cette jeune personne prétend, du reste, comme la servante du feu curé de Saint-Malo : « Que son cœur n’est pas fait pour vanner de l’avoine. » Regardons, — maintenant, — dans la Lorgnette : « Mademoiselle Courtin est une des pensionnaires les plus gracieuses de l’Académie. […] « Il rendit, écrit M. de Boigne, justice à deux ou trois admirables morceaux d’Halévy, à la richesse de la mise en scène, au grand escalier volcanique construit en feu solide – ? […] Sa jupe de gaze prit feu.
O Lorettes, météores à mille feux dont aucun calcul ne peut prédire la marche ni les révolutions, je vous suivrai dans la zone où vous errez. […] Le directeur autorise verbalement l’actrice à dire à tous les Arthurs qu’elle rencontrera : Eh bien, je suis engagée, sans votre secours, et j’ai mille écus d’appointements… et des feux ; par exemple pas de congé, la direction tient trop à moi. […] Si un Jupiter gants jaunes veut renouveler l’aventure de feue Danaé, la Lorette répond et met sur le cachet une Fortune avec ces mots : Pourquoi courir après elle, vaut mieux l’attendre dans son lit. Les flèches, les carquois, les cœurs transpercés, les colombes qui se becquètent, les deux mains qui se joignent à l’instar des enseignes de la bonne foi visible rue Saint-Denis, les lyres éoliennes qui soupirent, les serpents qui se mordent la queue en signe d’union à perpétuité, les bougies qui brûlent, avec ces mots : Feu éternel ; une souris qui est dans la souricière, avec cette légende : Hélas ! […] Le magistrat ne tarde pas à faire sa visite à l’inculpé ; heureusement ce jour-là le parquet est en bonne humeur et il reconnaît que les deux prétendues cartouches politiques sont deux vieilles fusées Ruggieri qui ont servi au dernier feu d’artifice de Tivoli.
Si cette espèce de danse est mise en action par un compositeur éclairé, avec adresse et dans les règles : si la pantomime y est jointe avec art, avec expression, si la passion de l’amour, qui d’ordinaire en fait le fond, y est traitée avec feu, avec délicatesse, elle peut exciter dans les cœurs, surtout dans ceux des Jeunes personnes quelque émotion légère et momentanée, telle qu’on l’éprouve à la représentation d’une Scène d’Opéra et d’un Dénouement heureux de quelque Comédie, ou à la lecture de quelque Roman.
Ainsi les Esprits accoutumez aux fables croiroient volontiers que les voix que l’on entendit la nuit sur le canal, sont celles des Gnomes, qui sont, dit le Comte de Gabalis, composez des plus subtiles parties de la terre qu’ils habitent ; & que les Nymphes sont composées des parties les plus déliées de l’eau ; les Salamandres sont formées par l’action du feu universel, & les Sylphes sont composez des plus purs atomes de l’air.
Tout au contraire, la musique devrait indiquer, avec le feu de l’instinct, l’harmonie ou la pensée, et cet instinct devrait inciter la danseuse à suivre l’harmonie, sans préparation.
Si j ajoute à toutes ces merveilles la variété des traits de la physionomie, leur mobilité à se ployer, et à se déployer pour exprimer énergiquement les sensations, et les affections de l’âme ; si je parle du langage des yeux, du feu qui en animant les regards, embrase, éclaire et vivifie tous ses traits, et les grouppes variés, que les passions y impriment ; si je joins à tant de facultés sublimes la variété des sons et des infléxions de la voix, ses modulations naturelles, la finesse de l’oreille, son tact et sa sensibilité ; enfin les gestes éloquents qui en résultent, et forment un langage universel, on trouvera dans cette richesse de moyens, les principes innés de la danse, et de la pantomime sans règle, de la musique, et de la mélodie sans étude.
Cette représentation eut le plus grand succès ; mais moins indulgent que le public, je me jugeois sévèrement ; et ayant toujours préféré la qualité à la quantité ; m’étant fortement persuadé que les longueurs dans un ballet en action effacent les impressions reçues ; je fus très fâché de m’avoir pas cousu mon divertissement à la fin du second acte ; en diminuant les longueurs, je n’aurois pas éteint le feu que l’action et l’expression avoient allumé ; ni amorti les impressions vives qu’elles venoient de faire éprouver au spectateur.
On trouve encore dans Lucien, qu’Appellès ayant été accusé par un Peintre jaloux de sa gloire, d’avoir conjuré contre le Roi Ptolomé, ce Prince après l’avoir comble de bien-faits, prit tellement feu là-dessus, que sans considérer la jalousie qui est ordinaire entre les personnes de même Profession, il lui eût fait soufrir le dernier suplice, si un des complices ne l’eût déchargé à la question. […] Il peignit un Prince avec de grandes oreilles d’âne, comme on peint Midas, assis sur un trône, environné du soupçon & de l’ignorance : en cet état il tend de loin la main à la calomnie, qui s’avance vers lui, le visage tout en feu, avec des attraits & des charmes extraordinaires ; elle tient de la main gauche un flambeau, & traîne de l’autre par les cheveux un jeune innocent, qui éléve les mains au Ciel pour implorer son assistance ; devant lui marche l’envie, au visage havre & aux yeux louches, accompagnée de la fraude & de l’artifice, qui parent & ajustent la calomnie pour la rendre plus agréable ; après vient le repentir sous la figure d’une Dame vêtue de deuil, avec ses habits tout déchirez, qui tourne la tête vers la vérité, & pleure de regret & de honte d’avoir servi la calomnie pour opprimer l’innocent. […] Cet ouvrage, dit Pline, empêcha le Roi Démétrius de prendre Rhodes, dans l’appréhension qu’il avoit de brûler les tableaux de ce grand Peintre ; & ne pouvant mettre le feu dans la Ville par un autre côté que celui où étoit le Cabinet de cet homme illustre, il aima mieux épargner la Peinture, que de recevoir la victoire qui lui étoit offerte.
Une anecdote contée par Charles de Boigne nous montre l’actif directeur dans le feu de la préparation de la Tempête. […] A Mlle Duvernay manquait, ainsi qu’à ses camarades jeunes ou vieilles du corps de ballet, ce qui fait les artistes créateurs, le feu sacré qui excite à diriger toutes les énergies physiques et morales vers un but haut placé.
En liant à l’action principale la Danse qu’il connaissait bien mieux qu’elle n’a été encore connue, il se ménageait un nouveau genre d’action théâtrale, qui pouvait donner un feu plus vif à l’ensemble de sa composition, des Fêtes aussi aimables que galantes, et des tableaux variés à l’infini, des usages, des mœurs, des Fêtes des Anciens.
L’instant du triomphe d’Enée et la défaite de Didon est caractérisée par un feu brillant qui embrâse le flambeau de l’Amour.
S’il n’y eut pas de fumée sans feu, il faut du moins rendre à Fanny cette justice que ses liaisons furent édifiantes à force de bonne tenue et de discrétion. […] Quand celui-ci s’enflamme, il divague ; sa phrase est un feu follet qui court à droite, à gauche, par petits bonds capricieux et qui retombe au hasard. […] Fait du feu. […] Si elle ressent tout ce qu’elle exprime, elle doit avoir une âme de feu.
Vous me demandez, Monsieur, quel crime a commis et quelle peine mérite un pasteur, qui, ayant lu dans les saints pères que la danse est une pompe du diable, un piége de l’esprit d’impudicité, un artifice de l’enfer pour séduire les hommes, un feu qui n’est capable que d’embraser le cœur des jeunes gens et d’y exciter toutes sortes de passions déshonnêtes, a tâché, autant qu’il a pu, de bannir les danses de sa paroisse, en représentant à ceux qui sont sous sa conduite spirituelle, qu’on s’y expose à un extrême péril de perdre son ame, en leur disant, après l’Ecriture sainte, que celui qui aime le péril ne manquera pas d’y tomber ; en leur racontant des histoires très-avérées de plusieurs filles qui y ont perdu ce qu’elles ont de plus précieux ; en leur marquant qu’on ne fait jamais ces sortes d’assemblées, que l’amour impur n’y préside ; qu’il ne s’y rencontre des jeunes gens impudens qui ne cherchent qu’à se corrompre et à corrompre les autres en chantant des chansons scandaleuses, en tenant des discours libres ; en s’expliquant encore plus dangereusement par des regards immodestes, et même quand ils le peuvent, comme ils le peuvent et l’osent presque toujours, par quelque attouchement. […] Or, la mer et le feu ne sont pas plus dangereux à la vie du corps, que ces danses à la vie de l’ame : d’où je conclus que quiconque a quelque soin de son salut, se passera d’un tel divertissement, de peur que se trouvant dans un passe-temps consacré au démon, il ne tombe sous sa puissance ; il obéira à la voix de son pasteur, il fera pénitence de sa faute s’il ne lui a pas obéi, et il n’écoutera point la voix du serpent qui veut le séduire.
Quant au brillant qu’elles ont, la vivacité y contribue, mais cependant bien moins que les jupes, qui, en dérobant la longueur des parties, fixent plus attentivement les regards, et les frappent davantage ; tout le feu des battemens étant, pour ainsi dire, réuni dans un point, paroit plus vif et plus brillant ; l’œil l’embrasse tout entier ; il est moins partagé et moins distrait à proportion du peu d’espace qu’il a à parcourir.
Gluck vif, impatient étoit hors de lui-méme, jettoit sa perruque à terre, chantait, faisoit des gestes ; peines inutiles ; les statues ont des oreilles et n’entendent point ; des yeux, et ne voyent rien : j’arrivai et je trouvai cet homme de génie et plein de feu, dans le désordre qu’impriment le dépit et la colère ; il me regarde sans me parler, puis rompant le silence il me dit avec quelques expressions énergiques que je ne rends pas : délivrez moi donc, mon ami, de la peine où je suis, donnez par charité du mouvement à ces automates ; voilà l’action ; servez leur de modèle, je serai votre interprète ; je le priai de ne leur faire chanter que deux vers a la fois, après avoir passé inutilement deux heures entières et employé tous les moyens d’expression, je dis à Gluck qu’il étoit impossible d’employer ces machines ; qu’elles gateroient tout ; et je lui conseillai de renoncer totalement a ces choeurs ; mais j’en ai besoin, sécria-t-il, j en ai besoin !
Quant au brillant qu’elles ont, la vivacité y contribue, mais cependant bien moins que les jupes qui en dérobant la longueur des parties fixent plus attentivement les regards & les frappent davantage ; tout le feu des battements étant, pour ainsi dire, réuni dans un point, paroît plus vif & plus brillant ; l’œil l’embrasse tout entier, il est moins partagé & moins distrait à proportion du peu d’espace qu’il a à parcourir.
Il a fait les premières cantates Françaises ; et dans presque toutes, on voit le feu poétique dont ce génie rare était animé : elles ont été mises en musique par les Musiciens les plus célèbres de son temps. […] commencèrent par faire des chansons : c’étaient des chansons que chantait Eriphanis en suivant les traces du chasseur Ménalque : c’était une chanson que les femmes de Grèce chantaient aussi pour rappeler les malheurs de la jeune Calycé, qui mourut d’amour pour l’insensible Evaltus : Thespis barbouillé de lie, et monté sur des tréteaux, célébrait la vendange, Silène et Bacchus, par des chansons à boire : toutes les odes d’Anacréon ne sont que des chansons : celles de Pindare en sont encore dans un style plus élevé ; le premier est presque toujours sublime par les images ; le second ne l’est guère souvent que par l’expression : les poésies de Sapho n’étaient que des chansons vives et passionnées ; le feu de l’amour qui la consumait, animait son style et ses vers. […] On voit par-là combien les Français datent de loin en fait de préventions et d’erreurs sur certains chapitres : mais un roi tel que Charlemagne n’était pas fait pour adopter de pareilles puérilités ; il semble que cette espèce de feu divin qui anime les grands hommes, épure aussi leur sentiment, et le rend plus fin, plus délicat, plus sûr que celui des autres hommes.
Voici, d’après une plaidoirie prononcée le 24 août 1842 par Me Dupin, devant la Cour royale de Paris, les faits qui obligèrent Léon Pillet à traduire en justice Fanny Elssler : « La durée de l’engagement contracté en décembre 1836 par Mlle Fanny Elssler avec le théâtre de l’Opéra, en qualité de premier sujet de la danse et de la pantomime, fut fixée à compter du 1er septembre 1837 au 31 mai 1841, et les appointements s’élevaient à 10 000 francs, payables de mois en mois ; plus 250 francs de feux par chaque représentation, le directeur s’obligeant à lui fournir l’occasion de danser cinquante-quatre fois pendant les neuf mois qu’elle resterait à Paris ; plus encore trois mois de congé par an rachetables par 8 000 francs, plus enfin une représentation à bénéfice à l’expiration de l’engagement. […] Tantôt c’était le rossignol gémissant dans les roses, tantôt l’aigle sauvage bravant les feux du soleil. […] Les trophées des victoires passées se faisaient d’année en année plus rares, jetés au feu les uns après les autres par une femme de sens rassis qui n’attachait plus aucun prix à ces témoignages encombrants et poussiéreux de sa célébrité.
La danseuse italienne faisait de même une grande dépense d’énergie ; elle avait du feu, de la vie, de la passion. […] Pourquoi n’atteindrait-elle point Paris, ce Paris qui apparaissait alors à tous les artistes d’Europe comme une Mecque sainte, but de toutes les ambitions, ce Paris dont le nom flamboyait en lettres de feu à l’horizon lointain ?
s’écrie-t-il avec feu, non, Noblet ! […] Ses appointements fixes qui étaient de 20 000 francs à l’Opéra, les feux, c’est-à-dire les cachets par soirée qui pouvaient, en une année, s’élever à peu près au même chiffre, les représentations à bénéfice, dont l’une, celle du 22 avril 1837, donnait une recette de 35 784 francs, somme énorme, si l’on songe que la même année le bénéfice de Nourrit, un artiste pourtant choyé du public, n’avait produit que 24 000 francs, les guinées, les roubles et les thalers ramassés dans les tournées à l’étranger, tout cet or coulait entre ses mains prodigues.
Les bandits ayant pénétré dans le château, y mettent tout à feu et à sang ; on entend des cris, des coups de pistolets, le bruit des épées : tout cela offre un grand tableau à l’orchestre, et fait d’autant plus d’effet, que le compositeur dérobe au public, par cette adroite fourberie, l’action qui se passe, pique sa curiosité, augmente son inquiétude, accroit son intérêt ; son imagination travaille ; elle enfante et lui trace dans ce moment, des tableaux bien plus effrayans que ceux qui lui seroient offerts par la représentation réelle des objets qui lui sont ravis. […] Lorsque je dis que l’on fait des ballets allégoriques, je ne prétends pas avouer que toutes les scènes de ces ballets doivent être chargées d’allusions ; une allégorie trop continuée paroitroit d’autant moins naturelle, qu’elle seroit un effort de l’art ; dailleurs les vapeurs d’un encens prodigué sans ménagement révolteroient ; un seul grain suffit lorsqu’il est offert par le coeur et qu’il est allumé au feu du sentiment.