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61. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

Les Coryphées étant les chefs du ballet, sont employés utilement dans les choeurs qui offrent l’image de ceux des Grecs ; ils participent à l’action ; il faut, à cet effet, qu’ils s’exercent à la pantomime ; car, dans cette situation la danse doit faire place à l’action ; il n’est plus question de pas brillans ; il faut des gestes expressifs qui remplacent les mouvemens des jambes ; ce sont les traits animés de la physionomie qui doivent suppléer au méchanisine des pieds. […] Lyncée et Hypermnestre se jettoient sur son corps ensanglanté : déjà la mort s’imprimoit sur ses traits ; des mouvemens convulsifs annonçoient son dernier instant ; c’est en vain que ses enfans le pressoient et le conjuroient de jetter sur eux un régard de clémence : Danans toujours cruel détournoit avec horreur ses yeux de dessus eux, ou, si par hazard, il les regardoit, c’étoit toujours pour leur reprocher sa mort, leur prouver qu’il emportoit sa haine, et qu’il expiroit avec le regret de n’avoir pu éteindre ses crimes dans leur sang. […] foule de femmes empressées à la soutenir, s’approchoit d’elle en chancelant et soulevoit d’une main timide et tremblante le voile qui lui déroboit ses traits ; il reconnoissoit sa mère, il reculoit épouvanté de son crime.

62. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 23 juillet : Le Ballet des Saisons — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 juillet 1661 »

Un Théâtre des mieux orné Que mon œil ait jamais lorgné, Roulant sur les fortes échines De plus de cent douze Machines, Lesquelles on ne voyait pas, S’étant avancé de cent pas, On ouït, soudain, l’harmonie D’une Angélique symphonie De douces Voix et d’instruments ; Et durant ces divins moments, On admirait sur des montagnes Diane et ses chastes Compagnes, (Avec des arcs, flèches, ou traits) Ayant d’adorables attraits, Et dont, tout de bon, quelques-unes, Tant blondines, que claires-brunes, Charmaient cent cœurs, en moins de rien, Sans, même, en excepter le mien.

63. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Renaud et Armide. Ballet héroïque » pp. 99-108

Armide qui s’étoit cachée derrière un bosquet, vole vers sa proye pour lui porter mille coups ; mais son bras est arrêté par un charme plus puissant que tous ses enchantemens ; elle se reproche sa faiblesse, elle veut une seconde fois frapper sa victime, mais les traits aimables de Renaud, un sourire enchanteur tel que celui que le plaisir et l’amour impriment sur la physionomie, suspendent le coup ; le fer échappe de la main d’Armide ; sa rage fait place aux sentimens les plus tendres ; son cœur qui respiroit la vengeance ne respire plus que 1’amour. […] Cette magicienne tient un miroir qui lui a été présenté par l’Amour ; elle y admire les traits réfléchis de Renaud ; le jeune guerrier y cherche à son tour ceux de son amante ; leurs yeux s’y rencontrent ; ils y lisent mutuellement les signes de leur bonheur.

64. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Approbation. De M. l’Abbé Richard, Doyen des Chanoines de l’Eglise Royale & Collégiale de Ste Opportune à Paris, Prieur-Seigneur de l’Hôpital, &c. Censeur Royal. » pp. -

Ces beaux traits qui annoblissent la Danse, méritent bien d’être écrits dans un corps d’histoire.

65. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre III. Des Danses des Anciens dans les Fêtes des Particuliers »

Ces saillies vives, ces traits légers, ce badinage élégant, qui sont l’âme aujourd’hui de nos Fêtes de tous les jours, furent constamment inconnus aux peuples jadis les plus polis et les mieux instruits de la terre.

66. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VII. Principes Physiques du vice de l’Exécution primitive de l’Opéra Français. »

Boileau, Racine, et les autres Juges134 de la Littérature Française y cherchèrent dès lors les différents traits de physionomie du Poème qu’on nommait communément Tragédie, et ils l’apprécièrent à proportion du plus ou du moins de ressemblance qu’ils lui trouvèrent avec ce genre déjà établi.

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