Saint Jean Chrysostôme répond que, sans courir au théâtre, nous trouverons la nature si riche en spectacles divertissans ; et que d’ailleurs la Religion, et même nos affaires domestiques, sont capables de nous fournir tant d’occupations oû l’esprit se peut relâcher, qu’il ne faut pas se tourmenter pour en chercher davantage : enfin, que le chrétien n’a pas tant besoin de plaisir, qu’il lui en faille procurer de si fréquens et avec un si grand appareil. […] Imitons du moins, dit toujours le même père, (un peu auparavant) les Barbares chez qui il n’y a pas ces divertissemens si honteux du théâtre et des danses, dont nous imaginons ne pouvoir nous passer. […] Il ne faudroit donc que goûter ces douceurs célestes et cette manne cachée, pour fermer à jamais le théâtre, (et toute maison de danse,) et faire dire à toute ame vraiment chrétienne : (Ps. 118, v. 85.)
On éleva des Théâtres.
Tel est le Carnaval mauvais Opéra formé des entrées de la Mascarade du même nom, composée par Benserade en 1668 que Lully augmenta de récits en 1675 et qui réussit à son théâtre, parce que tout ce qu’il donnait alors au public était reçu avec enthousiasme.
On en donne encore à Vénise dans trois théâtres pour la fête de l’Ascension. […] En France, dîtes-vous, on joue un opéra autant que le public le trouve agréable, et vingt années de succès ne sont pas un motif pour être chassé du théâtre.
L’année suivante, il composait pour ce théâtre son premier ballet Raoul, tiré d’une comédie de Manuel et peut-être imité d’un ballet de Dauberval. […] L’impératrice en fut jalouse et les courtisans avisés cessèrent de fréquenter le théâtre, mais la foule continua à s’y étouffer. […] C’est pour la vaste scène de la Scala sur laquelle peut manœuvrer à l’aise une armée de danseurs et de figurants, c’est pour ce théâtre dont le décorateur Sanquirico est un homme de génie, qu’il va écrire ses chefs-d’œuvre. […] C’est un des phénomènes les plus curieux que présente l’histoire du théâtre que cette disparition presque immédiate de la tradition, du style de Viganò. […] Une curieuse lettre de Viganò à la Directrice du théâtre Royal à Vienne du 30 décembre 1806, nous montre quel soin il apportait aux répétitions.
Marcher (manière de) au théâtre, 112.