Notre révolution offre l’image d’un vaste théâtre élevé par la chimère ; tous les genres y sont confondus, toutes les scènes y sont décousues ; on n’y trouve ni ordre ni règle, ni précision, ni ensemble. […] On dépasseroit cette enceinte, et la scène offriroit une vaste plaine à l’imagination.
Pour exprimer la grandeur de ce Roi, le jeune pantomime entre sur la scène avec un cothurne qui le rehausse, s’élève encore avec force sur la pointe des pieds, et parvient en effet, par cet artifice, à paraître beaucoup plus grand que la foule d’Acteurs dont il était entouré.
Il y a eu là une scène de séduction d’une sensualité si affinée mais si intense qu’elle dépasse les plus belles estampes érotiques d’Outamaro.
Car l’effort de Mlle Saint-Mahésa porte plutôt sur des recherches de mise en scène, sur la stylisation des attitudes, sur le pastiche d’œuvres plastiques que sur la danse proprement dite.
La Valse romantique, si séduisante d’attitudes et de costumes, mais si étriquée, si inconsistante dans son exécution sans ampleur — car on ne valse pas en scène sans sauter et glisser — peut apparaître plausible si l’on n’a jamais vu valser une Karsavina et un Nijinsky dans les Sylphides.
Le maître de ballets donne leçon à ses élèves, ce qui ne figure pas trop mal une scène d’inquisition, car vous savez à quelles épreuves tortionnaires sont soumises les apprenties sylphides et les wilis en expectative. […] On ne sait jusqu’où cela pourrait aller, si la sonnette du régisseur, dominant le tumulte de sa voix perçante, ne calmait soudain l’effervescence générale, en forçant chacun de se rendre à son poste. — Ce qu’est devenue pendant cette scène la pauvre Paquita, est-il besoin de le dire ? […] La décoration représente la scène de l’Opéra, vue de ses derniers plans, à l’heure où le spectacle va commencer. […] On entend l’orchestre jouer l’ouverture, puis la toile du fond se lève, montrant une salle garnie de spectateurs et splendidement illuminée. — Le corps de ballet envahit la scène, et, le dos tourné vers le public, exécute un divertissement auquel succède le pas de deux que nous avons vu répéter. […] *** Parmi les plus agréables ballets de l’Académie royale de musique, il en est peu qui, pour l’éclat et la fidélité des costumes, l’heureuse disposition de la mise en scène et la facilité brillante de la musique, méritent mieux que le Diable boiteux la vogue populaire dont il jouit encore.