Robinet, lettre du 22 février 1670 Lundi, veille de Mardi gras, Jour de Crapule, et de grand Repas, De Bacchanales, et d’Orgies, De Bals, Ballets, et Momeries, Le Divertissement Royal Fut, encor, le digne Régal De notre belle Cour Française : Et j’ay su de Gens plus de seize, Que ce Spectacle si brillant, Si beau, si pompeux, si galant, Etait fourmillant de merveilles, Par qui les Yeux, et les Oreilles Etaient charmés également, Et surpris à chaque moment.
Vous savez bien, touchant ce Point, Grand Prince, que je ne mens mie, Et, s’il faut qu’ici, je les die, L’une est cet Amour Féminin,157 Dans un âge tout enfantin, Qui, par sa Voix, et par son geste, Et sa grâce toute céleste, Vous surprit, ravit et charma, Et, pour Vous, si bien s’anima, Que, de Vôtre Royale Altesse, Elle en eût Eloge, et caresse.
Il y a encore le poème du feu où les voiles embrasés par la lumière rouge affectent les formes de la flamme, ou bien cette marche de Tannhauser où l’envolée des amples et légers manteaux suggère une atmosphère d’exaltation et de royale grandeur.
On leur donne communément le nom d’acteurs et d’actrices de l’opéra ; et ils prennent la qualité d’ordinaires de l’académie royale de Musique. […] En conformité des lettres-parentes du 28 Juin 1669, par lesquelles l’académie royale de Musique a été créée, et des nouvelles lettres données le mois de Mars 1671, les chanteurs et chanteuses de l’opéra ne dérogent point.
Elle joua dans tous les théâtres royaux d’Europe. […] Enfin ils allèrent au Tréteau Royal où M.
Anna, l’agréable Segnore,12 Qu’en secret, dans mon coeur, j’honore, Joua dans ce Royal Ballet Excellemment bien son Rollet.