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50. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Les déploiemens de la jambe et les temps ouverts convenoient sans doute à Dupré ; l’élégance de sa taille et la longueur de ses membres s’associoient à merveille aux temps développés et aux pas hardis de sa danse ; mais ce qui lui alloit, ne peut être propre aux danseurs d’une taille médiocre ; cependant tous vouloient l’imiter : les jambes les plus courtes s’efforçoient de parcourrir les mêmes espaces et les mêmes cercles que celles de ce célèbre danseur ; dèslors plus de fermeté ; les hanches n’étoient jamais à leur place, le corps vacilloit sans cesse, et l’exécution étoit ridicule. […] Ce défaut est, Monsieur, fort à la mode parmi ceux qui dansent le sérieux ; et comme ce genre règne à Paris plus que partoût ailleurs, il est très-commun d’y voir danser le nain dans des proportions gigantesques et ridicules. […] Ce détail seroit immense ; il est inutile d’ailleurs de m’étendre sur le mécanisme de mon art ; cette partie est portée à un si haut dégré de perfection, qu’il seroit ridicule de vouloir donner de nouveaux préceptes aux artistes, une pareille dissertation ne pourroit manquer d’être froide et de vous déplaire ; c’est aux yeux et non aux oreilles que les pieds et les jambes doivent parler.

51. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Dupré ; l’élégance de sa taille & la longueur de ses membres s’associoient à merveille aux temps développés & aux pas hardis de sa Danse ; mais ce qui lui alloit ne peut être propre aux Danseurs d’une taille médiocre, cependant tous vouloient l’imiter ; les jambes les plus courtes s’efforçoient de parcourir les mêmes espaces & de décrire les mêmes cercles que celles de ce célebre Danseur ; dès-lors plus de fermeté, les hanches n’étoient jamais à leur place, le corps vacilloit sans cesse, l’exécution étoit ridicule, j’imaginois de voir Thersite imiter Achille. […] Ce défaut est, Monsieur, fort à la mode parmi ceux qui dansent le sérieux, & comme ce genre regne à Paris plus que par-tout ailleurs, il est très-commun d’y voir danser le Nain dans des proportions gigantesques & ridicules ; j’ose même avancer que ceux qui sont doués d’une taille majestueuse abusent quelquefois de l’étendue de leurs membres & de la facilité qu’ils ont d’arpenter le Théatre & de détacher leurs temps ; ces déployements outrés altérent le caractere noble & tranquille que la belle Danse doit avoir, & privent l’exécution de son moëlleux & de sa douceur. […] Je ne vous ferai pas, Monsieur, une longue description de tous les enchaînements de pas dont la Danse est en possession ; ce détail seroit immense ; il est inutile d’ailleurs de m’étendre sur le méchanisme de mon Art ; cette partie est portée à un si haut degré de perfection, qu’il seroit ridicule de vouloir donner de nouveaux préceptes aux Artistes.

52. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 janvier. Esquisse pour un portrait de Mlle Camille Bos. — les Ballets Léonidoff. — « l’automne » et les « chansons arabes ». »

Quelquefois les motifs sont heureux ; quelquefois aussi, comme dans le porche de Salomé, ils frisent le ridicule — et de près.

53. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VIII. » pp. 81-87

Si ce partage burlesque vous paroit ridicule, l’accoutrement des acteurs ne vous le paroitra pas moins.

54. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE PREMIERE. » pp. 2-14

quoiqu’à mon sens, il soit ridicule de sacrifier, dans ces sortes de morceaux, l’expression & le sentiment à l’adresse du corps & à l’agilité des jambes ; mais la symmétrie doit faire place à la nature dans les Scenes d’action.

55. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre premier. Instructions générales aux élèves » pp. 19-39

[12] Ne vous écartez jamais des vrais principes ; soyez amant du beau, et gardez-vous de vous laisser entraîner par l’exemple de quelque mauvais danseur qui sera en possession de plaire à un public aveuglé, par des tours de force, des gambades, et par de ridicules pirouettes. […] [14] Appliquez-vous à ne pas confondre le genre ; il n’y a rien de plus mauvais goût qu’un danseur d’une taille majestueuse et propre au genre sérieux, qui vient danser, dans un ballet comique, un pas villageois : comme il n’est aussi rien de plus ridicule qu’un danseur d’une très petite taille, d’une structure ramassée, qui a la prétention de s’affubler d’un habit héroïque, et qui cherche à se dessiner dans un adagio .

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