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13. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 13 février : Le Ballet de Flore — Lettre en vers et en prose au Roi de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, lettre du 10 mars 1669 »

Le passe-temps du Carnaval, Masquarade, Ballet, ni Bal, N’empêchent point votre prudence Et votre juste vigilance De travailler avec éclat À ce qui regarde l’État, Et de bien régler les affaires, Glorieuses et nécessaires, Dont vous venez si bien à bout Que vous trouvez du temps pour tout.

14. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVII, quelques philosophes » pp. 188-

Je regardai alors, avec plus d’attention, l’être effacé et presque muet qui accompagnait le musicien aveugle. […] Et d’un accent si convaincu, que j’eus l’illusion, un moment, qu’il voyait, mon aveugle ajouta : — Regardez-la, ma bonne dame, est-ce que sa bonté n’est pas peinte sur tout son visage ? La femme, les yeux bas, regardait toujours son tablier bleu. […] Tenez, regardez-le plutôt. […] Je regardai, il y avait quelques croûtons de pain, rien de plus.

15. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Préface. » pp. -

Je vas d’abord chercher l’origine de la Danse dans les tems les plus reculez & chez les peuples les plus anciens, & je trouve qu’elle y a fait une cérémonie du culte de leur Religion ; ce qui commence à faire connoître une Danse Sacrée qu’on doit regarder comme la plus ancienne de toutes. […] Les Juifs, à en juger par les Livres Saints, ont regardé leur danse Sacrée comme un don de Dieu, au culte duquel ils l’ont employée, quoique suivant les sentimens des Peres de l’Eglise, leur danse devant le veau d’or ait passé pour le même culte que les Egyptiens rendoient au Dieu Apis. […] On regarde encore les Egyptiens comme les premiers inventeurs de l’Orchesographie, ou art de décrire par divers caracteres toutes sortes de danses sur le papier, comme les Musiciens ont fait les airs par des notes de différentes valeurs.

16. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre I. Caractère que doit avoir la Danse Théâtrale »

La Musique qui n’exprimerait pas ; la peinture qui ne serait qu’un vain assemblage de couleurs ; la Poésie qui n’offrirait qu’un arrangement mécanique de mots ; la Danse de laquelle il ne résulterait aucune image, ne pourraient être regardées, que comme des productions bizarres, sans art, sans vie, et de mauvais goût.

17. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XVIII. De la maniere de faire les Reverences avant de danser. » pp. 60-66

Quoique les reverences que l’on fait avant de danser se forment de même que celles en arriere, elles demandent néanmoins quelques instructions particulieres : c’est pourquoy je prie de faire attention aux regles que je donne pour la bien faire ; ce qui est de consequence, parce que dans quelque compagnie que l’on soit, on est ordinairement très-curieux à regarder qui va danser, & lorsque vous vous y présentez de bonne grace, vous préviendrez si fort en votre faveur, que quand bien même on ne danseroit pas parfaitement, cela donne un mérite de sçavoir faire une reverence de bon air. […] Mais en vous relevant le corps se pose sur le pied gauche ; & vous quittez la main de la Demoiselle : en glissant le pied droit devant en le croisant un peu plus que la cinquiéme position ; mais en faisant ce pas le corps se porte differemment des autres pas ordinaires, parce qu’il se tourne du côté gauche, & c’est le même bras & le même pied qui se passe devant dans le même tems, & lorsque vous glissez le pied droit le genoüil gauche se plie, qui renvoye par son mouvement le corps sur le pied droit, & l’on tourne un demi tour dessus en se tournant du côté droit, ce qui vous met en présence de la Demoiselle, & de suite l’on porte le pied gauche à côté à la deuxiéme position, & vous regardez la Demoiselle pour lui adresser votre reverence, puis se plier la ceinture & s’incliner la tête, de même qu’à la premiere : & en se relevant tirer le pied droit derriere, & lorsque c’est le menuet que vous devez danser, il faut en vous relevant laisser le corps sur le pied gauche, afin de partir du pied droit pour votre pas de menuet ; mais si c’est une autre danse, en finissant de tirer le pied droit derriere, on doit y laisser poser le corps dessus afin de glisser du même tems le gauche devant, en remontant à la place que l’on a fait sa premiere reverence, & on tourne un demi tour à la gauche, ensuite on fait un autre pas du pied droit en se retournant du côté droit, ce qui vous remet en présence de la compagnie ; & là attendre que l’air de votre danse commence pour commencer votre danse.

18. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Sixième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes, à Lyon. » pp. 433-445

Puis elle me demanda mon nom et, comme je lui remettais ma carte, elle me regarda comme si, n’ayant pas encore observé ma figure, elle voulait en garder le souvenir. […] Et, comme il regardait par la porte, restée ouverte : — C’est bien une dame, ajouta-t-il, et pas déguisée du tout. […] Je m’étais levé et je la regardais avec stupeur. […] Alors seulement, je vois qu’il est vivant et qu’il a repris connaissance, car il me regarde et m’adresse un faible sourire. […] Moi seule je n’éprouvais aucune fatigue, je m’étais glissée tout près du divan et je regardais fixement M. d’Autremont.

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