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15. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre IV. Objection : On danse en public. » pp. 175-176

Je réponds en troisième lieu, qu’on ne sera pas toujours en présence des hommes : et n’est-il pas à craindre que les passions ayant été excitées par la danse, ne portent, après qu’on en sera sorti, à faire dans le secret des actions propres à les satisfaire ?

16. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

A combien de plus grands dangers les pères et mères exposent-ils la pureté de leurs enfans, en les laissant aller aux danses, où tout ce qu’on voit et ce qu’on entend n’est propre qu’à corrompre ? […] Que chacun de vous dans sa propre maison, s’il en est le chef, croie donc que l’office de l’évêque le regarde, et qu’il doit se mettre en peine d’examiner quelle est la foi de ceux qu’il a sous lui, de peur que quelques-uns d’eux ne tombent dans l’hérésie ; de peur que sa femme, son fils, sa fille, son serviteur ou son esclave, qui a été acheté comme lui d’un grand prix, ne périsse. […] Comme il y a des études destinées à cultiver et à orner l’esprit, il y a aussi des exercices propres à former le corps, et l’on ne doit pas les négliger. […] Vous trouverez peut-être que je parle trop hardiment, et que j’oublie cette retenue et cette modestie que j’ai coutume de garder dans les lettres où il s’agit d’intercéder pour les criminels ; mais cette modestie même, qui n’est autre chose qu’une certaine crainte de blesser et de déplaire, doit céder ici à une crainte bien plus forte ; car je craindrois et de déplaire à Dieu, et de manquer à l’amitié que vous avez voulu qui fût entre vous et moi, si j’étois plus réservé à vous donner de sa vis salutaires. » Qu’il seroit à souhaiter que toutes les personnes en places et en autorité donnassent, comme Macédonius, leur estime et leur confiance à des hommes capables de leur donner les avis dont ils ont besoin, pour se bien acquitter des emplois difficiles et périlleux attachés aux grandes places, et assez dépouillés de tout intérêt propre et de toute considération humaine, pour dire à ceux qui les honorent de leur confiance, toutes les vérités qui peuvent leur être utiles ! Qu’il seroit aussi à désirer que ceux qui sont revêtus du ministère ecclésiastique, ne cherchassent, comme saint Augustin, que le bien des ames, plutôt que leurs propres intérêts, et à plaire aux hommes ; et que, sans avoir égard à la condition des personnes, ils enseignassent toujours, à l’exemple de leur divin Maître, la voie de Dieu dans la vérité !

17. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IX. Du Ballet Moderne »

Le propre des talents communs est de suivre servilement à la piste la marche des grands talents. […] Il y a des hommes dans la Littérature, qui sont faits, pour voler de leurs propres ailes ; et alors ils s’élèvent jusque dans le Ciel.

18. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Avant-propos. » pp. -

  En la renfermant dans l’acception seule du mot, la danse n’est que l’art de former avec grâce, précision et facilité des pas sur des temps et des mesures donnés par la musique, comme la musique elle-même n’est que l’art de combiner des sons et des modulations propres à flatter agréablement l’oreille. […]   A la représentation d’une pièce écrite, la sensibilité de chaque spectateur en reçoit une force et une intensité proportionnée à sa plus ou moins grande disposition à être émû ; de sorte que depuis le spectateur le moins sensible jusqu’à celui que l’est le plus, il se trouve une foule de nuances dont chacune est propre à chacun des spectateurs, il doit arriver de là une chose qui me paroit toute naturelle : c’est que l’expression du dialogue de l’auteur doit se trouver au dessus ou au dessous de la mesure de sensibilité du plus grand nombre des spectateurs. […]   Semblable à ces navigateurs intrépides qui affrontent les orages et les tempêtes pour découvrir des terres inconnues d’où ils rapportent des objets précieux propres à enrichir les sciences et les arts, le commerce et l’industrie, mais que des obstacles invincibles arrêtent au milieu de leurs courses ; j’avoue que comme ceux j’ai été forcé de suspendre la mienne.

19. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

L es acteurs de l’antiquité ne sont pas d’accord sur les effets merveilleux que produisoient les masques de leurs acteurs ; ils ne le sont pas davantage sur le costume théâtral, et les miracles de la déclamation ; Les contradictions qui régnent dans leurs opinions et l’obscurité dont leurs éloges sont enveloppés, ne sont point propres à nous persuader, et à nous imptimer ce sentiment d’admiration, que l’on accorde facilement à tout ce qui porte le caractère de la vérité. Tout est confondu, jusqu’aux mots propres à désigner les objets dont on parle. […] Cyprien s’exprime ainsi : « Le pantomime est un monstre, qui n’est ni homme ni femme, dont toutes les manières sont plus lascives que celles d’aucune Courtisanne, et dont l’art consiste à prononcer avec des gestes : cependant, continue-t-il, toute la ville se met en mouvement pour lui voir réprésenter les iniquité, et les infamies de l’antiquité fabuleuse. » En écrivant à Donat sur les horreurs de l’amphithéatre, il dit en parlant des pantomimes « qu’on dégrade les mâles de leur sexe, pour les rendre plus propre à faire un métier déshonnête ; et que le maître qui a su faire ressembler davantage un homme à une femme, est celui qui passe pour avoir fait le meilleur disciple ; sa réussite fait sa fortune. » D’après cette assertion, il est à présumer que les hommes, qui éxercoient la profession du théatre, étoient esclaves.

20. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Épître à Monsieur F. A. Blasis mon Père, » pp. 1-4

[4] J’ai donc écarté les idées de mes amis, que je remercie cependant, et je suis descendu dans mon propre cœur.

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