C’est pour cela que les Princes & les personnes de qualité ont jugé que cet exercice n’avoit rien d’indécent pour eux, & au contraire étoit très propre à les distinguer dans les occasions.
Qui était-il donc pour se trouver ainsi, au titre d’invité, parmi tous ces rois et ces reines, tous ces princes et ces princesses ?
Le goût qu’il avoit pour la Danse l’engageoit dans les momens paisibles de son Regne, à donner de ces Ballets magnifiques, où ce Souverain ne dedaignoit pas de paroître lui-même avec les Princes & les Seigneurs de son Roïaume.
Louis quatorze, les Princes et les seigneurs de sa cour y dansèrent ; cet opéra offrit ce que le goût et la somptuosité ont de plus recherché. […] M. le Dauphin, et Me la Dauphine, les Princes et les Princesses du sang, les Ducs et les Duchesses, enfin ce qu’il y avoit de Grands à la cour, figura dans ce spectacle.
Les ballets, sous ce prince, reprirent tout leur éclat, avec la pompe que pouvait y ajouter un monarque magnifique, commandant à une nation opulente et avide de plaisirs ; et on créa des spectacles étonnants par leur magie et leur richesse, lesquels ont été depuis perfectionnés jusqu’au dernier degré, par les artistes qui honorent le siècle présent.
Que l’on jette ensuite sur ces Tableaux un voile qui dérobe à la vue les sieges, les batailles, les trophées, les triomphes ; que l’on ne laisse voir enfin que les deux Héros ; l’intérêt s’affoiblira ; il ne restera que les Portraits de deux grands Princes.