Il ne suffit pas d’avoir enfin acquis par l’étude les principes et l’habitude de la danse ; il faut craindre toujours de perdre le fruit de tant de travaux. […] Ce même inconvénient n’est que trop commun dans les endroits publics, où d’ailleurs on rencontre des manières vicieuses et toujours un mauvais ton capable de faire perdre les bonnes habitudes, le goût et quelquesfois plus encore.
Un sculpteur courrait risque de perdre son ouvrage s’il ne l’étayait que sur un corps rond et mouvant ; la chute de la statue serait inévitable ; elle se romprait et se briserait infailliblement. […] Le pied perdra sa forme naturelle, il vacillera sans cesse et du côté du petit doigt au pouce et du pouce au petit doigt : cette espèce de roulis occasionné par la forme convexe que l’extrémité du pied prend dans cette position, s’oppose à toute stabilité ; les chevilles chancellent, et l’aplomb se perd. » [NdE J.
Plusieurs se sont perdus par la beauté d’une femme : car c’est par là que la concupiscence s’embrase comme un feu. […] La trop grande complaisance de Samson pour Dalila lui fit perdre ses forces, et le fit tomber entre les mains de ses ennemis. […] L’auteur du traité contre les spectacles, dit : « Que fait au spectacle un chrétien fidèle, à qui il n’est pas permis de penser volontairement aux vices, ces pensées lui en faisant perdre la retenue, et le rendant plus hardi à se porter aux crimes ? […] Manqueroit-on assez de bonne foi pour ne pas reconnoître que le temps et la circonstance des danses, sont un temps et une des circonstances où le démon est plus occupé à tourner autour des ames pour les perdre, et où il lui est plus facile de les dévorer, c’est-à-dire de s’en rendre le maître, en les faisant tomber dans le péché ?
On compara, on plaisanta, on rit ; et l’Art qu’on ignorait, laissé à l’écart, était peut-être perdu, si les Acteurs n’avaient imaginé un moyen extraordinaire, pour détruire les Sophismes du Cynique, et pour éclairer la multitude. […] Les femmes, dans ces moments, hors d’elles-mêmes, perdaient la tête et criaient de plaisir54.
Les principes, sur lesquels les docteurs de l’Eglise décident que les danses sont de leur nature dangereuses et nuisibles à l’ame, ne sont-ils pas beaucoup plus certains que ceux de la médecine ; et ne doit-on pas beaucoup moins prendre de précautions pour conserver la vie du corps, qu’il faudra nécessairement perdre un jour, qu’on n’en doit prendre pour conserver la vie spirituelle de la grâce, que nous pouvons, avec le secours de Dieu, ne perdre jamais, si nous le voulons ?
— Comment vous êtes-vous perdue ? […] … On se perd quand on ne gagne pas assez, voilà tout.