/ 156
62. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre première. À Voltaire. » pp. 2-7

J’ai fait revivre l’art de la pantomime si célèbre sous le regne d’Auguste, et la nature que j’ai pris pour guide et pour modèle, m’a fourni les moyens de faire parier la danse, de lui faire peindre toutes les passions, et de la placer au rang des arts imitateurs. […] Tout ceci n’est que le premier trait d’un grand dessin, et je ne puis décrire que très foiblement ce que je me sens en état de peindre avec force, et avec chaleur.

63. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Le grand édifice était construit en relief, et peint de différents marbres. […] La Philosophie va plus loin ; elle les examine, les peint, et les juge sur ce qu’ils ont voulu faire. […] Les pilastres étaient peints en lapis ; les chapiteaux, les bases, les corniches étaient rehaussées d’or ; et la frise peinte en lapis était ornée de guirlandes de fleurs. […] Turgot se peignit aux Français, pendant le cours de ses brillantes prévôtés. […] Il faut peindre dans tous les Arts ; et dans ce qu’on nomme spectacle, il faut peindre par les actions.

64. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIII. » pp. 122-133

Il n’y a pas d’état plus fatiguant au moral et au physique que celui de maître de ballets ; ils doit régler et donner les pas ; il doit les faire, et si on ne les prend point au premier coup-d’oeil, il est obligé de les recommencer plusieurs fois ; lorsque le pas est saisi, il doit s’occuper d’un autre enchainement pour arriver au dessin ou à la figure qu’il imagine ; mais lorsqu’il quitte les formes symétriques, pour peindre celles que l’on nomme irrégulières, les combinaisons deviennent plus difficiles. […] Ces ombres ont des souvenirs, des pensées douces ; mais comment les peindre ? […] Ce paysage varié doit offrir, pour ainsi dire, une nouvelle nature ; d’autres arbres, d’autres plantes, d’autres fleurs que celles qui nous sont connues ; tout doit être vaporeux et peint en demi-teintes.

65. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Épître dédicatoire à Madame **** »

Je le sens, Madame, en me laissant aller au plaisir de vous peindre ces prodiges nouveaux dont s’enorgueillit encore la scène française, je m’écarte sans doute de la route que vous n’aviez pas dédaigné de m’indiquer.

66. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

Notre Scène comique va bientôt aussi ne peindre que par des gestes les ridicules des hommes. […] On oublie qu’elle pourrait peindre les vices, les ridicules des hommes, ainsi que la Comédie. […] « Le mérite n’est pas bien grand d’arranger une action vraisemblable ; mais créer des êtres à qui l’on donne des passions qu’il saut peindre, répandre dans les gestes qu’on leur prête, cet intérêt soutenu, cette chaleur qui donne à l’illusion l’air de la vérité, trouver, saisir ces sentimens qui s’échappent de l’âme, que les gestes expriment, & que l’homme médiocre ne rencontre jamais : voilà le talent rare & supérieur, voilà le génie » ! […] On doit dans une Pantomime représenter des choses ; elle doit être une véritable Comédie, ou une véritable Tragédie, avec cette différence, que dans les unes on exprime ses pensées à l’aide du discours, & que dans l’autre on les peint par des gestes.

67. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

Cette scène peinte avec les couleurs fortes et les pinceaux hardis de la tragédie, offroit une situation terrible. […] Barthelemi ; et il n’est pas douteux qu’un jour ses pinceaux hardis ne nous peignent ceux de notre révolution. […] Il faut leur laisser leur routine accoutumée ; il faut qu’ils persistent à peindre en camayeux, qu’ils n’abandonnent point les transparents, tristes enseignes de la médiocrité ; qu’ils continuent à copier et à dégrader les productions bizarres des Boulvards et celles des artistes estimables qui suivent la route que j’ai tracée.

/ 156