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211. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Paralele. DE. LA PEINTURE. ET DE. LA POESIE. » pp. 213-269

Mais lorsque le Roi eut appris son innocence, il fut touché d’un tel repentir de ce qu’il lui avoit fait souffrir, qu’il lui donna cent talens, & lui mit entre les mains son accusateur, pour en faire ce qu’il lui plairoit. […] Cet ouvrage, dit Pline, empêcha le Roi Démétrius de prendre Rhodes, dans l’appréhension qu’il avoit de brûler les tableaux de ce grand Peintre ; & ne pouvant mettre le feu dans la Ville par un autre côté que celui où étoit le Cabinet de cet homme illustre, il aima mieux épargner la Peinture, que de recevoir la victoire qui lui étoit offerte. […] Ces deux chefs-d’œuvres de Peinture peuvent bien être mis en paralele avec l’excellent Poëme des principes de la Philosophie de l’Abbé Genest. […] Fernand Cortez dans la Conquête du Méxique, ne connut l’Histoire ancienne de leurs Rois & de leurs Coutumes que par des tableaux faits avec des plumes ajustées si au naturel, qu’ils surpassoient la beauté de la peinture ordinaire : ils ont tant de patience pour ces sortes d’ouvrages, qu’un homme passera tout un jour à tourner une plume pour la mettre dans son jour. […] Coypel, dont le sujet est tiré de l’Enéïde de Virgile, est encore un ouvrage qui peut non seulement être mis en paralele contre tous les ouvrages des plus excellens Poëtes du tems, mais qui peut l’emporter sur eux comme un chef-d’œuvre de l’art de Peinture.

212. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre quinzième et dernière. » pp. 216-240

On n’a point voulu convenir qu’il ne falloit que de l’esprit pour mettre en pratique leurs conseils. […] Ce ballet a été mis avec soin, et rien n’a été épargné. […] Clairville, Dorval et Constance, sans être mis richement, étoient vêtus de bon goût et convenablement. […] Il avoit mis enfin l’action en musique ; chaque trait étoit une expression qui prêtoit des forces et de l’énergie aux mouvemens de la danse, et qui en animoit tous les tableaux. […] Diderot, et de la partie de Trictrac jouée dans la première scène du pere du famille, ce qui la rend plus vraie et plus naturelle, j’ai mis un jeu d’échec dans mon ballet.

213. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — DERNIERE LETTRE. » pp. 435-484

On n’a point voulu convenir qu’il ne falloit que de l’esprit pour mettre en pratique leurs conseils. […] Ce Ballet a été mis avec soin & rien n’a été épargné. […] Clairville, Dorval & Constance sans être mis richement, étoient vêtus de bon goût & convenablement. […] Il avoit mis enfin l’action en Musique ; chaque trait étoit une expression qui prêtoit des forces & de l’énergie aux mouvements de la Danse & qui en animoit tout les Tableaux. […] Diderot & de la partie de trictrac jouée dans la premiere Scene du Pere de famille, ce qui la rend plus vraie & plus naturelle, j’ai mis un jeu d’Echec dans mon Ballet.

214. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

Ces catéchismes, en parlant sur le sixième commandement, des occasions d’impureté qu’il faut fuir avec soin, pour ne pas tomber dans ce vice, mettent expressément au rang de ces occasions, les danses, comme les mauvais livres et les mauvaises chansons. […] Si on peut mettre de la paille dans le feu sans qu’elle brûle, un jeune homme pourra aussi danser avec une fille ou une femme sans brûler du feu de l’impureté. » Bellarmin rapporte ensuite cette parole de Cicéron, que saint Ambroise avoit rapportée avant lui, qu’il faut être ivre ou fou pour danser. Après quoi ce cardinal ajoute : « Rougissez ; un païen a pensé plus sainement que vous, et un païen vous condamnera au jour du jugement : la seule lumière naturelle a mis ce païen en état d’enseigner que la danse ne convient qu’à des personnes ivres ou insensées ; et vous qui êtes un enfant de Dieu, et qui êtes éclairé de la lumière céleste de l’Evangile ; vous chez qui on ne devroit pas seulement nommer de telles inepties, vous avez la folie de vous livrer aux danses, même dans les jours les plus sacrés et les plus solennels. » Le même Bellarmin, dans son dix-neuvième sermon, qui est sur le dimanche de la quinquagésime, s’élève en ces termes contre ceux qui donnent ou reçoivent des leçons pour apprendre, non à marcher décemment, mais à danser : « Faut-il donc acheter à prix d’argent l’art de périr pour l’éternité ? […] Il le prouve par les raisonnemens suivans : « Par les danses, on agit contre le sacrement de baptême, parce qu’on viole la promesse solennelle qu’on y a faite de renoncer au diable, à ses pompes et à ses œuvres, ne pouvant aimer la danse sans suivre le diable, qui y porte, sans s’attacher à ses pompes au rang desquelles il faut certainement mettre les danses, et sans y faire ses œuvres, qui sont les péchés dont (comme nous l’avons déjà dit bien des fois) les danses sont une source très-abondante.

215. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Carlotta Grisi est de taille moyenne, ni petite ni grande ; son pied, qui ferait le désespoir d’une maja andalouse et qui mettrait la pantoufle de Cendrillon par-dessus le chausson de danse, supporte une jambe fine, élégante et nerveuse, une jambe de Diane chasseresse, à suivre sans peine les biches inquiètes à travers les halliers ; son teint est d’une fraîcheur si pure, qu’elle n’a jamais mis d’autre fard que son émotion et le plaisir qu’elle éprouve à danser. […] se mettre à l’affût en un tel endroit ! […] quand une cloche lointaine se met à sonner une, deux, trois, quatre heures.

216. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VI. » pp. 40-55

Je vois le peuple dansant se récrier à cette proposition ; je l’entends qui me traite d’insensé : mettre des tragédies et des comédies en danse, quelle follie ! […] N’aurons nous pas les mêmes avantages, lorsque nous mettrons en danse les drames les plus estimés de notre théatre ? […] Je ne saurois vous dire le plaisir que me procura cette idée mise en exécution, dont l’exécution surpassa même mon attente, et qui fut généralement sentie.

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