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44. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XV. » pp. 83-88

La révolution étant arrivée, la liberté illimitée ouvrit aux arts la porte du temple de la folie ; les artistes en devinrent les ministres, proscrivirent le goût de badiner avec la marotte, et sacrifièrent aux caprices et à la fantaisie les beautés de leur art.

45. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVIII. Des pas de Bourée & des Fleurets. » pp. 122-132

Il se fait un autre pas dans le même genre à qui l’on a donné le nom de pas de Bourée vîte ou à quatre pas ; mais comme j’ai consulté de très-habiles gens non-seulement sur la maniere de former les pas ; mais même sur les noms propres que l’on leur a attribué : & comme j’ai vû les sentimens partagez, je ne veux pas non plus en décider, je laisse aux uns & aux autres la liberté de les nommer : quant à ce pas je dirai que le vrai pas de Bourée est celui que j’ai décri le premier, le second est un fleuret ; ainsi comme le vrai pas de Bourée a deux mouvemens, & que le fleuret n’en a qu’un, il me paroît que l’on pourroit attribuer à celui-ci le nom de pas de Bourée doublé, puisqu’il se commence par un demi-coupé : ensuite deux pas marchez sur la pointe, & un demi-jetté qui termine ce pas ; c’est pourquoi on peut dire que ce pas est composé d’un fleuret & d’un demi-jetté.

46. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Insensiblement il donne du jeu, du ressort, et de la souplesse, au lieu que la boite ne sollicite qu’à des mouvemens qui se ressentent plutôt de la contrainte que de la liberté qui doit les faire naître. […] Un Bouffon arrive d’Italie ; sur le champ le peuple dansant veut imiter ce sauteur en liberté ; les plus foibles sont toujours ceux qui font les plus grands efforts pour l’égaler et même pour le surpasser. […] L’art chez eux a supplée à la nature, parce qu’ils ont eu le bonheur de rencontrer d’excellents maîtres, qui leur ont demontré que, lorsqu’on abandonne les reins, il est impossible de se soutenir dans une ligne droite et perpendiculaire ; que l’on se dessine de mauvais goût ; que la vacillation et l’instabilité de cette partie s’oppose à l’à-plomb et à la fermeté ; qu’ils impriment un défaut désagréable dans la ceinture ; que l’affaissement du corps ôte aux parties inférieures la liberté dont elles ont besoin pour se mouvoir avec aisance ; que le corps, dans cette situation, est comme indéterminé dans ses positions ; qu’il entraine souvent les jambes ; qu’il perd à chaque instant le centre de gravité, et qu’il ne retrouve enfin son équilibre, qu’après des efforts et des contorsions qui ne peuvent s’associer aux mouvemens gracieux et harmonieux de la danse.

47. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Insensiblement il donne du jeu, du ressort & de la souplesse, au lieu que la boîte ne sollicite qu’à des mouvements qui se ressentent plutôt de la contrainte que de la liberté qui doit les faire naître. […] Un bouffon arrive d’Italie : sur le champ le Peuple dansant veut imiter ce Sauteur en liberté ; les plus foibles sont toujours ceux qui font les plus grands efforts pour l’égaler & même pour le surpasser ; on diroit à voir gigotter nos Danseurs, qu’ils sont atteints d’une maladie qui demande pour être guérie de grands sauts, d’énormes gambades. […] Nous en rencontrons d’autres au contraire qui n’étant point nés avec cette force, sont pour ainsi dire, assis solidement sur leurs hanches, qui ont la ceinture assurée & les reins fermes ; l’Art chez eux a suppléé à la nature, parce qu’ils ont eu le bonheur de rencontrer d’excellents Maîtres qui leur ont démontré que lorsqu’on abandonne les reins, il est impossible de se soutenir dans une ligne droite & perpendiculaire ; que l’on se dessine de mauvais goût ; que la vacillation & l’instabilité de cette partie s’opposent à l’à-plomb & à la fermeté ; qu’ils impriment un défaut désagréable dans la ceinture ; que l’affaissement du corps ôte aux parties inférieures la liberté dont elles ont besoin pour se mouvoir avec aisance ; que le corps dans cette situation est comme indéterminé dans ses positions ; qu’il entraîne souvent les jambes ; qu’il perd à chaque instant le centre de gravité, & qu’il ne retrouve enfin son équilibre qu’après des efforts & des contorsions qui ne peuvent s’associer aux mouvements gracieux & harmonieux de la Danse.

48. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

SOCRATE Je jouis comme personne de cette magnifique liberté. […] … S’il voulait cesser d’être clair pour devenir léger ; et si donc, s’essayant à différer infiniment de lui-même, il tentait de changer sa liberté de jugement en liberté de mouvement ? […] — Il est étrangement jaloux de cette liberté et de cette ubiquité qu’il croit que possède l’esprit !

49. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

« Je prends la liberté de vous consacrer cet essai de ma jeunesse ». […] Mon âme, « vous le voyez, Monsieur, s’épanche devant vous avec liberté.

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