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8. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « Plan du Ballet »

Elle me sert beaucoup pour me faire entendre, et rend ma catastrophe vraiment terrible et tragique. […] Oroés la refuse, en faisant entendre qu’il ne croit pas que cet hymen soit agréable aux Dieux : sur ses refus réitérés la Reine par un signe de mépris fait entendre quelle sera obéie par d’Autres. […] Des gémissements qui partent du Mausolée, et qu’il entend, le pénètrent d’horreur.

9. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre X. » pp. 130-144

Je n’entends point au reste par le mot d’action, celle qui ne consiste qu’à se remuer, à se donner de la peine, à faire des efforts et à se tourmenter comme un forcené, pour sauter, ou pour montrer une âme que l’on n’a pas. […] Peu de prétentions à en montrer, une négligence bien entendue à la dérober quelque fois, ne la rend que plus piquante, et lui prête un nouvel attrait. […] Que les maîtres de ballets se persuadent que j’entends par gestes les mouvemens expressifs des bras, soutenus par les caractères frappans et variés de la physionomie. […] Un grand violon d’Italie arrive-t-il à Paris, tout le monde le court et personne ne l’entend ; cependant on crie au miracle. […] Ce ne seroit pas m’entendre que de penser que je cherche à abolir les mouvemens ordinaires des bras, tous les pas difficiles et brillans, et toutes les positions élégantes de la danse ; je demande plus de variété et d’expression dans les bras ; je voudrois les voir parler avec plus d’énergie : ils peignent le sentiment et la volupté, mais ce n’est pas assez ; il faut encore qu’ils peignent la fureur, la jalousie, le dépit, l’inconstance, la douleur, la vengeance, l’ironie, toutes les passions de l’homme, et que, d’accord avec les yeux, la physionomie et les gestes, ils me fassent entendre le sentiment de la nature.

10. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 31 juillet. Notes de vacances sur quelques souvenirs de la saison. »

C’est que le fameux intermède musical des Troyens, je l’avais entendu à l’Opéra la veille de mon départ. Entendu et vu, quoique cette constatation sonne étrangement à l’oreille. […] Il entendait donc que sa musique se suffise à elle-même.

11. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

Je n’entends point au reste par le mot d’action celle qui ne consiste qu’à se remuer, à se donner de la peine, à faire des efforts & à se tourmenter comme un forcené pour sauter, ou pour montrer une ame que l’on n’a pas. […] Peu de prétention à en montrer, une négligence bien entendue à la dérober quelquefois ne la rend que plus piquante, & lui prête un nouvel attrait. […] Que mes confreres se persuadent que j’entends par gestes les mouvements expressifs des bras soutenus par les caracteres frappants & variés de la physionomie. […] Tel Violon est admirable, me dira-t-on ; cela se peut, mais il ne me fait aucun plaisir, il ne me flatte point, & il ne me cause aucune sensation ; c’est qu’il a un langage, me répondra l’Amateur, que vous n’entendez point. […] Un grand Violon d’Italie arrive-t-il à Paris, tout le monde le court & personne ne l’entend ; cependant on crie au miracle.

12. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre VII. Supériorité et avantages de la Danse en action »

Dans l’arrangement pittoresque des traits du premier, je devine que le souvenir de ce qu’il a entendu le console de ne plus entendre.

13. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XII. » pp. 115-121

J e vous ai entretenu, Monsieur, dans une de mes précédentes lettres, des obstacles invincibles qui s’opposoient aux progrès de l’art pantomime ; obstacles que l’on ne connoissoit point à Rome ; je vous ai dit que le langage des gestes et des signes y étoit parfaitement entendu, parce qu’il existoit sous le règne d’Auguste des écoles, où on l’enseignoit ; il y avoit même des dictionnaires complets de cette langue muette, propre à exprimer chaque idée par un signe, ou par un geste quelconque. […] Le geste, comme je l’entends, est un second organe que la nature à donné à l’homme ; mais il ne se fait entendre que lorsque l’ame lui ordonne de pailer. […] Si ces prétendus maîtres de ballets se faisoient lire ce qu’Apulée a écrit sur leur art, s’ils pouvoient entendre et concevoir les longues énumérations des qualités et des connoissances que doit avoir le maître de ballets, ils seroient effrayés de leur ignorance, ils abandonneroient une profession qui n’est pas faite pour eux et qu’ils dégradent journellement par des productions monstrueuses : en se bornant au pur méchanisme de l’art, nous serions plus riches en bons figurants, et les ballets prendroient alors une forme plus sage, un caractère plus imposant ; ils offriroient des tableaux plus agréables, un intérêt plus soutenu, des situations plus naturelles, des groupes mieux dessinés, des contrastes moins choquants et une action plus vive, plus noble et plus expressive.

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