/ 185
21. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VI. Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français »

On le regarde comme très indigne des quatre autres, et je pense que c’est sur l’effet seul qu’on l’a jugé. Le Public n’est parti que d’après son impression, qui, avec raison, est toujours sa règle ; mais l’effet tel qu’il est produit sur le Spectateur, peut avoir deux causes, le dessein et l’exécution. […] Si ma découverte n’est pas une chimère ; l’effet ne peut plus être imputé qu’à la manière dont il a été exécuté. […] On peut se rappeler quel fut l’effet prodigieux que produisit dans la dernière reprise de cet opéra une petite Fête de la plus faible composition, qu’on ajouta dans cet Acte.

22. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « Observations sur la construction d’une salle d’opéra. » pp. 3-32

Effrayé des effets de tant de désastres, j’ai remonté aux causes ; et en appréciant enfin les beautés éparses de ces différens monumens, je n’ai pu fermer les yeux sur les défauts dont ils étoient et sont encore remplis. […] La scène est comme un tableau dont on ne peut sentir tout l’effet que dans un certain point d’optique. […] Voici encore un inconvénient plus destructif des grands effets. […] J’ai déjà souhaité pour l’effet du spectacle, que le public ne pût appercevoir aucune lumière dans les chassis. […] J’ouvre encore un nouveau champ à la poésie en la délivrant des entraves qui restreignoient l’imagination et qui opposoient des barrières au génie ; la musique vocale et instrumentale ne sera plus gênée dans son exécution ; ses différents effets ne seront plus étouffés par un bruit sourd, confus et dissonnant ; les nuances et le clair-obscur qui donnent l’ame et la vie à cet art divin, et sans le quel il n’existe point d’effets, seront vivement senties ; elles prêteront une triple valeur à ses accords.

23. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre V. Sur le même sujet. » pp. 30-34

Le calme bien rétabli, le goût des plaisirs, naturel à l’homme ; l’amour, sa première passion ; la richesse, qui appelle la volupté ; l’ennui, enfant de la paresse ; tout se réunissoit pour faire chérir un art, dont le moindre effet est de suspendre les peines, et qui devient pour les ames sensibles une source d’émotions délicieuses. […] En voilà bien assez, Monsieur, sur un art dont j’ignore absolument les principes, mais dont j’ai éprouvé le charme et les effets séducteurs.

24. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVII. Des Tems de Courantes, ou pas graves. » pp. 115-121

Mais ce tems n’est pas seulement dans la Courante, on le place dans toutes sortes de danses, où il fait un bon effet, & même il procure beaucoup de grace au corps par ses mouvemens doux & temperez, qu’il faut observer pour le bien faire. […] J’ai vû plusieurs personnes les prendre de la premiere position, ils font aussi un fort bon effet, ils m’ont paru plus difficiles, d’autant que lorsque le corps se pose sur un pied, la jambe de derriere suit, & s’approche de l’autre à la premiere position, & de là vous pliez & vous vous élevez du même tems sans passer le pied, que lorsque les jambes sont bien étenduës, vous posez le talon du pied sur lequel vous vous estes élevé, & son genou se détend à mesure que vous glissez le pied qui étoit en l’air jusqu’à la quatriéme position, qui est l’étenduë ou proportion rde votre pas ; mais comme vous passez le pied à plein, & que le talon porte à terre, le corps se pose facilement sur ce pied, & vous vous élevez sur sa pointe, & de suite laissez appuyer le pied ce qui termine ce pas, on en fait aussi en allant de côté : alors on le commence dans une position differente ; parce que ordinairement il se fait après un pas de Bourée dessus & dessous, qui finit son dernier pas à la troisiéme position.

25. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

Ne mettez jamais dans un enchaînement de grands temps, des pas de force, ou d’une élévation exagérée ; évitez de ralentir et de refroidir par des poses ou des développements, l’effet d’un enchaînement de temps, de pas de vigueur, réglés sur un motif musical, vif et précipité55. […] Soyez léger le plus que vous pourrez ; le spectateur veut trouver dans un danseur quelque chose d’aérien ; celui qui est pesant et lourd, ne produit qu’un vilain effet, et trop éloigné de ce que l’on attend de lui. […] Ce jour est exactement le clair-obscur de la danse ; car si les temps de l’entrechat ne sont ni coupés ni battus, et qu’ils soient au contraire frottés et roulés l’un sur l’autre, il n’y aura point de clair qui fasse valoir les ombres, et les jambes trop réunies n’offriront qu’une masse indistincte et sans effet.

26. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VIII. » pp. 81-87

Sans les yeux point d’expréssion, point de vérité, point, d’effet. […] Les masques et les travestissemens ne pouvoient produire qu’un effet contraire, ils ne pouvoient entraîner à l’illusion ; est-il possible de voir naître les passions, et d’en saisir toutes les gradations, et toutes les transitions, lorsqu’un masque qui n’a qu’une expression permanente, dérobe toutes les images que les passions gravent sur le visage de l’acteur. […] Le public pourroit-il jouir des grands effets que lui offrent les tableaux variés d’un spectacle tel que celui de l’opéra, si on ne levoit jamais le rideau qui cache la scène ?

/ 185