Cet Académicien convient d’abord que jusqu’à lui, on avait cru tout bonnement que les Anciens chantaient et dansaient sur leurs théâtres de la manière à peu près que l’on chante et danse sur le nôtre ; mais comme les chants et les danses de son temps ne lui paraissaient avoir qu’un rapport très éloigné avec les prodiges que le Chant et la Danse ont opérés autrefois à Rome et dans Athènes ; que d’ailleurs il était intimement persuadé, que les hommes ne pouvaient avoir chanté ni dansé mieux qu’ils dansaient et chantaient à notre Opéra, il en a conclu, 1°. […] Or ce système n’a pour base que deux erreurs, et il a d’ailleurs tous les caractères qui peuvent rendre un système inadmissible.
Si quelqu’un étoit assez impie pour faire de l’église un lieu de débauche, ou même d’entretiens d’affaires temporelles ; pour faire d’un autel, sur lequel on offre le saint sacrifice, une table pour boire et pour manger, et des habits sacerdotaux des habits ordinaires ; qui est-ce qui ne seroit pas frappé de cette profanation, et ne s’en plaindroit pas hautement, quand même il ne feroit pas d’ailleurs profession d’une grande piété ? […] C’est encore dans le même esprit qu’on ne jeûne point le dimanche, ni durant le temps entre Pâques et la Pentecôte, parce que ce sont des jours destinés à une sainte réjouissance, où l’on chante l’Alleluia, qui est la figure du cantique de joie du siècle futur : si le jeûne ne convient pas au temps d’une sainte joie, doit-on l’allier avec les réjouissances profanes, quand d’ailleurs elles seroient permises ?
Les Chrétiens d’ailleurs les plus zélés s’assemblaient la nuit devant la porte des Églises, la veille des grands Jours ; et là, pleins d’une sainte joie, ils formaient des Danses, en chantant des Cantiques, qui rappelaient le Mystère qu’on devait solenniser le lendemain.
D’ailleurs le mangeur d’opium anglais qui naguère éblouit Baudelaire, n’avait-il pas exalté « l’assassinat considéré comme un des beaux-arts » et, en conséquence, exposé de sang-froid sa théorie.
Comment, d’ailleurs, vous en voudrais-je ?
Les Anglais, généreux d’ailleurs, ne le sont par tant aujourd’hui qu’ils l’étoient jadis.