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3. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VII. Objection : On a toujours dansé. » pp. 188-201

« Comme les hommes, dit saint Augustin, (liv. 3 de la doctrine chrétienne, c. 10, n.° 15.) […] Ceux qui nous ont laissé faire ce qu’on veut nous retrancher aujourd’hui, n’étoient-ils pas chrétiens aussi bien que ceux-ci ? […] C’est sous ce caractère que Tertullien représentoit autrefois les chrétiens dans son apologétique, ou défense des premiers chrétiens contre les calomnies des païens. On accusoit les chrétiens de ne pas célébrer, comme ils devoient, la naissance des empereurs, ou les victoires qu’ils avoient remportées sur leurs ennemis. […] » Et pour montrer que les empereurs n’avoient pas de sujets plus fidèles et plus remplis de respect et d’amour pour eux que les chrétiens, Tertullien ajoute peu après : (c. 39.)

4. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

Il porte pour titre : Traité des danses, auquel est amplement résolue la question de savoir s’il est permis aux chrétiens de danser. […] Or, de telles choses n’appartiennent point aux chrétiens qui doivent avoir appris à purifier leur bouche de toute parole déshonnête et folle, et à détester tellement toute espèce de souillure, que les noms n’en soient pas ouïs seulement entre eux. […] Remontant jusqu’aux motifs que nous devons nous proposer dans chacune de nos actions, afin qu’elles soient chrétiennes, ils font voir qu’aucun de ces motifs ne se trouve et ne se peut trouver dans les danses. […] Il faut, ajoutent-ils, que les chrétiens aient de bonne heure appris la règle que saint Paul donne (Rom. c. 3, v. 8.) de ne faire jamais le mal, afin que le bien en arrive. […] Aux chrétiens bien sages, la crainte d’offenser Dieu, l’amour de la vertu, la garde de leur salut sont des choses plus chères que tout ce qui se pourroit nommer de plaisirs au monde… Que perdrons-nous en perdant les danses ?

5. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre II. De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. » pp. 33-58

De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. […] L’Histoire des Ordres Monastiques du Pere Héliot nous donne encore une certitude de l’origine de la danse sacrée dans la primitive Eglise ; il dit qu’il s’établit plusieurs Congrégations d’hommes & de femmes au commencement de la Religion Chrétienne, qui se retiroient dans les deserts, à l’exemple des Thérapeutes, pour éviter la persécution des Empereurs Romains ; & que les premiers Chrétiens s’assembloient dans les hameaux les Dimanches & les Fêtes, pour danser en rond en chantant des Pseaumes, des Hymnes & des Cantiques à la louange de Dieu ; ce qui se confirme aussi par l’apologie que Tertulien fit en faveur des premiers Chrétiens, au sujet de ces Danses Sacrées. […] C’est pourquoi j’ose dire après un Auteur célébre, qu’il faut être bien de mauvaise humeur pour écrire, comme ont fait quelques Auteurs, que c’est un crime à un Chrétien que de danser, même des danses modestes, puisque l’Ecriture-Sainte n’en condamne que l’abus. […] Après la construction des premieres Eglises Chrétiennes, les Chrétiens les plus zélez avoient coutume de s’assembler la nuit, la veille des grandes fêtes, au-devant des Eglises, pour danser en rond au chant des Hymnes & des Cantiques du Saint dont l’on solemnisoit la fête, & particulierement aux quatre fêtes solemnelles de l’année : mais dans la suite des tems les Chefs de l’Eglise s’apperçurent des désordres & du scandale que les assemblées nocturnes causoient à la Religion ; de même que les danses qui se faisoient dans les Cimmetieres sur la fosse des morts, outre les danses baladoires employées pour les premiers jours de l’an, & du mois de Mai, dont j’ai parlé dans le chapitre précedent, qui tendoient à la corruption des mœurs, & causoient beaucoup de désordre parmi la populace. […] Le Cardinal Ximenès rétablit de son tems dans la Catédrale de Tolede l’ancien usage des Messes solemnelles des Musarabes, nation Arabe, & qui furent les premiers Chrétiens en Espagne qui mirent la danse Sacrée en grande véneration pendant le Service divin.

6. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre IV. Jugement des Conciles contre les danses. » pp. 44-50

Le concile de Laodicée, tenu selon les uns en 365, sous le pape Libère, et, selon d’autres en 367, sous le pape Damase, déclare dans le canon 53 (conciles du père Labbe, tom. 1, pag. 1506,) « qu’il ne faut pas que les chrétiens qui vont aux noces, s’y conduisent d’une manière honteuse et indécente, ou qu’ils y dansent ; mais qu’ils doivent seulement dîner ou souper modestement comme il convient à des chrétiens ». Le concile permet aux chrétiens de faire aux noces des repas où tout se passe sagement, et il ne leur permet point les danses, comme n’étant point convenables à la sainteté de leur vocation, parce qu’on ne peut éviter d’y pécher, comme on peut l’éviter dans les repas qui sont nécessaires, en observant les règles de la tempérance. […] « Il faut entièrement abolir la coutume irréligieuse qui s’est introduite aux fêtes des saints, que les peuples, au lieu d’assister à l’Office divin, emploient le temps à des danses et à de mauvaises chansons ; ce qui fait que non-seulement ils se nuisent à eux-mêmes, mais ils troublent encore par le bruit qu’ils font, la piété des chrétiens plus religieux. » Le concile recommande aux ministres du Seigneur et aux juges séculiers d’employer tous leurs soins pour bannir ce désordre de toute l’Espagne. […] Après quoi il ajoute : « Afin donc que les jours de fêtes établis pour vaquer à la contemplation des choses célestes, et à éclairer les esprits des fidèles sur les choses du salut, soient saintement observées par le peuple chrétien, nous renouvelons le décret du dernier concile provincial, en défendant de profaner ces saints jours par aucuns jeux, par des danses ou d’autres excès semblables : Neque ullis commes sationibus, ludis, ebrietatibus ; choreis et aliis excessibus profanentur. […] Au reste, en parlant de ces désordres, des dangers, des maux que j’ai fait considérer dans les danses en général, je n’ai pas prétendu qu’ils se trouvent tous réunis dans chacune en particulier ; mais je soutiens qu’il n’est aucune danse dans laquelle quelqu’un au moins de ces maux et de ces dangers ne se trouve, et cela suffit pour qu’on doive les interdire à tout chrétien.

7. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre III. Témoignages des SS. Pères et Docteurs de l’Eglise contre les Danses. » pp. 23-43

Les esprits de malice, dit ce père, n’ayant pas maintenant la liberté d’exercer leur cruauté sur les corps des chrétiens, ils déchirent les ames. […] « Qui jamais, dit ce Saint, pourra montrer qu’il est permis à des chrétiens de danser ? […] Si un pareil divertissement peut être permis à des chrétiens, il faut dire que tout est plein d’erreur dans la loi, les prophètes, les écrits des apôtres et les évangiles. […] et avec quelle malheureuse adresse trompe-t-il les ames et persuade-t-il aux chrétiens de faire le mal au lieu du bien ! […] Aujourd’hui chrétiens, et demain païens : aujourd’hui religieux, et demain impies : aujourd’hui serviteurs de Jésus-Christ, et demain apostats et ennemis de Dieu.

8. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre X. En convenant que les Danses doivent ordinairement être évitées, ne peut-on pas les permettre du moins aux jours de noces, où elles sont d’usage partout ? » pp. 115-125

Le zèle de saint Jean Chrysostôme l’a porté à s’élever plusieurs fois contre ces scandales et ces désordres qui déshonorent les noces des chrétiens, quoiqu’ils ne fussent alors ni si communs, ni si grands qu’ils le sont parmi nous. […] De plus, les chrétiens doivent agir saintement dès les commencemens, afin que les commencemens étant saints, le reste le soit aussi. […] Voilà proprement les solennités de mariage entre les chrétiens. […] Aux mystères des chrétiens, il ne faut que prières, cantiques saints, honnêteté, modestie. Quand les chrétiens se marient, c’est afin, comme le dit saint Paul, (Héb. c. 13, v. 4.) qu’en toutes choses on se comporte avec honnêteté dans le mariage, et que le lit nuptial soit sans tache.

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