Lorsque Gustave III, frappé d’un coup de poignard, se sentit mourir, il tendit sa main à l’acteur en lui disant : « Karsten, je ne vous entendrai plus chanter. » C’est à Stockholm, où Philippe Taglioni était attaché au théâtre de la cour, que naquit Marie, le 23 avril 1804. […] Méry ne se contenta pas de dire en prose : « Avec Mlle Taglioni la danse s’est élevée à la sainteté d’un art » ; il prit son luth et chanta : Près des lacs aux blondes bergères Rossini, dessinant tes pas, T’inonda de notes légères, Toi que l’oiseau ne suivrait pas ! […] La Germanie rêvera et chantera tristement à la vue des malheurs de la sylphide, mais elle ne saura pas apprécier la « fugitive harmonie » de ses charmes.
Horace et Properce l’ont chantée à Rome, Néron en fit sa danseuse favorite ; on la vit passer chez les Médicis avec les beaux-arts fugitifs. […] Gautier chanta Fanny Elssler. […] Le programme comprenait le second acte du Mariage de Figaro, avec Mlle Mars ; une scène de Lucia di Lammermoor, chantée par Duprez, Serda et les chœurs du Théâtre-Italien ; la première représentation de la Volière, ballet tiré par Scribe du conte de La Fontaine, les Oies du frère Philippe, mis en musique par Gide et réglé par Thérèse Elssler ; le Concert à la cour, opéra-comique de Scribe, Mélesville et Auber, avec Mmes Damoreau-Cinti, Stoltz et Virginie Déjazet. […] Duprez chanta le grand air d’Edgardo avec un pathétique qui arracha des larmes aux spectatrices. […] Mme Dorus-Gras chanta un air du Serment ; Mme Persiani et Tamburini firent entendre le grand duo de Matilda di Sabran ; Duprez et Pauline Garcia jouèrent en italien le dernier acte d’Otello.
Les chœurs dans ces Tragédies dansoient en rond, de droit à gauche, au son des instrumens, pour exprimer les mouvemens des Cieux qui se font du levant au couchant, qu’ils appeloient Strophes ; ils se tournoient après de gauche à droite, pour représenter les mouvemens des Planetes, qu’ils nommoient Antistrophes ou Retours : après les deux danses ils s’arrétoient pour chanter, & ces chants fixes se nommoient Epodes, parce qu’ils représentoient la fermeté & l’immobilité de la terre, suivant l’opinion des anciens Astronomes. […] Dès l’enfance ils leur faisoient apprendre la Musique & les exercices, à chanter les hymnes de leurs Dieux & les louanges des héros, pour les former de bonne heure à la pieté & à la vertu : après ces hymnes & ces chansons on leur apprenoit à danser sur les modes de Timothée & de Philoxene ; & tous les ans, aux Orgies, ils dansoient sur des Théâtres publies des Balets au son des flutes, pour faire voir qu’ils profitoient en ces exercices.
Sans lui la plupart des actrices chanteraient faux.
Ce qui se chante alors n’exprimant pour l’ordinaire qu’un amour impur, en porte facilement les dangereuses étincelles, ou même les flammes dans l’ame.
Le retour de Pylade changea tous les esprits, dissipa les complots ; les grands, et le peuple chantèrent la bienfaisance, la justice, et les vertus d’Auguste ; dans cet excès d’enthousiasme ils acceptèrent avec joye les loix sages, que leur délire leur avoit fait regetter.