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5. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 janvier : Les Amours de Jupiter et de Sémélé — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 16 janvier 1666 »

Ce sont, ce dit-on, des Merveilles Pour les yeux et pour les Oreilles : Pour les Oreilles, je le croi Ainsi qu’un Article de Foi, Car BOYER, qui sur le Théâtre, Fait du bruit presque autant que quatre, De ce poème a fait les Vers, Et MOLIÈRE a fait les Concerts.

6. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 mars : Pomone — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 11 avril 1671 »

Robinet, lettre du 11 avril 1671 À propos, le grand Opéra, Qui fait tant de bruit dans Lutèce,158 Attira la Royale Altesse Pour qui je m’escrime des Doigts, Mardi, pour la seconde fois, Avec sa jeune, et belle Infante, Déjà si vive, et si brillante : Et deux des plus lestes Sauteurs, Avec pareils nombre d’Acteurs, Collation leur présentèrent, Que les derniers accompagnèrent D’un compliment très-musical.

7. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 6 septembre : Le Gentilhomme de Beauce — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 13 septembre 1670 »

Robinet, lettre du 13 septembre 1670 […] Puis, on passe dedans un Bois, Où (le Jour étant aux abois) On devait, de la Comédie, Avec Concert, et Mélodie, Avoir le Divertissement, Dessus un Théâtre charmant, Coûtant grand nombre de Pistoles, Ornés de Lustres, Girandoles, Festons de feuillage, et de Fleurs, Des plus éclatantes Couleurs De Vases d’or, de Porcelaines, Et, bref, d’argentines Fontaines, Dont l’eau tombaient, sans aucun bruit, Dans un Bassin, exprès, construit, Où, tout au moins, rempli de mousse, Qui rendait sa chute si douce, Que l’oreille elle chatouillait, De l’air dont elle gazouillait, Sans qu’elle interrompit l’ouïe, Dans le cours de la Comédie.

8. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Danaïdes, ou. Hypermnestre. Ballet tragique. en cinq actes. » pp. 183-195

C’est au milieu de ces pensées que Danaüs est interrompu par un bruit souterrain, qui le glace d’effroi ; mais la frayeur de ce Prince redouble, lorsqu’il apperçoit une main qui trace en caractères de feu sur le lambris de son appartement : Tremble, un fils d’Egyptus, va règner à ta place. […] Il veut fuir ; mais il est arrêté par des gouffres de feu, qui s’entrouvrent sous ses pas ; l’ombre menaçante de Gélanior(1) lui apparoît, elle confirme au Tyran la fin de son règne ; l’inscription s’enflamme et devient plus terrible ; le bruit s’accroit ; le feu s’exhale de toutes parts, et Danaüs ne pouvant plus soutenir la vüe d’un pareil spectacle, tombe sans sentiment sur une couchette. Le bruit cesse ; la main et l’ombre disparoissent ; les caractères s’effacent ; les gouffres se ferment, et Danaüs revoit la lumière. […] Les Danaïdes restent immobiles à la vue de leur cruel attentat ; ici sortent du lieu du massacre des spectres horribles ; Tisiphone, Alecto, Mégère les accompagnent ; le Crime, la Trahison, la Perfidie et le Remords les suivent ; cette troupe infernale s’empresse à présenter aux Danaïdes les tableaux effrayans de leurs crimes ; les images, qui leur sont retracées par les enfers, leur déchirent l’ame, et leur causent à chaque instant de nouvelles épouvantes ; elles veulent fuir ; mais elles sont sans cesse arrêtées dans leur fuite par les grouppes horribles, qui les dévancent ou qui les poursuivent ; le Crime, le Remord, la Trahison et la Perfidie, conduits par les Furies, les enchaînent, pour ne les plus abandonner ; en vain veulent-elles échapper à la punition, qui les attend ; la terre s’entr’ouvre, il s’en exhale une vapeur épaisse mêlée de flammes ; un bruit sourd et confus ajoute à cette horreur ; un spectre hideux armé d’une faulx, sort à pas lents du souterrain ; son apparition glace d’épouvante l’ame des Danaïdes ; la pâleur de la mort se répand sur leurs traits ; le spectre leur montrant d’une main menaçante la route qu’il vient de leur frayer, leur ordonne d’y descendre ; c’est inutilement qu’elles tentent de se soustraire à sa puissance ; elles sont entrainées par la troupe infernale et les spectres armés de torches funéraires et lugubres les précipitent dans l’empire des morts.

9. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 novembre : Les Amours de Diane et d’Endimion — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 14 novembre 1671 »

Le Prélude propre au Sujet, Par un grand bruit de Cors, se fait, Après lequel, Pan, Dieu Sauvage, Sort du milieu d’un vert Bocage, Avec des Faunes, et Sylvains, Qui sont plus légers que des Dains : Et chantant un Air de liesse, Les avertit que la Déesse Paraît, déjà, dedans les Bois, Pour mettre une Bête aux abois, Et les exorte d’importance, À joindre leurs Chants, et leur Danse Pour lui plaire, et la divertir, Ce qu’ils font des mieux, sans mentir ? Lors, le bruit des Cors recommence, Et, dans l’instant, même, s’avance Une troupe d’ardents Chasseurs, De Diane, les Précurseurs, Lesquels annoncent sa venue : Et si-tôt qu’elle est aperçue, Le Chasseur, avec le Sylvain, La demi-Pique, et Tirce, en main, Dansent, ensemble, devant Elle.

10. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — L’épouse persanne. Ballet héroï-pantomime. » pp. 197-206

Un bruit d’instrumens militaires interrompt ces jeux et annonce l’arrivée du Sophi. […] Le silence succède au bruit éclatant de la musique : le Sophi pose la main sur le livre de la loi ; les assistants tombent à genoux ; il met ensuite le diadême sur la tête de Zulmire ; il la montre au peuple comme l’épouse qu’il a adoptée et que son cœur a choisie ; il la place sur son trône : dans ce moment on se prosterne la face contre terre : le bruit de l’artillerie, celui des instrumens militaires, tout annonce un instant précieux aux vœux du Souverain et à la satisfaction de ses sujets ; on se relève ; on exprime l’allégresse et la joye ; la danse en étant le symbole, on s’y livre avec transport ; chacun exprime la gaieté suivant le costume de ces climats.

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