Nivelon vit heureux et tranquille, s’occupe de son jardin et cultive quelques amis.
Ce n’était plus un domestique qui remplissait son service auprès de lui, c’était un ami fidèle qui par sa sollicitude et sa vigilance s’efforçait d’embellir et de prolonger les jours du maître. […] On verra plus loin (car cette liaison mérite une étude à part) quelle souffrance la séparation causait à son ami. […] Pour faire plaisir à son ami Gentz, elle avait assisté, le 8 octobre, à la représentation de débuts. […] La protection de cet illustre ami la mettait à peine à l’abri du besoin.
*** Un jour, un ami me mena chez Sarah Bernhardt : Cela se réalisait, mais me paraissait tout de même un rêve. […] je peux faire ça aussi… Tout cela n’est rien… Comme toujours pendant mes séances, les spectateurs étaient dans l’obscurité, et une de mes amies, qui s’était placée auprès de Sarah pour entendre ce qu’elle disait d’admiratif, fut pétrifiée par ce qu’elle entendit.
Je m’y rendis avec de nombreux amis : nous étions douze, parmi lesquels la femme du consul général des Etats-Unis, Mme Mason, qui est bien l’« homme d’Etat » le plus remarquable que j’aie jamais connu et le meilleur diplomate de la « Carrière ». […] Claretie m’avait encore parlé de mon livre, et, à tout prendre, c’est grâce à son insistance que je me suis décidée à tremper ma plume dans l’écritoire et à commencer ces « Mémoires », — ces « Mémoires », écrits en anglais, et que le prince Bojidar Karageorgevitch, un bon, un brave, un excellent ami, voulut bien adapter en français, travail laborieux que la mort vint interrompre.
Pointe n’était pas seulement le confident, l’ami, le fournisseur et le petit journal des sujets et des rats du temps, c’était encore leur pantalonneur en titre : c’est-à-dire qu’il tendait sur elles, à la force du poignet, l’inexpressible de tricot auquel l’ancien bonnetier des théâtres, — l’estimable M. […] Or, ces fauteuils sont occupés, — jusqu’au dernier, — par des amis privilégiés de l’auteur, du ministère ou de l’administration… Ceux-ci ne s’en vont pas du tout… Au contraire !
Ces deux plaisanteries, l’une poëtique, l’autre rimaillée, ont fait sur les lecteurs des impressions différentes ; la première excita le sourire, mais scandalisa les amis des mœurs ; l’autre fit bailler les gens de goût ; elle fut jettée au feu, sans produire ni flamme ni éteincelles : Quant à moi, Madame, qui n’ai pas la hardiesse de prononcer sur les ouvrages d’esprit, et qui n’en juge que par sentiment, j’ai regardé le premier pamphelet, le mieux écrit, comme une étourderie d’autant moins excusable que l’auteur n’avoit pas besoin de cette futile production pour faire preuve de talent.