Le grand Acteur, La Thorillière, Fait un Roy, de Psiché, le Père : Et montre tout l’air d’un Héros, Dans son geste, et dans ses propos, Et si bien dans sa douleur exprime, Que, dans tous les Cœurs, il l’imprime, Blâmant un Oracle felon, Qui, plus cruel que Ganelon, Veut que cette Fille adorée, Par un Serpent, soit dévorée : Lequel Arrêt est rapporté, Et bien nettement récité, Par un Acteur brillant et leste, Mais achevons, vite, le reste.
Ses Maures et ses Gétuliens, au son des instrumens en usage chez eux, exécutent des danses caractéristiques suivant leur costume ; les Troyens au bruit des timballes et des trompettes forment des danses guerrières, qui expriment la valeur et l’intrépidité. […] Ici, tous les sentimens qui enflamment Enée et Didon, sont exprimés dans un pas de quatre, exécuté par ces divinités.
Ce n’est qu’après un examen très profond des passions, qu’on peut se flatter de les bien exprimer.
À Rome, dans les beaux jours de l’art, tous les sentiments qu’exprimaient les Danseurs, avaient un caractère si vrai, une si grande force, tant d’énergie, qu’on vit plus d’une fois la multitude entraînée par l’illusion suivre machinalement les différents mouvements du Tableau dont elle était frappée, pousser des cris, répandre des pleurs, partager les fureurs d’Ajax79, ou les tendres douleurs d’Hécube80.
Sur des Théâtres élevés en plusieurs quartiers de la Ville, on voyait exécuter des Danses vives sur des Symphonies qui exprimaient l’allégresse publique : dans tous les détours des rues, une foule d’Instruments de toutes les espèces étaient répandus sur des échafauds.
Elle s’arrachait du Théâtre avec cette espèce de désespoir des âmes vives et tendres, qui ne s’exprime que par un excès d’accablement.
Si l’on considère ses effets, tant sur le moral que sur le physique, on sera forcé de convenir que, par ses différents caractères, elle exprime les passions avec énergie ; qu’il n’est pas de situation de l’âme qu’elle ne puisse peindre avec vérité, et que l’homme en tire des secours innombrables, dont l’importance n’est bien appréciée que par l’œil observateur du philosophe ; peut-être ne serait-il pas indigne de son attention d’examiner si elle ne pourrait pas devenir un moyen de guérison pour ces maladies de l’âme, à la cure desquelles sont impuissants tous les secours de l’art d’Hippocrate.
En presentant les mains à la Demoiselle, dans le même goût que j’ai tâché d’exprimer dans ces deux Figures, & lorsque vous tenez les deux mains, vous faites un tour ou deux, mais l’homme fait un pas de Menuet en arriere, en amenant à lui la Demoiselle dont il quitte la main gauche seulement, pour en ôter du même tems son chapeau : enfin le pas du Menuet fini, l’homme porte le pied droit à côté de la deuxiéme position : & puis ils font ensemble les mêmes reverences qu’ils ont faites avant de danser.
Deuxieme attitude pour le Contretems de coté [Légende intérieure] [de part et d’autre] contour du bras de haut en bas Lorsque l’on prend le mouvement du contre-tems, comme cette seconde Figure vous le represente : elle a le corps droit sur les deux jambes, la tête droite, les genoux pliez, & la ceinture ferme, mais en vous relevant en sautant, vous retombez sur le pied gauche, & vos bras s’étendent par le contour qui est exprimé par ces mots, contour du bras de haut en bas, ce qui est à l’un & à l’autre : afin de faire comprendre que les deux bras font le même mouvement à la fois.
Mais, pour le Sexe précieux, Le cher paradis de nos yeux, Comme leur nombre est beaucoup moindre, Je veux, ici, toutes les joindre, Chaque Nom étant exprimé Selon l’ordre de l’Imprimé ; Le tout avec des Vers faciles, Et non pas des pointes subtiles : Car quand on fait des in promptus, Rarement les Vers sont pointus.
Dans cette situation, ils expriment leur inquiétude, sans manquer cependant à la fermeté et au courage qui caractérisent les héros. […] Ces barbares satellites forment une danse à l’entour des deux victimes ; leurs mouvemens leurs attitudes expriment leur férocité. […] Oreste et Pylade expriment alors une joye mêlée de crainte ; tous deux souhaitent également de mourir ; chacun veut conserver les jours de son ami.
Les Balets tragiques étoient graves & sérieux, leurs sujets se prenoient dans l’Histoire ou dans la Fable : les comiques étoient plaisans & bouffons ; les satyriques étoient libres & indécens ; & c’étoit particulierement dans ces deux-là que les Pantomimes faisoient voir leur habileté, par les figures, les mouvemens, & les gestes, qui sont les trois moyens de s’exprimer sans parler. […] Nous voyons dans Athenée & dans Julius Pollux, que les Anciens avoient autant d’instrumens différens, qu’ils avoient de diverses danses ; que les filles dansoient au son des instrumens les plus doux ; que ceux qui servoient aux Balets des hommes étoient plus forts & plus patétiques ; & ceux au son desquels dansoient les vieillards, étoient plus graves & plus temperez : le tout pour exprimer les mouvemens de l’ame, suivant les sexes, & la différence des âges. Les Grecs ont aussi passé pour être les plus habiles à exprimer par ces mouvemens les habitudes de l’ame, les mœurs, les passions & les actions naturelles, puisque suivant Platon & Lucien, ils croyoient la danse une chose divine & mistérieuse, qui se pratiquoit en l’honneur des Dieux & par les Dieux mêmes, à qui ils en attribuoient l’origine. Ces deux Auteurs vouloient aussi que le compositeur des Balets, les Pantomimes & les Danseurs sçussent la Poésie, la Géometrie, la Musique, la Phisique, & même la Philosophie : la Poésie, pour composer & inventer les sujets ; la Géometrie, pour les figures & les mouvemens ; la Musique, pour les airs, les cadences, les accords & les mouvemens harmoniques ; la Phisique, pour la connoissance de la nature ; & la Philosophie, pour l’imitation naturelle des passions, des mœurs, & des affections de l’ame, qui regnent le plus dans le commerce des hommes & dans les usages de la vie civile ; & qu’ils empruntassent même de la Peinture & de la Sculpture, pour juger des atitudes pour la variété des danses, comme nous le voyons dans les Bacchanales des plus fameux Peintres, où sont exprimées les danses gracieuses des Bacchantes & l’impudicité des Satyres, & de cent autres sujets qui conviennent à la représentation & à la perfection des Balets.
Enfin, Monsieur, l’opéra est, si j’ose m’exprimer ainsi, le spectacle des singes. […] Tircis au desespoir cherche son rival, et il l’apperçoit dans le moment où il exprime la joye la plus délicieuse et la plus pure. […] Aristée, ami tendre, mais amant fidèle, exprime son trouble et sa situation de cent manières différentes ; il éprouve mille combats, il veut suivre Thémire, mais il ne veut pas quitter. […] Ce plan peut paraitre mauvais à la lecture, mais il fera le plus grand effet sur la scène ; il n’offre pas un instant que le peintre ne puisse saisir ; les situations et les tableaux multipliés qu’il présente ont un coloris, une action et un intérêt toujours nouveau ; l’entrée seule de Tircis et celle d’Aristée sont pleines de passions ; elles peignent, elles expriment, elles sont de vrais monologues. […] Chassé, acteur unique, qui avoit l’art de mettre de l’intérêt dans des scènes froides, et d’exprimer par le geste les pensées les moins frappantes, secoua pareillement les tonnelets, ou ces paniers roides, qui otoient toute aisance à l’acteur, et qui en faisoient, pour ainsi dire, une machine mal organisée ; les casques et les habits symétriques fûrent aussi proscrits par lui ; il substitua aux tonnelets guindés, des draperies bien entendues, et aux panaches antiques, des plumes distribuées avec goût et élégance.
Enfin, Monsieur, l’Opéra est, si j’ose m’exprimer ainsi, le Spectacle des singes. […] Celui-ci paroît un instant après ; tous ses mouvements me tracent l’image du bonheur, ses gestes, ses attitudes, sa physionomie, ses regards, tout me présente le Tableau du sentiment & de la volupté ; Tircis au désespoir cherche son rival, & il l’apperçoit dans le moment où il exprime la joie la plus délicieuse & la plus pure. […] Aristée ami tendre, mais amant fidelle, exprime son trouble & sa situation de cent manieres différentes ; il éprouve mille combats ; il veut suivre Thémire mais il ne veut pas quitter Tircis ; il veut consoler l’amante, mais il veut secourir l’ami. […] Ce plan peut paroître mauvais à la lecture, mais il fera le plus grand effet sur la Scene ; il n’offre pas un instant que le Peintre ne puisse saisir ; les situations & les Tableaux multipliés qu’il présente ont un coloris, une action & un intérêt toujours nouveau ; l’Entrée seul de Tircis & celle d’Aristée sont pleines de passion ; elles peignent, elles expriment, elles sont de vrais monologues. […] Chassé, Acteur unique qui a trouvé l’Art de mettre de l’intérêt dans des Scenes de glace, & d’exprimer par le geste les pensées les plus froides & les moins frappantes, a secoué pareillement les tonnelets ou ces paniers roides qui ôtoient toute aisance à l’Acteur, & qui en faisoient, pour ainsi dire, une machine mal organisée ; les casques & les habits symmétriques furent aussi proscrits par ce grand homme ; il substitua aux tonnelets guindés des draperies bien entendues, & aux panaches antiques des plumes distribuées avec goût & élégance.
Il envoie à ses amis des scénarios, mais en même temps prend soin de les avertir qu’ils ne pourront se faire en les lisant la moindre idée de l’art de Viganò : « Vous y voyez par exemple dans Otello “Les Sénateurs expriment leur étonnement”, mais comment ? […] « Elle exprime avec rapidité, disait-il, les mouvements de l’âme ; elle est le langage de tous les peuples, de tous les âges, de tous les temps ; elle peint encore mieux que la parole une douleur extrême ou une joie excessive. »« Il ne me suffit pas de plaire aux yeux, proclamait-il, je veux intéresser le cœur6. » Les danses de Dauberval avaient toujours un caractère expressif. […] Les descriptions contemporaines signalent à tout moment que l’héroïne « change de visage », pâlit ou rougit ou que son regard exprime la terreur ou l’amour. […] L’âme emportée par le plaisir de la nouveauté a des transports pendant cinq quarts d’heure de suite, et quoique ces transports soient impossibles à exprimer par écrit, de peur du ridicule, on s’en souvient après de longues années… Chaque imagination émue par la musique prend son vol et fait discourir à sa manière ces personnages qui ne parlent jamais. […] « Souvent, écrit Stendhal, lorsqu’il ne peut pas trouver un air qui exprime ce qu’il veut dire, il le fait27. » On trouve ainsi, dans les partitions des ballets de Viganò publiées chez Ricordi, le nom de Viganò mêle à ceux des compositeurs illustres dont il empruntait les œuvres : Mozart, Rossini, Beethoven, Spontini, Haydn, et à ceux de ses compositeurs à gages : Lichtenthal, Weigl, Umlauf, Ayblinger, Brambilla ou ce comte de Gallemberg qui fut l’époux de « l’immortelle bien-aimée » Giuletta Guicciardi.
Fanny, en mime parfaite, leur exprimait sa gratitude avec des regards dont ils ne remarquaient pas la malicieuse ironie. […] L’une d’elles, en argent, porte cette inscription en une langue qui a la prétention d’être du français : « Hommage de fidélité au mérite de Fanny Elssler dont l’écho étant parvenu jusqu’ici réssouvient les beaux jours de Virginie. » Cette grêle de métal comprend aussi des gros sous et des piastres que des spectateurs envoient à l’artiste, à défaut de fleurs, pour lui exprimer leur admiration. […] A la fin d’une représentation organisée à Philadelphie par la colonie allemande, Fanny s’exprima ainsi en allemand : « L’aspect de mes chers compatriotes réjouit mon cœur et me rappelle ma chère patrie que m’aurait presque fait oublier l’accueil bienveillant qui m’est fait en Amérique. […] A l’Allemagne, patrie de ma naissance, à la France, ma patrie adoptive, je dois beaucoup : mais comment pourrai-je t’exprimer, à toi, Amérique, toutes les obligations qui écrasent maintenant mon esprit et mon cœur ? […] Il lui souhaita cordialement la bienvenue, puis exprima le vœu qu’elle prolongeât son séjour à Washington et qu’après avoir supporté les fatigues d’un été torride elle daignât y venir passer l’hiver.
Vous avez, par des temps de marche et de course, exprimé directement la configuration du rythme ; vous avez calqué vos pas sur le dynamisme inhérent au texte musical en vous en faisant l’écho plastique.
Les attitudes de ceux-ci sont pleines de fierté et de vigueur ; les positions de celles-là n’expriment que la frayeur qu’inspire le danger. […] L’expression de ceux-ci, l’air satisfait de celles-là peignent avec des couleurs ménagées dans un passage bien exprimé de la chaconne, les tableaux de la volupté coloriés par le sentiment et la décence. […] L’instant ou le Grand-Seigneur se décide, celui où il emmene la Sultane favorite, le combat des femmes, le groupe qu’elles forment à l’arrivée du Sultan, ce changement subit, cette opposition de sentimens, cet amour que toutes les femmes témoignent pour elles-mêmes, et qu’elles expriment toutes différemment, sont autant de contrastes que je ne peux vous faire saisir.
Les attitudes de ceux-ci sont pleines de fierté & de vigueur ; les positions de celles-la n’expriment que la frayeur qu’inspire le danger. […] L’expression de celle-ci, l’air satisfait de ceux-là peignent avec des couleurs ménagées dans un passage bien exprimé de la Chaconne, les tableaux de la volupté coloriés par le sentiment & la décence. […] L’instant où le Grand Seigneur se décide, celui où il emmene la Sultane favorite, le combat des femmes, le grouppe qu’elles forment à l’arrivée du Sultan, ce changement subit, cette opposition de sentiments, cet amour que toutes les femmes témoignent pour elles-mêmes & qu’elles expriment toutes différemment, sont autant de contrastes que je ne peux vous faire saisir.
Nous savons que nous sommes impuissants à exprimer par des mots des sensations si nous ne les avons profondément ressenties au préalable.
Artiste qui ne se contente pas de couler la matière humaine dans un moule unique, mais qui cisèle son œuvre, en élague tout le superflu, lime toutes les aspérités de sorte que tout, dans la statue vivante, n’exprime que cette unique fonction : l’esprit de la danse.
Exprimer avec clarté les choses essentielles de l’âme.
Il le dit « intelligent et patient » et s’exprime ainsi sur le compte des chanteurs dirigés par lui : « C’est le plus beau chœur de théâtre que j’aie encore rencontré3. » Une maladie d’Elssler mit l’auteur de la Damnation de Faust en un cruel embarras. […] Ce théoricien de la chorégraphie dit : « Il est naturel à l’Italien de gesticuler ; il n’est donc pas surprenant que les mimes de l’Italie soient supérieurs à ceux des autres pays, ou que la pantomime y soit portée à un si grand degré de perfection qu’elle soit capable d’exprimer parfaitement toutes les passions et tout ce qui est sensible à la vue8. » Une personne qui réunissait dans un ensemble parfait les caractères les plus heureux de la danse italienne et le langage éloquent de la pantomime fut Antonietta Pallerini, la créatrice, à la Scala, des principales œuvres de Vigano. […] Si dès 1827 un critique promettait de hautes destinées à la jeune fille qui revenait d’Italie, il s’en fallait de beaucoup que la voix de ce prophète exprimât l’espérance de tous. […] Elle exprime son dédain pour la presse niaise et malveillante.
On a omis, par les motifs déjà exprimés, les attitudes, et certains arabesques posés à pied plat, ainsi que les mêmes arabesques sur les deux pieds, qui ne se font qu’en posant à terre la jambe, qui est en l’air, comme le représente la fig. 4, planc.
Son être s’empreint de cette même unité, de cette même conformité à sa destination qui fait la beauté saisissante d’une Citroën, d’un avion perfectionné où tout, détails, aspect d’ensemble expriment une suprême fonction : celle de la vitesse.
Je me suis exprimé avec vérité.
Lorsque cet art sublime ne borne pas ses effets aux éclats insignifians d’un vain bruit, mais qu’il parle la langue des passions, qu’il peint et qu’il exprime avec les accens du sentiment ; il a atteint son but, il est imitateur et divin.
Il appartient à l’artiste médiocre et routinier de se cramponner servilement aux principes étroits de sa profession, et d’en être imbécilement idolâtre ; on peut comparer les règles a ces chiffres, qui n’expriment par eux-mêmes aucune quantité fixe, et n’acquièrent de valeur que par le secours d’un nombre positif. C’est le génie seul qui pose ce nombre, et c’est par lui seul que ces caractères vagues et indéterminés parviennent à exprimer des quantités réelles.
En habituant notre âme à les sentir, la difficulté de les exprimer s’évanouira ; alors la physionomie recevra toutes ses impressions de l’agitation du cœur ; elle se caractérisera de mille manières différentes ; elle donnera de l’énergie aux mouvemens extérieurs, et peindra avec des traits de feu, le désordre des sens, et le tumulte qui règnera au dedans de nous-mêmes.
Ces louanges ne sont jamais exprimées en dithyrambes fumeux. […] Son amant ayant été mordu par une tarentule, elle avait à rendre compte, au moyen d’une mimique, des ravages causés par le mal et à exprimer son affreux désespoir. […] « Il est une justice à rendre à Mlle Elssler, disait-elle, c’est que jamais danseuse n’a mieux exprimé qu’elle la passion et ne l’a matérialisée avec plus d’habileté. Si elle ressent tout ce qu’elle exprime, elle doit avoir une âme de feu. […] Aux répétitions, Scribe exprima la crainte qu’un enterrement qui passait sur la scène au second acte ne produisît un effet pénible.
Les Egyptiens sont les premiers parmi les Payens, dont les Prêtres ayent exprimé par des danses caractérisées les Mysteres de leur Religion : les Grecs ont encheri sur eux en ce point, comme on le voit dans l’histoire de leurs Corybantes ; & les Romains les ont imitez, en faisant entrer les danses dans la célébration de leurs Fêtes & dans leurs Sacrifices.
Le concile de Rouen, tenu l’an 1581, (Labbe, tom. 15, p. 825) s’exprime ainsi : « Nous connoissons et nous éprouvons combien sont grands les artifices du diable pour susbstituer son culte à celui de Dieu et des saints. » Il en donne pour preuves qu’aux fêtes solennelles des apôtres et des autres saints, « on tient des foires et des marchés publics, par lesquels non-seulement cet esprit de malice détourne le peuple de fréquenter les églises et d’assister à l’office divin et à la prédication de la parole de Dieu, mais où il a encore trouvé moyen d’introduire beaucoup de tromperies, de fraudes, de parjures, de blasphèmes, d’injures et d’outrages faits au prochain, et des jeux obscènes et impudiques : en sorte que les débauches ont en ces jours-là pris la place des aumônes, les danses, celle de la prière, et les bouffonneries, celle des prédications qu’on devroit aller entendre : Diabolus eleemosynas vertit in crapulas, orationem in choreas, et concionem in scurrilitatem ».
Un Ballet est un tableau, la Scene est la toile, les mouvements méchaniques des figurants sont les couleurs, leur phisionomie est, si j’ose m’exprimer ainsi, le pinceau, l’ensemble & la vivacité des Scenes, le choix de la Musique, la décoration & le costume en font le coloris ; enfin, le Compositeur est le Peintre.
En habituant notre ame à les sentir, la difficulté de les exprimer s’évanouira ; alors la physionomie recevra toutes ses impressions de l’agitation du cœur ; elle se caractérisera de mille manieres différentes ; elle donnera de l’énergie aux mouvements extérieurs, & peindra avec des traits de feu le désordre des sens & le tumulte qui régnera au-dedans de nous-mêmes.
Dans ce moment où l’homme égaré marche, profère quelques mots sans suite, tombe dans le silence et l’abattement, en sort avec désespoir, articule des phrases entrecoupées, verse quelques larmes, double le pas sans savoir où il va, s’arrête, lève les bras au ciel, exprime, par un morne silence, et le geste de la douleur, combien son àme est déchirée ; une telle situation, dis-je, annonce le désordre de la raison, et ne peut être regardée que comme le délire de la passion. […] Que l’on soit pénétré deux heures de la journée du rôle dont on doit se débarrasser le soir, à la bonne heure, mais, ne s’exprimer perpétuellement que d’après le personnage qu’on doit représenter, en afficher sans cesse le caractère, le ton et le maintien, est une chose ridicule.
Je dansai quatre fois, et les différentes sensations exprimées par le public furent tout à fait surhumaines et me donnèrent la plus vive impression que j’aie ressentie.
S’ils sentent foiblement, ils exprimeront de même ; leurs gestes seront froids, leur physionomie sans caractère, leurs attitudes sans passions.
Les sublimes tableaux que lui offriraient Homère et Virgile, peuvent être transportés sur la scène ; mais pour les peindre d’une manière parfaite, il faudroit que les danseurs qui consacrent tous leurs momens à leurs jambes et à leurs mouvemens plus ou moins accélérés, en donnâssent une partie à l’étude des passions ; qu’ils exerçâssent leur ame à s’en bien pénétrer, et leurs bras, et leur physionomie, à les exprimer avec énergie.
S’ils sentent foiblement, ils exprimeront de même, leurs gestes seront froids, leur phisionomie sans caractere, leurs attitudes sans passion.
Même ce noble mot de Treue (fidélité) n’est pas assez fort pour l’exprimer. […] Ce qu’il y a de remarquable dans ses confidences, c’est la force de la passion qu’il exprime, et en même temps la sûreté avec laquelle il la dissèque. […] La lettre à Rahel exprime la même certitude d’être aimé que celles que Gentz écrit, soit à la comtesse Fuchs, soit à Fanny elle-même. […] Gentz sentait-il ce qu’il exprimait avec tant de flamme ? […] Ou, pour m’exprimer plus exactement : la passion qui est inséparable du talent de tout artiste supérieur se manifestait chez elle exclusivement dans le domaine de l’art.
« La jeunesse seule a pour vous le charme de la beauté ; c’est pour elle que vous m’avez quittée, fantaisie de mon sommeil que je n’ai fait qu’exprimer. » Telle est la première partie de ce récit fantastique ; l’imagination peut en revendiquer sa bonne part ; mais cependant cela ne dépasse pas les limites convenues. — Laissez-vous conduire, suivez la fille de l’air dans ses demeures que couvre un vert feuillage. […] *** Il y a dans Shakspeare un passage qui exprime assez bien l’effet produit par une de ces belles représentations de la Sylphide, quand mademoiselle Taglioni dansait de toute son âme et de tout son cœur : « L’air est rempli de bruits, de sons et de doux airs qui donnent du plaisir sans jamais nuire. » Mais personne ne saurait dire combien de douleurs mademoiselle Taglioni savait mettre dans le dénouement de son drame ; on eût dit l’agonie d’un beau lis ; elle mourait peu à peu, lentement, d’une mort aérienne, l’horrible sorcière regardant d’un œil narquois cette mort funeste.
Peu à peu on dansa sur les théâtres, et les Grecs mêlèrent des danses à leurs tragédies et à leurs comédies ; les Romains imitèrent cet exemple jusqu’au temps d’Auguste, qui régala son peuple par des spectacles représentant des actions héroïques ou comiques, exprimées par les gestes et par des danses, qu’exécutaient Pylade et Bathyle, les deux premiers instituteurs de l’art des pantomimes.
que je m’exprime bien aujourd’hui !
La façon dont il exprimait la joie, la douleur, l’extase, le désespoir, était admirable.
mais c’est déjà beaucoup que lorsqu’une artiste prétend exprimer une émotion, elle l’éprouve elle-même à un tel degré qu’elle ne sache plus qui la voit en scène, ni comment elle sera jugée.
Onze ans auparavant, — en mars 1661, — le jeune prince s’était déjà exprimé ainsi dans de premières lettres-patentes : « Bien que l’art de la danse ait toujours été reconnu l’un des plus honnêtes et des plus nécessaires à former le corps, néanmoins il s’est, pendant les désordres et la confusion des dernières guerres, introduit dans ledit art, comme en tous autres, un grand nombre d’abus capables de les porter à leur ruine irréparable, etc., etc., etc.
UNE RÉPÉTITION AUX DÉLASSEMENTS La scène se passe sur le théâtre, — face aux acteurs (je m’exprime comme un véritable vaudevilliste), le dos tourné à la salle, est assis, dans un fauteuil boiteux, le régisseur Oscar ; à sa droite, sur une simple chaise, se dandine l’auteur.
Un seul Lecteur peut fort bien décider de ce qui lui déplaît, ou de ce qu’il approuve, selon l’impression dont il est susceptible, par le plus ou le moins de finesse de ses organes, & par le degré de ses connaissances ; mais il s’en suivra toujours que son jugement est unique, & qu’il n’exprime que les sentimens d’un seul individu.
Les uns ornent sa maison de festons de fleurs, et y posent le drapeau blanc, symbole de l’innocence, d’autres forment un concert champêtre et se livrent à des danses qui expriment la joie.
Tout ce que la belle danse exige des Dupré, des Vestris, celle-ci le demande à ses Danseurs, et ce n’est pas tout : l’art du geste porté au suprême degré doit accompagner le majestueux, l’élégant, le délicat de la belle danse, et cela ne suffit pas encore : il faut, comme nous avons dit, que le Danseur Pantomime puisse exprimer toutes les passions, et tous les mouvements de l’âme.
Le grand Ballet qui fut dansé par la Troupe leste qui avait suivi la Renommée, exprimait cette vérité par un pas de joie noble et vive qui termina ce grand spectacle.
Si j ajoute à toutes ces merveilles la variété des traits de la physionomie, leur mobilité à se ployer, et à se déployer pour exprimer énergiquement les sensations, et les affections de l’âme ; si je parle du langage des yeux, du feu qui en animant les regards, embrase, éclaire et vivifie tous ses traits, et les grouppes variés, que les passions y impriment ; si je joins à tant de facultés sublimes la variété des sons et des infléxions de la voix, ses modulations naturelles, la finesse de l’oreille, son tact et sa sensibilité ; enfin les gestes éloquents qui en résultent, et forment un langage universel, on trouvera dans cette richesse de moyens, les principes innés de la danse, et de la pantomime sans règle, de la musique, et de la mélodie sans étude.
Marjolin et Magendie ; la consultation fut longue et sérieuse ; il n’y avait au genou ni gonflement ni rougeur ; mais au moindre toucher, la physionomie de la danseuse exprimait la douleur la plus vive. […] La danse qu’il aimait était celle qui s’élève au-dessus de la réalité et la transfigure, dont les mouvements expriment uniquement la vie de l’âme, affranchie de toute sensualité et transposée dans un subtil empyrée. […] Elle lui fit exprimer la passion, le désir, la volupté, avec une force qui n’avait d’autre frein que les lois de la beauté.
Celle que les prêtres d’Egypte inventèrent pour exprimer les mouvements divers des astres, fut la plus magnifique des Egyptiens. […] Une troupe légère de jeunes garçons et de jeunes filles couronnés de fleurs exécutaient cette danse dans les mariages, et ils exprimaient par leurs figures, leurs pas, et leurs gestes, la joie vive d’une noce.
C’est dans le chapitre 19, où, parlant des circonstances qui contribuent à rendre les danses plus mauvaises, ils s’expriment ainsi sur la troisième : Ce qui rend les danses encore plus abominables devant Dieu, est de les avoir introduites aux noces et solennités du mariage.
La danse peut-elle exprimer quelque chose, si les passions ne lui prêtent leurs organes ?
Suivant lui, il faut que le Danseur Pantomime connaisse « la Poésie, la Géométrie, la Musique, la Philosophie, l’Histoire, et la Fable ; qu’il sache exprimer les passions et les mouvements de l’âme ; qu’il emprunte de la Peinture et de la Sculpture les différentes postures et contenances, en sorte qu’il ne le cède ni à Phidias, ni à Apelles pour ce regard.
Le jour du jeûne est si bien un jour d’affliction, que l’Ecriture n’exprime pas autrement le jeûne que par ces termes (Lévit. c. 16, v. 29, et 31.)
Danaiis exprime dans cette scène tous les sentimens que la crainte et la haine lui inspirent : Lyncée le menace, l’irrite et brave sa fureur ; Danaiis ordonne qu’on les sépare et qu’on les entraîne au supplice.