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50. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre II. De la Danse théâtrale des Grecs »

Portée au Théâtre, elle y reçut plusieurs accroissements glorieux à l’Art, sans perdre aucun de ses premiers avantages. […] Elle fut dès lors un spectacle brillant et régulier, composé de routes les parties difficiles, dont la liaison forme au théâtre ce bel Ensemble, qui est un des chefs-d’œuvre de l’esprit humain. Bientôt à la place de cette Danse allégorique, que les Athéniens avaient portée d’abord sur leur théâtre, et qui représentait le mouvement des Astres [Voir Danse astronomique], on substitua une action Nationale.

51. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VII. Des Ballets Bouffons »

Des Ballets Bouffons Le premier et peut-être le meilleur ouvrage de ce genre fut représenté à Venise sur un Théâtre public85, sous le titre de la Verita raminga ; ce qui veut dire, La Vérité vagabonde, qui n’a ni feu ni lieu. […] Dans cet instant, la Muse du Théâtre arrive. […] Les Ballets de ce genre ont donné l’idée de ces Intermèdes qu’on joint en Italie aux grands Opéras, et de ces Opéras Bouffons qu’on y représente séparément sur des Théâtres publics.

52. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Le fond du théâtre s’ouvrit. […] Il fut imité depuis par tous ceux qui travaillèrent pour le théâtre lyrique. […] Il n’est excellent à ce théâtre que dans ceux qu’il a créés. […] De tous les ouvrages du théâtre lyrique, le ballet est celui qui paraît le plus agréable aux Français. […] On croit devoir donner cette dénomination aux danses différentes que les anciens et les modernes ont portées sur leurs théâtres.

53. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Elles donnèrent au théâtre de la Porte de Carinthie huit représentations. […] Scholz à son tour eut des imitateurs dans les autres théâtres. […] Au théâtre de la Renaissance, Ruy Blas, de V. […] Le Courrier des Théâtres, 5 décembre 1836. […] Le Courrier des Théâtres, 30 juillet 1837.

54. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XIV. » pp. 77-82

Quoiqu’elle eût quitté le théâtre, elle s’exerçoit tous les jours. […] On se battoit pour entrer au théâtre et l’enthousiasme qu’avoient fait naître les talens de cette sublime danseuse, ne put mieux se manifester que par les bourses remplies de guinées, qu’on lui jetta sur le théâtre de toutes les parties de la salle. […] Camargo, si gaie au théâtre, étoit naturellement triste et sérieuse ; et après avoir entraîné le public à la joie et au plaisir ; après avoir obtenu les plus grands applaudissemens, sa physionomie reprenoit une teinte de tristesse.

55. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre III. l’opéra de paris sous la direction véron  » pp. 97-128

Duponchel était partisan des tendances nouvelles qui, après avoir rajeuni la littérature, la peinture et la sculpture, allaient s’étendre aux arts auxiliaires du théâtre. […] Le type le plus complet de ces écumeurs de tréteaux fut Charles Maurice, directeur et rédacteur en chef du Courrier des Théâtres. […] Il ne se passait presque pas un jour sans que le Courrier des Théâtres ne fulminât contre le Bouge-Variétés et n’en demandât la fermeture, par mesure de salubrité publique. […] Les auteurs et les artistes sont loués ou maltraités, selon qu’ils ont passé ou non à la caisse du Courrier des Théâtres. […] La saison de 1832 avait été désastreuse, le choléra ayant vidé les théâtres.

56. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre XI » pp. 148-166

. — La sortie du théâtre. — Mon intention d’en faire une comédie. — Ce qui m’en a empêché. — Encore M. […] a déjà parlé de l’entente cordiale qui règne entre le public et le théâtre. […] Il n’est pas un théâtre où l’on reçoive autant de lettres. […] Crois-tu qu’elle est drôle celle-là : on m’attend de chaque côté du théâtre, par devant et par derrière : comment faire pour m’en aller avec toi ? […] C’est un employé du théâtre.

57. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Poste-face, Post-scriptum , ou. Réflexions sur l’incertitude des jugemens en matière de Littérature. » pp. 38-48

il faut en convenir, puisque d’ailleurs je ne saurais le dissimuler ; ma Pantomime , cet ouvrage que je regardais comme le chef-d’œuvre de l’esprit humain, n’a point eu l’honneur d’être exécutée sur le Théâtre du sieur Nicolet. […] Pour qu’il eût l’autorité requise, à laquelle la raison est forcée de se soumettre, il faudrait qu’il fût conforme à celui de tout le Public : & c’est le nombre des éditions d’un Livre, la lenteur ou la rapidité de son débit, & les suffrages unanimes qu’un Drame reçoît au Théâtre, qui sont la véritable marque de leur succès ou de leur peu de mérite. […] Soyez moins paresseux, parce que vous êtes trop riches ; ayez un Théâtre où soient représentées toutes les Pièces qu’on vous apporte ; attendez que le véritable Juge des productions de l’esprit les ait mises à leur place ; & convenez enfin que parce que vous avez une mémoire excellente, & l’art de faire valoir les vers des Auteurs, vous n’en êtes pas pour cela plus spirituels ni plus grands connaisseurs dans tout ce qui concerne la Poétique. […] Les seuls applaudissemens que j’envie, ce sont ceux des Spectateurs rassemblés au Théâtre du sieur Nicolet. […] Je conseille néanmoins aux Auteurs tourmentés par la manie de s’illustrer, de composer des Pantomimes  : ils ne courront plus risque dans leurs Pièces de Théâtre, de faire débiter tant de choses insipides ou ennuyeuses.

58. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IV. » pp. 27-36

Les Grecs imitèrent les Egyptiens ; et les Romains à leur tour prirent les Athéniens pour modèle ; ils héritèrent de leur goût pour les arts et les sciences, de leur inconstance et de leur injustice ; ils les surpassèrent dans l’amour qu’ils eûrent pour les théâtres ; mais la passion qu’ils montrèrent pour la pantomime fut portée jusqu’à l’enthousiasme, et dégénéra insensiblement en frénésie. […] Le peuple s’amusant sans cesse des intrigues du théâtre ne s’inquiétoit en aucune manière des affaires du gouvernement, et les acteurs pantomines étoient sans le savoir des instrumens utiles à la tranquillité du prince ; aussi reçurent-ils de cet Empereur, des priviléges, des distinctions honorables et des récompenses. […] Enfui ce jour si impatiemment desiré arriva, et le théâtre quoique grand fut trop petit pour contenir la foule immense des curieux : Auguste assista à cette représentation. […] Le goût cessa de présider aux productions des arts ; les théatres n’eurent plus de modèles et les spectacles n’offrirent que les tableaux dégoûtants de la crapule, et du libertinage ; les Romains perdirent leur moralité ; les grands associèrent leurs débauches à celles de ces bas farceurs, les dames Romaines, et leurs filles joüoient avec eux les scènes les plus indécentes, et se prostituèrent sans aucun ménagement, libère successeur farouche d’Auguste n’aimoit ni les talons, ni les théâtres ; il chassa de Rome tous les Baladins, et fit fermer les théâtres ; mais la passion éffrénée que les Grands avoient pour les représentations licencieuses, les détermina à donner azile dans leurs palais à tous ces crapuleux histrions. Les théâtres de société se multiplièrent, les Romains de toutes les classes ne furent plus que de plats pantomimes ; la bienséance, les égards, l’honnêteté, la pudeur, et la vertu furent sacrifiés à une liberté indécente, et au libertinage le plus dégoûtant.

59. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 février. Danses de Mlle Ellen Sinding et M. Iril Gadescow. »

Mlle Ellen Sinding qui porte un nom déjà illustre en Scandinavie par l’œuvre d’un sculpteur et celle d’un musicien, est danseuse à ce théâtre de Christiania où les pièces de Holberg continuent la tradition moliéresque et où la grande tragédienne Johanna Dybwad interpréta à merveille les drames d’Henrik Ibsen. Ce théâtre n’a pas de troupe de chant et de danse régulière, mais j’y ai entendu avant la guerre interpréter très heureusement une œuvre de Puccini ; je pense aussi à la Pavane de Grieg, fort bien dansée dans le « Darnley » de Bjornson.

60. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

Ils sont placés en haie sur les deux ailes du théâtre ; les hautes-contre et les tailles forment une espèce de demi-cercle dans le fond. Les chœurs remplissent le théâtre, et forment ainsi un fort agréable coup d’œil ; mais on les laisse immobiles à leur place : on les entend dire quelquefois que la terre s’écroule sous leurs pas, qu’ils périssent, etc. et pendant ce temps ils demeurent tranquilles au même lieu, sans faire le moindre mouvement. […] Les forcer au travail, leur offrir perpétuellement les modèles qu’ils doivent suivre, et les exercer pour les rompre au théâtre : 2°. […] Les chœurs sont toujours sans action sur le théâtre ; et le moyen de procurer le plus grand plaisir au spectateur, serait de les faire agir suivant les choses qu’ils chantent. […] Leurs habits plus distingués que ceux des chœurs, ajouteraient à la magnificence du spectacle, et cet ordre rendrait toutes les belles idées qu’on veut peindre, lorsque les chœurs se rassemblent sur le théâtre.

61. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VIII. » pp. 56-61

La plupart des personnes qui font l’ornement de nos théâtres et qui y brillent, y ont été conduits par la misère, ou par des revers de fortune. […] J’ajouterai que le manque d’éducation et l’ignorance de la plupart des personnes qui se livrent au théâtre est contraire à leurs progrès. […] Les jeunes auteurs à leur tour renoncèrent au bon goût, à la délicatesse de l’esprit et à la décence qui doit règner au théâtre, pour embrasser et propager toutes les trivialités dont une foule de spectacles sont journellement salis. […] Le délire que ce Volange imprima fut tel, qu’on l’engagea à débuter sur un grand théâtre ; mais ce bouffon, charmant dans le cadre étroit qu’il occupoit, fut jugé détestable par ceux-mêmes qui le trouvoient délicieux dans la petite niche dont il faisoit l’ornement, parce que la comparaison donna la mesure des distances que l’on n’appercevoit point.

62. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre VII. Des Bals publics »

Les Directeurs firent faire une Machine106, avec laquelle on élevait le parterre et l’orchestre au niveau du théâtre. […] Bientôt après les Comédiens obtinrent en faveur de leur théâtre une pareille permission. […] Les Bals étaient une espèce de Théâtre pour eux où il leur était glorieux de faire briller leur adresse.

63. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Discours préliminaire, préface, avis au lecteur, ou tout ce qu'on voudra . » pp. -

Je demande qui l’on doit considérer le plus, ou de celui qui compose une Pièce de théâtre, ou de ceux qui l’apprenent par cœur ? […] Qu’ils tremblent, je me propose de consacrer mes veilles au Théâtre fameux des Boulevards ; oui, je vais le gratifier de plusieurs Pantomimes excellentes, sublimes, merveilleuses : j’en jure par le Parnasse, aussi respecté des Poètes que le Styx était redoutable aux Dieux de la Mythologie ; ou plutôt j’en jure par le Repoussoir, machine qui sert à nous élever quand nous saisons nos sauts-périlleux : ce serment-là est terrible dans la bouche d’un grand-Sauteur. […] Il m’ouvre la barrière du théâtre, qu’il n’est guères aisé de franchir la première fois.

64. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VIII, sarah bernhardt. — le rêve et la réalité » pp. 82-97

Je vais aller chez le directeur de son théâtre. […] Donc nous voilà parties, et, après une demi-heure de marche, nous arrivons au théâtre. […] Alors je réunis tout mon courage et je débitai, d’un seul trait, tout à la ronde : — Messieurs, je voudrais bien voir le directeur de ce théâtre, s’il vous plaît ? […] Je m’en allai, aveuglée par les larmes de bonheur que je ne pouvais plus retenir, et, rejoignant ma mère, je sortis du théâtre. […] Dans les loges, il y avait les directeurs de tous les théâtres de New-York et leurs femmes.

65. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

Ce n’est pas à Paris, c’est au théâtre allemand de Budapest que Fanny se montra dans l’hiver de 1844 à 1845. […] A tout moment les colères d’une population exaspérée avaient leur contre-coup au théâtre. […] Les places du théâtre de la Petrowska s’étaient louées à des prix fabuleux. […] Fanny avait trop aimé le théâtre pour pouvoir un beau jour s’en passer. […] Peu d’indices rappelaient qu’on était chez une ancienne gloire du théâtre.

66. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VII. Influence constante du bon ou du mauvais Gouvernement sur les Arts. »

Dans un siècle où on aurait pensé, la prévoyance du Gouvernement aurait su prévenir la disette, rendre les leçons des Philosophes profitables, et faire servir les Représentations même du Théâtre à la correction et à l’amusement des Citoyens ; mais la corruption des mœurs, l’avilissement des arts, et l’affaiblissement de l’esprit sont trois fléaux de l’humanité qui ne vont jamais les uns sans les autres. […] Il la sut le dernier ; mais il la sut, la souffrit avec fermeté, ne fit tuer personne, tourna ses vues du côté de l’art, réforma, autant qu’il était en son pouvoir, les abus qui avaient infecté le Théâtre, restreignit à certains jours de la semaine, les représentations dont la continuité était préjudiciable au commerce, prescrivit des bornes à la licence, et décerna des prix aux talents.

67. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre V. Préjugés contre la Danse en Action »

Préjugés contre la Danse en Action La Danse noble, la belle Danse se perd, disait-on à la Cour, et à la Ville, lors même que nous avions, au Théâtre de l’Opéra, les meilleurs Danseurs qui y eussent paru depuis son établissement. […] Qu’avaient fait sur notre Théâtre, ces grands Danseurs que l’on regrettait tant ?

68. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre X. » pp. 64-66

La partie du théâtre étoit proportionnée au rétréci de la salle. […] Ce théâtre fut machiné par Arnoud, qui avoit du goût et de l’imagination.

69. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VIII. Des Moralités »

« Un Orphée jouant de sa Lyre entra sur le Théâtre, suivi d’un Chien, d’un Mouton, d’un Chameau, d’un Ours et de plusieurs Animaux sauvages, lesquels avaient délaissé leur nature farouche et cruelle, en l’oyant chanter, et jouer de sa Lyre. […] Jupiter lui accorda encore cette requête, et les Chevaliers et leurs Dames descendant des nues sur le théâtre au son de plusieurs Instruments dansèrent divers ballets ; ce qui fut la fin de cette belle Moralité. » [Voir Fête (Beaux-Arts)] Quel monstre qu’une pareille composition !

70. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre III. De la Danse théâtrale des Romains »

Ils se réunirent d’abord, bâtirent un théâtre à leurs frais, et représentèrent concurremment des Tragédies et des Comédies, sans autre secours que celui de la symphonie et de la Danse. […] [Voir Ballet] Il y eut alors deux théâtres rivaux qu’une émulation utile soutint, instruisit, anima, et qui partagèrent longtemps les applaudissements de la Capitale du Monde. […] Dans un Héros d’ailleurs, dans ses actions, dans le cours de sa vie, il y a des traits, des événements, des écarts qui sont propres au théâtre, et qu’il faut savoir séparer de ceux qui peut-être plus éclatants dans l’Histoire, refroidiraient cependant la composition théâtrale.

71. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre I. Des Ballets Ambulatoires »

Des Ballets Ambulatoires Ce n’est pas seulement au Théâtre, que la Danse a formé le fond d’un grand Spectacle. […] La mer, le rivage, les rues, les places publiques, sont les Théâtres sur lesquels on fait voir successivement ces représentations. […] Sur des Théâtres élevés en plusieurs quartiers de la Ville, on voyait exécuter des Danses vives sur des Symphonies qui exprimaient l’allégresse publique : dans tous les détours des rues, une foule d’Instruments de toutes les espèces étaient répandus sur des échafauds.

72. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 novembre. Échos du temps passé. Éloge de Rameau. »

Et constatons avec amertume qu’un tel spectacle aurait sans doute fait la fortune d’un théâtre de Saint-Pétersbourg ou de Berlin. L’Hercule dijonnais se serait taillé sa part de gloire à côté de Mozart et du chevalier Gluck, seuls survivants au théâtre d’une grande époque méconnue. […] Enfin Jacques Rouché monte au Théâtre des Arts le fameux ballet des Talents Lyriques, geste audacieux et qui voulait dire : nous avons en Rameau un maître insoupçonné de la danse théâtrale.

73. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre IV. Fragment de Lucien »

Tout ce qu’on raconte de Minerve, de Vulcain, d’Érichthon, le procès de Neptune sur la possession de l’Attique et le premier jugement de l’Aréopage, l’hospitalité de Céléus, les heureuses inventions de Triptolème, l’enlèvement de Proserpine, sont autant de Sujets qu’il peut exposer sur le théâtre, et qui doivent entrer d’une manière éloignée ou prochaine dans ses compositions. […] Mais quels Tableaux frappants pour le Théâtre ne trouvera-t-il pas dans les aventures d’Actéon, de Penthée et d’Œdipe ; dans les Travaux d’Hercule, dans ses infortunes, dans sa mort ! […] Tout cela appartient au Théâtre ; ainsi que la retraite d’Achille dans l’Île de Scyros, tout le reste de sa vie, les ruses d’Ulysse, sa folie supposée, son triomphe sur Ajax, ses voyages, ses amours ; Circé, Calypso, Télégone, Éole, les Vents, et tout ce qui arriva à ce Prince jusqu’à son retour auprès de la vertueuse Pénélope, sont des faits dont la Scène peut être enrichie. […] Aussi les Romains jouissaient-ils d’un avantage qui devait rendre nécessairement leurs Théâtres en général fort supérieurs aux nôtres.

74. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IV. Le mastic et le chausson » pp. 36-53

IV Le mastic et le chausson Arrivée au théâtre. — Hygiène de la danseuse. — Le veau et le mouton. — Chez la concierge. — Le squelette du deuxième acte de Freyschûtz. […] Remarquez qu’il en était cinq — le plus souvent — alors qu’elle a quitté le théâtre. […] Le lendemain matin, le sieur Demeru, gardien de la salle, trouva Boismaison qui avait fait de vains efforts pour se délier, reçut de lui la confidence de l’aventure de la veille, en rit beaucoup pour sa part et ne manqua pas d’en égayer tout le théâtre. […] Mais chacune de ces places laisse à celle qui l’occupe la liberté de procéder à son mastic, — ainsi que l’on dit dans l’argot des petits théâtres, — sans être génée elle-même et sans gêner ses camarades. […] Quand elle se retirera du théâtre et qu’elle liquidera pour jouer à la châtelaine mariée, elle enverra à l’hôtel des Ventes pour trente mille écus de brillants de la plus belle eau.

75. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

Février 1645. sur le théâtre du Petit-Bourbon, en présence de Louis quatorze, de la Reine mere et de la Cour, la FestaThéatrale del la Finta Pazza. […] Nous n’avions alors que des pigeoniers pour théâtres, et la nation les a conservés malheureusement trop longtems pour le progrès des arts. […] Il y éleva un grand théâtre, et fit venir de Paris les ouvriers qui lui étoient nécessaires. […] Avant de terminer ma lettre je dois vous fixer l’époque où l’on vit pour la première fois des femmes danser sur le théâtre. […] Germain eu laye sur le théâtre du Château, le triomphe de l’Amour, opéra-ballet de Quinault, musique de Lully.

76. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VIII. Suites du Vice primitif »

Lully mourut : les traditions de tout ce qu’il avait fait sur son Théâtre restèrent. […] Sur un Théâtre créé par le génie, pour mettre dans un exercice continuel la prodigieuse fécondité des Arts, on n’a chanté, on n’a dansé, on n’a entendu, on n’a vu constamment que les mêmes choses et de la même manière, pendant le long espace de plus de soixante ans.

77. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

Gailhard, le directeur de l’Académie nationale de musique et de chorégraphie, à qui j’avais écrit, d’Allemagne, pour lui proposer de danser sur son théâtre. […] Je n’entrai pas moins dans le théâtre. […] — Mais, demandai-je, y a-t-il encore d’autres danseuses de ce genre dans les théâtres de Paris ? […] Le lendemain il paya mon imitatrice, et elle quitta le théâtre.

78. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVI, autres souverains » pp. 178-

J’étais alors au théâtre de l’Athénée. […] Au moment où je quittai le théâtre, les étudiants dételèrent mes chevaux et traînèrent eux-mêmes ma voiture. […] Quelques années plus tard, en 1900, j’avais installé, on ne l’a peut-être pas oublié, mon théâtre dans la rue de Paris à l’Exposition Universelle. Un jour que je me rendais à mon théâtre, j’aperçus au loin, mon amoureux de Nice.

79. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

On l’a peu suivi, cette danse ne paraissant pas assez noble pour le théâtre de l’opéra. […] Ce dernier n’est point, et ne saurait jamais être théâtral ; on n’use pas même au théâtre de celui à dix. […] J’ai vu naître les entrechats des danseuses ; mademoiselle Sallé ne l’a jamais fait sur le théâtre ; mademoiselle Camargo le faisait d’une manière fort brillante à quatre ; mademoiselle Lany est la première danseuse en France qui l’ait passé au théâtre à six. […] Cette observation sera peu du goût de nos artistes ; ils sont dans une routine contraire ; et la routine est en général la boussole des artistes modernes qui ont acquis quelque réputation dans la danse du théâtre. […] Ces deux raisons ne sont que des prétextes ; les grâces du visage sont en proportion du sentiment ; et l’expression marquée par les mouvements de ses traits, sont les grâces les plus désirables pour un homme de théâtre.

80. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XV, quelques souverains » pp. 160-177

Je répondis : — Dites aux archiduchesses qu’elles peuvent me voir ce soir au théâtre. […] Il vint au théâtre et demanda à me voir, après la représentation. […] On mettait même à ma disposition le théâtre du meilleur acteur japonais, Danjero. […] Au milieu de ma danse, la Reine se leva et quitta le théâtre avec toute sa suite. […] Et je lui sais, aujourd’hui encore, un gré infini d’avoir attendu si longtemps pour ne pas quitter le théâtre sans avoir vu, ne fût-ce qu’un moment, la Loïe Fuller et ses danses.

81. (1761) Le Festin de Pierre. Ballet Pantomime « [Première partie] »

Ovide noud apprend que ses vers avaient été dansés sur le Théâtre : quelques auteurs ontcrû qu’il a voulu parler de ses Métamorphoses, d’autres de sa Tragédie Médée. […] Cette Pièce a réussi sur tous les Théâtres quoiqu’elle ne soit pas dans les règles. […] [11] Il n’en a pas été ainsi jusqu’à présent : si l’on en excepte notre Théâtre et les Pantomimes qui y ont été données par mon Maître, le célèbre Hilverding.

82. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre II. Des Fêtes du même genre dans les autres Cours de l’Europe »

Des Fêtes du même genre dans les autres Cours de l’Europe L’Italie était déjà florissante ; les Cours de Savoie et de Florence avaient montré dans mille occasions leur magnificence et leur galanterie ; Naples et Venise jouissaient des Théâtres publics de Musique et de Danse ; l’Espagne était en possession de la Comédie ; la Tragédie, que Pierre Corneille n’avait trouvée en France qu’à son berceau, s’élevait rapidement dans ses mains jusqu’au sublime ; notre Cour cependant, au milieu de ses triomphes et sous le ministère d’un homme vraiment grand, dont une économie bourgeoise ne borna jamais les dépenses, demeurait plongée dans la barbarie du mauvais goût. […] Le Théâtre représentait le globe du monde. La vérité, sous le nom d’Alithie, était tranquillement couchée à un des côtés du Théâtre.

83. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Table des matières » pp. 419-423

. — La musique ; les concerts ; les théâtres ; la danse. — Le ballet d’enfants de Horchelt. — Mlle Bigottini. — Fanny Elssler type de l’Autrichienne. — La famille Elssler et Haydn. — Légendes sur les origines de Fanny. — Son éducation technique. — Aumer et l’école française. — Barbaja et Rossini. — Apprentissage en Italie : l’école italienne. — Fanny danseuse classique. — Saisons à Vienne et à Berlin. — Opinions de Rahel Varnhagen et de Wolfgang Menzel. — Saison à Londres  1 CHAPITRE II la dernière passion du chevalier frédéric de gentz Le caractère de Gentz. — Sa vie à Berlin. — Ses amours à Vienne. — Son activité politique. — Sa prodigalité. — Portrait physique. — Première rencontre avec Fanny Elssler. — Confidences à Prokesch von Osten et à la comtesse Fuchs. — Les lettres de Gentz à Fanny. — La révolution de 1830 ; Gentz chez le prince de Metternich. — Départ de Fanny pour Berlin. — Lettres de Gentz à Rahel Varnhagen. — Fanny chez Rahel. — Lettres de Rahel à Gentz. — Retour de Fanny à Vienne. — Lecture de Henri Heine. — Mélancolie de Gentz. — Sa mort. — Nature des sentiments de Fanny pour lui. — Légende des amours de Fanny et du duc de Reichstadt ; les Mohicans de Paris ; l’Aiglon. […] Gautier à Fanny. — Fanny à Londres  262 CHAPITRE IX le voyage en amérique Caractère improvisé de la tournée. — La traversée. — Itinéraire des quatre campagnes effectuées par Fanny. — Situation des théâtres aux Etats-Unis vers 1840. — Sommes perçues par Fanny. — Les cadeaux. — Reliques de cercueils illustres. — Formes de l’enthousiasme américain au théâtre. — Harangues de Fanny aux spectateurs. — Honneurs officiels ; Fanny au Congrès à Washington ; réception par le président de la République. — Visites de navires et d’une prison. — Attitude du clergé. — Hommages rendus par l’aristocratie et le peuple. — La presse. — Conflits de nationalités. — Les pompiers de la Nouvelle-Orléans. — La civilisation américaine vers 1840. — Insuffisance de l’éducation esthétique. — Vraies raisons du succès de Fanny. — Ses actes de bienfaisance. — Nostalgie de l’Europe  320 CHAPITRE X le coucher de l’astre Fâcheux effet produit à Paris par les nouvelles d’Amérique ; violent article de la Revue des Deux Mondes contre Fanny. — Le procès de Fanny avec l’Opéra. — Rupture avec Paris. — Tournées en Europe. — Représentations de Fanny à Vienne. — Ovations à Berlin ; le poète Rückert ; les feuilletons de Rellstab. — Londres, Bruxelles et Budapest. — Dangers d’une tournée en Italie ; haine contre les Autrichiens. — Fanny à Venise ; sa glorification par Prati. — A Rome ; Pie IX et la danseuse. — Foligno et Naples. — A Florence ; moulage de la jambe de Fanny. — Les passions politiques à Milan ; la révolution. — Anathème lancé par Carducci. — Les soirées de Saint-Pétersbourg et de Moscou. — Adieux à la scène, le 21 juin 1851, à Vienne. — Poésie de Grillparzer. — Séjour à Hambourg. — Fanny retirée à Vienne ; sa maison ; ses amis. — Bonheur de sa vieillesse. — Sa mort le 27 novembre 1884  365 Conclusion   414 paris. — typ. plon-nourrit et cie 8, rue garancière. — 12831.

84. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIX, sardou et kawakami » pp. 214-

Il a apporté dans les théâtres de son pays quelques modifications qui ont amené des changements radicaux dans la manière de jouer. […] On déjeune et dîne au théâtre pendant les entr’actes qui, cela va de soi, sont interminables. […] On construit actuellement des théâtres européens au Japon, pour que les acteurs d’Europe puissent venir y jouer des pièces de leur pays.

85. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIII, la valeur d’un nom » pp. 264-

J’ignorais totalement qui cela pouvait être, et cherchais toujours lorsqu’au théâtre on me présenta la carte d’un monsieur qui désirait me voir. […] En arrivant au théâtre l’un de mes électriciens me dit : — La propriétaire de l’hôtel où je suis descendu avec mes camarades, est très ennuyée. […] — La patronne, me dit-il enfin, est sûre que c’est vous, elle vous a vue au théâtre, c’est la même danse, et elle me charge de vous dire à nouveau qu’« elle est très étonnée du procédé de Miss Fuller ».

86. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Mademoiselle Saulnier se retira du théâtre en 1794. […] Entrée à l’Opéra en 1766, elle se retira du théâtre en 1780. […] La manière dont on danse sur nos théâtres est très-fautive à cet égard, &c. […] Ce ballet est un des plus agréables qu’on ait vus au théâtre. […] Il ne fit jamais d’écolier pour le théâtre.

87. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 15 février : La Fête de Vénus — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 14 juillet 1668 »

Le Théâtre sans Comédie et les Comédiens Juges et Parties, dont le Sieur de Cintio est Auteur.

88. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VII. Brelan d’astres » pp. 134-175

Il n’y eut plus qu’un cri sur le théâtre : « Nourrit est tué !  […] Il se passait alors sur le théâtre, dans les dessous et dans la salle, trois scènes bien diverses. […] On entend par vols, au théâtre, ces suspensions dans le vide qui simulent un personnage en train de planer entre ciel et terre, entre les frises et le plancher. […] Sans elle, sans la Sylphide, il fallait ce soir-là fermer les portes du théâtre, et on les ferma. […] Salves dix fois répétées de bravos, pluie de bouquets et de couronnes, rappels multipliés, bonbons, colombes, dollars lancés sur le théâtre, — rien n’y manqua.

89. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIII, mes danses et les enfants » pp. 134-145

Lorsque la princesse leur expliqua que j’étais la dame qu’ils avaient vue danser au théâtre, l’aînée, la petite princesse n° 1, ne souffla mot ; mais, malgré toute sa bonne éducation, son regard disait clairement : — Je ne me laisse pas tromper. […] Par contre, ils revinrent au théâtre et s’ancrèrent de plus en plus dans leur conviction que la dame qu’ils avaient vue chez leur mère et qui s’était fait passer pour la Loïe Fuller les avait trompés. […] L’enfant m’appelait toujours « ma Loïe », et, après sa première visite au théâtre, où elle était venue me voir danser, elle essaya de m’imiter. […] Le directeur d’un des premiers journaux de New-York avait amené un soir, au théâtre, sa femme et sa fille pour me voir dans mon rôle de prédilection.

90. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XX, une expérience » pp. 222-231

La première actrice du Théâtre National entendit parler de la fête et voulut y assister. J’invitai les directeurs de théâtres comme je l’avais fait à Vienne. […] Le lendemain il vint me voir et proposa vingt représentations dans l’un des premiers théâtres de Budapest. […] Puis, elle alla à Vienne et donna des représentations au théâtre An der Wien.

91. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 janvier : Les Amours de Jupiter et de Sémélé — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 16 janvier 1666 »

Ce sont, ce dit-on, des Merveilles Pour les yeux et pour les Oreilles : Pour les Oreilles, je le croi Ainsi qu’un Article de Foi, Car BOYER, qui sur le Théâtre, Fait du bruit presque autant que quatre, De ce poème a fait les Vers, Et MOLIÈRE a fait les Concerts.

92. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 7 août : Ballet de la Vérité, accompagnant la tragédie de collège Thésée — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 août 1663 »

Par divers ornements nouveaux Le Théâtre était des plus beaux ; Les Scolares fort bien jouèrent, Et quatre Ballets qu’ils dansèrent Donnèrent, très assurément, Un plaisant divertissement.

93. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 août : Ballet du Temps accompagnant la tragédie de collège Gusmans — Lettre en vers à Madame la Duchesse de Nemours de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, lettre du 8 août 1666 »

Les Violons et les Trompettes Touchaient d’aimables chansonnettes, Et force Gens de qualité De la Cour et de la Cité, Mardi dernier, là se trouvèrent, Et divers plaisirs y goûtèrent, Admirant tous, sans fiction, La riche décoration De ce Théâtre magnifique Où parut l’Ouvrage Héroïque.

94. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 novembre. Le débat de la musique et du silence. »

Tout ce qu’il vous arrive d’observer de résultats heureux dans les nombreuses hérésies chorégraphiques qui affligent le théâtre, comporte un acheminement inconscient vers la danse classique. […] Sur le plateau exigu d’un petit théâtre de fortune, elle a esquissé un air de Grieg, une valse de Drigo, le vieux maestro italien transplanté à l’Opéra de Saint-Pétersbourg.

95. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 décembre « Le Festin de l’araignée ». »

Ce qui n’empêche que ce sont des choses qui n’ont rien à voir avec le théâtre. […] Telle quelle, elle n’est qu’un argument pour ceux qui tournent le dos au théâtre lyrique pour mieux goûter une partition au piano, en tête à tête avec la pensée du musicien.

96. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii » pp. 96-101

Lettre xvii Je vous ai annoncé dans mon avant-dernière lettre, Madame, que je ne vous nommerois que ceux des danseurs et danseuses qu’on peut regarder comme les modèles de leur art ; cependant ceux qui s’efforcent de les copier, ne sont pas sans mérite et je ne hazarderai rien, en avançant que dans le nombre des sujets qui contribuent aux charmes et à la magie des ballets, on en trouverait une douzaine au moins, capables de remplir avec succès les premières places dans les plus beaux théâtres de l’Europe, et qu’ils en feraient les délices et l’ornement. […] Il est pénible pour moi, Madame, de me trouver dans l’impossibilité de vous parler d’une foule de danseuses dont la majeure partie mériteroit un éloge séparé, et dont l’autre annonce de grandes dispositions ; talent malheureusement rare, celui d’être intéressante dans tous les genres, mais des accidens et une douleur fixée dans les genoux, l’ont forcée dans plusieurs circonstances de suspendre ses travaux habituels, et cet état d’inaction lui a procuré beaucoup plus d’embonpoint qu’il n’en faut au théâtre et dans un genre surtout qui exige de belles proportions. […] Clotilde a de grands moyens de développemens ; elle peut parcourir le théâtre avec l’élégance que lui donna son physique et avec les grâces que lui prêtent son sexe et ses talens.

97. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — 20 ou 22 novembre : Xerxès — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 4 décembre 1660 »

Loret, lettre du 4 décembre 1660 Xerxès, Poème Dramatique, Qu’on ne récite qu’en musique, S’est plusieurs fois représenté Au logis de Sa Majesté ; Il ne m’a point, par ses merveilles, Charmé les yeux, ni les oreilles, Car je n’ai pu, pour voir cela, Parvenir encor jusque là : Mais des Barons, Marquis et Comtes, M’en ont fait tout plein de beaux contes, Et le Théâtre, seulement, Est construit si superbement, Qu’on ne saurait voir ce spectacle Sans, tout soudain, crier miracle.

98. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 17 août : Les Fâcheux — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 20 août 1661 »

Après la Danse et le Récit, Où, des mieux, chacun réussit, Après ce plaisir de Théâtre, Dont la Cour fut presque idolâtre,…

99. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 22 août : Ballet, La Destinée de Monseigneur accompagnant la tragédie de collège Sigéric — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 26 août 1662 »

Loret, lettre du 26 août 1662 Mardi, le vingt-et-deux tout juste, Du mois nommé du nom d’Auguste, Dans ce Collège tant vanté Que tu vois écrit à côté, Les Ecoliers des Jésuites, Dont les Personnes sont instruites Aux Sciences, soir et matin, Représentèrent en Latin, Sur un Théâtre magnifique, D’Egeric, l’Histoire tragique, Dont les Vers, à ce que m’on dit Des Gens d’esprit et de crédit, (Et me l’ont dit en conscience) Sont pleins d’art et d’intelligence ; Le Père Du-Bois, ce dit-on, Sage et sensé comme un Caton (Je n’ose dire davantage) Est l’Auteur du susdit Ouvrage, Tiré de Grégoire de Tours, Et rempli de fort beaux Discours.

100. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 14 octobre : Le Bourgeois Gentilhomme — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 22 novembre 1670 »

Robinet, lettre du 22 novembre 1670 La première, en forme d’avis, Dont maints et maints seront ravis, Est que ce poème de Corneille Sa Bérénice nonpareille Se donnera, pour le certain, Le jour de Vendredi prochain, Sur le Théâtre de Molière Et que, par grâce singulière Mardi, l’on y donne au Public De bout en bout et ric à ric, Son charmant Bourgeois gentilhomme C'est-à-dire, presque tout comme À Chambord, et dans Saint Germain, L'a vu notre grand Souverain, Mêmes, avecques des Entrées De Ballet, des mieux préparées, D'harmonieux et grands Concerts, Et tous les Ornements divers Qui firent de ce gai Régale140 La petite Oie, à la Royale.

101. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre IV. De la Danse des Balets des Anciens & des Modernes, avec quelques descriptions des plus singulieres, & de l’origine de la danse Théâtrale. » pp. 70-111

Tous ces chantres & ces danseurs n’étoient aussi, à bien prendre, que des Saltimbanques & des boufons ; & ce fut pour purger le Théâtre de ces spectacles indécens, que les Grecs eurent recours aux Balets sérieux & réglez, dont l’usage a passé depuis dans la plus grande partie des Cours de l’Europe. […] Mais outre ces Balets, qui se représentent ordinairement dans les Palais des Souverains & sur les Théâtres publics, il y en a encore d’une autre composition, qu’on appelle Balets ambulatoires, qui se jouent de place en place dans les Villes, à l’occasion des Fêtes publiques. […] Ensuite le Théâtre représenta une mer, avec un combat naval en éloignement ; & Venus fit voir Marc-Antoine, qui pour suivre Cléopatre, quittoit l’espoir de la victoire qu’il alloit remporter contre César, & fit remarquer à Mercure que les Rameurs qui emportoient ce Romain avec tant de vitesse, n’étoient pas des Rameurs ordinaires, mais des Amours déguisez. […] L’ouverture du Théâtre commença par faire voir Neptune & Thétis, suivis de plusieurs Tritons qui composoient le corps de Musique, & qui firent entendre par leur récit, la gloire qu’ils avoient, qu’une Déesse d’une incomparable beauté, qui devoit régner dans tout l’Univers, fût née dans leur Empire. […] Ainsi je ne doute pas que sur l’idée du Balet du Tabac, l’on n’en puisse faire un sur le Café, & dont les assemblées qui se font aux Cafez de Paris, pourroient fournir un jeu de Théâtre assez singulier, en y joignant tout ce qui convient au sujet.

102. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Cet Académicien convient d’abord que jusqu’à lui, on avait cru tout bonnement que les Anciens chantaient et dansaient sur leurs théâtres de la manière à peu près que l’on chante et danse sur le nôtre ; mais comme les chants et les danses de son temps ne lui paraissaient avoir qu’un rapport très éloigné avec les prodiges que le Chant et la Danse ont opérés autrefois à Rome et dans Athènes ; que d’ailleurs il était intimement persuadé, que les hommes ne pouvaient avoir chanté ni dansé mieux qu’ils dansaient et chantaient à notre Opéra, il en a conclu, 1°. […] Ils suivent ainsi, sans autre effort, les vieilles rubriques ; le talent comme retenu par une chaîne pesante, reste dans la langueur : l’Art est sans progrès, et notre Théâtre sans variété. […] Que les embellissements que Lully fit à la Danse du théâtre, furent d’abord jugés un Baladinage ; parce qu’ils s’écartaient de l’ancienne tablature commune. […] Ainsi, depuis près de cent ans, on tient à Paris à peu près le même langage sur chacun des pas que la Danse fait sur notre Théâtre pour avancer. […] La prévention s’expliquera de même sans doute, si une nouvelle Danse mieux composée, plus active, moins monotone, s’établit de nos jours sur les débris de toutes les autres ; mais l’extravagance d’un pareil discours mise une fois en évidence, il n’en saurait plus résulter aucun danger ni pour les Artistes ni pour l’Art ; et on osera danser sur notre Théâtre mieux que du temps de Lully, que du temps de l’Abbé Du Bos, que du temps même de Dupré [Voir Chaconne, Entrechat, Gargouillade], sans craindre de se rendre ridicule.

103. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VIII. Ballerines étrangères. » pp. 176-189

. — Elle se retire du théâtre. — Extrait des Petites Affiches. […] Le 7 mars 1840, veille de cette solennité, Lucile Grahn vint au théâtre répéter une « variation » qu’elle devait exécuter le lendemain. […] Dès 1838, plus d’un habitué de la salle de la rue Le Peletier avait pris la route de Milan pour applaudir la merveille de la Scala, et, plus récemment, fait le voyage de Londres, pour assister à ce pas fameux exécuté par Marie Taglioni, Carlotta Grisi, Lucile Grahn et la future remplaçante de ce brelan d’astres en pied… Cet assaut de jambes fut une lutte dans laquelle il n’y eut pas de vaincues : le passé, le présent, l’avenir y recueillirent les mêmes bravos… D’imprudents amis faillirent bien, par exemple, compromettre, en cette circonstance, la Cerrito et son succès… N’avaient-ils pas imaginé d’imprimer en lettres gigantesques et d’afficher à l’intérieur du théâtre un sonnet en l’honneur de leur Divinita ! […] Amalia Ferraris n’était danseuse qu’au théâtre.

104. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

En 1824, elle débutait au théâtre de la Porte Saint-Martin. […] A Munich, où elle fut engagée au théâtre royal, elle plut à la cour autant qu’à la foule. […] Dans les cours allemandes on rendait à cette reine de théâtre les honneurs militaires. […] Gazette des Théâtres, 25 septembre 1836. […] Revue et Gazette des Théâtres, 9 décembre 1838.

105. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

Mais peut-on parler de routine dans un domaine qui admet toutes les audaces, toutes les recherches auxquelles la morgue ou la moralité des théâtres littéraires ou lyriques se refuserait ; dans un domaine où la plus haute conscience apportée à l’exécution d’un « truc » est souvent, comme dans le cas de l’acrobate, question de vie et de mort ? […] Le music-hall, quelquefois, glane où le théâtre a passé. […] Car, pour se mesurer au théâtre, le music-hall dispose d’une arme bien plus puissante que l’imitation : celle de la parodie.

106. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 janvier : Les Amours de Jupiter et de Sémélé — Lettres en vers à Madame la Duchesse de Nemours de La Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, lettre du 17 janvier 1666 »

Du Théâtre les changements, Décorations, ornements, Augmentent la magnificence De cet Ouvrage d’importance, Et les talents particuliers De l’esprit de Monsieur MOLIÈRE, Par un Concert incomparable, La rendent fort recommandable.

107. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VI. Causes de la Décadence de l’Art »

Il y a une grande différence pour les effets, entre les honneurs que l’on fait bien d’accorder à l’art du Théâtre, et la familiarité qu’on fait très mal de prodiguer aux gens qui l’exercent. […] Le talent du Théâtre ne fut pas celui qu’elles recherchèrent avec plus de vivacité.

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