D’abord, comme en un Lieu champêtre, On voit, dans un Lointain, paraître, Un Port, où la Mer fait flo-flo, Comme à Dieppe, ou Saint Malo, Avec de longues Kyrielles, De Navires & de Nacelles, De l’un, & de l’autre côté, Et même, une vaste Cité, Flore, que le Printemps r’amène, Se découvre dessus la Scène, En des Atours fort gracieux, Avec ses Nymphes, & les Dieux Tant des Eaux, que des Jardinages, Qui, pour Valets de Pied, & Pages, Ont des Dryades, des Sylvains, Des Fleuves d’Eau douce, & Marins, Et le reste de leur Séquelle, Magnifique, & non telle quelle.
Ce serait, au reste, une grande erreur de croire qu’une adresse habituelle, qu’un exercice journalier des bras, des jambes et des pieds, fussent les seuls talents de ces Danseurs extraordinaires.
Le Dieu de la guerre se met à ses cotés ; Vulcain se place aux pieds de la Déesse, et les héros de la suite se grouppent derrière elle.
En presentant les mains à la Demoiselle, dans le même goût que j’ai tâché d’exprimer dans ces deux Figures, & lorsque vous tenez les deux mains, vous faites un tour ou deux, mais l’homme fait un pas de Menuet en arriere, en amenant à lui la Demoiselle dont il quitte la main gauche seulement, pour en ôter du même tems son chapeau : enfin le pas du Menuet fini, l’homme porte le pied droit à côté de la deuxiéme position : & puis ils font ensemble les mêmes reverences qu’ils ont faites avant de danser.
Elle arrivait sur la pointe du pied, elle se balançait gracieuse, jetant son corps tantôt à droite, tantôt à gauche. […] Les sœurs du Destin se sont prises par la main, elles vont sans cesse parcourant les terres et les mers, et ainsi tournent, tournent, tournent trois fois. — Trois fois le tigre a miaulé, trois fois le hérisson a gémi. — La sorcière s’abandonne à son incantation magique : œil de lézard, pied de grenouille, langue de chien, fiel de bouc, nez de Turc, et, comme dit Macbeth : — Eh bien ! […] Agaçante, agacée, elle arrive, d’un pied mutin, d’un regard curieux, d’un geste timide. — Plus d’une fois l’écharpe échappe à cette main si légère. — Ô malheur !
Le maître des ballets, souvent homme-machine, bien plus accoutumé à parler aux jambes qu’à l’esprit, plus habitué aux mouvemens des pieds qu’à ceux des passions, fera agir et danser dans le même sens et de la même manière, tous les peuples de la terre. […] Les captifs d’Hercule et d’Agamomnon peuvent être pieds nus, c’est-à-dire, avec des bas doigtés ; mais ce costume scrupuleux deviendroit trop sévère et même dégoûtant s’il étoit régulièrement observé et pour Hercule et pour Agamemnon.
Arlequin s’élance sur ce socle, s’y pose en attitude ; son accoutrement disparoit ; je ne vis plus qu’un Triton de marbre blanc, ayant à sa bouche une trompe marine, longue environ de deux pieds, et dont le sommet, ou l’entonnoir pouvoit avoir dix pouces de diamètre. De cet entonnoir s’élevoit à la hauteur de douze pieds un jet d’eau, et du pourtour de cet entonnoir sortoient huit autres jets, qui en tombant dans les eaux brillantes du bassin formoient une espèce de cloche.
J’aime mieux un trou dans ma bottine qu’une douleur dans mon pied.
Que si quelque esprit de contradiction, (comme il est presque impossible autrement pour les raisons que i’ay dictes) se iette icy à la trauerse, & blasonne ce que i’escris, ie me console en ce qu’il ne le peut faire qu’au desaduantage des plus renommez de la profession, qui pratiquent ceste Methode, & ausquels ie fais vn sacrifice volontaire de ma peine, & du desir extreme que i’ay, que la danse possedant l’honneur qu’elle merite, fut autant estimée comme elle est estimable : Ce qui semble ne pouuoir iamais estre qu’au prealable on ne l’aye tirée de dessous les pieds de l’ignorance, qui la gehenne & la contrainct à des postures indignes d’estre veuës, bien moins d’estre imitées.
Vêtue d’une tunique à la grecque, jambes et pieds nus, vous avez interprété des pages de Chopin ou de Tchaikovsky.
Mais ce maître danseur est obligé à lutter contre des difficultés irréductibles : torse trapu, parcours limité ; son pied, qui arbore le chausson fourchu, ne peut point fournir l’élan vertigineux du capricant Styrax.
n’est-il pas extravagant de vouloir peindre en miniature sur une toile de cent pieds ?
Je me suis gardé de lui dire sur quel pied d’intimité vous comptez l’accueillir, et cela à cause d’une réponse qu’il m’a faite et qui m’a donné à penser.
Il y avoit une autre danse attribuée à Venus, où il paroît qu’elle disoit, Avancez le pied, mes enfans, & trépignez à qui mieux mieux ; comme si Venus eût voulu donner à la jeunesse des preceptes de ce bel Art. […] Ils avoient encore une autre danse de filles qui se faisoit nuds pieds, pour ne pas dire toutes nues, qui étoit celle de l’innocence, & qui fut cause du premier enlevement d’Helene par Thésée l’an 2854 du Monde, pour satisfaire son amour. […] Les Grecs appeloient les habiles Danseurs les sages des pieds & de la main, parce qu’ils exprimoient par leurs gestes les misteres de la nature.
« Les aimer, ajoute ce Saint, c’est abuser des dons du Créateur, et aller contre les vues qu’il s’est proposées en nous donnant des pieds : en effet il ne nous les a pas donnés pour en faire un usage aussi honteux que celui qu’on en fait dans les danses, mais seulement pour marcher modestement. […] En descendant de la montagne pour porter au peuple ces tables de la loi, Moïse vit le veau et les danses qui se faisoient en son honneur : alors sa colère s’embrasa, il jeta les tables qu’il tenoit entre ses mains, et les brisa au pied de la montagne. […] En une seule heure ces pieds dont vous faites un si mauvais usage, peuvent être sans mouvement.
Six de ces Faunes sont enfin victorieux ; ils foulent d’un pied leurs ennemis terrassés, et lèvent le bras pour leur porter le dernier coup. […] Leurs compagnes sensibles à la honte et à l’abattement des vaincus, laissent tomber à leurs pieds celles qu’elles leur destinoient : ceux-ci dans une attitude qui peint ce que la douleur et l’accablement ont de plus affreux, sont immobiles ; leur tête est abattue, leurs yeux sont fixés sur la terre. […] Les deux côtés du théatre offrent un autre groupe de Bostangis, d’Eunuques blancs, d’Eunuques noirs, de Muets, de Janissaires et de Nains prosternés au pied du trône du Grand-Seigneur.
Six de ces Faunes sont enfin victorieux ; ils foulent d’un pied leurs ennemis terrassés & levent le bras pour leur porter le dernier coup, lorsque six Nymphes conduites par l’Amour les arrêtent & leur présentent une couronne de fleurs. Leurs compagnes sensibles à la honte & à l’abattement des vaincus laissent tomber à leurs pieds celles qu’elles leur destinoient ; ceux-ci dans une attitude qui peint ce que la douleur & l’accablement ont de plus affreux sont immobiles ; leur tête est abattue, leurs yeux sont fixés sur la terre. […] Les deux côtés du Théatre offrent un autre grouppe de Bostangis, d’Eunuques blancs, d’Eunuques noirs, de Muets, de Janissaires & de Nains prosternés aux pieds du trône du Grand Seigneur.
Le temple est à droite, la vue s’étend à vos pieds et si vous tournez vos regards vers la gauche, vous découvrez une véritable forêt d’arbres séculaires.
Cet art est d’ailleurs fort imparfait, il n’indique exactement que l’action des pieds, et s’il désigne les mouvements des bras, il n’exprime ni les positions, ni les contours qu’ils doivent avoir.
Cette danseuse étoit l’image de Terpsicore ; elle avoit de l’aisance, de la facilité, et du brillant c’étoit un balon qui rendoitson exécution si légère, que sans sauter, et par la seule élasticité de ses coups de pieds, on se persuadoit qu’elle ne touchoit point la terre.
Ses jambes sont rigoureusement nues ; mais ses pieds chaussent des petits souliers de satin.
Le corps de ballet de l’Opéra s’inscrit en faux contre l’expression populaire : Bête comme ses pieds. A l’Opéra, les pieds seuls ont de l’esprit.
Depuis les fauteuils d’orchestre jusqu’aux plus hauts gradins les spectateurs crient, trépignent, battent des mains, frappent des pieds. […] Ce sont les musiciens (la chose se passe à Boston) qui rivalisent avec le public pour fêter la triomphatrice et qui hissent avec effort jusqu’à ses pieds un bouquet phénoménal. […] A Baltimore, lorsque Fanny, pour se dérober à des honneurs exagérés, voulut rentrer discrètement à pied, le retour n’en fut que plus difficile. […] « Dimanche dernier, raconte le Morning Herald, deux chaloupes magnifiquement décorées et portant chacune huit rameurs attendaient au pied de Castle-Garden, et la foule assemblée se demandait avec curiosité à quel haut personnage elles étaient destinées, quand parut l’enchanteresse Fanny Elssler qui, légère comme l’Ariel de Prospero, s’élança en riant sur les riches coussins de la chaloupe qui était celle du capitaine commandant le North Carolina. […] Une variation prolongée que Fanny exécuta sur la pointe des pieds fit hurler de satisfaction les gens de New-York.
La balle le perce sans doute ; mais la colonne la repousse contre vous : vous tombez l’un et l’autre frappés du même coup, et vous restez à terre, pour y être foulé aux pieds de la multitude, dont vous auriez tôt ou tard fixé l’admiration, et qui vous méprise.
Pour atteindre à ce paradis de gelée de groseille, l’enfant avait tendu le jarret outre mesure et se tenait en équilibre sur le bout de ses pieds mignons dont les orteils nerveux, aigus, inébranlables, ressemblaient aux deux lames d’acier d’un compas audacieusement piquées dans le plancher.
Les engagements sont chose sacrée que même une danseuse n’a pas le droit de fouler aux pieds. […] Le pied n’est pas petit ; il est assez charnu et d’une structure vigoureuse ; mais il se relie avec une sveltesse exquise au bas de la jambe. […] Des fleurs, destinées à être jetées à ses pieds, arrivaient en masse de Gênes. […] En la voyant, vieillards, enfants, hommes et femmes, tous se mirent à pleurer dans le paroxysme d’une chaude sympathie pour la célèbre artiste au moment le plus doux de son triomphe, et, on peut le dire, à l’apogée de sa carrière, couronnée de gloire et surtout de l’amour et de l’estime du monde civilisé… Succombant sous une sensation trop vive pour une poitrine de femme, elle tomba à genoux devant la montagne de fleurs semée à ses pieds ; et, détachant le bracelet, doucement, lentement et gracieusement elle baisa chacune des six pierres formant les six lettres du nom de Moscou… Le ballet ne pouvait continuer, les spectateurs, Esmeralda, les acteurs, les coryphées, le corps de ballet, l’orchestre même ne cessant de pleurer comme des amis à l’approche d’une séparation inévitable. » Il y eut quarante-deux rappels, plus de trois cents bouquets, et même « une version digne de foi les fait monter à six cent vingt ». […] Les deux doyens notamment, le ministre Schmerling et Dessauer, ne savaient assez raconter avec quelle grâce indescriptible Fanny avait dansé la cachucha, plutôt avec des mouvements des bras, du buste, de la tête, que des pieds.
Mais aujourd’hui les pas sont compliqués, ils sont doublés et triplés ; leur mélange est immense : il est donc très difficile de les mettre par écrit, et encore plus difficile de les déchiffrer, cet art au reste est très imparfait ; il n’indique exactement que l’action des pieds ; et s’il nous désigne les mouvemens des bras, il n’ordonne ni les positions ni les contours qu’ils doivent avoir ; il ne nous montre encore ni les attitudes du corps, ni ses effacemens ni les oppositions de la tête, ni les situations différentes, nobles et aisées, nécessaires dans cette partie ; et je le regarde comme un art inutile, puisqu’il ne peut rien pour la perfection du nôtre. […] Entassez, tant qu’il vous plaira, ces foibles monumens de la gloire de nos danseurs célèbres ; je n’y vois, et l’on n’y verra que le premier trait, ou la première pensée de leurs talens ; je n’y distinguerai que des beautés éparses, sans ensemble, sans coloris ; les grands traits en seront effacés ; les proportions, les contours agréables ne frapperont point mes yeux ; j’appercevrai seulement des vestiges et des traces d’une action dans les pieds, que n’accompagneront ni les attitudes du corps, ni les positions des bras, ni l’expression des têtes ; en un mot, vous ne m’offrirez qu’une toile sur la quelle vous aurez conservé quelques traits épars de différens maîtres. » J’ai appris, Monsieur, la Chorégraphie, et je l’ai oubliée ; si je la croyois utile à mes progrès, je l’apprendrois de nouveau.
Cet Art au reste est très-imparfait ; il n’indique exactement que l’action des pieds, & s’il nous désigne les mouvements des bras, il n’ordonne ni les positions ni les contours qu’ils doivent avoir : il ne nous montre encore ni les attitudes du corps, ni ses effacements, ni les oppositions de la tête, ni les situations différentes, nobles & aisées, nécessaires dans cette partie, & je le regarde comme un Art inutile puisqu’il ne peut rien pour la perfection du nôtre. […] Entassez, tant qu’il vous plaira, ces foibles monuments de la gloire de nos Danseurs célebres ; je n’y vois & l’on n’y verra que le premier crayon, ou la premiere pensée de leurs talents ; je n’y distinguerai que des beautés éparses, sans ensemble, sans coloris ; les grands traits en seront effacés ; les proportions, les contours agréables ne frapperont point mes yeux ; j’appercevrai seulement des vestiges & des traces d’une action dans les pieds que n’accompagneront ni les attitudes du corps, ni les positions des bras, ni l’expression des têtes ; en un mot, vous ne m’offrirez que l’ombre imparfaite du mérite supérieur, & qu’une copie froide & muette d’originaux inimitables. » J’ai appris, Monsieur, la Chorégraphie & je l’ai oubliée ; si je la croyois utile à mes progrès je l’apprendrois de nouveau.
. — Elle a été longue à faire fortune ; mais elle a tellement fait des pieds et des mains, qu’aujourd’hui elle ne se ferait pas couper une mèche de cheveux pour dix mille francs.
La colere qui est une passion fougueuse, s’emporte avec impétuosité ; elle n’a rien de réglé ; tous ses mouvemens sont violens ; & pour l’exprimer par la danse, les pas doivent être précipitez, avec des chutes & des cadences inégales ; il faut battre du pied, aller par élancemens, menacer de la tête, des yeux de la main, jetter des regards farouches & furieux.
Le Mardi 17, autre combat, à la Pique, à l’estoc, au tronçon de la Lance, à pied et à cheval ; et le Jeudi 19 fut fait le ballet des Chevaux, auquel les Chevaux d’Espagne, coursiers et autres en combattant s’avançaient, se retournaient contournaient au son et à la cadence des Trompettes et Clairons, y ayant été dressés cinq mois auparavant.
Le Vestris d’aujourd’hui ne l’exécute pas avec douceur ; il la tourne avec une vélocité extraordinaire, et lorsque le centre de gravité l’avertit de la chute, il s’arrête en trépignant fortement des pieds.
Les pieds ont plus de force que d’élasticité. […] « Elle s’avance, dit Théophile Gautier, dans les Beautés de Paris, en basquine de satin rose garnie de larges volants de dentelle noire ; sa jupe, plombée par le bord, colle exactement sur ses hanches ; sa taille de guêpe se cambre audacieusement et fait scintiller la baguette de diamants qui orne son corsage ; sa jambe, polie comme le marbre, luit à travers le frêle réseau de son bas de soie ; et son petit pied, en arrêt, n’attend pour partir que le signal de la musique. […] alors la tête n’y est plus, on bat des mains, on trépigne sur les pieds des voisins, bravo, bravi, brava ! […] Les deux voyageuses gagnèrent à pied, par des chemins boueux, insuffisamment couvertes, les plus proches habitations, distantes d’une lieue.
Il payait de sa personne, il intervenait très activement dans l’énorme travail que nécessite la mise sur pied d’un opéra. […] Le grand nombre de cavaliers qui parurent dans cette pièce fit dire à un plaisant : « Ici on chante à pied et à cheval. » A vrai dire, c’étaient des spectacles de cirque. […] La somme, à coup sûr, fut rondelette, si l’on en juge d’après la quantité d’encens qu’il fait brûler invariablement, obstinément, aux pieds du Jupiter de l’Académie royale de Musique.
Cette résolution produit un double effet ; Oreste se livre à la douleur, et Pylade à la joie ; Oreste embrasse les genoux d’Iphigénie, pour la conjurer de revoquer un arrêt qui lui perce l’ame ; il veut être immolé ; Pylade à son tour se jette aux pieds de la Prêtresse en la suppliant d’être infléxible aux prières d’Oreste, et de ne rien changer à l’heureux choix qu’elle a daigné faire. […] Iphigénie, le visage couvert d’un voile, est prosternée aux pieds de l’autel, dans l’attitude de la douleur ; Oreste se met à genoux et présente sa tête au glaive dont on arme la main tremblante de la Prêtresse ; son bras semble se refuser à ce sanglant sacrifice ; le fer sacré lui échappe de la main, et ce n’est qu’après les plus violens combats entre le devoir et l’humanité, qu’elle le ramasse et le lève pour en frapper la victime.
Il est beaucoup plus simple de construire un univers que d’expliquer comment un homme tient sur ses pieds. […] Mais c’est un fait aisé à observer que tous les mouvements automatiques qui correspondent à un état de l’être, et non à un but figuré et localisé, prennent un régime périodique ; l’homme qui marche prend un régime de cette espèce ; le distrait qui balance son pied ou qui tambourine sur les vitres ; l’homme en profonde réflexion qui se caresse le menton, etc.
Le corps s’est alors agité, les bras se sont ouverts ou resserrés, les pieds ont formé des pas lents ou rapides, les traits du visage ont participé à ces mouvements, tout le corps enfin a répondu par des positions, des sauts et des attitudes, aux sons dont les oreilles étaient frappées ; et c’est ainsi que le chant, qui était l’Expression d’un sentiment, en a fait développer une seconde qui existait chez l’homme, à laquelle on a donné le nom de Danse ou de Ballet.
Moi Alors je l’applaudissais ; mais tout en regardant ses petits pieds, si pressés, si vifs, si amusants, je me disais : « Ce n’est pas ça, la danse. » La Danseuse Et pour parler votre langage : « Qu’est-ce que c’est, la danse ?
Je crois décidement, Monsieur, qu’il n’est pas moins difficile à un peintre et à un maître de ballets de faire un poème ou un drame en peinture et en danse, qu’il ne l’est à un poète d’en composer un ; car, si le génie manque, on n’arrive à rien ; ce n’est point avec les jambes que l’on peut peindre ; tant que la tête des danseurs ne conduira pas leurs pieds, ils s’égareront toujours, et leur exécution sera machinale : et qu’est-ce que l’art de la danse quand il se borne à tracer quelques pas avec une froide régularité.
Alceste ouvre les yeux, voit son époux et se jette dans ses bras : l’Hymen rallume son flambeau à celui de l’Amour ; Admète et Alceste se prosternent aux pieds de ces Immortels, et expriment vivement à Hercule leur reconnoissance.
Je crois décidément, Monsieur, qu’il est aussi facile à un grand Peintre & à un célebre Maître de Ballets, de faire un Poëme ou un Drame en Peinture & en Danse, qu’il est aisé à un excellent Poëte d’en composer un ; mais si le génie manque, on n’arrive à rien ; ce n’est point avec les jambes que l’on peut peindre ; tant que la tête des Danseurs ne conduira pas leurs pieds, ils s’égareront toujours, leur exécution sera machinale, & ils se dessineront eux-mêmes froidement & de mauvais goût.
Le Roi fit partager en trois la Galerie de Versailles, par deux balustrades de quatre pieds de hauteur ; la partie du milieu faisoit le centre du bal : il y avoit une esttrade de deux marches, couverte des plus beaux tapis des Gobelins, sur laquelle on rangea dans le fond, des fauteuils de velours cramoisi, garnis de grandes crépines d’or, pour placer les Rois de France & d’Angleterre, avec la Reine, Madame de Bourgogne, tous les Princes & les Princesses du Sang ; les trois autres côtez étoient bordez au premier rang, de fauteuils fort riches, pour placer les Ambassadeurs, les Princes, les Princesses Etrangeres, les Ducs, les Duchesses, & les autres grands Officiers de la Couronne ; d’autres rangs de chaises derriere ces fauteuils, pour les personnes de considération de la Cour & de la Ville ; à droite & à gauche du centre du bal, étoient des amphithéâtres pour placer les spectateurs. […] La Danse au pied des autels Mena jadis vos Prêtresses, Offrir les vœux des mortels : Soleil, par ce seul langage Danse des Bracmanes, peuple des Indes, en l’honneur du Soleil.
Enfin, contre le sacrement de l’extrême-onction, qu’on a peut-être déjà reçu dans quelque maladie, ou qu’on espère de recevoir avant de mourir, puisque par les danses on se sert pour offenser Dieu, de ses pieds qui ont été sanctifiés par les onctions qui y ont été faites, ou qu’on espère qui y seront faites un jour. » Si ceux qui aiment les danses se déclarent ainsi les ennemis de Dieu par les outrages qu’ils font par elles à tous les sacremens, ils se déclarent en même temps les ennemis des saints que Dieu glorifie dans le ciel, en profanant leurs fêtes par les danses qui se font en ces jours-là plutôt qu’en tout autre jour ; ils ne pourront donc avoir au jugement futur aucuns saints pour intercesseurs, puisqu’ils les auront tous offensés aux jours mêmes que l’Eglise a consacrés à leur culte : et coupables comme nous sommes de tant de péchés, que deviendrons-nous quand Dieu nous jugera, si ceux que nous pouvons avoir pour intercesseurs auprès de lui se rendent nos accusateurs, à cause des outrages que nous leur aurons faits ? […] L’agitation des mains, les mouvemens trop légers des pieds, la dissipation et la hardiesse des regards, montrent qu’il y a dans l’ame quelque chose de déréglé qui ne peut être vu des yeux du corps.
Il jugea que des espadrilles de toile risqueraient moins de me blesser et de me déformer les pieds, et comme je réclamais : « Petite bête, me dit-il, tu ne sais donc pas que toute ta fortune à venir est dans tes pattes ? […] Tu n’auras jamais ces maladies terribles du pied qui, sur douze apprenties danseuses, en font mettre dix de côté, infirmes pour toujours ».
Effectivement, quatre dames effectuent leur sortie ; elles sont sur-le-champ entourées ; trois d’entre elles prennent des bras qui leur sont offerts, montent en voiture ou partent à pied, la quatrième s’en va seule.
Les derniers qui demeurent vivants viennent apporter leurs armes aux pieds de Cadmus. » Je ne puis pas me méprendre sur l’intention de Quinault.
Hilas n’avoit que de foibles moyens, et manquoit tout à la fois d’instruction et de génie ; il s’imagina qu’il falloit représenter un grand Roi à la Toise, en conséquense il se fit faire un cothurne très élevé, et pour se hausser encore davantage il représenta Agamemnon sur la pointe des pieds, afin de paraître plus grand que tous les acteurs qui l’entouroient.
Le combat s’engage, et, après une lutte opiniâtre, le valeureux Euthyme, terrasse le spectre et le foule à ses pieds.
J’ai vécu trois jours dans la persuasion que le poète devait partir de la quatrième voyelle de l’alphabet, comme le garde national doit partir du pied gauche. […] Un prince plus ou moins turc, ayant manifesté le désir de causer de la question d’Orient avec la jeune fille, la mère a jugé convenable de ne pas recevoir la tête couronnée dans le domicile d’un être qui travaille pour les pieds humains, voilà ce qui a motivé la translation des meubles. […] Le lecteur de l’épître, ayant cinq pieds sept pouces (ancienne mesure), comprend qu’il y a erreur, et que ce mot est évidemment tronqué ; il poursuit ses recherches et réunit cette phrase : Tu n’ai qu’un nain fidèle. […] S’il fredonne : Vos pieds dans le satin N’osent fouler l’herbette, La Lorette s’écrie : Alfred ou Gustave, je vais tout à l’heure te fouler quelque chose ; et elle lance immédiatement au chanteur un coup de tibia dans ce que Paul de Kock nomme, dans ses jours de chasteté, — le fémur. […] Au bout de deux mois de stage, l’ambitieuse Lorette fut obligée de renoncer à la conquête qu’elle avait préméditée ; elle n’avait pas même mis en réserve les frais de retour, croyant revenir à Calais dans un yacht royal : elle en était à blasphémer contre la sibylle… Enfin un quaker la prit en pitié et lui dit : Ma fille, tu as fait une boulette ; quand on s’aventure dans un climat où l’on peut manger jusqu’à son dernier denier, il faut choisir un pays d’où il soit possible de revenir à pied.
On le rencontrait rarement à pied, il était le plus souvent en voiture ou dans une chaise à porteurs. […] Le principe de la légitimité dont il avait été l’infatigable champion était de nouveau foulé aux pieds par un peuple indocile ! […] Il prit prétexte d’une douleur au pied pour éviter une promenade que lui proposait le prince. […] « Oui, ma chère amie, écrit-il de Presbourg le 18 octobre 1830, il faut que je vous en fasse l’aveu : toutes les passions qui ont jamais bouillonné dans ma poitrine (et depuis vingt ans, je m’en croyais délivré à tout jamais) n’ont été que jeux d’enfants, comparées à celle que cette jeune fille a fait brûler en moi… Maintenant que vous avez constaté quelques-uns de ses charmes, cela vous semblera naturel et croyable, si je vous dis que Fanny n’aurait eu qu’à faire un signe pour voir à ses pieds dix amants plutôt qu’un, et des plus séduisants, des plus puissants. […] Elle voyait à ses pieds un homme qui avait été le soutien des monarchies, le conseiller des souverains, que les princes et les ambassadeurs s’honoraient d’avoir pour ami, celui qui était l’un des hôtes les plus brillants des salons aristocratiques.
Son frère possédoit également ce talent ; mais au lieu de l’emploier à la perfection de la danse, aux charmes, à la noblesse et aux repos de l’exécution méchanique, il s’en est servi, au contraire, pour la rendre diffuse, en exigeant d’elle qu’elle opérât des pieds avec autant de dextérité que les doigts ont à frapper toutes les notes.
Vous n’avez sans doute jamais su ce vieux conte qu’on fait d’un Prédicateur : se trouvant court en chaire, il s’avisa de prononcer des si, des mais, des car, & d’autres monosyllabes pareils, qu’il accompagnait de mouvemens des pieds & des mains, comme s’il avait débité à son Auditoire les meilleures choses du monde.
Les Coryphées étant les chefs du ballet, sont employés utilement dans les choeurs qui offrent l’image de ceux des Grecs ; ils participent à l’action ; il faut, à cet effet, qu’ils s’exercent à la pantomime ; car, dans cette situation la danse doit faire place à l’action ; il n’est plus question de pas brillans ; il faut des gestes expressifs qui remplacent les mouvemens des jambes ; ce sont les traits animés de la physionomie qui doivent suppléer au méchanisine des pieds.
… *** Au nord de l’Irlande, j’eus une fois l’occasion de voir des enfants pieds nus, en février, dans la neige, par un froid intense.
En second lieu il ne fallait pas qu’un pied prédestiné aux bonds les plus merveilleux fût, au moment de sa formation, en contact avec le dur pavé de cette terre4. » Une autre tradition transforme Thérèse Prinster, la brodeuse, en une pauvre revendeuse que Fanny aurait retrouvée continuant ce modeste commerce au temps où elle revenait elle-même à Vienne, entourée de gloire et de bien-être. […] Alphonse Royer dit qu’il voyait les deux sœurs « quitter le soir le théâtre de la Porte de Carinthie après le spectacle et retourner à leur modeste domicile les pieds dans la neige, et portant un cabas à leur bras11 ».