Aux accens de la lyre d’Orphée, la décoration change successivement de forme, et s’embellit par gradation : les arbres viennent se ranger à la place des rochers ; les ronces se métamorphosent en fleurs, les autres se transforment en berceaux ; le coteau enfante des vignes qui en croissant s’unissent pour former de leurs pampres des guirlandes ; les oiseaux s’empressent, à répéter les chants d’Orphée ; des bergers et des Bergères quittent leurs hameaux pour se livrer aux transports de leur innocente joie : ils lui présentent des fleurs et des fruits, et ils expriment par des danses simples et naïves le bonheur qu’ils ont de le posséder dans leur voisinage ; la nature enfin, semble rendre hommage au chantre de la Thrace, en s’empressant d’embéllir sa sollitude par ces agréables métamorphoses.
A cette proposition Zélis recule épouvantée ; c’est en vain que Fatnie lui montre la nécessité de se venger ; Zélis naturellement tendre n’écoute que sa douleur : mais Fatnie lui montre dans l’éloignement le Sophi baisant la main de Zulmire, elle devient furieuse, arrache le poignard des mains de Fatnie, et lui promet en se retirant avec elle de se livrer aux excès de la plus cruelle vengeance.
Cet exercice fut un de ceux dans le quel il excella ; il s’y livra par goût, et dansa pour la dernière fois dans le ballet de Flore le 13. […] « Pour toute ambition, pour vertu singulière Il excelle à conduire un char dans la carrière ; A disputer des prix indignes de ses mains, A se donner lui-même en spectacle aux Romains, A venir prodiguer sa voix sur un théatre, etc. » Ne seroit-il pas plus simple et plus juste de croire que Louis quatorze délivré de Mazarin, prit les Rênes de son Royaume, qu’il devint l’âme de son conseil, qu’il voulut règner seul, et se livrer entièrement aux affaires de l’état.
Isménie qui n’a pu se donner la mort, se consacre aux autels de Diane ; elle part avec les Grecs, qui emportent sa statue et qui vont lui élever un temple dans l’Attique ; cette Princesse quitte sa patrie pour se livrer aux fonctions sacrées de la Déesse, et être Grande Prêtresse de ses autels. […] Thoas, commande à ses guerriers de se livrer à la joie et d’exécuter les jeux institués pour célébrer l’arrivée de tous les Grecs que le hazard conduit dans ses états.
Mais quelle fut la surprise de tous quand on vit le petit Savoyard en culotte courte et en livrée orange, juché derrière la voiture. — La baronne, dans un mouvement réactif et revenue probablement sur le compte de son fils d’adoption, en avait fait son groom !
Il y eut un rassemblement devant l’hôtel, pour admirer leur voiture avec la grande livrée.
Diane, suivant la fable, ne voyoit Endimion, que lorsque la nuit faisoit son cours, et dans le tems où les mortels sont livrés au sommeil : cela ne doit-il pas exclure toute suite ?
Il ne peut se distinguer dans son art, qu’autant qu’il s’appliquera à l’étude de ceux dont je viens de parler : exiger qu’il les posséde tous dans un dégré de supériorité qui n’est réservé qu’à ceux qui se livrent particulièrement à chacun d’eux, ce seroit demander l’impossible ; mais s’il n’en a pas la pratique, il doit en avoir l’esprit.
Médée, les yeux fixés vers la terre, paroît immobile ; l’arrêt de sa disgrace absorbe, pour ainsi dire, toutes les facultés de son âme ; elle est dans l’anéantissement le plus affreux, lorsque tout à coup elle en sort pour se livrer toute entière à sa rage.
Diane, suivant la fable, ne voyoit Endimion que lorsque la nuit faisoit son cours, & dans le temps où les mortels sont livrés au sommeil ; cela ne doit-il pas exclure toute suite ?
Il ne peut se distinguer dans son Art, qu’autant qu’il s’appliquera à l’étude de ceux dont je viens de parler : exiger qu’il les posséde tous dans un degré de supériorité, qui n’est réservé qu’à ceux qui se livrent particuliérement à chacun d’eux, ce seroit demander l’impossible.
Mais puis-je faire trop d’efforts, et employer trop de moyens pour m’opposer à un désordre devenu si commun, et dont tant de gens osent prendre la défense, non par lumière, mais par prévention pour les coutumes et les maximes du monde, ou même, parce que, livrés à l’amour de ces dangereux plaisirs, leur cœur ne peut s’en détacher ? […] Après quoi ce cardinal ajoute : « Rougissez ; un païen a pensé plus sainement que vous, et un païen vous condamnera au jour du jugement : la seule lumière naturelle a mis ce païen en état d’enseigner que la danse ne convient qu’à des personnes ivres ou insensées ; et vous qui êtes un enfant de Dieu, et qui êtes éclairé de la lumière céleste de l’Evangile ; vous chez qui on ne devroit pas seulement nommer de telles inepties, vous avez la folie de vous livrer aux danses, même dans les jours les plus sacrés et les plus solennels. » Le même Bellarmin, dans son dix-neuvième sermon, qui est sur le dimanche de la quinquagésime, s’élève en ces termes contre ceux qui donnent ou reçoivent des leçons pour apprendre, non à marcher décemment, mais à danser : « Faut-il donc acheter à prix d’argent l’art de périr pour l’éternité ?
Voilà par conséquent Armide livrée toute entière et sans retour, aux divers mouvements de la plus vive tendresse.
On a sacrifié le beau genre au trivial ; on a secoué le joug des principes ; on a dédaigné et rejetté toutes les règles ; on s’est livré à des sauts, à des tours de force ; on a cessé de danser, et l’on s’est crû pantomime : comme si l’on pouvoit être déclaré tel, lorsqu’on manque totalement par l’expression ; lorsqu’un ne peint rien ; lorsque la danse est totalement défigurée par des charges grossières, lorsqu’elle se borne à des contorsions hideuses, lorsque le masque grimace à contre-sens, enfin, lorsque l’action, qui devoit être accompagnée et soutenue par la grace, est une suite d’effets répétés, d’autant plus désagréables pour le spectateur, qu’il souffre lui-même du travail pénible et forcé de l’exécutant.
Il paroit que l’usage des orateurs Romains étoit d’avoir derrière eux, un joueur d’instrument pour leur donner le ton, ce qui les empêchoit de se livrer à leur vivacité, de s’emporter, d’épuiser leurs forces, et de s’enrouer.
Apelles, s’étant livré à son enthousiasme et ayant rendu à la beauté qui l’enflamme l’hommage que son cœur lui devoit, retourne à l’ouvrage.
On a sacrifié le beau genre au trivial ; on a secoué le joug des principes ; on a dédaigné & rejetté toutes les regles ; on s’est livré à des sauts, à des tours de force ; on a cessé de danser, & l’on s’est cru Pantomime, comme si l’on pouvoit être déclaré tel, lorsqu’on manque totalement par l’expression ; lorsqu’on ne peint rien ; lorsque la Danse est totalement défigurée par des charges grossieres ; lorsqu’elle se borne à des contorsions hideuses ; lorsque le masque grimace à contre-sens, enfin lorsque l’action qui devoit être accompagnée & soutenue par la grace est une suite d’efforts répétés, d’autant plus désagréables pour le Spectateur qu’il souffre lui-même du travail pénible & forcé de l’exécutant.
Après avoir dansé longtemps le genre sérieux, elle l’abandonna pour se livrer au genre mixte. […] Ces saynètes érotiques ont été réunies dans un recueil, intitulé Théâtre d’amour, qui n’a jamais été livré à l’impression et qui contient Junon et Ganymède, la Vierge de Babylone, Minette et Finette.
Après cette entrée des Amours Rameurs, Venus fit encore paroître aux yeux de Mercure, les jardins de Cérès, & une troupe d’Amours, qui pour livrer plus aisément Proserpine à la passion de Pluton, avoient pris la figure & l’habit de ses compagnes, & sous-prétexte d’une promenade, l’avoient fait sortir d’un château soigneusement fermé par sa mere : d’autres Amours, qui pour le même dessein avoient pris la ressemblance des Jardiniers de Cerès, cachant adroitement leurs fléches sous des fleurs qui ornoient le parterre, présenterent à Proserpine des bouquets, dont la vertu secrette l’endormit sur un gazon. […] Mais Venus fit remarquer à Mercure que ce Dieu souterrain craignant que les Démons qui l’accompagnoient ne sçussent pas garder tout le respect du aux beautez de Proserpine, avoit emprunté six Amours qu’elle avoit fait vétir de sa livrée, pour favoriser cet enlévement.
Car je ne vous écoutois pas, Seigneur, avec la fidélité nécessaire pour arriver à la joie que vous faites goûter à ceux qui n’ont d’attention qu’à vous ; et pour ressentir ce tressaillement intérieur qui est réservé à ceux dont le saint prophète dit (Ps. 50, v. 10), que l’humilité a brisé les os . » Ce même saint dit encore dans un autre endroit de ses confessions : (l. 2, c. 1) « Je me livrai à une infinité de passions qui, pullulant de jour en jour dans mon cœur, y firent comme une forêt, où l’épaisseur des arbres empêche la lumière de pénétrer : Sylvescere ausus sum variis et umbrosis amoribus. […] Combien une telle hypocrisie irrite-t-elle Dieu et est-elle capable de faire pleuvoir, pour me servir des paroles même de saint Augustin, des ténèbres vengeresses sur les criminelles passions auxquelles on aime à se livrer !
Il l’a abandonnée dans le dernier, pour se livrer à l’esprit de système, qui n’est que de l’esprit.
J’ai observé précédemment qu’on ne pouvoit pas conclure, de ce que les danses sont particulièrement défendues les jours de Dimanches et de Fêtes, pendant le service divin, qu’elles soient innocentes et permises en d’autres jours et en d’autres temps ; ce qui s’en suit uniquement, c’est que les danses, mauvaises en tous les temps, le sont particulièrement les jours consacrés à Dieu, et que la circonstance de ces jours est une circonstance qui rend plus criminels ceux qui se livrent à cette sorte de plaisir.
Oreste livré aux furies, est en proye à tous les tourmens qu’elles lui font éprouver ; cette scène offre des groupes et des situations dont il résulte les tableaux les plus effrayans.
Le vêtement des hommes est tout aussi indécent ; une espèce de petit jupon ne couvre que la moitié de la cuisse ; les jambes, les bras et le corps, imitent le nû ; s’ils n’étoient pas vêtus élégamment, il me sembleroit voir des garçons boulangers et des brasseurs livrés à leurs travaux grossiers.
Dans l’appartement qu’elle avait loué, elle fit installer un plancher incliné où, sur une légère couche de plâtre, elle se livrait, la nuit, à ses exercices. […] A dater de la Sylphide, les Filets de Vulcain, Flore et Zéphire ne furent plus possibles : l’Opéra fut livré aux gnomes, aux ondins, aux salamandres, aux elfes, aux nixes, aux willis, aux péris et à tout ce peuple étrange et mystérieux qui se prête si merveilleusement aux fantaisies du maître de ballet.
Philis triste et rêveuse fixe un rameau sur le quel sont perchées deux tendres tourterelles, image la plus belle de l’amour et de la fidélité ; puis détournant les yeux, elle considère deux cignes qui folâtrent sur les eaux d’un bassin rustique ; elle appercoit sur un autre bassin un autre cigue qui, seul et sans compagne paroit livré à la tristesse. […] Philis, la tête appuyée sur un de ses beaux bras et livrée aux sentimens divers qui remplissent son âme, ne voit et n’entend rien ; vainement l’Amour frappe du pied, tousse et soupire : plongée dans ses réflexions elle n’écoule que son coeur.
LA quantité de salles de spectacles détruites depuis 20 années par les incendies ; le nombre effrayant de victimes livrées à la fureur des flammes, et mille autres accidens aussi funestes, engagent tous les gouvernemens, à ne jamais permettre qu’un édifice (qui, dans une grande ville est le rendez vous des citoyens pour y jouir du spectacle des arts, et se délasser de leurs travaux) fut construit dans un espace resserré et entouré de maisons ou de palais qui finissent toujours par être incendiés. […] Est-il possible que dans un lieu resserré de toutes parts, on puisse se livrer aux impressions de son rôle, et se pénétrer du caractère que l’on doit représenter ?
Outre ces avantages, celui de se mettre à l’abri d’une foule d’inconvénients qu’on peut par ce seul moyen prévenir, doit paraître bien puissant à tous les poètes qui se livrent au genre lyrique.
« Nous prions pour les empereurs, pour leurs ministres, pour les puissances, pour le bon état des affaires et pour la tranquillité publique. » N’est-ce pas là donner des preuves plus réelles de l’amour qu’on a pour le prince et pour le bien de l’état, que de se livrer dans les réjouissances publiques à toutes sortes de folies et d’excès ?
Observer, réfléchir, lire, leur paraissent des distractions nuisibles aux mouvements du corps, où ils se livrent par préférence ; leurs bras, leurs positions croissent en agrément, et l’art reste sans progrès.
Je traitai le Roumain de contrebandier, et lui dis que s’il n’acquittait pas ses droits de douane, je le livrerais aux autorités.
Saint Eloy voyant qu’il n’avançoit point, poussé d’ailleurs par l’esprit de saint Paul, et armé du même pouvoir, il livra, par l’excommunication, les plus mutins et les plus endurcis au démon pour mortifier leur chair, et faire en sorte que leur ame fût sauvée au jour du Seigneur.
En ignore-t-on les principes, on a peu de ressources ; il faut dèslors renoncer au grand, abandonner l’histoire, la fable, les genres nationaux, et se livrer uniquement à ces ballets de paysans, dont on est rebattu et ennuyé depuis Fossan, cet excellent danseur comique, qui apporta en France la fureur de sauter, je compare la belle danse à une mère-langue ; les genres mixtes et corrompus qui en dérivent, à ces jargons que l’on entend à peine et qui varient à proportion que l’on s’éloigne de la capitale, où règne le langage épuré.
on a peu de ressource ; il faut dès-lors renoncer au grand, abandonner l’Histoire, la Fable, les genres nationaux, & se livrer uniquement à ces Ballets de Paysans, dont on est rebattu & ennuyé depuis Fossan, cet excellent Danseur comique, qui apporta en France la fureur de Sauter.
Quel rapport entre ce mélange indécent et sans pudeur, de personnes de différent sexe, pour se livrer à la licence d’une joie folle et criminelle, et ces chœurs de femmes qui répétoient avec une harmonie majestueuse les hymnes sacrées, après que les chœurs d’hommes les avoient entonnées ?
Les jeunes gens qui se livrent à la danse machinalement et sans principes, s’instruiroient encore infailliblement ; ils apprendroient à connoitre les difficultés, ils s’efforceroient de les surmonter ; et la vüe des routes sûres les empêcheroit de se perdre et de s’égarer.
Les jeunes gens qui se livrent à la Danse machinalement & sans principes s’instruiroient encore infailliblement ; ils apprendroient à connoître les difficultés ; ils s’efforceroient de les combattre ; & la vue des routes sûres les empêcheroit de se perdre & de s’égarer.
On dirait qu’ils tiennent à reproduire, dans la journée, les tours de force auxquels les pieds se livrent, le soir, en leur vivacité rythmée.
Son raisonnement était fondé sur ce qu’il soupçonnait un jeune homme qui n’aime pas la danse, de se livrer à d’autres genres d’amusemens qui, loin d’être passagers comme celui-là, nourrissent dans la jeunesse des vices, qui, presque toujours, s’accroissent avec l’âge.
J’ai voulu vous montrer comment cet art, loin d’être un futile divertissement, loin d’être une spécialité qui se borne à la production de quelques spectacles à l’amusement des yeux qui le considèrent ou des corps qui s’y livrent, est tout simplement une poésie générale de l’action des êtres vivants : elle isole et développe les caractères essentiels de cette action, la détache, la déploie, et fait du corps qu’elle possède un objet dont les transformations, la succession des aspects, la recherche des limites des puissances instantanées de l’être, font nécessairement songer à la fonction que le poète donne à son esprit, aux difficultés qu’il lui propose, aux métamorphoses qu’il en obtient, aux écarts qu’il en sollicite et qui l’éloignent, parfois excessivement, du sol, de la raison, de la notion moyenne et de la logique du sens commun.
Elle y chanta aussi, et Malibran, cette poésie vivante, cette intelligence si prompte et si fine, lui conseilla d’abandonner la danse et de se livrer exclusivement aux études musicales.
Je me suis livré dès cet instant à la danse expressive et en action ; je me suis attaché à peindre dans une manière plus grande et moins léchée ; et j’ai senti que je m’étois trompé grossièrement en imaginant que la danse n’étoit faite que pour les yeux, et que cet organe étoit la barrière ou se bornoit sa puissance et son étendue, persuadé qu’elle peut aller plus loin, qu’elle a des droits incontestables sur le cœur et sur l’ame, je m’efforcerai désormais de la faire jouir de tous ses avantages.
Je me suis livré dès cet instant à la Danse expressive & en action ; je me suis attaché à peindre dans une maniere plus grande & moins léchée, & j’ai senti que je m’étois trompé grossiérement en imaginant que la Danse n’étoit faite que pour les yeux, & que cet organe étoit la barriere où se bornoit sa puissance & son étendue.
Le mal était trop grand sans doute lorsqu’on y appliqua le remède extrême, il ne servit qu’à rendre cet exercice plus piquant : la jeunesse Romaine prit la place des danseurs à gages qu’on avait chassés ; le peuple imita la noblesse, et les sénateurs eux-mêmes n’eurent pas honte de se livrer à cet indigne exercice.
A la répétition générale de ce ballet, des tuyaux de gaz commandés pour l’illumination d’un palais n’étaient pas encore livrés.
La plupart des jeunes gens qui se livrent à la danse, se persuadent qu’ils parviendront à se tourner, en forçant uniquement leurs pieds à se placer en dehors.
La plupart des jeunes gens qui se livrent à la Danse se persuadent qu’ils parviendront à se tourner, en forçant uniquement leurs pieds à se placer en dehors.
Le domestique, assis à l’arrière, est boutonné dans une livrée de bonne compagnie.
La dépense y fut si grande, y compris les tournois, mascarades, présents, devises, musique, livrées, que le bruit était que le roi n’en serait pas quitte pour cent mille écus. […] Malgré l’agitation de son administration pénible, il se livra à cet aimable penchant ; mais par une impulsion de ce bon esprit, qui réglait presque toutes les opérations de son règne, ce fut Sully, le grave, le sévère, l’exact Sully, qui eut l’intendance des ballets, des bals, des mascarades, de toutes les fêtes, en un mot, d’un roi aussi aimable que grand, et qui méritait à tant de titres de pareils ministres. […] La grossesse enfin de Madame la Dauphine ranima leur joie ; et M. le duc d’Aumont, pour lors premier gentilhomme de la chambre de service, eut ordre de faire les préparatifs des plaisirs éclatants, où la cour espérait de pouvoir se livrer. […] Sans autre fête qu’un grand feu d’artifice, ils laissèrent la cour et la ville se livrer aux vifs transports de joie que la naissance d’un prince avait fait passer dans les cœurs de tous les Français. […] Rien ne serait plus agréable pour nous, que de nous livrer à décrire par des exemples aussi honorables que multipliés les ressources du zèle de nos compatriotes, dans les circonstances, où leur amour pour le sang de leurs rois a la liberté d’éclater.
Défense expresse était faite à toute personne, même à celles qui faisaient partie de la maison du roi, d’entrer à l’Opéra sans payer ; défense à la livrée d’y entrer, même en payant ; défense de stationner dans les coulisses ; défense de s’avancer sur le théâtre hors de l’enceinte de la balustrade. […] Elle se débarrassa à la hâte de toute sa défroque républicaine ; elle reprit sa livrée monarchique : il ne s’agissait, pour elle, que de changer l’étoffe et le galon.
Or voici qu’au moment de l’épreuve solennelle, on la laisse abandonnée à elle-même, ou livrée à des partenaires qui ne devinent pas ses pensées, comme faisait sa compagne ordinaire, et qui n’ont pas les mêmes raisons de se sacrifier pour la faire triompher.
Le premier instant me disposoit à céder à l’impression qui devoit résulter des objets qui m’étoient offerts : Le second détruit totalement ce premier effet, et la nouvelle sensation qu’il produit sur moi est si différente et si distante de celle à la quelle je m’étois d’abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême ; surtoût lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension et plus de tendance à se déployer dans le dernier sens ou elles viennent d’être mues ; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l’enjoué, du diatonique enharmonique, ou du chromatique enharmonique à une gavotte, ou à une sorte de Pont-neuf, ne me semble par moins discordant, qu’un air qui commenceroit dans un ton et qui finiroit dans un autre(1).
Le second détruit totalement ce premier effet, & la nouvelle sensation qu’il produit sur moi est si différente & si distante de celle à laquelle je m’étois d’abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême, sur-tout lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension & plus de tendance à se déployer dans le dernier sens où elles viennent d’être mues ; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l’enjoué, du diatonique enharmonique,5 ou du chromatique enharmonique à une Gavotte, ou à une sorte de Pont-neuf, ne me semblent pas moins discordant, qu’un air qui commenceroit dans un ton & qui finiroit dans un autre.
Voilà donc Armide livrée sans retour à sa tendresse.
On livra à l’indignation publique le nom d’Auguste, qui avait, dit le Bon Sens, « lancé contre les malheureux siffleurs sa meute de chiens enragés ».