Le mouvement saltatoire exclut toute velléité expressive ; s’il se laisse gagner par l’émotion psychologique, il se déforme fatalement, sa ligne dévie, son rythme se brise, il sombre dans le concret.
Le morceau le plus éloigné qui termine la décoration, présente une cascade de plusieurs nappes, qui se perd dans un bassin, et qui laisse découvrir derrière elle un paysage et un lointain. […] Elles obéissent à regret ; et malgré l’empressement avec le quel elles semblent se rendre aux ordres du Sultan, elles laissent échapper des mouvemens de dépit et de désespoir, qu’elles étouffent en apparence lorsqu’elles rencontrent les yeux de leur maître. […] Des signes extérieurs qui annoncent un sentiment, deviennent froids et languissans, s’ils ne sont subitement suivis d’autres signes indicatifs de quelques nouvelles passions qui lui succèdent ; encore est-il nécessaire de diviser l’action entre plusieurs personnages ; une même altération, des mêmes efforts des mêmes mouvemens, une agitation toujours continuelle fatigueroient et ennuieroient enfin et l’acteur et le spectateur ; il importe donc d’éviter les longueurs, si l’on veut laisser à l’expression la force qu’elle doit avoir, aux gestes leur énergie, à la physionomie son ton, aux yeux leur éloquence aux attitudes et aux positions leurs graces et leur verité.
On croirait que je le laisse mourir de faim. […] Pour l’autre, je le laisse à la maison, où il fait le chien de garde.
— Rien n’est plus dangereux et plus insupportable que de laisser percer l’art dans ce que le spectateur sait qu’on veut feindre.
Ici je m’arrête ; je sens que si je me laissais entraîner par mon sujet, il me faudrait entrer dans des développements qui me mèneraient beaucoup trop loin.
Ces passions ouvrent la porte à tous les vices, et les vices se propagent aisément, lorsqu’on se laisse entraîner par la force du mauvais exemple, et que l’honnêteté cesse d’être en sentinelle pour les repousser.
(S) On ne connaît guère les auteurs des paroles de nos chansons françaises : ce sont des morceaux peu réfléchis, sortis de plusieurs mains, et que pour la plupart le plaisir du moment a fait naître : les musiciens qui en ont fait les airs sont plus connus, parce qu’ils en ont laissé des recueils complets ; tels sont les livres de Lambert, de Dubousset, etc. […] Enos commença le premier à chanter les louanges de Dieu, Genèse 4, et Laban se plaint à Jacob son gendre, de ce qu’il lui avait comme enlevé ses filles, sans lui laisser la consolation de les accompagner au son des chansons et des instruments. […] On ignore pourquoi l’ancienne musique, beaucoup moins brillante que la nouvelle, et par cette raison moins propre aujourd’hui à former un beau concert, est pourtant la seule qu’on exécute dans cette occasion : peut-être croit-on devoir la laisser jouir encore de cette prérogative, dans une circonstance où personne n’écoute. […] Ainsi l’exécution de son temps fut poussée aussi loin qu’on devait naturellement l’attendre ; et la distance était immense de l’état où il trouva l’orchestre et le chant, à l’état où il les laissa. […] On sait que Quinault était un homme modeste et tranquille, que Lully n’avait pas honte de laisser croire à la cour et au public, fort au-dessous de lui.
Par exemple il disait : « Elle absente, la vie parisienne de chaque soir était tout à fait impossible. » Ou encore : « Toutes les danseuses de ce monde sont égales et se valent, quand Mlle Taglioni ne danse pas. » Il classait ainsi le personnel du corps de ballet : « Là-haut Mlle Taglioni, un peu plus bas les deux Elssler, un peu plus bas les deux Noblet, après quoi l’armée tout entière de ces belles filles sans nom, mais non pas sans charmes. » Loin de se laisser énerver par les mille coups d’épingle qu’elle recevait, Fanny donna son concours avec empressement, le 8 avril 1835, au bénéfice de sa rivale. […] Le ballet aurait risqué de laisser les spectateurs indifférents et de passer inaperçu au milieu de l’émotion générale, s’il n’avait été soutenu par Fanny et Thérèse Elssler. […] Les journaux lui reprochent d’avoir laissé partir l’un ; pour un peu, ils le rendraient responsable du mal au genou de l’autre. […] De toutes les joies de ce monde, de tous les plaisirs sans fatigue et sans remords, je ne sais pas une joie plus grande, un plaisir plus vif : voir danser Mlle Taglioni, courir à sa suite, je ne dirai pas sur ses traces, car elle ne laisse point de traces ; la suivre en esprit dans les espaces imaginaires où elle s’emporte sans le vouloir ; puis enfin, quand le charme est accompli, rentrer chez soi aussi calme qu’on en est sorti, ne désirer rien de plus que cette danse qui n’est pas une danse, n’avoir que de chastes et paisibles souvenirs, un sommeil tranquille, ne rien regretter de ce qu’on a laissé là-haut, et seulement se dire : je la reverrai dans trois jours !
Par son horreur pour le désordre et le débraillé, par le soin que, jusque dans son extrême vieillesse, elle prit de sa personne et de sa maison, elle laisse l’impression d’une femme qui aurait traversé le monde toujours fraîchement gantée de blanc et attentive à ce qu’aucun faux pli ne dérangeât la correction de sa toilette. […] Fanny ne pouvait laisser sa mère dans une condition misérable, pendant qu’elle-même aurait vécu dans l’opulence. […] Mais elle courait le risque, sous cette direction, de tomber dans les excès du système classique, d’aboutir à la froideur en recherchant la correction et de laisser figer par la discipline sa fougue naturelle. […] Enfin elle rend compte de l’impression laissée par Thérèse : « L’aînée aussi, dit-elle, fut extrêmement applaudie, et c’était de toute justice.
Les coulisses ou rainures sont d’un très grand inconvénient à ce théâtre, elles avancent beaucoup plus que les châssis en dedans, et hors du théâtre; et cela paraît indispensable jusqu’à ce que leur forme soit changée, parce qu’il faut nécessairement qu’on puisse, suivant les occasions, élargir ou rétrécir le lieu de la scène ; que d’ailleurs la coulisse qui avance laisse la partie de la rainure qu’elle a occupée vide hors du théâtre, et que celle qu’on retire laisse vide aussi celle qu’elle occupait sur le devant.
Et laisserons-nous échapper l’occasion de faire sur le « jeté-battu » un de ces bons mots qui sont la revanche de l’ignorance béate.
Je laissai couler la robe dans mes doigts et, devant ce petit tas d’étoffe, tout menu, je demeurai songeuse un long moment. […] Un directeur, qui, autrefois, avait fait de son mieux pour m’employer comme chanteuse légère, et qui avait nettement refusé d’entendre parler de moi comme danseuse, consentit négligemment, grâce à l’intervention d’un ami commun, à me laisser essayer ma danse devant lui.
J’étais en train de me rhabiller, lorsqu’une des femmes de l’établissement vint me dire : — Voulez-vous, je vous prie, revenir dans la salle et faire semblant de vous laisser électriser, pour que les archiduchesses qui sont là, avec toute une suite de dames de la Cour, puissent vous voir ? […] Je dansais alors à l’Hippodrome et, en me souvenant de ce que m’avait dit la Princesse Marie de Roumanie, je me décidai à ne pas laisser perdre cette occasion et j’écrivis à la Reine lui demandant de bien vouloir m’accorder une heure pour que je puisse donner une séance à son intention et où il lui plairait.
Que s’il y en a parmi ceux qui sont redeuables au ciel de ce bon heur qui se laissent porter au mespris d’vne chose qui peut empescher le mespris en bonne compagnie, ie les prie de considerer le traict d’vn de nos derniers Roys qui faisoit quelque fois admirer ses perfections dans vn bal auec autant d’auantage sur ses Courtisans, comme il sur passoit en iugement & en langue les mieux sensez & les plus eloquens de son Royaume, luy blasmant vn gentilhomme (au reste fort accompli) de n’auoir pas apris à danser, & luy demandant ce qu’il sçauoit faire, ie sçay bien, Sire, dict-il, donner en guerre vn coup de lance pour le seruice de vostre Majesté : Ie vous conseille donc (repliqua ce braue Prince) de vous armer d’vn froc en temps de paix, comme s’il eust voulu dire que les fureurs de la guerre cessees vn Caualier ne pouuoit s’occuper à vn plus noble exercice que celuy qui luy donne vne grande entree en la cognoissance de sa Cour & de son monde. […] Pourquoy tant de sciences, ie ne diray pas seulement inutiles, mais dommageables ont eu la vogue parmi le monde, & que celle cy qui meine quand & soy les graces a tant este disgratiee que pas vn de ceux qui en font profession, n’a laissé à la memoire le moyen qu’il falloit obseruer en sa pratique : Certes si l’on considere en cela la negligence des siecles passez, on les trouuera en quelque façon excusables eu esgard à leur insuffisance, mais au nostre où la Danse se peut venter du dernier poinct de sa perfection.
Et lors qu’on sera paruenu à celuy qui occupe la derniere place du bransle, faut tourner sur la main gauche, & reprendre à peu pres le chemin qu’on aura faict en relaschant la main du costé, & ouurir les bras, pour mener auec plus de liberté, & ainsi on pourra finir par vne reuerence, & laisser la compagnie en bel ordre, ce qui se doit faire en cadance, mais auparauant la reuerence, on peut finir en ceste sorte. […] Car celles-là sont fort blasmables qui par timidité ou par desdain, desobligent (par vn ie ne sçay pas danser) ceux qui leur font l’honneur de les en prier, & quoy qu’elles croyent en estre honnestement quittes par telles ou semblables paroles, qui sans doute auroient bonne grace, si elles estoient priees de quelque autre danse, ne laissent pas pourtant en celle-cy où la qualité de leur excuse se change en pur refus d’offenser la courtoisie d’vn Caualier que la honte de se veoir refusé feroit volontiers rougir, s’il n’auoit la grace assez asseuree, ou n’estoit d’humeur propre pour tourner le tout en raillerie.
Dans les décorations de goût et d’idée, comme Palais Chinois, Place publique de Constantinople, ornés pour une fête, genre bizarre qui ne soumet la composition à aucune règle sevère, qui laisse un champ libre au génie, et dont le mérite augmente à proportion de la singularité que le peintre y répand ; dans ces sortes de décorations, dis-je, brillantes en couleurs, chargées d’étoffes rehaussées d’or et d’argent, il faut des habits drapés dans le Costume, mais il les faut simples et dans des nuances entièrement opposées à celles qui éclatent le plus dans la décoration si l’on n’observe exactement cette règle, tout se détruira faute d’ombres et d’oppositions ; tout doit être d’accord, tout doit être harmonieux au théâtre : Lorsque la décoration sera faite pour les habits, et les habits pour la décoration, le charme de la représentation sera complet. […] Si dans une décoration représentant un autre de l’enfer ; le maître de ballets veut que la levée du rideau laisse voir, et ce lieu terrible, et les tourmens des Danaïdes, des Ixion, des Tentale, des Sisyphes, et des différents emplois des Divinités Infernales ; s’il veut enfin offrir au premier coup-d’œil un tableau mouvant et effrayant des supplices des enfers, comment réussira-t-il dans cette composition momentanée, s’il n’a l’art de distribuer les objets, et de les ranger dans la place que chacun d’eux doit occuper ; s’il n’a le talent de saisir l’idée première du peintre, et de subordonner toutes les siennes au fond que celui ci lui a préparé ?
Dans les décorations de goût & d’idée, comme Palais Chinois, Place publique de Constantinople, ornés pour une Fête, genre bizarre qui ne soumet la composition à aucune regle sévere, qui laisse un champ libre au génie, & dont le mérite augmente à proportion de la singularité que le Peintre y répand ; dans ces sortes de décorations, dis-je, brillantes en couleurs, chargées d’étoffes, rehaussées d’or & d’argent, il faut des habits drapés dans le costume, mais il les faut simples & dans des nuances entiérement opposées à celles qui éclatent le plus dans la décoration. […] Si dans une décoration représentant une entrée de l’Enfer, le Maître de Ballets veut que la levée du rideau laisse voir & ce lieu terrible & les tourments des Danaïdes, des Ixion, des Tentale, des Sysyphe, & les différents emplois des Divinités infernales ; s’il veut enfin offrir au premier coup d’œil un Tableau mouvant & effrayant des supplices des Enfers, comment réussira-t-il dans cette composition momentanée, s’il n’a l’Art de savoir distribuer les objets & de les ranger dans la place que chacun d’eux doit occuper ; s’il n’a le talent de saisir l’idée premiere du Peintre, & de subordonner toutes les siennes au fonds que celui-ci lui a préparé ?
Laissez-moi vous conjurer d’être fidèles à ce que vous avez si noblement commencé. […] La jeune démocratie d’Amérique se laissa entraîner, dans son fanatisme pour Fanny Elssler, à des démonstrations que le vieux continent ne se serait pas permises. […] *** S’il y eut unanimité dans les ovations que la population américaine fit à Fanny, l’on ne peut dire cependant qu’une harmonie parfaite s’y laissât percevoir. […] Non seulement les inflammables Cubains se laissaient prendre à ce jeu, mais aussi les gens du Nord aux tempéraments vigoureux, aux impulsions fougueuses dont l’alcool décuplait souvent la force. […] Un moment, grisée par le succès, éblouie par l’or, elle s’était laissé entraîner à rompre avec l’Opéra.
Mais ce sera malhonnête, disent-ils, de laisser la compagnie.
Le directeur observe et laisse faire.
Henri égaré, et dans l’obscurité se laissera conduire par des routes différentes ; il sera guidé par le flambeau de l’Amour ; ce Dieu applaudira malignement à la noirceur de son projet, et exprimera par ses gestes l’éxcès de sa satisfaction.
Les hommes les plus instruits dans leur art doivent se ménager un stimulant capable de les élever et de déployer en eux les plus vastes conceptions ; l’artiste, perpétuellement isolé, se laisse bercer par l’amour-propre et par les louanges outrées de quelques esprits complaisans ; louanges dont l’effet nécessaire est de briser les ailes du génie.
Puis, sa physionomie changeait ; ses yeux noirs devenaient pleins de provocations, et sa bouche aux lèvres minces laissait apercevoir ses dents blanches. […] Sa famille, qui ne laissait approcher personne de son lit, fit appeler un prêtre pour l’exhorter à bien mourir… Un petit abbé se présenta et fut installé au chevet du moribond… Moins d’une semaine plus tard, le comte, rétabli par un miracle, se sauvait à Rouen, où il épousait son confesseur. […] La duchesse de Valentinois possédant un équipage de même composition, le quatrain suivant lui fut envoyé : Belle Valentinois, laissez sous la remise Ce carrosse fragile avec raison vanté ; La vertu d’Opéra doit en toute entreprise L’emporter en fragilité.
Une magnifique gravure du scénographe Sanquirico nous en a laissé un vivant témoignage11. […] Les criailleries des imprésarios le laissent de glace. […] Stendhal nous le montre « environné de quatre-vingts danseurs sur la scène de la Scala, ayant à ses pieds un orchestre de dix musiciens », composant et faisant « impitoyablement » recommencer, toute une matinée, dix mesures de son ballet qui lui semblent laisser à désirer12. […] Nullement, car il ne s’agissait pas ici de jeux de scène laissés à l’initiative des acteurs.
La raison qu’en donne le concile, « c’est qu’il est absurde, c’est-à-dire contre toute raison et contre tout ordre qu’en des jours qui sont destinés à apaiser la colère de Dieu, les fidèles se laissent détourner, par les artifices et les attraits du diable, des divins Offices et des prières par lesquelles ils doivent s’efforcer d’attirer sur eux le pardon de leurs péchés ».
Les grands temps d’élévation, surtout les jetés, nous laissent mesurer leur ampleur uniquement vus de profil et de biais.
Belton est rejetté avec horreur par les colons et par les officiers, ses Camarades ; il est frappé de repentir ; il perce la foule et se précipite aux pieds de sa maîtresse ; elle le repousse avec indignation ; son frère l’exhorte à ne pas se laisser fléchir.
Il fit saisir le mobilier que Fanny avait laissé à Paris. […] Enfin elle laissait obscurcir, ne fût-ce que passagèrement, son renom de loyauté qui la faisait appeler par Charles de Boigne « le plus honnête homme des danseuses ». […] Il s’excuse d’avoir laissé éclater un enthousiasme joyeux d’artiste en des jours sombres où le malheur de Venise devrait lui inspirer des chants austères. […] Un événement de la vie artistique de Vienne qui ne laissa pas Fanny Elssler indifférente fut l’érection, en 1874, d’une statue à Haydn. […] Hanslick nous a laissé le récit suivant de la soirée : « L’illustre danseuse, idolâtrée de toute l’Europe, était alors une femme d’environ soixante ans, mais produisait toujours encore une impression de charme, presque de jeunesse.
Toutes ces especes de Balets avoient des regles pour leur conduite, dont Platon, Aristote, Lucien, Athenée, & bien d’autres nous ont laissé des préceptes. […] Quelle gloire pour la mer, D’avoir ainsi produit la merveille du monde : Cette Divinité sortant du sein de l’onde, N’y laisse rien de froid, n’y laisse rien d’amer ; Quelle gloire pour la mer ?
Il n’est pas douteux que la mort d’Agamemnon, la vengeance d’Oreste, ses fureurs, ne fournissent les sujets de trois Drames ; tous les trois ont été traités par les Auteurs Anciens, et après eux par les Modernes ; ceux-ci n’ont pas cru devoir imiter servilement leurs prédécesseurs ; ils ont retranché des personnages, ils en ont substitué d’autres ; ils ont supprimé les chœurs ; chacun d’eux enfin s’est laissé entrainer à l’impulsion de son génie, à son imagination, et ils ont, pour ainsi dire, habillé les drames anciens au goût du siècle pour le quel ils écrivoient Mais il suffit de dire, sans entrer dans tous ces détails qu’un ballet n’est pas un drame, qu’une production de ce genre ne peut se subordonner aux regles étroites d’Aristote. […] Ces règles qui rétrécissent l’imagination, les auteurs modernes les secoüent journellement ; le célèbre Shakespéar, ce génie brillant de la scène Anglaise, les laissa toujours derrière lui. […] Clytemnestre, éffrayée de son crime et persécutée par les remords, cherche vainement des secours capables de la consoler ; elle accourt vers Electre, elle implore sa pitié, elle cherche à s’excuser ; mais Electre, loin de se laisser toucher, la fuit avec horreur, lui jure de venger la mort de son père et s’abandonne à toute sa fureur.
Une marche de triomphe forme l’ouverture de ce Ballet, les Nymphes menent en laisse les vaincus, l’Amour ordonne des fêtes & le divertissement général commence. […] Fernand exprime cependant par ses gestes & ses regards combien ce sacrifice lui déchire le cœur ; c’est par un effort violent qu’il se défait d’un portrait qui lui est si cher, il le laisse tomber, ou pour mieux dire, il le laisse échapper avec peine de ses mains. […] Ces phrases coupées, ces sens suspendus, ces soupirs, ces sons à peine articulés demanderoient une vérité, une ame, une expression & un esprit qu’il n’est pas permis à tout le monde d’avoir ; cette simplicité dans les vêtements dépouillant l’Acteur de l’embellissement de l’Art, le laisseroit voir tel qu’il est ; sa taille n’étant plus relevée par l’élégance de la parure, il auroit besoin pour plaire de la belle nature, rien ne masqueroit ses imperfections, & les yeux du Spectateur n’étant plus éblouis par le clinquant & les colifichets, se fixeroient entiérement sur le Comédien.
Cependant, pour ne pas laisser le plus petit retranchement aux apologistes des danses, je répondrai à chacun de ces passages en particulier. […] ), ne peut se défendre de laisser échapper des étincelles du feu qui le brûle au-dedans.
Avouez, Monsieur, qu’avec le secours de ces deux hommes célèbres, nos académiciens feroient aisément passer à la postérité le mérite des maîtres de ballets et des danseurs habiles dont le nom est à peine conservé parmi nous, et qui ne nous laissent, après qu’ils ont abandonné le théatre, qu’un souvenir confus des talens qui nous forçoient à les admirer. […] Feuillet s’y attacha fortement, et nous a laissé quelques ouvrages sur cette matière.
Avouez, Monsieur, qu’avec le secours de ces deux hommes célebres, nos Académiciens feroient aisément passer à la postérité le mérite des Maîtres de Ballets & des Danseurs habiles dont le nom est à peine conservé parmi nous quelques lustres après eux, & qui ne nous laissent après qu’ils ont abandonné le Théatre qu’un souvenir confus des talents qui nous forçoient à les admirer. […] Feuillet s’y attacha fortement, & nous a laissé quelques Ouvrages sur cette matiere.
. — Il m’envoie du monde avec ses farces, — dit-il, — laissez-le dire.
Les chœurs remplissent le théâtre, et forment ainsi un fort agréable coup d’œil ; mais on les laisse immobiles à leur place : on les entend dire quelquefois que la terre s’écroule sous leurs pas, qu’ils périssent, etc. et pendant ce temps ils demeurent tranquilles au même lieu, sans faire le moindre mouvement.
Marchand en français, parce que le Casino de Paris annonçait une danse serpentine, et que je ne pouvais pas me laisser devancer par lui.
Sa technique à peu près nulle, se laisse assimiler en vingt-quatre heures par n’importe quelle danseuse.
Effrayés des difficultés de cette entreprise, mes prédécesseurs y ont renoncé, n’ont même fait aucune tentative, et ont laissé subsister un divorce qui paroissoit devoir être éternel, entre la danse purement dite et la pantomime.
Renaud ayant délivré les captifs d’Armide, cette magicienne prit la résolution de s’en venger : elle attira par les charmes de son art le jeune guerrier sur les bords de l’Oronte ; Renaud s’y arrête : une inscription gravée sur une colonne de marbre frappe ses regards, et excite sa curiosité1, il entre dans une petite barque, la laisse voguer au courant du fleuve et aborde dans l’isle pour y jouir des prodiges que l’inscription annonçoit.
Raymond indigné se précipite aux pieds de Renaud, et le supplie de le laisser embrasser une querelle qui est la sienne, et qui lui est d’autant plus glorieuse, que sa juste vengeance et sa victoire le rendront digne de la main d’Adèle.
Ce Prince au comble du désespoir veut lui-même s’arracher la vie ; dans ce moment Polixène se jette à ses genoux ; le coup est suspendu par les regards, et les larmes de cette Princesse ; il se laisse aller dans ses bras, et il se livre aux divers sentimens qui déchirent son âme.
La terre s’entr’ouvre ; il en sort une légère vapeur, qui, en se dissipant insensiblement, laisse voir l’Amour et Euridice.
Indigne de mettre une main prophane à l’encensoir, je le lui laisse, fermement persuadé qu’il le dirigera dans des sens justes et proportionnés à la mesure des talens qui méritent d’être célèbres J’ai l’honneur d’être, etc.
Le Public n’attend pas d’un homme comme moi, qui a passé tout le tems de sa vie à étudier & à enseigner la Danse une longue dissertation sur l’origine & l’ancienneté de cet Art : je laisse ce soin aux Sçavans.
On construisit alors à la hâte la salle de la rue Lepelletier ; elle ne devait être que provisoire : voilà douze années qu’elle dure ; la beauté de ses proportions laisse peu de regrets à ce sujet. […] Il est vrai que le second semestre de l’année 1830 fut presque tout entier en proie à des mouvemens politiques qui laissaient peu de loisir à la fréquentation des spectacles. […] Ce nouveau directeur de 1831 avait à lutter contre des abus dont nous ne devons point donner le détail, parce que nous ne pourrions le faire sans nous laisser entraîner à des personnalités qui nous vont mal ; ces abus étaient tellement anciens, tellement invétérés, qu’on s’était accoutumé à les regarder comme des droits. […] La description qui nous a été laissée des dispositions de la salle de l’Opéra rappelait les ornemens du ballet de Gustave. […] Cette commission surveille l’exécution du cahier des charges et des obligations qu’il impose au directeur dans l’intérêt du Gouvernement, des artistes et des plaisirs du public ; elle doit surtout faire usage de ses pouvoirs pour ne pas laisser déchoir l’Opéra de la splendeur à laquelle doit le maintenir la subvention nationale qui lui est allouée.
Lorsqu’on accompagne une personne à qui l’on doit des égards, on lui cède également le chemin le plus commode ; et s’il venait à propos de changer de côté, on le laisse devancer pour passer derrière et prendre celui convenable, réglant sa marche suivant la sienne, et observant les mêmes civilités qu’il pourrait employer envers les personnes qu’il rencontrerait ; et s’il s’arrêtait pour leur parler, on s’écarte un peu, n’observant point leur conversation. […] On observera une bonne contenance et condescendance ; et lorsqu’il faudra descendre, on le fera le premier et en arrière, pour laisser à la personne plus de facilité dans ses mouvemens, et se préparer d’une façon honnête à l’aider à descendre s’il était nécessaire.
» Une fois Fanny partie pour l’Amérique « son critique », comme elle qualifie Gautier dans ses lettres, ne laisse échapper aucune occasion de rappeler la danseuse à la mémoire des Parisiens. […] Elle a dépassé toutes les espérances… Sa sensibilité pénétrante, son énergie dans les scènes à situation, sa terreur si vraie et si pathétique sous la malédiction paternelle n’ont rien laissé à désirer. » En ce qui concerne la danse, Gautier ne tarit pas : « Il est impossible de danser avec plus de perfection », telle est en termes généralisés son appréciation du « métier » de Carlotta.
Lycénion leur fait les plus tendres reproches : Thalie, qui se jette dans ses bras, y trouve son excuse ; elle dit à Lycénion, qu’elles ont trouvé, ses sœurs et elle, une chose rare, mais charmante ; elles courent ensuite avec précipitation vers la porte, oh elles ont laissé l’Amour. […] L’Amour pousse un cri, et Philis après s’être ornée le sein de cette plume fatale, passe autour du col du petit dieu un ruban et le mène en laisse en jouant avec lui et en lui prodiguant d’innocentes caresses.
On pourrait aussi citer à certains maîtres de ballets, qui par leurs ouvrages prouvent combien la lecture de Noverre leur est étrangère, ces mots de Dauberval : « Je conçois que la multiplicité des décorations et des effets mécaniques peut éblouir la multitude ; mais j’ose dédaigner ce moyen, quand il ne tient pas essentiellement au sujet ; c’est la pantomime et la danse que je traite ; je veux laisser tout l’honneur du succès à ces deux arts ; il ne me suffit pas de plaire aux yeux, je veux intéresser le cœur. » 3.
Il laisse après lui une nouvelle clarté.
Elle ne fait qu’indiquer par des pas, des gestes, des mouvemens, et par l’expression de la physionomie la situation et les sentimens de chaque personnage ; et elle laisse à chaque spectateur le soin de lui prêter un dialogue qui est d’autant plus juste qu’il est toujours en mesure avec l’émotion que l’on a reçue.
Que l’on jette ensuite sur ces tableaux un voile qui dérobe à la vûe les sièges, les batailles, les trophées, les triomphes ; que l’on ne laisse voir enfin que les deux héros ; l’intérêt s’affoiblira : il ne restera que les portraits de deux grands princes.
Il les engage à s’éloigner et à le laisser jouir un instant des douceurs de la solitude.
Que l’on jette ensuite sur ces Tableaux un voile qui dérobe à la vue les sieges, les batailles, les trophées, les triomphes ; que l’on ne laisse voir enfin que les deux Héros ; l’intérêt s’affoiblira ; il ne restera que les Portraits de deux grands Princes.