Mais pour les bien faire, il faut auparavant comprendre comme ils se forment, ils renferment trois manieres de sauter differentes : l’une est sautée avant le pas, la deuxiéme est sautée après le pas, & la troisiéme en faisant le pas. […] Mais quand vous comprenez bien ces trois tems differents, vous les faites tout de suite pour former votre contre-tems dans toute son étenduë.
Il ne manque peut-être que la permanence aux sons qui forment la parole, pour former un véritable chant : il paraît aussi que les diverses inflexions qu’on donne à sa voix en parlant, forment des intervalles qui ne sont point harmoniques, qui ne font point partie de nos systèmes de Musique, et qui par conséquent ne peuvent être exprimés en notes. […] Les inflexions de la voix des animaux sont un vrai chant formé de tons divers, d’intervalles, etc. […] selon que les peuples qui les ont formés ont été diversement affectés, et que leurs organes ont été plus ou moins déliés, roides, ou flexibles. […] Les Indes galantes sont gravées en concert, c’est-à-dire qu’elles sont disposées dans la gravure pour former des concerts. […] Dans quelques villes considérables de province, plusieurs particuliers se réunissent pour entretenir à leurs dépens des musiciens qui forment un concert.
La Danse théâtrale, dès lors qu’elle est une représentation, doit donc être formée de ces trois parties qui seules la constituent. […] Les deux Athlètes, en se défiant exposaient très bien le sujet : leur combat formait le nœud de cette belle action ; mais comment se dénouait-elle ?
Des hommes opulens et amis des arts firent un prospectus, dans le quel ils proposoient aux musiciens appointés et à ceux qui ne l’étoient pas, de sacrifier annuellement une petite partie de leurs appointemens ou de leur gain, pour former successivement un grand capital ; et pour l’augmenter insensiblement, on leur accordoit deux ou trois représentations par année à leur profit. […] Qu’il seroit heureux qu’un pareil établissement de bienfaisance, d’humanité et de reconnoissance envers les artistes, se formât à Paris !
Vous êtes un Promelhée ; il faut que vous formiez les hommes, et que vous les animiez.
Ces Positions ont été mises au jour par les soins de feu Monsieur de Beauchamp, qui s’étoit formé une idée de donner un arangement necessaire à cet Art.
Si les divertissements des grands opéra sont soumis à cette loi établie par le bon sens, qui exige que toutes les parties d’un ouvrage y soient nécessaires pour former les proportions de l’ensemble ; à combien plus forte raison doit-elle être invariable dans les ballets? […] Il faut donc pour former une bonne entrée de ballet, 1°. […] Que le chant et la danse concourent également à la former, à la développer, à la dénouer : 3°. […] Le troisième, de former toujours sa danse de pas, et de ne les sacrifier jamais aux sauts : ceux-ci sont plus aisés à faire que les autres. […] De nos jours le fond de la féerie, dont nous nous sommes formés une idée vive, légère et riante, a paru propre à produire une illusion agréable, et des actions aussi intéressantes que merveilleuses.
L’amour, pour les convaincre de son attachement, réunit plusieurs guirlandes éparses pour n’en former qu’une seule avec la quelle il s’enchaîne aux trois jeunes Bergères qui en tiennent l’extrémité. […] Dans le même instant, la cabane se transforme en une superbe gallerie ; toutes les colonnes sont de pierres précieuses enrichies des métaux les plus recherchés, et entourées de pampres, de vignes, de guirlandes de roses et de lacs d’Amour formés de myrthe et de jasmin. […] Plusieurs cascades formées par la nature, tombent en murmurant dans des bassins rustiques ; des cygnes nagent sur leurs eaux transparentes : sur les côtés on voit les statues d’Apollon et d’Hyacinthe entourées de buissons fleuris. […] Les jeux commencent ; on tire de l’arc ; on se livre ensuite à la lutte, et on finit les exercices par des danses, formées autour des statues d’Apollon, et d’Hyacinte. […] Tous les Bergers s’approchent du bois ; ils y cueillent les roses que l’Amour fait éclore ; ils en ornent les cheveux de leurs Bergères, et des rameaux fleuris qu’ils arrachent, ils forment des berceaux, des couronnes et des guirlandes.
Ce sont là (si j’ose m’exprimer ainsi) les premiers jets qu’a produits cet Art ; mais semblable à ces sources fécondes, qui, presqu’en sortant du rocher, à travers lequel elles se sont frayé un passage, s’étendent, grossissent et forment de grandes rivières, on le vit, dès son origine, se répandre chez toutes les Nations de la terre.
Les Quadrilles qui formaient cette entrée étaient vêtues de couleur de chair ; tous ceux qui les composaient portaient des moulins à vent sur la tête, et à la main des soufflets, qui, agités, rendaient le sifflement des vents. […] Ils portaient un tambour à la main, une cloche pour ornement de tête, et leurs habits étaient couverts de grelots de différents tons, qui formaient ensemble une harmonie gaie et bruyante. […] L’Orgueil, l’Artifice, le Meurtre, le Désir de régner, la Tyrannie et le Désordre formèrent la première entrée, et Pluton suivi de quatre Démons fit la seconde. […] La Terre ornée de fleurs et de verdure formait la décoration du cinquième Acte.
On s’est plaint de n’en voir sortir aucun Ecrit ni bon, ni mauvais, ni médiocre, ni satisfaisant, ni ennuyeux ; on lui reproche de s’être entiérement écartée de sa premiere institution ; de ne s’assembler que rarement ou par hazard, de ne s’occuper en aucune maniere des progrès de l’Art qui en est l’objet, ni du soin d’instruire les Danseurs & de former des Eleves. […] Avoir formé un Danseur en vingt leçons ! […] Jeliote,8 s’il eût formé un homme qui l’égalât ? […] Que d’observations instructives, & combien de traités admirables émaneroient & sortiroient de la Société qu’ils forment, si leur émulation étoit aiguillonnée & réveillée par les travaux qui leur seroient offerts ! […] Il est cependant de prétendus Maîtres qui composent leurs Ballets, après avoir mutilé ceux des autres, à l’aide du cahier & de certains signes qu’ils adoptent & qui forment pour eux une chorégraphie particuliere ; car la façon de dessiner les chemins est toujours la même & ne varie que par les couleurs ; mais rien de plus insipide & de plus languissant qu’un ouvrage médité sur le papier, il se ressent toujours de la contention & de la peine.
Ils formèrent seuls un Spectacle d’une dépense vraiment royale, et qui fut porté souvent dans les deux derniers siècles au plus haut point de magnificence et de grandeur. […] On entendait par Quadrille, non seulement quatre, mais six, huit, et jusqu’à douze Danseurs vêtus uniformément, ou même de caractères différents, qui formaient des troupes particulières, lesquelles se succédaient, et faisaient ainsi succéder le cours de l’action.
Ensuite les règles s’établirent au son des instrumens et de la voix ; le corps s’agita en cadence ; les bras s’ouvrirent ou se fermèrent ; les pieds formèrent des pas lents ou rapides ; les traits du visage participèrent à ces mouvemens divers ; et la danse devint un art universel et estimé. […] Mais, si les principes du vrai et du beau peuvent s’éclipser pendant quelque tems, ils ne reparaissent qu’avec plus d’éclat après des jours de trouble et de révolution : aujourd’hui, un maître habile et sage peut parvenir à former des élèves, qui uniront à la noblesse décente de la danse ancienne, l’aisance et la grâce de la danse moderne.
Les Esclaves et Débauchés, De qui riraient les plus fâchés, Font après cela deux Entrées, En Cervelles évaporées, Et, par des Musiciens triés, Font donner à deux Mariés Une Charmante Sérénade, Qui les fait joindre à leur Ballade, Et forment une Entrée aussi, Laquelle est la neuvième ainsi. […] Les Six Héros changés en Fleurs De toutes sortes de couleurs,114 Forment la quatorzième Entrée, Autant qu’aucune autre admirée, Et comme chacun d’eux prétends Que sa Fleurs ait le premier Rang, Jupin survient dans leur Discorde, Lequel tout soudain les accorde En leur remontrant que le Prix N’est dû qu’aux seules FLEURS DE LYS.
Les Peres de l’Eglise & les plus profonds Philosophes de l’Antiquité prétendent que c’est sur les principes de cette Musique naturelle, que Dieu a créé l’Univers, & qu’il en a formé l’arrangement avec la premiere matiere : c’est ainsi sur ce fondement qu’ils le qualifient quelquefois de grand Musicien & d’Architecte du monde. […] Les premiers Philosophes & Musiciens de l’Antiquité, tels que Mercure, Trismegiste, Thales, Pytagore, Platon & Aristoxene, qui ont reconnu un être souverain Auteur de la Nature, ont aussi crû qu’il a réglé les mouvemens des Cieux & des Planetes, par les accords sonores de l’harmonie, & que ces mouvemens forment un concert à la gloire de leur Créateur, dont il a donné la clef aux Intelligences célestes, & qu’il y en a de préposées pour le gouvernement de tous les élémens. […] J’oserai dire encore que la surprenante Machine de Marly peut donner une idée & même une espece de preuve du mouvement harmonieux des Planetes ; laquelle auroit été encore plus sensible, si l’Inventeur de cette merveilleuse Machine, avoit pensé d’ajoûter à son mouvement des tuyaux d’orgue, qui auroient pû former un Jeu d’orgue hidraulique, comme on en voit en Italie ; ce qui est encore faisable, si le Roi vouloit rendre ce grand chef-d’œuvre plus digne d’admiration.
Les accords de sa lyre retracent aux unes, les douceurs de l’Amour, aux autres les avantages de la gloire ; et chaque ombre se sent, pour ainsi dire, ramenée à son premier penchant, par l’expression vraie qu’Orphée donne à ses accens ; Les jeunes ombres se rassemblent et forment des danses autour de lui. […] Toutes les ombres se réunissent près des epoux et forment un grouppe général qui exprime à la fois l’étonnement l’admiration et le bonheur. […] Aux accens de la lyre d’Orphée, la décoration change successivement de forme, et s’embellit par gradation : les arbres viennent se ranger à la place des rochers ; les ronces se métamorphosent en fleurs, les autres se transforment en berceaux ; le coteau enfante des vignes qui en croissant s’unissent pour former de leurs pampres des guirlandes ; les oiseaux s’empressent, à répéter les chants d’Orphée ; des bergers et des Bergères quittent leurs hameaux pour se livrer aux transports de leur innocente joie : ils lui présentent des fleurs et des fruits, et ils expriment par des danses simples et naïves le bonheur qu’ils ont de le posséder dans leur voisinage ; la nature enfin, semble rendre hommage au chantre de la Thrace, en s’empressant d’embéllir sa sollitude par ces agréables métamorphoses.
Presque tous les Etrangers loin d’en disconvenir, viennent depuis près d’un siécle admirer nos Danses, se former dans nos Spectacles & dans nos Ecoles ; même il n’y a point de Cour dans l’Europe qui n’ait un Maître à danser de notre Nation. […] Ils étoient tous deux formez par la nature avec les graces, & avec toutes les dispositions de la belle Danse. […] Voilà quels sont les Maîtres qui m’ont fourni les regles que je donne dans mon Ouvrage, & il a passé sous les yeux du Maître qui depuis la mort de Lully a composé les Ballets de l’Opera, & sous lesquels les plus habiles Danseurs d’aujourd’hui se sont formez.
Ils forment une composition fort supérieure à celle des Italiens et des Latins, et qui n’est point inférieure à celle-même des Grecs. […] Par cet artifice la Poésie et la Musique119 unies pour former une expression complète ont fait passer mille fois dans les cœurs des Grecs la pitié, l’admiration, la terreur. […] D’un coup d’œil il vit, il embrassa, il décomposa ces trois genres, pour en former un nouveau qui, sans leur ressembler, pût en réunir toutes les beautés. […] Il en écarta l’Histoire qui avait déjà son Théâtre, et qui comporte une vérité, trop connue, des personnages trop graves, des actions trop ressemblantes à la vie commune, pour que, dans nos mœurs reçues, le Chant, la Musique et la Danse ne forment pas une disparate ridicule avec elles.
Un instant après elle vent entrer dans le temple de Junon, pour y faire un sacrifice, consulter les Augures, et apprendre si l’union qui la flatte, se formera sous d’heureux auspices ; puis reprenant tout à coup sa première fierté, et rougissant de sa foiblesse, elle veut fuir Enée ; elle veut le bannir de son cœur, elle veut lui ordonner de quitter ses états ; mais un sourire d’Ascagne renverse et détruit tous ses projets, et croyant voir dans les traits de cet enfant tous ceux de son vainqueur, elle n’est plus occupée que du désir de lui plaire, et que du bonheur d’en être aimée. […] Le jeune Ascagne, ou plutôt l’enfant de Cythère, s’amuse pendant cette scène à cueillir des fleurs ; il en compose une guirlande, qu’il présente en souriant à Didon ; il fait en sorte d’en former une chaîne à la quelle il attache Enée. […] Ses Maures et ses Gétuliens, au son des instrumens en usage chez eux, exécutent des danses caractéristiques suivant leur costume ; les Troyens au bruit des timballes et des trompettes forment des danses guerrières, qui expriment la valeur et l’intrépidité. […] Didon, Enée et Jarbe veulent encore l’embellir ; ils forment un pas de trois en action dans le quel cette Reine ne peut s’empêcher de marquer les préférences les moins équivoques pour Enée.
Toutes ces choses soutenues par les charmes de la Musique, et par les grâces de la Danse, embellies par les plus éclatantes décorations et par un nombre infini de machines surprenantes, formèrent les parties et l’ensemble de ce Ballet allégorique.
Del Carré [1] Prima di fare la spiega del Carré, faremo una piccola digressione geometrica intorno al “Parallelogrammo quadrato”, su quale figura si forma questo passo, che per esser detta figura parallelogrammica deve esser quadrata, non bislunga, romba o romboide.
Les Spectacles de Danse avaient été formés jusqu’alors par les personnes qualifiées de la Cour. […] Ce Poète, dont un de ses amis a dit, que sa mort même n’avait rien fait pour sa gloire, imagina un Spectacle de Chant et de Danse formé de plusieurs actions différentes toutes complètes et sans autre liaison entre elles qu’un rapport vague et indéterminé.
Sa Danse était formée de toutes les jolies attitudes qui peuvent peindre une pareille passion. […] Si quelqu’un des divertissements n’est pas formé de tableaux d’action relatifs à l’action principale et vraiment nécessaires à sa marche, il n’est plus qu’un agrément déplacé contraire aux principes fondamentaux de l’Art du Théâtre.
Mais, par un malheureux effet de l’habitude, ou de l’ignorance, il est peu de ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, et qu’on a rempli l’idée, que les gens de goût se forment d’un ballet, lorsqu’on le charge d’exécutans qui n’éxecutent rien ; qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des tableaux froids et confus, dessinés sans goût, groupés sans grace, privés de toute harmonie, et de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’art, en lui donnant la vie. Il faut convenir néanmoins que l’on rencontre quelquefois dans ces sortes de compositions, des beautés de détail, et quelque éteincelles de génie ; mais il en est très-peu qui forment un tout et un ensemble. […] Que les maîtres de ballets qui voudront se former une idée juste de leur art, jettent attentivement les yeux sur les batailles d’Alexandre, peintes par le Brun ; sur celles de Louis XIV. peintes par Vander-Meulen : ils verront que ces deux héros, qui sont les sujets principaux de chaque tableau, ne fixent point seuls l’œil admirateur.
Mais par un malheureux effet de l’habitude ou de l’ignorance, il est peu de Ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, & qu’on a rempli l’idée que les gens de goût se forment d’un Ballet, lorsqu’on le charge d’exécutants qui n’exécutent rien, qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des Tableaux froids & confus, dessinés sans goût, grouppés sans grace, privés de toute harmonie, & de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’Art, en lui donnant la vie. Il faut convenir néanmoins que l’on rencontre quelquefois dans ces sortes de compositions, des beautés de détail, & quelques étincelles de génie ; mais il en est très-peu qui forment un tout & un ensemble parfait : le Tableau péchera ou par la composition, ou par le coloris ; ou s’il est dessiné correctement, il n’en sera peut-être pas moins sans goût, sans grace & sans imagination. […] Que les Maîtres de Ballets qui voudront se former une idée juste de leur Art, jettent attentivement les yeux sur les batailles d’Alexandre, peintes par Lebrun ; sur celles de Louis XIV, peintes par Vander-Meulen, ils verront que ces deux Héros qui font les Sujets principaux de chaque Tableau, ne fixent point seuls l’œil admirateur ; cette quantité prodigieuse de combattants, de vaincus & de vainqueurs, partage agréablement les regards, & concourt unanimement à la beauté & à la perfection de ces chef-d’œuvres ; chaque tête a son expression & son caractere particulier ; chaque attitude a de la force & de l’énergie ; les grouppes, les terrassements, les renversements sont aussi pittoresques qu’ingénieux : tout parle, tout intéresse, parce que tout est vrai ; parce que l’imitation de la nature est fidelle ; en un mot, parce que la toile semble respirer.
Louis XIV, par lettres-patentes concernant la non-dérogeance des demoiselles et des gentilshommes disposés à figurer sur la scène de l’Opéra, autorise son « fidèle et bienaimé Jean-Baptiste Lulli à joindre à l’Académie royale de musique et de danse, instituée par les présentes, une école propre à former des élèves, tant pour danser que pour chanter, et aussy à dresser des bandes de violons et autres instruments. […] Onze ans auparavant, — en mars 1661, — le jeune prince s’était déjà exprimé ainsi dans de premières lettres-patentes : « Bien que l’art de la danse ait toujours été reconnu l’un des plus honnêtes et des plus nécessaires à former le corps, néanmoins il s’est, pendant les désordres et la confusion des dernières guerres, introduit dans ledit art, comme en tous autres, un grand nombre d’abus capables de les porter à leur ruine irréparable, etc., etc., etc. […] Leurs appointements réunis formaient un total de huit mille quatre cents livres : Deux avaient mille livres ; Quatre étaient à huit cents livres ; Quatre, à six cents ; Les deux autres, à quatre cents.
Il me reste cependant à prévenir quelques doutes qu’on pourrait former sur la partie historique de ce Traité, en partant d’après une autorité que je reconnais fort supérieure à la mienne. […] Je vois partout que la Danse était formée de pas mesurés, de gestes, d’attitudes en cadence qui s’exécutaient au son des Instruments ou de la voix. […] Or il est évident que si la Danse théâtrale ancienne n’avait pas été formée des pas, des attitudes, des mouvements de la Danse simple, si elle avait eu un autre fond, en un mot si elle n’avait pas été une vraie danse, les Grecs et les Romains, les plus exacts de tous les hommes dans la dénomination des Arts qui leur furent connus, ne se seraient pas servis d’un seul mot générique pour les désigner l’une et l’autre. […] Troisièmement, la diversité des effets de la Danse théâtrale ancienne et de la nôtre, qui a induit l’Abbé Du Bos dans la plus grande erreur, se concilie fort aisément avec la certitude dans laquelle il aurait dû être, lui qui connaissait si bien l’antiquité, que les Grecs et surtout les Romains, ont porté cet Art infiniment plus loin que nous ; et c’est ce qu’on verra sans obscurité par le détail des faits que j’ai recueillis, pour former la suite historique de cet Ouvrage.
[3] Per farsi “addietro”, invece di battere avanti con la polpa di un piede il collo dell’altro, si batte col collo per esempio del destro la polpa del sinistro, cui essendo scacciato forma un mezzo cerchio, e va in quarta addietro.
L’action se divise en Actes ; chaque Acte est partagé en Scènes ; les Scènes amènent successivement les situations ; les situations, à leur tour, entretiennent la chaleur, forment le nœud, conduisent au dénouement, et le préparent.
Il forma d’abord un collège de prêtres de Mars ; il régla leurs fonctions, leur assigna des revenus, fixa leurs cérémonies, et il imagina la danse qu’ils exécutaient dans leurs marches pendant les sacrifices, et dans les fêtes solennelles. […] Il se forma alors des congrégations d’hommes et de femmes, qui à l’exemple des Thérapeutes se retirèrent dans les déserts : là ils se rassemblaient dans les hameaux les dimanches et les fêtes, et ils y dansaient pieusement en chantant les prières de l’Eglise. […] C’est là qu’à l’exemple des prêtres et des lévites de l’ancienne loi, le sacerdoce de la loi nouvelle formait des danses sacrées en l’honneur d’un Dieu mort sur une croix pour le salut de tous les hommes, d’un Dieu ressuscité le troisième jour pour consommer le mystère de la rédemption, etc. […] Elle était très propre à former les attitudes du corps ; et pour la bien danser il fallait des dispositions très heureuses, et une très grande habitude. […] Ils portaient tous des couronnes et des branches de cyprès, et formaient des danses graves et majestueuses sur des symphonies lugubres.
On s’est plaint de n’en voir sortir aucun écrit ni bon, ni mauvais, ni médiocre, ni satisfaisant, ni ennuyeux ; on lui reproche de s’être entièrement écartée de sa première institution, de ne s’assembler que rarement, ou par hazard, de ne s’occuper en aucune manière des progrès de l’art qui en est l’objet, ni du soin d’instruire les danseurs et de former des elèves. […] Figurez-vous donc l’avantage que l’on a d’être constamment à l’affût des sujets agréables formés dans la province, dès qu’on peut se faire honneur des talens qu’on ne leur a pas donnés. […] avoir formé un danseur en vingt leçons ! […] Monsieur, le public pourroit-il savoir mauvais gré à Jéliote 1, s’il eût formé un homme qui l’egalât ? […] Il est cependant de prétendus maîtres, qui composent leurs ballets après avoir mutilé ceux des autres, à l’aide du cahier et de certains signes qu’ils adoptent, et qui forment pour eux une Chorégraphie particulière ; (car la façon de dessiner les chemins est toujours la même et ne varie que par les couleurs) ; mais rien de plus insipide et de plus languissant qu’un ouvrage médité sur le papier ; il se ressent toujours de la contention et de la peine.
Dans la danse, les voyages ne forment pas la jeunesse ; il faut persévérer dans un travail ardu.
Le nombre est formé par la distinction, ou la mesure d’intervalles égaux ou différents. […] Quand l’homme s’élance en haut, la tête est trois fois plus active que le talon du pied avant que les doigts se détachent de la terre, et deux fois plus rapide que les hanches, ce qui arrive parce que dans le même temps sont effacés trois angles, dont le supérieur est celui ou le buste se joint par-devant aux cuisses, le second celui où les cuisses du côté du jarret sont unies aux jambes, et le troisième est formé par devant de la réunion de la jambe avec le cou-de-pied.
Ne plus déformer avec génie mais former, créer des formes. […] De même deux thèmes forment le fond de la pantomime de M.
Je dois ajouter, pour que ma profession de foi soit complette, que je crois aux choeurs des anciens à l’institution de leurs fêtes et de leurs jeux ; mais que je ne crois nullement à la signification qu’on leur donne gratuitement en les nommant ballets ; parce que le ballet est un composé de danses, de mouvemens combinés, de pas et de temps variés à l’infini, et que je ne vois autre chose dans les fêtes de l’antiquité fabuleuse, que des marches, des contre-marches, et des évolutions propres à former mille figures ou dessins variés, exécutés sur des choeurs de musique vocale et instrumentale. […] Si les troupes sont exercées pendant long tems aux évolutions, j’avancerai que les cigognes s’exercent avant leur départ, pour former régulièrement cette figure angulaire, et que, lorsqu’il s’en trouve quelques-unes qui dérangent par leur foiblesse, l’ordre et la marche du départ, le conseil de guerre s’assemble et prononce l’arrêt de mort qui est promptement exécuté. […] Pendant cet assaut, les femmes des bandits qui sont restées sur la montagne, forment différens tableaux dans le lointain par une pantomime analoque et adaptée à la circonstance. […] Cette Fée traça avec sa baguette plusieurs cercles magiques et fit paroitre par le pouvoir de son art tous les héros et toutes les femmes illustres qui dévoient naître de l’union de cette guerrière avec Roger et former la tige de l’Auguste maison d’Est. […] Cette fête préparatoire de l’union qui alloit se former étoit suspendue par l’arrivée des vertus.
L’invention, le dessein et la peinture, en forment les trois principales parties. […] Il le distraira ensuite de ce spectacle par celui d’un temple auguste : toutes les parties de la belle architecture des anciens rassemblées dans cet édifice, formeront un ensemble majestueux ; et des jardins embellis par la nature, l’art et le goût, termineront d’une manière satisfaisante une représentation dans laquelle on n’aura rien négligé pour faire naitre et pour entretenir l’illusion. […] A la hauteur de huit pieds, la moitié du faux-châssis est formée en échelle ; et l’autre moitié reste vide. […] (B) Herse Herse, terme d’opéra, ce sont deux liteaux de bois d’environ huit pouces de large, qu’on cloue en sens différents, en sorte qu’unis ils forment un demi-carré.
Couverts d’une armure brillante, animés par une symphonie guerrière, le javelot d’une main, le bouclier de l’autre, ils formaient ainsi des jeux qui flattaient leur vanité, et qu’ils croyaient dignes de leur courage.
Il faut que le danseur, tout en se plaçant gracieusement, s’attache, pour avoir de l’aplomb, à former un juste contrepoids des autres parties du corps pour se soutenir sur une seule jambe, et même pour être bien posé sur les deux. […] Les artistes doivent aussi apprendre à se dessiner d’après ces sculptures et ces peintures, remplies d’esprit et de grâces ; c’est à cette source qu’il faut toujours recourir pour former son goût à l’élégance et à la pureté du dessin.
[2] Le maître qui a exercé son art, et à qui une longue expérience donne des moyens plus étendus, ayant à former un danseur, examinera premièrement si la construction physique du jeune élève est disposée pour l’exercice de la danse72, et si en grandissant il pourra faire pompe d’une taille élégante, de formes bien faites et gracieuses ; car sans ces dons naturels et sans des dispositions qui puissent promettre de rapides progrès, l’écolier n’acquerra jamais ni un grand talent, ni une haute réputation. […] Ces temps de la belle danse formeront le danseur, et le feront parvenir.
La danseuse formée reste un être artificiel, factice, un instrument de précision et il lui faut un labeur quotidien pour échapper à la récidive de son humanité première, non transposée. […] Tout dans cette figure aiguë, amenuisée, dans ces épaules basses, d’un galbe si délicat, dans ce cou robuste comme une colonne, dans ces avant-bras aux veines saillantes, tout dans cet être est formé, pétri, ciselé, spiritualisé par la danse classique, gymnastique du corps et exaltation de l’esprit.
Pline & Solin assurent qu’au mont Atlas on entendoit aussi des bruits d’instrumens, comme de tambours & de cimbales, qui sembloient former une espece de concert. […] Charlemagne qui étoit sçavant dans les Lettres, traita cela de chimere, & ordonna de continuer les travaux le lendemain : mais quand les ouvriers voulurent ouvrir la terre, il se forma un orage si prodigieux, accompagné d’éclairs, de tonnerre, de vents, de grosse grêle, & de pluie, que les ouvriers furent contraints de se retirer dans leurs cabannes toute la journée ; cet orage fut si violent, qu’il renversa tous les travaux ; l’Empereur attribua encore cet événement aux effets ordinaires de la nature, & ordonna de les recommencer le lendemain, quoiqu’on entendît encore les mêmes voix de ces esprits souterrains pendant toute la nuit, bien que le tems fût fort serein : mais aussitôt que les travailleurs voulurent se mettre à l’ouvrage, l’orage recommença comme le jour précédent, ce qui obligea les Entrepreneurs de venir faire leur remontrance à l’Empereur, & lui faire entendre que cette entreprise étoit apparemment désagréable à Dieu qui avoit réglé l’ordre de la nature dans le tems de sa création. […] Ainsi les Esprits accoutumez aux fables croiroient volontiers que les voix que l’on entendit la nuit sur le canal, sont celles des Gnomes, qui sont, dit le Comte de Gabalis, composez des plus subtiles parties de la terre qu’ils habitent ; & que les Nymphes sont composées des parties les plus déliées de l’eau ; les Salamandres sont formées par l’action du feu universel, & les Sylphes sont composez des plus purs atomes de l’air.
Il en est au surplus de tous les Arts, comme de toutes les Sociétés qui se sont formées entre les hommes.
Ce roi forma d’abord un Collège de prêtres qu’il institua, pour desservir l’Autel de Mars.
Son but était de se rendre maître des passions de tous ces hommes nouveaux qu’il voulait former.
Il fallait qu’on sût, pour y réussir, déployer ses bras avec grâce, conserver l’équilibre dans ses positions, former ses pas avec légèreté, développer les ressorts du corps en mesure ; et toutes ces choses, suffisantes pour le grand ballet, et pour la Danse simple, ne sont que l’alphabet de la Danse théâtrale.
On fait encore d’autres battemens qui se font differemment des autres ; ce n’est que des hanches que ces battemens se forment, comme dans les Entre-chats, Cabrioles & autres pas qui sont reservez pour le Ballet ; ce qui m’engageroit dans une trop longue description : c’est pourquoi je finis cette premiere Partie pour passer à la deuxiéme, qui enseigne la maniere de conduire ses bras à chaque differens pas.
L’entrevüe de Henri avec la belle Gabrielle décélera la situation de leurs âmes : leurs coeurs percés du même trait palpiteront d’amour ; les images de la volupté et de sa suite détermineront les deux amants à se livrer aux sentimens qui les inspirent ; une troupe d’enfans, sous la forme des Amours, des Zéphirs, des Jeux et des Ris composeront plusieurs grouppes distribués autour de Henri et de la belle Gabrielle ; ces enfans formeront des jeux avec les armes du héros, ils couronneront de fleurs son casque, et sa cuirasse ; plusieurs nymphes, de la suite de la volupté, présenteront à Henri un casque artistement composé, et des armes embellies par ce que la galanterie a de plus recherché. […] L’Amour, et la Volupté s’efforceront de fixer ce héros, qui serrant sa maîtresse dans ses bras, lui fera les plus tendres adieux ; la Discorde et la Rage formeront tableau dans l’éloignement, et exprimeront toute leur fureur.
S’il n’a aucune connoissance du tracé et du dessin, nécessaires à la formation des figures variées que le ballet doit offrir sans cesse, de qu’elle manière pourra-t-il rompre sans embarras, sans confusion et avec prestesse le prémier dessin formé pour en montrer d autres ? […] Il faut que le maître de ballets sache que la danse ne possède que sept pas fondamentaux ; ce petit nombre l’étonnera sans doute, mais sa surprise cessera lorsqu’il saura que la musique n’a que sept notes, et la peinture sept couleurs ; mais le mélange de ces notes et de ces couleurs offre pour la peinture une variété immense de teintes et de demi-teintes dégradées ; pour la musique une variété incalculable de combinaisons harmoniques et mélodieuses : de même les sept pas de la danse, forment à l’aide d’un heureux mélange une foule de temps, de demi-temps et d’enchaînements de pas et de mouvemens.
Le corps fut paisible ou s’agita, les yeux s’enflammèrent ou s’éteignirent ; le visage se colora ou pâlit ; les bras s’ouvrirent ou se fermèrent, s’élevèrent vers le ciel ou retombèrent vers la terre ; les pieds formèrent des pas lents ou rapides ; tout le corps enfin répondit par des positions, des attitudes, des sauts, des ébranlements aux sons dont l’âme peignait ses mouvements.
On voit d’ailleurs, dans les Descriptions qui nous restent des Temples de Jérusalem, de Garizim, et d’Alexandrie, qu’une partie de ces Edifices était formée en espèce de théâtre auquel les Juifs avaient donné le nom de Chœur.
Quoiqu’il en soit, mes programmes de ballets ont appris à travailler un plan, à lui donner les grandes divisions qui forment les actes, et les sous-divisions, qui déterminent les scènes.
La Rhétorique lui enseigne à connaître, à réprimer, à émouvoir les passions ; la Peinture à dessiner ses attitudes ; la Sculpture à former ses figures. […] Un Compositeur de Ballets perdrait des sujets trop heureux, s’il ignorait ce qui s’est passé à Némée, les disgrâces d’Hypsipyle, le serpent qui dévora le jeune Archémore, la prison et les amours de Danaé, la naissance de Persée, son combat contre la Gorgone, son mariage avec Andromède, l’orgueil de Cassiopée, les regrets de Céphée et l’apothéose de ces quatre Personnages, qui peut former un dénouement aussi magnifique que théâtral.
[1] Appena mi venne in pensiero di pubblicare il presente trattato, che formai subito grave sospetto di dover soggiacere alla sferza de’ critici impegnati da’ miei emoli per discreditarmi. […] Avrei desiderato che si fossero da lui emendate, corrette, o in miglior forma spiegate le regole dell’arte che io esposi.
Ou les vices naturels qu’on observe en soi sont tels que rien ne peut y remédier ; en ce cas, il faut perdre sur le champ et totalement de vüe l’idée que l’on s’étoit formée de l’avantage de concourir aux plaisirs des autres ; ou ces vices peuvent être réformés par une application, par une étude constante, et par les conseils et les avis d’un maître instruit et éclairé ; et dèslors il importe essentiellement de ne négliger aucuns des efforts, qui peuvent remédier à des imperfections dont on triomphera, si l’on prévient le tems où les parties ont acquis leur dernier dégré de force et de consistance, où la nature a pris son pli, et où le défaut à vaincre s’est fortifié par une habitude trop longue et trop invétérée, pour pouvoir être détruit. […] L’arrangement disproportionné des parties s’oppose sans cesse en eux au jeu des ressorts, et à l’harmonie qui devroit former un ensemble : plus de liaison dans les pas ; plus de moëlleux dans les mouvemens ; plus d’élégance dans les attitudes, et dans les oppositions ; plus de proportions dans les déploiemens et par conséquent plus de fermeté ni d’à-plomb. […] Il ne s’agit pas à cet effet de posséder seulement les connoissances les plus exactes de l’art ; il faut encore se déffendre soigneusement de ce vain orgueil qui persuade à chacun que sa manière d’exécuter est l’unique, et la seule qui puisse plaire ; car un maître qui se propose toujours comme un modèle de perfection, et qui ne s’attache à faire de ses écoliers qu’une copie dont il est le bon ou mauvais original, ne réussira à en former de passables que lorsqu’il en rencontrera qui seront doués des mêmes dispositions que lui, et qui auront la même taille, la même conformation et la même intelligence enfin la même aptitude.