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197. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

Ce n’est qu’en oubliant pour quelques instants, les principaux personnages de la représentation, qu’il pourra penser au plus grand nombre ; fixe-t-il toute son attention sur les premiers danseurs & les premieres danseuses, son action dès-lors est suspendue, la marche des Scenes ralentie, & l’exécution sans effet. […] Je crois décidément, Monsieur, qu’il est aussi facile à un grand Peintre & à un célebre Maître de Ballets, de faire un Poëme ou un Drame en Peinture & en Danse, qu’il est aisé à un excellent Poëte d’en composer un ; mais si le génie manque, on n’arrive à rien ; ce n’est point avec les jambes que l’on peut peindre ; tant que la tête des Danseurs ne conduira pas leurs pieds, ils s’égareront toujours, leur exécution sera machinale, & ils se dessineront eux-mêmes froidement & de mauvais goût.

198. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

C’est au peu d’application que les Maîtres apportent à dévoiler la conformation de leurs Ecoliers (conformation qui varie tout autant que les physionomies) que l’on doit cette nuée de mauvais danseurs, qui seroit moindre, sans doute, si on avoit eu le talent de les placer dans le genre qui leur étoit propre. […] Ce sont les mouvements & les traits de la musique qui fixent & déterminent tous ceux du danseur. […] Est-elle muette, au contraire, ne dit-elle rien au danseur ?

199. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre quinzième et dernière. » pp. 216-240

de Cahusac dévoile les beautés de notre art, il propose des embellissemens nécessaires ; il ne veut rien ôter à la danse, il ne cherche au contraire qu’à tracer un chemin sûr dans le quel les danseurs ne puissent s’égarer ; on dédaigne de le suivre. […] faut-il être danseur pour s’appercevoir du peu d’esprit qui règne dans un pas-de-deux, des contresens qui se font habituellement dans les ballets, du peu d’expression des exécutans, et de la médiocrité des talens des compositeurs ? […] de Cahusac rappeloit également les danseurs à la vérité ; mais tout ce qu’ils ont dit a paru faux, parce que tout ce qu’ils ont dit ne présente que les traits de la simplicité. […] Les danseurs avouent quelquefois qu’ils n’ont point de vigueur, mais ils n’ont pas la même franchise, lorsqu’il est question de parler de la stérilité de leur imagination. […] de Cahusac parloit en auteur et non en danseur, et que le genre qu’il proposoit, étoit extravagant.

200. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — DERNIERE LETTRE. » pp. 435-484

M. de Cahusac dévoile les beautés de notre Art, il propose des embellissements nécessaires ; il ne veut rien ôter à la Danse, il ne cherche au contraire qu’à tracer un chemin sûr dans lequel les Danseurs ne puissent s’égarer ; on dédaigne de le suivre. […] Plusieurs Danseurs qui se récrient sur l’impossibilité qu’il y auroit de joindre la Pantomime à l’exécution méchanique, & qui n’ont fait aucune tentative, ni aucun effort pour y réussir, attaquoient encore l’ouvrage de Mr. de Cahusac avec des armes bien foibles. […] Faut-il être Danseur pour s’appercevoir du peu d’esprit qui regne dans un pas de deux, des contre-sens qui se font habituellement dans les Ballets, du peu d’expression des Exécutants, & de la médiocrité du génie & des talents des Compositeurs ? […] Mr. de Cahusac rappelloit également les Danseurs à la vérité ; mais tout ce qu’ils ont dit a paru faux, parce que tout ce qu’ils ont dit ne présente que les traits de la simplicité. […] de Cahusac parloit en Auteur & non en Danseur, & que le genre qu’il proposoit étoit extravagant.

201. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLI. Des ouvertures de Jambes. » pp. 187-189

J’ai déja dit dans plusieurs endroits que lorsque l’on fait un pas d’un pied, on doit s’exercer à faire d’une jambe, ce que l’on fait de l’autre, ce qui fait & rend le Danseur parfait, & lui donne la facilité d’aprendre plus vîte, & de plus c’est que par cet exercice égal, le corps se porte avec liberté sans paroître gêné dans tous les divers mouvemens que la danse demande, sur-tout avec cette grace, & justesse que cet Art seul est capable de procurer.

202. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre I. Discours sur les Bras & sur l’utilité de les sçavoir conduire avec grace. » pp. 195-196

Pour moi, je dirai seulement que je regarde les bras qui accompagnent bien le corps en dansant comme la bordure fait à un Tableau : car si elle n’est faite de façon qu’elle puisse convenir au Tableau, quelque beau qu’il soit, il n’est pas si parent : ainsi quelque bien qu’un Danseur fasse les pas, s’il n’a point les bras doux & gracieux, sa danse ne paroîtra pas animée, & par consequent fera le même effet que le Tableau hors de sa bordure : quelque-uns m’allegueront que c’est un don particulier, je l’avoüe ; mais néanmoins j’espere que je ne laisserai pas de donner des moyens pour les acquerir par une ample & distincte démonstration que j’en ferai dans cette Partie, & qui ne doit pas moins contribuer à l’avancement de la jeunesse, qu’au soulagement des Maîtres ce qui est tout ce que je me suis proposé dans mon Livre.

203. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre I. Époque du plus haut point de gloire de l’Art »

Auguste, en suivant son plan de politique, avait honoré la Danse, et les Danseurs par l’établissement d’une loi, qui avait été reçue avec un applaudissement universel. […] Le Peuple, les Sénateurs, la Noblesse ne pouvaient se lasser de bénir [la] main bienfaisante, qui leur rendait le plus célèbre et le meilleur Danseur de la terre.

204. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre IV. Troubles excités à Rome par les Pantomimes. »

La familiarité entre les Spectateurs et les Danseurs devint chaque jour plus grande. […] Il proscrivait la Danse, parce qu’il avait reçu une injure personnelle d’un Danseur ; et il poursuivait les Philosophes, parce qu’il avait été toujours fatigué des préceptes de la Philosophie.

205. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre X. Des Actions principales en Danse »

S’il arrive donc un jour, que quelque Danseur de génie entreprenne de représenter sur notre Théâtre Lyrique une grande action, qu’il commence par en extraire toutes les situations propres à fournir des tableaux à la Peinture.

206. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Avertissement. » pp. -1

Ma critique ne porte donc que sur cette masse monstrueuse de danseurs et de figurans médiocres, qui ont usurpé le titre de maîtres de ballets.

207. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Deux célèbres danseurs furent en Grèce les inventeurs véritables des ballets, et les unirent à la tragédie et à la comédie. […] Les Grecs avaient d’abord quatre espèces de danseurs qu’on nommait hylarodes, simodes [Articles non rédigés], […] On appelle entrée une ou plusieurs quadrilles de danseurs, qui par leur danse représentent la partie de l’action dont ils sont chargés. […] On entend par quadrille, 4, 6, 8, et jusqu’à 12 danseurs vêtus uniformément, ou de caractères différents, suivant l’exigence des cas. […] Il y avait plus de chanteurs que de danseurs passables ; ce ne fut qu’en 1681, lors qu’on représenta à Paris le Triomphe de l’Amour, qu’on introduisit pour la première fois des danseuses sur ce théâtre.

208. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre II. De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. » pp. 33-58

Moïse & sa sœur Marie formerent deux grands chœurs de Musique, l’un d’hommes & l’autre de femmes, & des troupes de Danseurs & de Danseuses, pour danser une maniere de Balet ou d’action de grace, sur l’air d’un Cantique contenu au 15 chapitre de l’Exode, pour remercier Dieu d’avoir délivré son peuple de la persécution des Egyptiens, & de la défaite de l’armée de Pharaon au passage de la mer rouge ; ce ne fut pas le premier miracle que Dieu eût fait en leur faveur. […] On trouve dans le second Livre des Rois, chap. 6, que David se fit un honneur d’accompagner l’Arche d’alliance, en dansant avec la troupe des Lévites depuis la maison d’Obédédom où l’Arche étoit en dépôt, jusqu’à Jérusalem ; cette marche se fit avec sept corps de Danseurs au son des harpes & de tous les instrumens de Musique qui étoient en usage chez les Juifs, & dont on trouve la description & les figures dans le premier tome des Commentaires de la Bible du P. […] Il est fait mention dans les description des Temples des Juifs, dont on a vû jusqu’à trois, celui de Jérusalem, celui de Garisim ou de Samarie, & celui qui fut bâti à Aléxandrie par le Grand-Prêtre Onias ; qu’il y avoit une espece de Théâtre qu’ils, appeloient Chœur, & qui étoit destiné pour les Musiciens & les Danseurs dans l’exercice de la Religion. […] L’histoire Romaine nous fait voir que Numa Pompilius, après avoir été déclaré Roi des Romains l’an 40 de Rome, institua une danse Sacrée en l’honneur du Dieu Mars, par l’établissement de douze Prêtres danseurs qu’on nomma Saliens, qui furent choisis parmi la noblesse la plus illustre ; ils avoient pour habillement des hocquetons en broderie, & un plastron d’airain par-dessus, tenant des boucliers d’une main & des javelots de l’autre, lorsqu’ils alloient en dansant par la ville de Rome une danse composée exprès, & chantant des hymnes en l’honneur de Mars.

209. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre IV. Des Bals »

On avait à peine joui quelques moments de cet agréable coup d’œil, qu’on vit successivement paraître pendant la durée de ce Festin, différentes troupes de Danseurs et de Danseuses représentant les habitants des Provinces voisines, qui dansèrent, les uns après les autres, les Danses qui leur étaient propres, avec les instruments et les habits de leur pays. […] Dom Juan d’Autriche Vice-Roi des Pays-Bas, partit exprès en poste de Bruxelles et vint à Paris incognito, pour voir danser à un Bal de cérémonie Marguerite de Valois, qui passait pour la meilleure danseuse de l’Europe.

210. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

Que restait-il dès lors à faire pour le danseur français ? […] Ces séries d’entrechats, interpolées de sissones, portent merveilleusement, exécutées simultanément comme elles le sont, par la ballerine et son danseur ; puis ce parallélisme se brise ; chacun recule vers l’extrémité d’une diagonale, y tourne isolément ; enfin ces deux tourbillons humains quittent leurs pôles respectifs ; le couple se reforme, s’enlace, les bras s’entrecroisent, et derechef un seul élan vertical enlève les deux corps.

211. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 juin. Le gala Karsavina. »

Aussi que pourrais-je bien dire de vous qui avez toujours été la danseuse des poètes, vous dont le nom suave s’est fondu dans le rythme de tant de poèmes souverains et de proses somptueuses ?

212. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 2 juillet. Les adieux des Ballets russes. »

Ceux qui n’ont vu qu’à l’Opéra ce danseur inégal, mais capable des plus grandes choses, le connaissent à peine.

213. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 20 janvier. Danses de jadis et danses d’aujourd’hui. »

Les lecteurs de Comœdia savent la haute estime en laquelle nous tenons les danseurs excentriques MM. 

214. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre IX. De la Danse sacrée des Grecs et des Romains »

Les Perses et les Indiens qui adoraient le Soleil, les Gaulois, les Allemands, les Anglais, les Espagnols qui avaient leurs Dieux particuliers, tous les Peuples enfin du Monde connu, à quelque idole qu’ils aient sacrifié, ont toujours fait de la Danse l’objet principal de leur culte, et leurs Prêtres ont tous été danseurs par état.

215. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IV. Vices du grand Ballet »

Il était aisé de combiner les différentes Entrées du grand Ballet de manière qu’elles concourussent toutes à l’objet principal qu’on s’y proposait, et d’y procurer aux Danseurs des occasions d’y développer les grâces de la Danse simple ; mais la Danse composée, celle qui exprime les passions et par conséquent la seule digne du Théâtre, ne pouvait y entrer qu’en passant.

216. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XX. De la maniere de faire les demi-coupez. » pp. 71-75

Mais en vous élevant il faut étendre le genoüil, & de suite approcher la jambe gauche 4. auprès, comme vous le voyez, & sur tout que les deux jambes soient bien étenduës, lorsque vous êtes élevé sur la pointe du pied, & de suite vous laissez poser le talon à terre, ce qui termine la fin de ce pas, & vous met dans la facilité d’en faire autant de l’autre pied, en observant les mêmes regles ; ce que l’on doit continuer d’en faire plusieurs de suite, sans se relâcher de bien plier sous soy, & de se relever sur la pointe en étendant les genoux à chacun de ces demi-coupez, qui est un des pas le plus essentiel pour bien danser ; car il vous donne la facilité d’étendre les genoux, & vous communique de la force au cou-de-pied : Ainsi c’est de ce premier pas que dépend de bien danser, puisque ce n’est que de sçavoir bien plier & élever qui fait le bon danseur.

217. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXVI. Des Jettez, ou demies Cabrioles. » pp. 162-165

On les fait encore d’une autre maniere, en ce qu’il faut prendre plus de force pour les sauter ; ce qui se fait en se relevant plus vîte, & étendre fort les jambes, en les battant l’une contre l’autre, en retombant sur le pied contraire à celui qui a plié, pour lors il change de nom & on l’appelle demie cabrioles ; mais comme c’est un pas de Ballet, & que je n’entreprends dans ce Traité que de donner la maniere de faire les pas qui sont en usage dans les danses de Ville, c’est ce qui m’engage de ne pas embarasser l’Ecolier des pas que l’on aprend les derniers, comme étant ce qui donne la perfection aux danseurs qui sont nez avec toute la belle disposition, & même à ceux qui en font leur principale occupation.

218. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre VI. De l’opposition des bras aux pieds. » pp. 210-213

C’est sur cette même regle que les habiles Danseurs ont conduit leurs bras, l’opposition du bras au pied, qui est, que lorsque vous avez le pied droit devant, c’est le bras gauche qui doit être opposé pendant l’étenduë de ce pas, je dis l’étenduë du pas, parce que pour le tems de Courante en avant, qui n’a qu’un pas, si c’est du pied droit, le bras gauche s’oppose de même que le pas de Bourée ou Fleuret en avant, quoiqu’il soit composé de trois pas, il n’oblige pas à faire trois changemens de bras, il suffit de l’opposer au premier pas.

219. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XII. » pp. 115-121

Ce pas-de-deux embelli par les talens de Mlle Alard, danseuse qui joignoit aux charmes de l’exécution la plus brillante, l’expression la plus vraie et la plus animée, obtint le succès le plus justement mérité. […] Vest ris le père avoit obtenu de la cour de France la permission de passer trois mois de chaque année à celle du Duc de Wurtemberg ; on trouvoif chez ce Prince ami des arts, des talens et de le magnificence, la danse la plus belle, la plus nombreuse et la mieux exercée : Les rares talens de Vestris quant à la partie mécanique mirent le sceau à la perfection qu’on y remarquoit ; ce beau danseur ne s’étoit point exercé à l’art pantomime, inconnu alors à l’opéra ; étonné de ma manière de faire et de la nouveauté de mon genre, il sentit qu’il avoit en lui les moyens propres à peindre et à exprimer les passions ; je lui fis jouer successivement les rôles de Renaud dans le ballet d’Armide ; d’Admete dans celui d’Alceste ; de Jason dans Médée ; de Danaüs dans les Danaïdes ; de Pluton dans Proserpine ; d’Hercule dans le ballet de ce nom, d’orphée etc. ; il joua ces différens rôles avec une perfection rare, et encouragé par les succuès qu’il avoit obtenu dans ce nouveau genre, il donna à l’opéra mon ballet de Médée et Jason ; cette scène tragique fut reçue avec enthousiasme et ce fut pour la première fois que la danse en action fit répandre des larmes aux spectateurs.

220. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse ancienne »

Cette marche se fit avec sept corps de danseurs, au son des harpes et de tous les autres instruments de musique en usage chez les Juifs. […] Dans toutes les religions anciennes, les prêtres furent danseurs par état ; parce que la danse a été regardée par tous les peuples de la terre comme une des parties essentielles du culte qu’on devait rendre à la divinité. […] Les danseurs étaient vêtus de corselets ; ils avaient la tête armée de morions dorés, des sonnettes aux jambes, et l’épée et le bouclier à la main : ils dansaient ainsi avec des contorsions guerrières et comiques, sur des airs de ces deux genres. […] La licence de cet exercice fut poussée si loin pendant le règne de Tibère, que le sénat fut forcé de chasser de Rome par un arrêt solennel tous les danseurs et tous les maîtres de danse. […] La danse de la grue fut nommée ainsi, parce que tous les danseurs s’y suivaient à la file, comme sont les grues lorsqu’elles volent en troupe.

221. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XI. Le corps de ballet actuel. » pp. 228-269

Excellente danseuse d’ensemble ; classique ; la meilleure mime de la maison. […] Une écuyère ou une danseuse possède seule de ces grâces d’Etat. […] Mademoiselle Lecerf vit sous l’aile de son frère, danseur lui-même à l’Opéra. […] Par exemple, elle aime trop les danseurs. […] J’ai constaté qu’il y a des dynasties de danseuses, depuis les Mérante jusqu’aux Stilb.

222. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre VII. De la Danse sacrée des Juifs »

Cette marche se fit avec sept chœurs de Danseurs, au son des Harpes et de tous les autres Instruments de Musique, en usage chez les Juifs15.

223. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VIII. » pp. 81-87

Ce sont de jeunes imparfaits, qui chantent les rôles de femmes, et de jeunes garçons qui remplissent les fonctions de danseuses. Ce travestissement bizarre, fut adopté, ainsi que je l’ai dit ailleurs, dans le triomphe de l’Amour opéra de Quinault, mis en musique par Lulli, et jusqu’à cette époque il n’existoit point de danseuses même dans les ballets de la cour ; ce fût une nouveauté que l’on dût au bon goût de Louis quatorze.

224. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre II. la dernière passion du chevalier frédéric de gentz  » pp. 37-96

Le vieillard devint l’amant de la danseuse qui n’avait que dix-neuf ans. […] Aimer une danseuse, à son âge, et sympathiser avec Heine, voilà certainement deux faiblesses auxquelles on ne se serait pas attendu de sa part ! […] Elle est aujourd’hui (et ce n’est pas moi seul qui pense ainsi) la première danseuse d’Europe. […] Gentz avait éprouvé ce sentiment ; il était flatté d’être aimé d’une jeune danseuse. […] Il n’a pas voulu croire à ce miracle de l’affection fidèle d’une jeune danseuse pour un viveur usé.

225. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre X. Vues des Philosophes : objet des Législateurs relativement à la Danse. »

Les figures, les pas, les mouvements de la Danse amusent également et le Danseur qui les exécute, et le Spectateur qui suit des yeux le tableau vivant dont il est frappé.

226. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 23 juillet : Le Ballet des Saisons — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 juillet 1661 »

On demeura, même, d’accord, Que Monsieur le Duc de Beaufort, Compris dans ce Royal spectacle, Faisant l’Apollon à miracle, Et dansant avec les neufs Sœurs, Parut un des meilleurs Danseurs.

227. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VII » pp. 90-105

A une heure, les salons se composaient simplement de ces sept ou huit jeunes danseuses qui reçoivent un cachet de deux francs par nuit pour « ornementer » ces fêtes. […] Un de ses amis, — Arthur Delavigne, — y faisait répéter une pièce : Folichons et Folichonnettes, dans laquelle on voulait intercaler un quadrille de canotiers, lequel quadrille réclamait le concours d’une danseuse de qualité.

228. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE II. » pp. 15-29

Les métamorphoses, les transformations & les changements qui s’emploient communément dans les Pantomimes angloises des danseurs de corde, ne peuvent être employés dans des sujets nobles ; c’est encore un autre défaut, que de doubler & de tripler les objets : ces répétitions de Scene refroidissent l’action & appauvrissent le sujet. […] Danseurs Pantomimes du temps d’Auguste.

229. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Approbation. De M. l’Abbé Richard, Doyen des Chanoines de l’Eglise Royale & Collégiale de Ste Opportune à Paris, Prieur-Seigneur de l’Hôpital, &c. Censeur Royal. » pp. -

Il ne lui restoit plus qu’à faire l’éloge de la piété & du zéle des Communautez Ecclesiastiques Séculieres & Régulieres, qui ne souffrent qu’avec peine l’ancien usage de louer des halles & des places publiques à des troupes de Danseurs de corde, Baladins, Saltinbanques, Farceurs, & autres Bouffons condamnez par les Conciles, par les Ordonnances de nos Rois, & par les Arrests des Cours ; parce que le Magistrat plus humain, toujours attentif au bien public, les tolere, seulement ad duritiam cordis, pour des raisons de politique nécessaires au gouvernement.

230. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre III. Dispute entre Pylade et Hylas. »

Si celui-ci n’avait point paru, l’autre n’eût jamais été qu’un Danseur au-dessous du médiocre.

231. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre I. Naissance du Théâtre »

Les grâces du corps, la souplesse des bras, l’agilité des pieds, ne furent dès lors, pour le Danseur, que ce que sont pour le peintre les différentes couleurs qu’il emploie ; c’est-à-dire, la matière première du tableau.

232. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. » pp. 11-92

On a comparé avec raison un danseur sans oreille à un fou qui, n’ayant aucune liaison dans les idées, ne profère que des mots vagues et dénués de sens. […] Le danseur, bien assis sur ses hanches, doit montrer sa poitrine à découvert, par l’effacement des épaules et la position de la tête légèrement en arrière. […] Si le genre de danse est conforme aux vrais principes, il donne au corps des avantages que la nature seule ne donne point, et qui nous distinguent des danseurs ordinaires. […] C’est là, en un mot, que l’on peut acquérir plus facilement l’aplomb et la précision, qualités sans lesquelles un danseur ne parviendra jamais à un degré remarquable de perfection. […] Voilà la plus grande difficulté à laquelle peu de danseurs arrivent avec succès, et surtout un danseur de ville dont l’étude et les exercices pour la danse sont presque toujours insuffisans.

233. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre XII. Règles générales à observer dans les actions de Danse »

J’ai choisi d’ailleurs, de propos délibéré, cette action de Danse, que son succès doit avoir gravée dans le souvenir du Public, et dans l’esprit de nos jeunes Danseurs, afin de donner plus de poids, par un exemple frappant, à une règle qui ne saurait être trop scrupuleusement observée.

234. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Lorsque dans la vieille Europe on voyait les souverains prodiguer à des danseuses les marques de faveur, cela pouvait fournir à des tribuns, à des Catons, un beau thème à déclamations sur la frivolité des cours. […] Les affaires publiques souffrirent de l’engouement du monde politique pour la danseuse. […] Les salons ouvraient à la danseuse leurs portes toutes grandes. […] On crut un moment que c’était une manière à eux, manière un peu rude, de s’associer à l’hommage rendu à la danseuse. […] *** Comment nous expliquerons-nous cette singulière effervescence où une danseuse jeta tout un peuple ?

235. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Conclusion » pp. 414-418

La réforme wagnérienne, qui eut parmi ses premiers adversaires en France une danseuse, Mme Ferraris, le bannit de l’opéra.

236. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

. ; — Actrices pour les rôles, six ; — Chœurs, vingt hommes et deux pages ; douze filles ; — Danseurs, douze ; Danseuses, dix. […] Les premiers sujets du chant avaient chacun 1,500 livres ; les premiers danseurs avaient chacun 1,000 livres ; les premières danseuses recevaient chacune 900 livres. […] Cette réunion de personnes des deux sexes sur la scène fut si fort goûtée, que lorsqu’on donna ce ballet à Paris, sur le théâtre de l’Opéra, on y introduisit les danseuses ; depuis ce temps, elles ont composé la partie la plus brillante de l’Opéra. […] Mademoiselle Prévôt resta ensuite, pendant plus de vingt-cinq ans, en possession des suffrages de la cour et de la ville ; elle fut remplacée par la demoiselle Salé, dont on vantait l’élégante gravité ; enfin, le nom de Camargo est depuis trop long-temps inscrit dans le panthéon de la danse, pour qu’il soit nécessaire de rien ajouter aux louanges qui nous ont été transmises par les contemporains de cette danseuse, sur sa grâce vive et légère. […] Paul et Albert, Bigottini, Legallois, les Noblet, y tenaient le sceptre ; un jeu de mots contemporain de cette époque analyse bien sa position : L’Opéra, disait-on, ne marche que sur les jambes de ses danseurs.

237. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre XII. Des Danses des Lacédémoniens »

Les premiers se retournaient aux temps marqués : ils pénétraient dans la troupe des jeunes danseuses ; et ils s’unissaient tous par de mutuels entrelacements de bras, en conservant toujours, les uns, la vivacité, les autres la lenteur de leur premier mouvement45.

238. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre I. Des Ballets Ambulatoires »

Autour de chacune de ces machines roulantes, des troupes de Danseurs exécutaient au son des plus éclatantes Symphonies, les actions célèbres du Saint, et ceux qui étaient autour du Char de la Renommée semblaient par leurs attitudes aller les apprendre à tous les Peuples du monde.

239. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXII. Du Menuet, & de la maniere de le danser régulierement. » pp. 84-91

Le Menuet est devenu la danse la plus usitée, tant par la facilité que l’on a de le danser, que par la figure aisée que l’on pratique à présent, & dont on est redevable à Monsieur Pécour, qui lui a donné toute la grace qu’il a aujourd’huy, en changeant la forme S, qui étoit sa principale figure en celle d’un Z, où les pas comptez pour le figurer, contiennent les Danseurs dans la même régularité, comme il est démontré dans la suite de ce Chapitre.

240. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

Ici, je ne puis débiter Les Noms des Danseurs de remarque Du Ballet de notre Monarque, Le nombre en est trop étendu, Maint rang y serait confondu ; Et je pourrais, par ignorance, M’abuser sur la préséance.

241. (1845) Notice sur Ondine pp. 3-22

Elle y obtint un grand succès, et depuis cette époque, les organes le plus en vogue de la presse britannique répètent que jamais danseuse ne sut conquérir plus entièrement le public anglais. Il est vrai qu’un danseur, homme d’esprit, deux qualités qui peuvent après tout se confondre, avait fourni à la jeune danseuse un cadre heureux et digne de son talent.

242. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Comme les Danseurs qui exécutaient les Ballets composés sur ces airs étaient obligés à se mouvoir avec plus de vitesse et plus d’action que les Danseurs ne l’avaient fait jusqu’alors, bien des personnes dirent qu’on corrompait le bon goût de la Danse, et qu’on allait en faire un Baladinage.

243. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIII, la valeur d’un nom » pp. 264-

Quelques années plus tard je revins, danseuse, dans cette même ville et à l’hôtel où je descendis, un des grands hôtels de la ville, on refusa de me recevoir.

244. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Preface. » pp. 5-10

Quant aux Canaries elles y sont aussi fort en vsage, mais leur origine est incertaine, les vns disent qu’aux Isles de ce nom là ceste danse est ordinaire, mais i’ayme mieux ceste opinion, que comme plusieurs de nos airs de Courante ont este tirez de quelques Balets, les Canaries viennent aussi d’vn Balet où les Danseurs representoient les Roys & Reynes de Mauritanie desguisez en Sauuages couuerts de plumages de diuerses couleurs.

245. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Hyménée et Cryséïs. Ballet anacréontique. » pp. 149-155

Ce beau danseur avoit à cette époque les talens, les graces, et la figure propres à rendre le rôle d’Hyménée et à entraîner le public à l’illusion.

246. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre III. l’opéra de paris sous la direction véron  » pp. 97-128

Le vicomte Sosthène de La Rochefoucauld avait sauvé la morale en soumettant les coulisses à un régime sévère, et en imposant aux danseuses des jupes longues. […] La cantatrice et la danseuse n’avaient rien à lui refuser. […] Une pauvre danseuse, Louise Fitzjames, remarquable par sa maigreur, fut harcelée sans répit de mots à l’emporte-pièce qui sont souvent d’une drôlerie incontestable. […] De son administration date l’invasion de l’Opéra par la cohue des fêtards de bas étage, des danseurs de barrière, des filles surveillées par la police.

247. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

On avait à peine joui quelques moments de cet agréable coup d’œil, qu’on vit successivement paraître pendant la durée de ce festin, différentes troupes de danseurs et de danseuses, représentant les habitants des provinces voisines, qui dansèrent les uns après les autres les danses qui leur étaient propres, avec les instruments et les habits de leur pays. […] La noce rustique était composée de danseurs et de danseuses de l’Opéra. […] Les musiciens et musiciennes, danseurs et danseuses de l’Opéra, vêtus d’habits galants faits d’étoffes brillantes, et cependant convenables aux marchands qu’ils représentaient, y distribuaient généreusement et à tous venant leur marchandise. […] Le dessus de la loge intitulée Messager, située en face, était aussi couronné par un semblable amphithéâtre, où étaient placés les musiciens et musiciennes, danseurs et danseuses qui n’avaient point d’emploi dans les boutiques de la foire, déguisés en différents caractères sérieux, galants et comiques. […] Cette pièce, dont je n’ai pu trouver ni le sujet ni le titre, fut ornée de cinq intermèdes de danse, qui furent exécutés par les meilleurs danseurs de l’Opéra.

248. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VII. Sur le même sujet. » pp. 40-55

Les danseurs de corde, les tourneuses et les équilibristes qui font les délices des Boulevards, ne pourroient-ils pas revendiquer les tours de force, les gambades, les passes-campagne, les pirouettes en tourbillons, et les attitudes indécemment outrées qu’on leur a dérobées. […] On voit bien que les danseurs ignorent que le genre Arabesque est trop fantastique et trop bizare pour servir de modèle à leur art.

249. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE PREMIERE. » pp. 2-14

Les figures symmétriques de la droite à la gauche, ne sont supportables, selon moi, que dans les corps d’entrée, qui n’ont aucun caractere d’expression, & qui ne disant rien, sont faits uniquement pour donner le temps aux premiers danseurs de reprendre leur respiration.

250. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre V » pp. 60-75

XII Pour danser le cancan il faut un tempérament à part, un esprit exceptionnel : il faut que le moral du danseur soit aussi fantaisiste que ses jambes ; car il ne s’agit pas là de reproduire telle ou telle chose convenue, réglée.

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