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161. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VI, lumière et danse » pp. 60-71

Je lui désignai l’homme à la chaîne qui nous dominait de toute sa hauteur et persistait me regarder d’un air courroucé. […] je ne peux pas danser sur cet air-là. » Et, pour danser avec une musique nouvelle, la danseuse doit apprendre des pas convenus qui s’adapteront à cette musique.

162. (1852) Tableau de Paris. Chapitre XII « [Chapitre XII. Extrait] » pp. 104-108

Therpsycore s’en aperçoit et les écoute d’un air légèrement maussade ; Therpsycore n’aime pas les lions conscrits. […] Celui-là est un rude lion rompu aux armes, j’en atteste cet air penché, ce victorieux et satisfait sourire.

163. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Les chemins ou la figure de ces danses, étoit tracée ; les pas étoient ensuite indiqués sur ces chemins par des traits et des signes démonstratifs et de convention ; la cadence, ou la mesure étoit marquée par de petites barres posées transversalement, qui divisoient les pas et fixoient les temps ; l’air sur le quel ces pas étoient composés, se notoit au dessus de la page, de sorte que huit mesures de Chorégraphie équivaloient à huit mesures de musique. […] Cependant il se déploie avec grace, il se dessine avec élégance ; ses attitudes sont belles, ses pas bien écrits ; il est brillant en l’air, il est vif et précis terre-à-terre, quelle surprise ! […] Thoynot Arbeau, Chanoine de Langres s’est distingué le premier par un traité qu’il donna en 1588, et qu’il a intitulé Orchesographie il écrivoit au dessous de chaque note de l’air, les mouvemens et les pas de danses qui lui paroissoient convenables.

164. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Les chemins ou la figure de ces Danses étoient tracés ; les pas étoient ensuite indiqués sur ces chemins par des traits & des signes démonstratifs & de convention ; la cadence ou la mesure étoient marquées par de petites barres posées transversalement qui divisoient les pas & fixoient les temps ; l’air sur lequel ces pas étoient composés, se notoit au-dessus de la page, de sorte que huit mesures de Chorégraphie équivaloient à huit mesures de Musique ; moyennant cet arrangement on parvenoit à épeller la Danse, pourvu que l’on eût la précaution de ne jamais changer la position du Livre, & de le tenir toujours dans le même sens. […] L’Eleve se présente ; on l’applaudit avant qu’il danse ; cependant il se déploye avec grace, il se dessine avec élégance, ses attitudes sont belles, ses pas bien écrits, il est brillant en l’air, il est vif & précis terre-à-terre, quelle surprise ! […] Il écrivoit au-dessous de chaque note de l’air les mouvements & les pas de Danses qui lui paroissoient convenables.

165. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VI. les débuts de fanny elssler à paris  » pp. 188-219

La belle Louise Duvernay fut habillée pour 49 fr. 50, et six esprits de l’air, Mlles Julia, Fitzjames, Ropiquet, Benard, Danse et Forster, pour un total de 418 fr. 70. […] « Le talent de Mlle Fanny Elssler, dit une note du 19 août, consiste dans une très grande vivacité, une vigueur étonnante, de la précision au milieu de ce désordre apparent, de riches pointes, une abondance d’entrechats bien passés, beaucoup de souplesse, des jambes qui se portent moelleusement plus qu’à la hauteur de la hanche, et des yeux, des airs de tête singulièrement agaçants. […] Au parterre, Auguste avait son air important des grands jours. […] Est-elle en l’air ou bien se tient-elle sur un pied ? […] Un calembour courut le boulevard. « Est-ce une femme, se demandait-on, ou bien est-ce l’air ? 

166. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « Plan du Ballet »

On y danse un air qui est censé être composé sur un Cantique à la louange.

167. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Seconde lettre. Sur le même sujet. » pp. 14-18

On écoute avec attention les airs de Bravoure, les Duo, les Cantabiles, les Cavatines et les Récitatifs à grand orchestre ; tous ces morceaux ressuscitent l’attention, réveillent l’oreille et l’œil assoupis ; ils sont applaudis avec enthousiasme ; les sonnets imprimés sur du satin, pleuvent de toutes les parties de la salle ; ce sont des brevets d’honneur que l’amour de la musique distribue tantôt aux compositeurs, tantôt aux acteurs, et aux maîtres des ballets.

168. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 24 janvier 1671 »

Lors, tous ces Dieux, & leurs Escortes, Qui sont de nombreuses Cohortes, Des Déités, jusqu’à trois cents, Dans ces Cohortes, paraissants, Sur de grands & brillants Nuages, Disposez à triples Etages, Célèbrent, par de beaux Concerts, Par des Danses, & par des Airs, La Solennité de la Noce, Comme s’ils étaient chez Mandoce.

169. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 novembre : Les Amours de Diane et d’Endimion — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 14 novembre 1671 »

Le Prélude propre au Sujet, Par un grand bruit de Cors, se fait, Après lequel, Pan, Dieu Sauvage, Sort du milieu d’un vert Bocage, Avec des Faunes, et Sylvains, Qui sont plus légers que des Dains : Et chantant un Air de liesse, Les avertit que la Déesse Paraît, déjà, dedans les Bois, Pour mettre une Bête aux abois, Et les exorte d’importance, À joindre leurs Chants, et leur Danse Pour lui plaire, et la divertir, Ce qu’ils font des mieux, sans mentir ?

170. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre V. Établissement de l’Opéra Français »

Il est assez vraisemblable que leur récitatif, relativement à leur déclamation ordinaire, à l’accent de leur langue et à leur manière de la rendre dans les occasions éclatantes, est à peu près tel qu’était la Mélopée des Grecs ; mais moins serrés dans leur Dialogue, surchargeant l’action principale d’événements inutiles et romanesques, forçant presque toutes les situations, changeant de lieu à chaque Scène, accumulant épisodes sur épisodes pour éloigner un dénouement toujours le même, ils ont fardé le genre, sans l’embellir ; ils l’ont énervé, sans lui donner même un air de galanterie. […] La traduction véritable est Air.

171. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre II. Preuves contre les Danses, tirées des Saintes Ecritures. » pp. 11-22

Parce que les filles de Sion se sont redressées, qu’elles ont marché la tête haute, qu’elles ont fait des signes des yeux, qu’elles se sont donné des airs de mollesse dans leurs démarches étudiées et contraintes, le Seigneur rendra sale et chauve la tête des filles de Sion ; et il les réduira à la nudité la plus honteuse. […] Ne s’y donnent-elles pas dans les mouvemens étudiés et contraints qui font proprement les danses, des airs de mollesse qui ne montrent que trop le dérèglement intérieur de l’ame ?

172. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre XII. Des Danses des Lacédémoniens »

C’était là toute la magie des mouvements différents l’un de l’autre, sur le même air.

173. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

Si un Danseur n’avait pas cet air leste, cette légèreté qui est la première grâce de l’art, au premier entrechat qu’il hasardait, on s’écriait avec un ris amer : Étayez le théâtre.

174. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

Pour le reste, c’est autre chose, Toutefois, si parler j’en ose, Je ne saurais faire autrement Que jaser généralement De ce Ballet plus qu’admirable, Duquel la pompe incomparable Subsiste six heures durant, Et qu’on peut nommer dix fois grand, Soit à l’égard des symphonies, Qui font de rares harmonies, Soit pour les Décorations, Les subtiles inventions, La dignité des Personnages, Les Machines dans les nuages, Les Héros, Déesses et Dieux, L’Air, la Mer, l’Enfer et les Cieux, Du Soleil, la Sphère brillante, Qui parut, tout à fait, charmante, La richesse et les ornements Des superbes habillements ; Bref, les dix-huit grandes Entrées, La moindre valant vingt bourrées : Et dont Louis, la Fleur des Rois, Paraît à la tête de trois ; Que dis-je, trois ?

175. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Graces. Ballet anacréontique. » pp. 75-97

Ce ne sont plus les jeunes Arcadiennes, ce ne sont plus de simples Bergères, ce sont des divinités : une jeunesse immortelle brille dans leurs yeux ; une robe tissue par les Zéphyrs et ornée par Flore voltige autour d’elles, les colombes de Vénus volent et traversent les airs, tenant dans leurs becs des couronnes de roses, qu’elles viennent poser sur la tête des Graces : l’Amour enchanté se précipite dans leurs bras, et s’écrie en les embrassant ; Vous êtes mes sœurs, vous êtes les Graces ! […] Le dieu s’approche de plus près ; il agite ses ailes, et l’air frais et délicieux qu’elles répandent autour de la Bergère semble lui donner un nouvel être. […]   Tous les Bergers et toutes les Bergères étendent les bras vers ces divinités bienfaisantes, qui se frayant une route dans les airs, disparoissent avec les groupes de nuages et de zéphirs qui les environnent.

176. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXII, gab » pp. 250-

Et tandis que dans l’air des pétales s’envolent, une fleur d’or surhumaine s’allonge vers le ciel. […] Au milieu du sabbat embrasé, léchée par les torrents de feu qui déferlent un masque, étrange flamme aussi, s’estompe rouge sur l’air rougi.

177. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] «  Traité du geste, Contenant la maniere de représenter les Pièces de Théatre, à l’aîde des bras & des jambes, pour la commodité des Acteurs nazillans, begayans, gasconnans ; &c. &c. & offrant, en outre, une excellente Méthode aux gens mariés, pour se quereller dans leur ménage, sans faire de bruit. » pp. 49-60

« Mais (insistent mes nombreux Critiques) n’est-il pas absurde de vouloir nous priver du plaisir d’entendre chanter les divines ariettes de l’Opéra-comique, & les airs sublimes du Chevalier Gluck ? […] Les Auditeurs auront-ils un plaisir moins vif, entendront-ils moins des airs charmans, & seront-ils moins frappés par des effets admirables de musique ?

178. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Psyché et l’Amour. Ballet héroï-pantomime. » pp. 121-134

Zéphyre a bientôt atteint la cime du rocher ; l’Amour d’un seul geste le change en un char brillant, qui soutenu par des nuages, s’élève et traverse les airs. […] Les Euménides et leur suite s’y précipitent, et l’Amour vainqueur des Enfers, fend les airs et disparoît avec sa conquête.

179. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIX, sardou et kawakami » pp. 214-

… Kawakami se leva aussitôt et prononça un discours qui devait être des plus soignés à en juger par l’air sérieux du discoureur et par la longueur de la harangue.

180. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIII, la valeur d’un nom » pp. 264-

Le monsieur était grand, fort, très noir, l’air distingué, avec quelque chose de bizarre dans l’un de ses yeux.

181. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Preface. » pp. 5-10

Quant aux Canaries elles y sont aussi fort en vsage, mais leur origine est incertaine, les vns disent qu’aux Isles de ce nom là ceste danse est ordinaire, mais i’ayme mieux ceste opinion, que comme plusieurs de nos airs de Courante ont este tirez de quelques Balets, les Canaries viennent aussi d’vn Balet où les Danseurs representoient les Roys & Reynes de Mauritanie desguisez en Sauuages couuerts de plumages de diuerses couleurs.

182. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 30 octobre. Le danseur et le préjugé au travesti. »

Après un repos complet, les quatre interprètes font leur entrée dans la danse un à un par un double tour en l’air, à l’instar des voix dans une fugue — si toutefois cette comparaison peut s’appliquer à une figure chorégraphique.

183. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Première lettre. A monsieur le duc d’Autremont, château d’Autremont. » pp. 79-81

Mais s’il est et votre compagnon et votre ami, vous le lui permettrez, et, en supposant que vous n’ayez jamais à rompre que des lances courtoises, ce sera pour vous un trouble intérieur, une sorte d’ébranlement de votre air vital qui vous amusera peut-être durant quelques jours, mais qui risque de vous devenir insupportable, et qui sait ?

184. (1927) Paul Valéry philosophe de la danse

La mignonne baladine de terre cuite qui, la tête rejetée, les bras étendus battant l’air, le long chiton festonné bouillonnant autour des jambes, exécute son cake-walk ionien, est plutôt faite pour illustrer le sautillant dialogue de Lucien, cet étourdissant feuilletoniste de la décadence. […] Et plus pareils encore à des oiseaux, ils « s’emportent ensemble et se choquent dans l’air » L’image empennée annonçait, en effet, un enchaînement de temps sautés et battus, le choc allègre des petites cabrioles, le zig-zag oblique des brisés. […] Sur un air de galop à deux temps, le thyase forcené envahit le plateau qui paraît embrasé.

185. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Horaces. Ballet tragique. » pp. 35-50

Ils s’attaquent avec autant de valeur que d’intrépidité : l’air retentit des coups qu’ils se portent. […] Déjà deux des Horaces sont étendus sur la poussière ; les Albains poussent des cris d’allégresse, et font retentir l’air du bruit de leurs boucliers.

186. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Voici que toute cette joie lui était rendue, par une après-midi de décembre où, sous un soleil un peu pâle, les choses prenaient un air adouci, en harmonie avec sa langueur de convalescente. […] Duprez chanta le grand air d’Edgardo avec un pathétique qui arracha des larmes aux spectatrices. […] Cette comparaison n’est pas juste ; la Diane, toute divine qu’elle soit, a un certain air de vieille fille revêche ; l’ennui d’une virginité immortelle donne à son profil, d’ailleurs si noble et si pur, quelque chose de sévère et de froid. […] Elle allait en Angleterre, et, d’un air de défi, elle y donnait rendez-vous à la rivale qu’on applaudissait en ce moment devant elle. […] Mme Dorus-Gras chanta un air du Serment ; Mme Persiani et Tamburini firent entendre le grand duo de Matilda di Sabran ; Duprez et Pauline Garcia jouèrent en italien le dernier acte d’Otello.

187. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre premier » pp. 6-15

XI Ils ont plutôt l’air de jeunes gens à qui les « femmes » en ont fait voir, ce qui pourrait bien être vrai.

188. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XI, une visite chez rodin » pp. 118-123

Il regarde tout d’un tel air de tendresse, que l’on sent qu’il est attaché passionnément à ce coin de terre.

189. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre IV. Sur le même sujet. » pp. 24-29

Il fallut traduire, et cette tâche présenta des obstacles ; on les surmonta en changeant la marche du poëme ; et l’on mit sur les airs les paroles qui convenoient au chant ; on en supprima et on en ajouta qui n’avoient point été composées pour cet ouvrage.

190. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XV. » pp. 83-88

Il est infiniment supérieur à son frère qui ne s’étoit attaché qu’à copier des opéras-vaudevilles, dont les petits couplets pleins d’esprit et de sel, ne pouvoient être rendus par la pantomime : on écoutoit bien le petit air, mais on n’entendoit point les paroles et les pensées délicates qui en faisoient le charme.

191. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

et toutes les mains ont battu de plaisir dans les loges, et les bouquets ont volé dans l’air, et l’enthousiasme de l’âge d’or s’est retrouvé. » L’analyse du talent de Marie Taglioni, qui est appelée « la poésie de la danse », amenait la comparaison avec d’autres danseuses et forcément avec Fanny Elssler. […] Tandis que le Nouveau-Monde vous adoptait, tandis que les feuilletons de New-York chantaient si plaisamment votre gloire par delà les mers, Taglioni dansait chez nous ; Taglioni, votre reine à toutes, effaçait vos moindres traces, non dans l’air, mais sur la terre. […] Un journal traduisit leur impression dans cette formule : « Taglioni, c’est l’air ; Elssler, c’est la terre combinée avec le feu144 ». […] Des travaux importants firent pénétrer dans les vieux quartiers l’air et le soleil. […] Ennemie de tout faste, elle recherchait un ton de simplicité bourgeoise, mais tout prenait autour d’elle un air d’élégance et de distinction.

192. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre cinquième. Positions principales et leurs dérivés ; » pp. 64-70

On a omis, par les motifs déjà exprimés, les attitudes, et certains arabesques posés à pied plat, ainsi que les mêmes arabesques sur les deux pieds, qui ne se font qu’en posant à terre la jambe, qui est en l’air, comme le représente la fig. 4, planc. 

193. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VII. Des Spectacles des Danseurs de corde, & de l’Art Gymnastique, & des sauts périlleux. » pp. 161-182

Elle paroissoit d’abord sur le Théâtre d’un air imposant, & y dansoit seule une Sarabande avec tant de grace, qu’elle charmoit tous les spectateurs ; ensuite elle demandoit des épées de longueur aux Cavaliers, qui vouloient bien lui présenter pour faire sa seconde représentation : ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’elle s’en picquoit trois dans chaque coin de l’œil, qui se tenoient aussi droites que si elles avoient été picquées dans un poteau ; elle prenoit son mouvement de la cadence des violons qui jouoient un air qui sembloit exciter les vents, & tournoit d’une vitesse si surprenante pendant une quart-d’heure, que tous ceux qui la regardoient attentivement en demeuroient tout étourdis, ainsi qu’il m’est arrivé ; ensuite elle s’arrêtoit tout court, & retiroit ses épées nues l’une après l’autre du coin de ses yeux, avec autant de tranquilité que si elles les eût tirées du foureau.

194. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VI. » pp. 40-55

Un pont fort éloigné étoit placé à la droite du théatre ; un grand nombre de cavaliers défiloient ; chacun d’eux avoit l’air et la taille gigantesques, et paroissoit beaucoup plus grand que la totalité du pont ; les chevaux postiches étoient plus petits que les hommes, et ces défauts de proportions choquérent les yeux même des moins exercés. […] La dégradation étoit si correctement observée que l’œil s’y trompoit ; ce qui n’étoit qu’un effet de l’art et des proportions, avoit l’air le plus vrai et le plus naturel : la fiction étoit telle, que le public n’attribuoit cette dégradation qu’à l’éloignement des objets, et qu’il s’imaginoit que c’étoit toujours les mêmes chasseurs et les mêmes chasseresses qui parcouroient les différens chemins de la forêt.

195. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VI. » pp. 78-109

Un pont fort éloigné étoit placé à la droite du Théatre ; un grand nombre de Cavaliers défiloient ; chacun d’eux avoit l’air & la taille gigantesque & paroissoit beaucoup plus grand que la totalité du Pont ; les chevaux postiches étoient plus petits que les hommes, & ces défauts de proportion choquerent les yeux même les moins connoisseurs. […] La dégradation étoit si correctement observée que l’œil s’y trompoit ; ce qui n’étoit qu’un effet de l’Art & des proportions, avoit l’air le plus vrai & le plus naturel ; la fiction étoit telle, que le Public n’attribuoit cette dégradation qu’à l’éloignement des objets, & qu’il s’imaginoit que c’étoit toujours les mêmes Chasseurs & les mêmes Chasseresses qui parcouroient les différents chemins de la forêt.

196. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. » pp. 11-92

Presque toutes les formations des pas se réduisent aux actions suivantes : le plié (inflexion des genoux) ; le glissé (action de mouvoir le pied à terre sans la quitter) ; l’élevé (extension des genoux pliés) ; le sauté (action de s’élever en l’air) ; le tourné (action de mouvoir le corps d’un côté ou d’un autre) ; et enfin le retombé (chute du corps forcé par son propre poids). […] Il est encore nécessaire de doubler ensuite le frappement pour s’accoutumer à tenir ce mouvement qui est exact, avec celui de l’exécution des tems simples de la danse, et que l’on doit suivre en dansant, dans les mouvemens de contredanse ; et aussitôt que l’on s’est assuré d’un tems ou pas de la danse, il est essentiel d’en régler le mouvement par celui de la musique, en exprimant les tems de sa mesure, et en commençant par des airs simples ; il faut que les tems soient distincts pour aider à l’exécution de ceux de la danse ; que les airs soient variés progressivement, afin d’accoutumer l’oreille à toutes les difficultés qui existent dans la composition des airs nouveaux auxquels on resterait, pour ainsi dire, sourd si on ne s’y était préparé, et l’on romprait alors toute exécution ; ce qui arriverait indubitablement, si l’on apprenait à danser sans les règles de la musique, ou en se bornant à des airs faciles et anciens, qui diffèrent considérablement de la plupart des airs nouveaux pour le genre de composition. […] Il faut, pour que des tems battus soient agréables, bien plier pour les commencer, et bien tendre surtout les coudes-pieds, qu’il faut éloigner de terre le moins possible, en ne s’enlevant pas trop haut dans le moment de l’exécution ; bien serrer les jambes dans cette exécution qui s’opère en l’air ; ne point abandonner cette tension dans cet instant, et jusqu’à ce que l’on soit retombé, sans quoi les tems cesseraient d’entrer ou de passer, ce qu’il faut observer avec soin ; bien entrer chaque tems (entrechat entrer chaque tems), ne point prendre de force au-delà de la ceinture, c’est-à-dire qu’elle ne soit que dans les jambes et dans les reins, et non dans aucune autre partie du corps. […] Chaque air de contredanse, dont les figures sont variées en partie sur la quantité des traits que nous avons démontrés, permet aussi de varier ces traits qui étant chacun de quatre mesures, les enchaînemens de pas sont réglés également pour quatre mesures, et par cette raison peuvent être exécutés dans l’un comme dans l’autre de ces traits.

197. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Préface. » pp. -

On regarde encore les Egyptiens comme les premiers inventeurs de l’Orchesographie, ou art de décrire par divers caracteres toutes sortes de danses sur le papier, comme les Musiciens ont fait les airs par des notes de différentes valeurs.

198. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Il a fallu, en effet, que je renoncâsse au méchanique de la danse, pour faire briller la pantomime ; il faut que les danseurs parlent, qu’ils expriment leurs pensées par le secours des gestes et par les traits de la physionomie ; il faut que tous leurs mouvemens, que toute leur action, leur silence même, soient significatifs, éloquens, et adaptés avec précision aux traits caractérisés de la musique et à la mesure variée des airs. […] Déjà le son des trompettes, des timbales et des autres instrumens consacrés à la guerre fait retentir les airs ; des soldats Grecs, marchant en ordre, ouvrent cette entrée triomphale ; ils portent les trophées de la victoire : d’autres sont chargés des trésors et des dépouilles des vaincus ; plusieurs captifs Troyens paroissent dans les fers ; les plus distingués sont enchaînés au char du vainqueur. […] A la vue des chaînes, Electre frémit de rage ; elle les reçoit avec une tranquillité dédaigneuse, puis s’approchant du Tyran avec un air furieux, elle lui dit que ces fers honteux n’arrêteront point son bras, et qu’elle saura le punir de tous ses forfaits.

199. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre septième. Des pirouettes ; » pp. 79-87

Cette pirouette a quelque chose qui étonne ; car le corps du danseur est si penché, que l’on dirait qu’à chaque tour qu’il fait il est prêt à tomber, ou qu’on croirait qu’il y a quelque chose d’incompréhensible qui le soutient, parce que la position du corps, des bras, de la jambe qui est en l’air, et la vitesse avec laquelle on tourne, dissimule le centre de gravité.

200. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

Jamais je n’ai vu Calvé plus jolie qu’avec cet air d’extase… Et voilà l’histoire de mes débuts à Paris.

201. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Renaud et Armide. Ballet héroïque » pp. 99-108

Le tonnerre gronde, les éclairs percent la nue, une pluie de feu tombe avec fracas et accèlere les flammes ; Armide monte sur son char ; la vengeance, la haine et la fureur se grouppent à ses côtés ; elle se fraye une route dans les airs.

202. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

La terreur glace ses sens, et l’arrête ; mais animé par l’Amour qui guide invisiblement ses pas, et par l’espoir de revoir l’objet que son cœur adore, il marche d’un air plus assuré et arrive à la porte des Enfers.

203. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Préface. » pp. -

Il ne se borna point à leur donner tout l’éclat que la Musique pouvoit fournir ; comme il étoit obligé de representer des Triomphes, des Sacrifices, des Enchantemens, & des Fêtes galantes qui exigeoient des Airs caracterisez pour la Danse, il fit choix de tout ce que la France avoit de plus habiles Danseurs.

204. (1845) Notice sur Le Diable boiteux pp. 3-31

Le laboratoire est désert : le maître est sans doute allé prendre un air de soufre avec ses condisciples du collège de Barahona, à cheval sur un manche à balai. — L’écolier reste d’abord un peu étourdi de sa chute, mais bientôt il se remet et considère un peu l’endroit où il se trouve. […] Asmodée trace dans l’air avec une de ses béquilles des signes cabalistiques : au même instant le mur du fond se déchire, et, dans une trouée d’éclatante lumière, Cléofas voit successivement apparaître le domino blanc, la pèlerine et le domino rose. […] Cléofas prend un air capable, fait quelques simagrées, et déclare à la veuve que le seul remède à son mal est un mari !

205. (1845) Notice sur Ondine pp. 3-22

Enfin nos deux voyageurs arrivèrent à de magnifiques palais d’une architecture originale, divisés en une infinité de chambres et d’appartements au fond desquels ils trouvèrent une petite chambrette ; “il y avait, dit le conte, beaucoup de pots tout neufs, le fond en l’air et l’ouverture en bas”. — Qu’y a-t-il donc dans ces pots ? […] Il retourna tous les pots l’un après l’autre ; les âmes des noyés se hâtèrent de remonter hors de l’eau sous la forme de bulles d’air.

206. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIII, mes danses et les enfants » pp. 134-145

J’avais si bien réussi à me donner l’air d’un garçon que la petite fille ne pouvait pas croire que je n’en fusse pas réellement un ; et, lorsqu’elle me fut présentée, elle demanda : — Mais pourquoi Jack met-il des robes de fille ?

207. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XX, une expérience » pp. 222-231

Mais ce ne fut pas son air d’indifférence qui me surprit le plus.

208. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

Elles courent pieds nus, dansent des rondes autour des grands arbres, tressent des guirlandes de fleurs et en font des motifs d’exercices en chantant des airs rythmiques.

209. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Les ressources, ou le tableau du monde, pantomime.  » pp. 15-16

Le Magicien fait un signe, & ils sont tous enlevés dans les airs.

210. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre III. » pp. 17-24

Je comprends que le compositeur a tout sacrifié à l’effet, et que la scène des fléches en l’air prêtes à percer l’Amour, l’avoit séduit ; mais cette scène étoit déplacée.

211. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VII. » pp. 72-80

En vous entretenant des beaux arts, je ne prétends pas, Monsieur, me donner un air scientifique ; je veux en parler par goût, par sentiment et comme un amant passionné et ébloui des charmes de sa maîtresse, parle d’elle avec enthousiasme.

212. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

Je comprends que le Compositeur a tout sacrifié à l’effet, & que la Scene des fleches en l’air, prêtes à percer l’Amour, l’avoit séduit ; mais cette Scene étoit déplacée.

213. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre premier. les années d’apprentissage  » pp. 1-36

Sa vocation fut décidée par la force même des choses, par des impulsions ataviques, par l’air qu’elle respirait. […] Pénétrée encore de l’esprit du dix-septième siècle et du souvenir de Louis XIV dansant majestueusement le ballet, elle voulait que toute la personne eût un air de dignité et de noblesse. […] Chez Fanny, au contraire, tout paraît spontané ; elle frappe par un air d’ingénuité ; sa tête charmante ne semble pas, comme celle de sa sœur, la copie d’une statue antique ; c’est une beauté moins olympienne, plus humaine, plus moderne.

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