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88. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Moyennant cet arrangement on parvenoit à épeler la danse, pourvû que l’on eût la précaution de ne jamais changer la position du livre et de le tenir toujours dans le même sens. […] Or, si le maître n’a pas le talent de faire mouvoir la grande machine dans des sens justes ; s’il ne demêle au premier coup d’œil les inconvéniens qui peuvent résulter de telle opération ; s’il n’a l’art de profiter du terrain ; s’il ne proportionne pas les manœuvres à l’étendue plus ou moins vaste et plus ou moins limitée du théatre ; si ses dispositions sont mal conçues ; si les mouvemens qu’il veut imprimer sont faux ou impossibles ; si les marches sont on trop vives ou trop lentes, ou mal dirigées ; si la mesure et l’ensemble ne règnent pas ; que sais-je ?

89. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIV. » pp. 134-149

C’est par le moyen des différens os joints ensemble par des ligamens, et mûs par des muscles, que le corps de l’homme se soutient, qu’il se lève, qu’il se baisse, qu’il se plie, qu’il s’étend, qu’il se meut dans tous les sens, qu’il opère toutes sortes de mouvemens. […] J’ai déjà dit que les angles doivent être proscrits des mouvemens des bras ; il est nécessaire de dire qu’ils doivent également l’être de tous les mouvemens que la cuisse et la jambe décrivent de concert ; or tous ces mouvemens, tous ces deployemens, tous ces ronds de jambe devant tracer perpétuellement des cercles, ne peuvent parvenir à dessiner cette figure sans le secours de la hanche, puisqu’elle seule jouit de la faculté de se mouvoir et de tourner dans tous les sens.

90. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Les chemins ou la figure de ces Danses étoient tracés ; les pas étoient ensuite indiqués sur ces chemins par des traits & des signes démonstratifs & de convention ; la cadence ou la mesure étoient marquées par de petites barres posées transversalement qui divisoient les pas & fixoient les temps ; l’air sur lequel ces pas étoient composés, se notoit au-dessus de la page, de sorte que huit mesures de Chorégraphie équivaloient à huit mesures de Musique ; moyennant cet arrangement on parvenoit à épeller la Danse, pourvu que l’on eût la précaution de ne jamais changer la position du Livre, & de le tenir toujours dans le même sens. […] Or si le Maître n’a pas le génie de faire mouvoir la grande machine dans des sens justes ; s’il ne demêle au premier coup d’œil les inconvénients qui peuvent résulter de telle opération ; s’il n’a l’Art de profiter du terrein ; s’il ne proportionne pas les manœuvres à l’étendue plus ou moins vaste & plus ou moins limitée du Théatre ; si ses dispositions sont mal conçues ; si les mouvements qu’il veut imprimer sont faux ou impossibles ; si les marches sont ou trop vîtes, ou trop lentes, ou mal dirigées ; si la mesure & l’ensemble ne régnent pas ; que sais-je, si l’instant est mal choisi, on n’apperçoit que confusion, qu’embarras, que tumulte ; tout se choque, tout se heurte ; il n’y a & il ne peut y avoir ni netteté, ni accord, ni exactitude, ni précision, & les huées & les sifflets sont la juste récompense d’un travail aussi monstrueux & aussi mal entendu.

91. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

La plupart, emportés d’une fougue insensée, 40 Toujours loin du droit sens vont chercher leur pensée : Ils croiraient s’abaisser, dans leurs vers monstrueux, S’ils pensaient ce qu’un autre a pu penser comme eux. […] Ayez pour la cadence une oreille sévère : 105 Que toujours dans vos vers le sens coupant les mots Suspende l’hémistiche, en marque le repos. […] Voulant pousser à bout tous les rimeurs françois, Inventa du Sonnet les rigoureuses loix ; 85 Voulut qu’en deux quatrains de mesure pareille La rime avec deux sons frappât huit fois l’oreille ; Et qu’ensuite six vers artistement rangés Fussent en deux tercets par le sens partagés. […] Chant II, vers 155 Perse, en ses vers obscurs, mais serrés et pressans, Affecta d’enfermer moins de mots que de sens. […] Tel, en ses temps confus, mais serrés et pressans Pour battre chaque pas, se tord en tous les sens.

92. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre IV » pp. 44-59

Depuis quelques années elles ont découvert un stratagème qui, à mon sens, vaut cent fois celui du sucre de pomme.

93. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IV, comment je vins a paris » pp. 40-

Traduction mot à mot : « Club des gens qui ne pensent pas », mais, en anglais, le sens est plutôt celui-ci : « Club des “fêtards” qui agissent sans pensée ni réflexion. »

94. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre première. » pp. 2-8

Les figures symétriques de la droite à la gauche ne sont supportables, selon moi, que dans les corps d’entrée, qui n’ont aucun caractère d’expression, et qui, ne disant rien, sont faits uniquement pour donner le temps aux premiers danseurs de reprendre leur respiration, elles peuvent avoir lieu dans un ballet général, qui termine une fête ; elles peuvent encore passer dans des pas d’exécution, de quatre, de six, etc. quoique, à mon sens, il soit ridicule de sacrifier dans ces sortes de morceaux l’expression et le sentiment à l’adresse du corps, et à l’agilité des jambes ; mais la symétrie doit faire place à la nature dans les scènes d’action.

95. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre II. » pp. 9-16

Les sujets que l’on traite en danse sont, pour la plupart, vides de sens, et n’offrent qu’un amas confus de scènes aussi mal consues que désagréablement conduites ; cependant il est, en général, indispensable de se soumettre à de certaines règles.

96. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Renaud et Armide. Ballet héroïque » pp. 99-108

Une vapeur soporifique s’empare des sens du jeune guerrier.

97. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

La terreur glace ses sens, et l’arrête ; mais animé par l’Amour qui guide invisiblement ses pas, et par l’espoir de revoir l’objet que son cœur adore, il marche d’un air plus assuré et arrive à la porte des Enfers.

98. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii.  » pp. 102-108

Indigne de mettre une main prophane à l’encensoir, je le lui laisse, fermement persuadé qu’il le dirigera dans des sens justes et proportionnés à la mesure des talens qui méritent d’être célèbres J’ai l’honneur d’être, etc.

99. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE II. » pp. 15-29

Les Sujets que l’on traite en Danse sont pour la plupart vuides de sens, & n’offrent qu’un amas confus de Scenes, aussi mal cousues que désagréablement conduites ; cependant il est en général indispensable de se soumettre à de certaines regles.

100. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

La Gazette des Théâtres, qui reprochait avec aigreur à Fanny, quinze jours auparavant, de rechercher les difficultés, « de tourmenter ses jambes, de tournoyer dans tous les sens », d’oublier « le simple et le beau pour se jeter dans l’extravagant et le bizarre », réédita les mêmes critiques101. […] Il est fort compréhensible que ces habitudes qui paraissaient « agaçantes » aux uns avec le sens élogieux qu’avait le mot en 1830, l’aient été pour d’autres avec la signification fâcheuse que nous lui donnons aujourd’hui. […] La première est considérée comme une réaliste qui met en œuvre toutes les séductions terrestres ; la seconde est une évocatrice d’idéal, dédaigneuse de tout appel aux sens qu’elle a l’air d’ignorer. […] certes, c’est là une émotion bien simple et bien inconnue dans les royaumes enivrants de la danse vulgaire, une émotion au delà des sens, parce qu’elle n’est pas venue de la terre.

101. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

Le spectacle ne fut plus un régal des sens, mais — selon un mot de Gœthe — la réalisation de l’imaginaire. […] « La danse de Fanny Elssler », affirme-t-il dans une page célèbre, « s’éloigne complètement des données académiques ; elle a un caractère particulier qui la sépare des autres danseuses ; ce n’est pas la grâce aérienne et virginale de Taglioni, c’est quelque chose de beaucoup plus humain qui s’adresse plus vivement aux sens.

102. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Iphigenie en Tauride. Ballet tragique » pp. 235-256

Sa lampe s’éteint ; il court, il s’agite, la frayeur s’empare de ses sens ; il se jette à genoux, lève ses bras tremblans vers le ciel et implore sa clemence : il veut se relever ; mais ses jambes ne peuvent supporter le poids de son corps ; il tombe, il appelle et l’on vient à son secours. […] Ce Prince dont la frayeur a glacé les sens, lui fait une peinture frappante de tous les objets qui l’ont épouvanté.

103. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre XII » pp. 167-185

Sans répondre, le malin en question continua son petit manége, tourna la tête dans tous les sens et se mit à fureter du regard dans tous les coins de la chambre.

104. (1910) Dialogue sur la danse pp. 7-17

Moi Je le sens… Et comme elle n’en est plus émue, elle nous éloigne de l’art qu’elle-même abandonne.

105. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre III. » pp. 17-24

Le ballet, comme je le sens, et tel qu’il doit être, se nomme à juste titre ballet ; ceux, au contraire, qui sont monotônes et sans expression, qui ne présentent que des copies tiédes et imparfaites de la nature, ne doivent s’appeller que des divertissemens fastidieux et inanimés.

106. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre V. » pp. 32-39

Le ballet est une espèce de machine plus ou moins compliquée, dont les différents effets ne frappent et ne surprénent qu’autant qu’ils sont prompts et multipliés ; ces liaisons et ces suites de figures, ces mouvemens qui se succédent avec rapidité, ces formes qui tournent dans les sens contraires, ce mélange d’enchainemens, cet ensemble et cette harmonie qui règnent dans les temps et dans les développemens, tout ne vous peint-il pas l’image d’une machine ingénieusement construite ?

107. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VII. » pp. 72-80

Augustin, et les auteurs qui ont écrit sur les théatres ; après avoir pesé à la balance du bon sens leurs opinions diverses ; après m’être apperçu qu’elles se contredisent, et m’être convaincu que la plupart des traducteurs n’étoient souvent que des fanatiques et des bigots de l’antiquité, acharnés à mépriser nos chefs-d’oeuvre, et à éxalter même ceux qu’ils ne connoissent pas, aux dépens de ceux qui font la gloire de la France, et le triomphe de nos artistes ; j’ai pensé que je ne devois pas m’en rapporter a leurs éloges éxagérés, parcequ’ils choquoient mes sens, et qu’ils offensoient ma raison.

108. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

Je vous ai dit plus haut que l’on avoit renversé le sens des mots et leurs justes significations.

109. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

Cette différence du Tableau au Portrait devroit être également reçue dans la Danse ; le Ballet, comme je le sens, & tel qu’il doit être, se nomme à juste titre Ballet ; ceux au contraire qui sont monotones & sans expression ; qui ne présentent que des copies tiedes & imparfaites de la nature, ne doivent s’appeller que des divertissements fastidieux, morts & inanimés.

110. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

Ces liaisons & ces suites de figures ; ces mouvements qui se succédent avec rapidité ; ces formes qui tournent dans des sens contraires ; ce mêlange d’enchaînements ; cet ensemble & cette harmonie qui régnent dans les temps, & dans les développements : tout ne vous peint-il pas l’image d’une machine ingénieusement construite ?

111. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

De la nécessité, elle se faisait une vertu ; pourvue d’appas médiocres par la nature, la femme disparaissait chez elle derrière la danseuse qui répudiait tout appel aux sens, tout assaisonnement de grâces piquantes et minaudières. […] … la lascive Italie D’un ciel plus enflammé t’offrira la splendeur Et des cris plus bruyants, mais aux sens avilie Elle comprendra peu de ta danse ennoblie L’angélique pudeur. […] » En Allemagne, un écrivain à qui les persécutions des gouvernements réactionnaires donnèrent de la célébrité en 1835, Théodore Mundt, un des lutteurs de la jeune Allemagne, loua la danse moralisatrice de Marie Taglioni dans une phrase dont beaucoup de gens, de sens plus rassis, s’amusèrent : « Les pieds de Mlle Taglioni, disait Mundt, renferment une pensée pieuse et profonde. » Die Füsze der Dem.

112. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « Observations sur la construction d’une salle d’opéra. » pp. 3-32

Ce bâtiment assureroit tout à la fois la tranquillité et la précision du service, il seroit éloigné de huit toises au moins du corps de l’édifice ; cette distance formeroit une cour assez spacieuse pour y construire une pièce d’eau de trois toises en tous sens et de six pieds de profondeur ce qui produiroit un total de 1944 pieds cubes d’eau. […] La scène en effet ne peut faire illusion, se jouer de nos sens et nous transporter vers les objets qu’elle nous offre, si l’on n’a l’art de dérober les ressorts qui les font mouvoir : en découvre-t-on les fils ? […] Dans les théatres trop vastes, les acteurs paroissent des pigmées et ne sont jamais en proportion avec les décorations ; il est à présumer par l’immensité des salles d’Italie, qu’elles ont été construites par des peintres-décorateurs ; rien de si grand en effet et de si pompeux que les décorations ; rien de si pauvre et de si maigre que la scène, composée presque toujours de deux ou trois interlocuteurs, rarement accompagnés ; je sens donc le danger et les inconvéniens d’un trop grand théatre ; je sais qu’il entraîneroit à des dépenses ruineuses ; il faut que la partie proprement dite de la scène ne soit ni beaucoup plus longue ni beaucoup plus large, ni beaucoup plus élevée que celle qui existe aujourd’hui ; mais il est nécessaire et absolument utile, je le répète, que les parties latérales, c’est à dire, l’espace qui doit règner de droite et de gauche, depuis la décoration jusqu’au mur, ait au moins quatre toises, que le derrière du théatre ne soit point étranglé, et offre un libre passage à tous les sujets employés à ce spectacle ; je ne renoncerai jamais à l’idée des deux parties enfoncées de droite et de gauche dont j’ai parlé et qui formeroient à l’extérieur, (si on le croyoit indispensable), deux corps avancés.

113. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre second. Étude des jambes » pp. 40-51

Celui qui est jarreté doit s’appliquer continuellement à éloigner les parties trop resserrées ; le premier moyen pour y réussir, est de tourner les cuisses en dehors, et de les mouvoir, dans ce sens, en profitant de la liberté du mouvement de rotation du fémur dans la cavité cotyloïde des os des hanches.

114. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre premier. Justes idées sur les Danses contre lesquelles on écrit. » pp. 2-10

.° qu’il s’agit de combattre un préjugé et une opinion dont la plupart des esprits sont préoccupés, et que l’amour qu’on a pour tout ce qui flatte les sens, porte à soutenir et à défendre contre toute raison.

115. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VI. Objection : Il faut se récréer quelquefois. » pp. 179-187

C’est de là que naît dans les ames pieuses, par la consolation du Saint-Esprit, l’effusion d’une joie divine, un plaisir sublime, que le monde ne peut entendre, par le mépris de celui qui flatte les sens, un inaltérable repos dans la joie de la conscience, et dans la douce espérance de posséder Dieu.

116. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VII. » pp. 56-64

L’acte des Fleurs, l’acte d’Eglé dans les talens lyriques, le prologue des fêtes Grecques et Romaines, l’acte Turc de l’Europe galante, un acte entre autres de Castor et Pollux, et quantité d’autres où la danse est ou peut être mise en action avec facilité, et sans effort de génie de la part du compositeur, m’offrent véritablement des ballets agréables et très-intéressans ; mais ces danses figurées qui ne disent rien, qui ne présentent aucun sujet, qui ne portent aucun caractère, qui ne me tracent point une intrigue suivie et raisonnée ; qui ne font point partie du drame, et qui tombent, pour ainsi dire, des nues, ne sont à mon sens, comme je l’ai déjà dit, que de simples divertissemens de danse, et qui ne déploient que les mouvemens compassés et les difficultés mécaniques de l’art.

117. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX [X] » pp. 97-106

Ou Quintillien s’est mal expliqué, ou les mots dont il se sert ont cessé d’avoir pour nous le même sens ; car la modulation est ce qui constitue le chant, et le ritlnne, le mouvement de ce chant.

118. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Mort d’Hercule. Ballet tragique. » pp. 157-168

Déjanire s’éveille ; elle est épouvantée ; son tremblement, la pâleur de son front caractérisent le trouble de ses sens ; effrayée par les songes les plus épouvantables, son action est celle d’une personne, qui doute encore quoiqu’éveillée si elle ne voit pas réellement les objets affreux qui viennent de glacer son cœur.

119. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Apelles et Campaspe, ou la Générosité d’Alexandre. Ballet pantomime. » pp. 177-189

Honteux de lui-même il brise ses crayons, il jette loin de lui sa palette et ses pinceaux et renverse son chevalet, il marche, il s’agite ; tout annonce en lui le désordre de ses sens.

120. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

41Je sens combien je suis éloigné de cette perfection, je me juge et m’apprécie moi-même sans amour propre.

121. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

Avant de quitter Gardel donnons cette lettre sans date qu’il adressait pour sa fête à la danseuse Victoire Saulnier et qui nous rappelle la facilité avec laquelle s’attendrissaient les contemporains du sensible Robespierre… Il y a bien longtemps que je sens tout l’excès de mon malheur, mais jamais avec autant d’amertume qu’aujourd’hui.

122. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VII. » pp. 110-128

L’Acte des Fleurs ; l’Acte d’Eglé dans les Talents Lyriques ; le Prologue des Fêtes Grecques & Romaines ; l’Acte Turc de l’Europe galante ; un Acte entr’autres de Castor & Pollux, & quantité d’autres, où la danse est, ou peut être mise en action avec facilité & sans effort de génie de la part du Compositeur, m’offrent véritablement des Ballets agréables & très-intéressants ; mais les Danses figurées qui ne disent rien ; qui ne présentent aucun sujet ; qui ne portent aucun caractere ; qui ne me tracent point une intrigue suivie & raisonnée ; qui ne font point partie du Drame & qui tombent, pour ainsi parler, des nues, ne sont à mon sens, comme je l’ai déjà dit, que de simples divertissements de Danse, & qui ne me déploient que les mouvements compassés des difficultés méchaniques de l’Art.

123. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Les ballets furent constamment attachés aux tragédies et aux comédies des Grecs ; Athénée les appelle danses philosophiques ; parce que tout y était réglé, et qu’elles étaient des allégories ingénieuses, et des représentations d’actions, ou des choses naturelles qui renfermaient un sens moral. […] d’autres sont des allégories qui renferment un sens moral, comme le ballet des proverbes, celui des plaisirs troublés, celui de la mode, des aveugles, de la curiosité, etc.

124. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Chose extraordinaire : elle s’aventura par delà les mers sans sa sœur Thérèse, sa compagne dévouée, sa partenaire si utile au théâtre et toujours si heureuse de s’effacer, sa conseillère si avisée dont le sens pratique l’aurait servie à merveille dans une affaire où l’intérêt financier primait la question d’art. […] Ce ne sera pas, à coup sûr, par le sens artistique des Américains. […] « Il ne me reste qu’à demander pardon aux personnes dont je me suis permis d’emprunter les noms ; mais je sens que j’en avais quelque droit, car ces noms ont toujours et libéralement figuré dans tous les projets louables, dans toutes les nobles entreprises.

125. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVII, quelques philosophes » pp. 188-

Je sens quand les pommes de terre sont bien pelées.

126. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VII. Objection : On a toujours dansé. » pp. 188-201

Je sais qu’en reprenant ces désordres, je paroîtrai ridicule à plusieurs, et qu’on m’accusera de manquer d’esprit et de sens en voulant abolir ces anciennes lois : cependant, je ne puis garder sur cela le silence.

127. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre X. » pp. 130-144

Si notre âme détermine le jeu et l’action de nos ressorts, dès lors, les pieds, les jambes, le corps, la physionomie et les yeux seront mus dans des sens justes, et les effets résultants de cette harmonie et de cette intelligence, intéresseront également le cœur et l’esprit.

128. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VII. Sur le même sujet. » pp. 40-55

L’œil est en effet celui de nos sens qui se familiarise le plus aisément avec les contrastes ; ces loupes que la nature nous a données, sont souvent fausses et infidelles ; elles nous trompent presque toujours, soit dans les proportions, soit dans les distances.

129. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

Si notre ame détermine le jeu & l’action de nos ressorts, dès-lors les pieds, les jambes, le corps, la physionomie & les yeux seront mus dans des sens justes, & les effets résultants de cette harmonie & de cette intelligence intéresseront également le cœur & l’esprit.

130. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XII. Le foyer de la danse » pp. 270-287

La mère de la ballerine lui adressa le billet suivant : « Mon cher monsieur, Quand on veut faire cadeau à une jeunesse pauvre d’un équipage et de deux chevaux, on les lui fait parvenir sous enveloppe. » Cette femme de sens entendait ne rien perdre sur le lavage.

131. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

Les masques des Tritons sont verds & argent ; ceux des Démons couleur de feu & argent ; ceux des Faunes, d’un brun noirâtre ; ceux des Vents sont bouffis & dans l’action de quelqu’un qui fait des efforts pour souffler ; tels sont nos masques : voyons présentement en les comparant avec les chefs-d’œuvres de la Peinture s’ils ont quelque ressemblance ; je vois dans les Tableaux les plus précieux, des Tritons dont les physionomies ne sont point vertes ; j’apperçois des Faunes & des Satyres d’un teint rougeâtre & bazanné, mais un brun sombre n’est pas répandu également sur tous les traits ; je cherche des physionomies couleur de feu & argent, mais inutilement ; les Démons ont un teint rougeâtre, qui emprunte sa couleur de l’élément qu’ils habitent ; je sens la nature & je la vois par-tout ; elle ne se perd point sous l’épaisseur de la couleur & sous la pesanteur de la grosse brosse ; je distingue la forme de tous les traits ; je les trouve si vous voulez hideux, chargés, tout me paroît outré ; mais tout me montre l’homme, non comme il est, mais comme il peut être sans choquer la vraisemblance. […] Tout ce qui ne se présente point à nos sens avec les traits de la beauté, ne nous flatte que médiocrement.

132. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Cédons la parole au maître : « La danse de Fanny Elssler s’éloigne complètement des données académiques, elle a un caractère particulier qui la sépare des autres danseuses ; ce n’est pas la grâce aérienne et virginale de Taglioni, c’est quelque chose de beaucoup plus humain, qui s’adresse plus vivement aux sens. […] Les claqueurs, « organisés comme un régiment de la garde nationale », dit le Bon Sens, frappèrent à tort et à travers. « Un jeune homme décoré, raconte le même journal, a été en butte à d’horribles violences. » Un spectateur qui tournait le dos à la scène et s’absorbait dans la lecture d’une brochure, sans doute pour montrer qu’il faisait peu de cas de Fanny Elssler, fut roué de coups. […] On livra à l’indignation publique le nom d’Auguste, qui avait, dit le Bon Sens, « lancé contre les malheureux siffleurs sa meute de chiens enragés ».

133. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre II. Objections tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 151-166

le sens mystérieux : Hoc est mysterium , des paroles du Sauveur, nous avons chanté , et ce que nous avons chanté, c’est le cantique du nouveau testament, dont le sujet est la réconciliation des hommes avec Dieu par Jésus-Christ ; et vous n’avez point dansé , c’est-à-dire vous n’avez point élevé votre ame à cette grâce spirituelle, parce qu’elle n’en a point été touchée.

134. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

On appelle Pantomime sur le Théâtre de Covent-Garden, & de Drury-Lane ; ce qui n’est, à proprement parler, que des mascarades, sans action liée, & qui n’ont qu’un sens allégorique : par exemple, on a représenté de nos jours la France, sous la figure d’un Petit-Maître ; l’Angleterre sous la forme d’une Reine majestueuse, &c.

135. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

C’est donc, à notre sens, une recherche oiseuse que de s’efforcer de constater avec une minutieuse exactitude, chez telle ou telle nation, les premiers pas de l’action théâtrale. […] Saint-Évremont commence ses observations sur l’opéra en disant que, quoique les sens soient agréablement frappés par son éclat et sa magnificence, cependant, comme l’esprit n’y trouve rien qui le touche ni qui l’attache, on tombe bientôt dans l’ennui et dans une lassitude inévitable ; mais une des choses qui le choquent le plus, c’est « de voir chanter toute la pièce depuis le commencement jusqu’à la fin, » comme si les personnes qu’on représente s’étaient ridiculement ajustées pour traiter en musique et les plus communes et les plus importantes affaires de la vie […] A mon sens, il y a des secrets qu’on peut aimer à connaître : examiner les moteurs et les matériaux des tableaux qui vous ont étonné, analyser une illusion , en un mot, voir de près ce qui nous a séduits de loin, c’est une étude qui peut et doit n’être pas sans attraits pour un esprit observateur ; mais c’est folie que d’aborder ce peuple magique ; laissez-lui son rouge et son clinquant, redoutez, l’épreuve d’une contemplation trop intime, gardez votre point d’optique ; il est des bandeaux qu’il ne faut pas arracher : le monde théâtral ne peut être regardé qu’à distance.

136. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la poétique du ballet et de l’opéra »

Entracte, dans un sens plus limité, est un divertissement en dialogue ou en monologue, en chant ou en danse, ou enfin mêlé de l’un et de l’autre, que l’on place entre les actes d’une comédie ou d’une tragédie.

137. (1845) Notice sur Ondine pp. 3-22

La raison et l’usage de ses sens vont lui manquer, lorsque l’Ondine, touchée de pitié, redevient invisible, et rend à la chaumière sa paix habituelle, au cœur de Giannina son repos.

138. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Depuis tantôt quinze belles années de succès et de triomphes, ce beau petit récit que mademoiselle Taglioni racontait si bien, nous était une fête toujours nouvelle, la fête des yeux plus que des sens, la fête heureuse et riante, qui ne laisse après elle ni un regret ni un désir.

139. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

La vüe est celui de nos sens qui se familiarise le plus facilement avec les choses qui lui ont parues les plus extraordinaires.

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