Les meilleurs Danseurs & les Maîtres de Ballets les plus célebres la dédaignent parce qu’elle semble n’être pour eux d’aucun secours réel. […] Cet objet eût été mieux rempli par des Artistes éclairés que par Monsieur de Cahusac ; la partie historique appartenoit à ce dernier, mais la partie méchanique devoit, ce me semble, appartenir de droit aux Danseurs ; ils auroient éclairé le Peuple dansant ; ils lui auroient montré le flambeau de la vérité, & en illustrant l’Art ils se seroient illustrés eux-mêmes.
semblait tout au plus devoir porter un homme. […] Ses yeux baissés, aux longs cils, semblent des têtes de colombes.
V Cela peut sembler invraisemblable, mais bien des filles ont quitté le toit paternel pour avoir le droit d’abandonner leur corset.
Tout semble s’agiter autour de moi, les décors, les meubles et les lumières.
Le nombre des sujets dont l’opéra de Paris est composé, son établissement stable, ses ressources, ses revenus, et le goût des Français pour ce spectacle, sont de grands moyens pour le porter à un point de perfection et de magnificence auquel il n’est point encore parvenu, et qui semble ne dépendre maintenant que de très peu de circonstances.
… Il me semblait que j’étais sauvée et que toutes mes tribulations allaient finir.
Je me décidai donc bravement à supporter les pertes que j’avais subies, et pensais à toute autre chose lorsque la fortune sembla me sourire à nouveau.
Plus hardi qu’eux, peut-être avec moins de talens, j’ai osé deviner l’art de faire des ballets en action ; de réunir l’action à la danse ; de lui donner des caractères, des idées ; j’ai osé me frayer des routes nouvelles, l’indulgence du public m’a encouragé ; elle m’a soutenu dans des crises capables de rebuter l’amour-propre ; et mes succès semblent m’autoriser à satisfaire votre curiosité sur un art que vous chérissez, et auquel j’ai consacré tous mes momens.
Aux accens de la lyre d’Orphée, la décoration change successivement de forme, et s’embellit par gradation : les arbres viennent se ranger à la place des rochers ; les ronces se métamorphosent en fleurs, les autres se transforment en berceaux ; le coteau enfante des vignes qui en croissant s’unissent pour former de leurs pampres des guirlandes ; les oiseaux s’empressent, à répéter les chants d’Orphée ; des bergers et des Bergères quittent leurs hameaux pour se livrer aux transports de leur innocente joie : ils lui présentent des fleurs et des fruits, et ils expriment par des danses simples et naïves le bonheur qu’ils ont de le posséder dans leur voisinage ; la nature enfin, semble rendre hommage au chantre de la Thrace, en s’empressant d’embéllir sa sollitude par ces agréables métamorphoses.
Ne pourroit-on pas dire, Madame, que la danse de l’opéra semble avoir adopté, sans le savoir, le systême de descartes, et qu’elle se perd dans les tourbillons.
Zélis, Sultane favorite demande un miroir ; on le lui présente ; elle s’y regarde avec complaisance ; sourit à ses attraits, essaye ses mouvemens et ses gestes : ceux-ci deviennent plus expressifs, et ceux-là plus voluptueux, cette glace fidelle, en reproduisant ses charmes, semble lui en prêter encore de nouveaux.
Cette année de cygnes, qui flotte et semble voler à la surface azurée du lac encadré de montagnes sombres et de bois séculaires, n’est autre chose qu’un groupe de jeunes filles, jadis habitantes du manoir voisin, cruelles envers leurs admirateurs, et justement punies par la mère de l’un d’eux, fée de son métier, qui vengea ainsi la mort de son fils. […] Au moment où elle entrait, le paquet lui sembla très-lourd, et de plus en plus lourd à mesure qu’elle avançait.
Si dans la Sylphide de la Taglioni l’imagination émigrée se perd dans les brumes d’Ossian, dans les légendes celtes de Walter Scott, ce sont les Contes d’Espagne et d’Italie qui semblent servir d’itinéraire à Fanny dansant Le diable boiteux. […] « Mademoiselle Fanny Elssler est grande, souple et bien découplée ; elle a les poignets minces et les chevilles fines ; ses jambes, d’un tour élégant et pur, rappellent la sveltesse vigoureuse des jambes de Diane, la chasseresse virginale ; les rotules sont nettes, bien détachées et le genou est irréprochable ; ses jambes diffèrent beaucoup des jambes habituelles des danseuses, dont tout le corps semble avoir coulé en bas et s’y être tassé… » Il s’excuse d’insister si longuement sur les jambes, mais elles sont bien dignes d’être amoureusement étudiées.
Il me semble, au contraire qu’il y a, une certaine coquetterie à déclarer franchement son nombre d’années.
Ses grands yeux bleus à force d’être noirs, qui, suivant l’expression d’un poëte de l’endroit, semblent porter le deuil des victimes qu’ils ont faits, sont les plus belles choses du monde.
Après dix minutes qui me semblèrent un siècle, tant j’étais désireuse de savoir, il rouvrit les yeux et me dit en allemand : — Non, non, votre mère ne mourra pas : Je sentis ce qu’il disait et compris les mots « mère » et « non ».
Vouloir aller précisément jusqu’à la dernière ligne, pour ainsi dire, et jusqu’au dernier point qui sépare le bien du mal, c’est risquer trop visiblement de tomber dans le mal qu’on semble vouloir éviter.
Tour à tour, elle anime des statuettes antiques, des figures de vases que nous avions vues immobiles et qu’elle semble ressusciter ; ou bien, elle invente, elle reconstitue, que vous dirai-je ?
Elle m’a toujours semblé offrir une vérité matérielle dont il est aisé de se rendre compte.
Le fer échappe de sa main, et la nature semble lui reprocher l’atrocité d’un tel crime, elle charge ses enfans des présens empoisonnés ; et elle les accompagne, pour faire agir plus sûrement les ressorts qu’elle a résolu d’employer pour assouvir sa vengeance.
Que les Maîtres de Ballets qui voudront se former une idée juste de leur Art, jettent attentivement les yeux sur les batailles d’Alexandre, peintes par Lebrun ; sur celles de Louis XIV, peintes par Vander-Meulen, ils verront que ces deux Héros qui font les Sujets principaux de chaque Tableau, ne fixent point seuls l’œil admirateur ; cette quantité prodigieuse de combattants, de vaincus & de vainqueurs, partage agréablement les regards, & concourt unanimement à la beauté & à la perfection de ces chef-d’œuvres ; chaque tête a son expression & son caractere particulier ; chaque attitude a de la force & de l’énergie ; les grouppes, les terrassements, les renversements sont aussi pittoresques qu’ingénieux : tout parle, tout intéresse, parce que tout est vrai ; parce que l’imitation de la nature est fidelle ; en un mot, parce que la toile semble respirer.
La question, bannie du Code, semble s’être réfugiée dans les classes de danse.
Au premier abord la danse italienne semblait une vassale de l’école française. […] Sa victoire fut complète9. » Ainsi Thérèse semblait née pour la danse noble, académique, majestueuse. […] Chez Fanny, au contraire, tout paraît spontané ; elle frappe par un air d’ingénuité ; sa tête charmante ne semble pas, comme celle de sa sœur, la copie d’une statue antique ; c’est une beauté moins olympienne, plus humaine, plus moderne.
Il semble voir danser Mlle Fanny Elssler, en la regardant par le petit bout de la lorgnette. […] « Mlle Fanny Elssler est grande, souple et bien découplée ; elle a les poignets minces et les chevilles fines ; ses jambes, d’un tour élégant et pur, rappellent la sveltesse vigoureuse des jambes de Diane, la chasseresse virginale ; les rotules sont nettes, bien détachées, et tout le genou est irréprochable ; ses jambes diffèrent beaucoup des jambes habituelles des danseuses, dont tout le corps semble avoir coulé dans les bas et s’y être tassé ; ce ne sont pas ces mollets de suisse de paroisse ou de valet de trèfle qui excitent l’admiration des vieillards anacréontiques de l’orchestre et leur font récurer activement les verres de leur télescope, mais bien deux belles jambes de statue antique dignes d’être moulées et amoureusement étudiées… « Autre sujet d’éloge : Mlle Elssler a des bras ronds, bien tournés, ne laissant pas percer les os du coude, et n’ayant rien de la misère de formes des bras de ses compagnes, que leur affreuse maigreur fait ressembler à des pinces de homard passées au blanc d’Espagne. […] Leur principal organe, la Gazette des Théâtres, dit : « La reprise de la Sylphide est une erreur d’une danseuse de beaucoup de talent ; nous n’avons plus de sylphide à Paris, elle a pris son vol vers les glaces du Nord, et pour nous consoler de son départ, il nous est resté une séduisante mortelle, bien faite pour charmer les yeux et les cœurs, mais non pas pour nous faire oublier sur la terre ce ciel auquel il ne lui est pas permis de s’élever. » Le public sembla partager l’opinion des taglionistes. […] Fanny Elssler était à la fois assez sentimentale pour subir, avec beaucoup de ses contemporains, l’attraction de la prestigieuse Amérique, et assez positive pour ne pas dédaigner la richesse qui semblait l’y attendre. […] Quelques numéros auraient pu disparaître ; la soirée sembla longue à beaucoup de spectateurs.
Il me semblait la reconnaître. […] Je ne sais si vous avez vu ce ballet, où la Taglioni, soulevée par des fils invisibles, semblait planer dans l’espace, et à plusieurs reprises, s’envolait littéralement et comme malgré elle, quand l’amoureux voulait la saisir.
La rotule qui semble destinée à limiter le rejet du genou trop en arrière de l’articulation, tombera perpendiculairement sur la pointe du pied ; et la cuisse et la jambe ne sortant plus de la ligne, en décriront alors une droite qui assurera la fermeté et la stabilité du tronc.
Il semble que la dignité soit incompatible avec cette douce liberté, qui seule fait naître, entretient et sait varier le plaisir.
Il semble que l’opinion générale ait proscrit sans retour le quatrième Acte d’Armide.
Il me semble encore que quelques Spectateurs délicats suffisent pour éclairer tous ceux qui les environnent : leurs pôres étant ouverts, leurs esprits étant agités, dans la chaleur d’une première représentation, lancent une inombrable quantité de petits corpuscules, qui, se liant avec ceux émanés de leurs voisins, portent par-tout le sentiment qui les anime ; & la commotion, excitée par la connaissance intime du goût, devient bientôt générale : ainsi que les impulsions de l’électricité, s’étendraient jusqu’à l’infini.
Augustin a adopté la même opinion ; il me semble que ces deux grands hommes (qui probablemeut n’étoient danseurs ni l’un ni l’autre) ont confondu la musique et la mesure ; car danser en mesure n’est pas être musicien ; cela est si vrai que le paysan le plus grossier danse en mesure.
Cette Princesse, troublée par les idées les plus funestes, exprime par des gestes, les tourmens qu’elle endure ; elle voit Hercule infidèle, elle le surprend dans les bras d’Jolé elle apperçoit cette Princesse sensible à ses feux ; un instant après tenant un poignard, elle semble s’élancer sur elle pour lui percer le sein.
Alexandre, prévenu par Roxane, entre sans bruit ; il approche ; à la vue du groupe qui lui semble céleste ; il applaudit à l’imagination brillante de l’artiste ; il voit qu’il a été trompé, et il sort pour ne point distraire Apelles de son travail.
… Et, comme je sortais du Cid ou de Sigurd, — à moins, toutefois, que ce ne fût de la Korrigane ou de la Farandole, — les yeux encore pleins des minois des jolies filles qui s’y trémoussent, il me sembla qu’au lieu du boulevard, poudroyant de lumières et de foule, j’avais devant moi cette cour de l’ancien Opéra, qui s’ouvrait sur la rue Drouot, avec sa corbeille de verdure appauvrie et gémissante, son petit jet d’eau pleuraicheur et son encadrement formé par les architectures nobles de l’hôtel Choiseul.
Les Magiciens, les Tyrans, les Amants haïs sont pour l’ordinaire des basses-tailles ; les femmes semblent avoir décidé, on ne sait pourquoi, que la haute-contre doit être l’amant favorisé, elles disent que c’est la voix du cœur ; des sons mâles et forts alarment sans doute leur délicatesse. […] Ce chant naturel dont on vient de parler, s’unit dans tous les pays avec les mots : mais il perd alors une partie de sa force ; le mot peignant seul l’affection qu’on veut exprimer, l’inflexion devient par là moins nécessaire, et il semble que sur ce point, comme en beaucoup d’autres, la nature se repose, lorsque l’art agit. […] On voit par-là combien les Français datent de loin en fait de préventions et d’erreurs sur certains chapitres : mais un roi tel que Charlemagne n’était pas fait pour adopter de pareilles puérilités ; il semble que cette espèce de feu divin qui anime les grands hommes, épure aussi leur sentiment, et le rend plus fin, plus délicat, plus sûr que celui des autres hommes. […] Rameau a poussé cette partie aussi loin qu’il semble qu’elle puisse l’être : presque tous ses chœurs sont beaux, et il en a beaucoup qui sont sublimes.
J’appuierai ensuite ce sentiment par des exemples vivants que l’on ne pourra rejetter si l’on est enfant de la nature, si la simplicité séduit, si le vrai semble préférable à cet Art grossier qui détruit l’illusion & qui affoiblit le plaisir du Spectateur. […] Lany, par la même raison s’est livré à la Danse comique ; il y est admirable, parce que ce genre semble fait pour lui, ou plutôt parce qu’il est fait pour ce genre : il seroit déplacé, & n’auroit pas été supérieur, s’il eût adopté celui du célebre Dupré. […] Cette multitude de choses qui se présentent à nous dans l’éloignement le plus considérable, est l’image d’une perspective trop étendue ; l’œil s’y perd & ne distingue qu’imparfaitement ; mais l’imagination vient au secours, elle supplée à la distance & à la foiblesse des regards ; l’enthousiasme rapproche les objets ; il en crée de nouveaux ; il s’en fait des monstres ; tout lui paroît grand, tout enfin lui semble gigantesque.
Je ne sais quelle brume compacte s’est mise un moment entre ma mémoire et l’horizon de la poésie antique ; par l’effet d’un mirage alphabétique, il m’a semblé, au début de tous les poèmes, depuis l’Iliade jusqu’à la Physiologie du fumeur, voir figurer la lettre O, cette particule si laconique, cette apostrophe si stridente, cette magique avant-courrière de l’invocation. […] Elle date sa lettre d’une localité dont le nom seul fait venir la chair de poule, et elle trace ces mots : De la vallée aux Loups… minuit… Elle parle des heures lentes du soir… du concert du vent qui semble pleurer avec elle, des cris lointains et du mauvais augure des chiens de bergerie qui aboient après la lune… enfin, comme les peintres, elle fait son paysage sans sortir de Paris ; elle a déjà répété cinq fois : Il est minuit, je pense à toi… Quand elle s’aperçoit qu’il est six heures de relevée, comme disent les avoués, elle plie sa lettre ; son cachet place sur la cire noire l’empreinte d’une Héro qui pleure son Léandre absent, elle donne la missive au portier et lui recommande de la porter le lendemain matin. […] Le soir arrivé, trois cents personnes envahissent le logis de madame… ; tout le monde est en tenue de bal : chacun se regarde, car rien ne semble préparé pour un bal. […] La Lorette aime le cigare, c’est une confession que nous avons déjà faite et que nous croyons pouvoir renouveler encore, et en cela la Lorette nous semble douée de l’intelligence du bien-être que ne possèdent pas à un degré égal beaucoup de dames non lorettes. […] Bien plus, la loge de la Lorette sembla aux ombrageux insulaires un lazaret de pestiférés, on s’en isola, parce qu’il circula un soupçon sur l’étrangère : les faiseurs de cancans de Londres se dirent que la dame avait une mission de basse diplomatie et qu’on l’avait envoyée à Londres non pas pour ses beaux mais pour ses bons yeux.
Si on n’y réussit pas, on manque son but ; et quant à moi, il me semble fondé de croire qu’il est impossible d’émouvoir les passions avec des êtres fantastiques personnifiés.
VI lumière et danse Puisque, aussi bien, on s’accorde à dire que j’ai créé quelque chose, que ce quelque chose est un composé de la lumière, de la couleur, de la musique et de la danse et plus particulièrement de la lumière et de la danse, il me semble qu’il ne serait peut-être point malséant, après avoir considéré moi-même ma création à un point de vue anecdotique et pittoresque, de dire ici, en quelques mots plus graves, peut-être même un peu trop graves, et je m’en excuse à l’avance, quelles sont mes idées relativement à mon art et comment je le conçois aussi bien intrinsèquement que dans ses rapports avec les autres arts.
Cependant il est plus essentiel qu’on semble le penser que la place dont il s’agit soit tenue par un homme d’un talent avoué, car la médiocrité compromettrait bien souvent le succès de maints opéras qui coûtent de 50 à 80 000 l.
Mais ce qui dût étonner la Grèce, ce fut de les voir paroitre tous à la fois comme un brillant phénomène ; ils s’y montrèrent avec une perfection rare qui ne pouvoit être que l’ouvrage du tems, de l’imagination et du génie, qui sembloient leur avoir prêté leurs ailes pour les élever d’un vol rapide vers la perfection.
Lincée désarmé et chargé de chaînes est conduit à Danaüs ; à cette vue Hypermnestre vole aux genoux de son père ; elle le trouve insensible à ses prières ; Lincée, qui ne respire que la vengeance, honteux de l’abaissement de son épouse, l’arrache de cette posture humiliante ; il accable le Tyran de reproches, et par un geste menaçant il semble braver sa colère.
Un citoyen que son courage, sa générosité, l’élévation de son âme, avaient rendu l’objet du respect et de l’amour de la patrie, semblait reparaître aux yeux de ses concitoyens ; ils jouissaient du souvenir de ses vertus ; il vivait, il agissait encore ; sa gloire se gravait dans tous les esprits ; la jeunesse Romaine frappée de l’exemple, admirait son modèle ; les vieillards vertueux goûtaient déjà le fruit de leurs travaux, dans l’espoir de reparaître à leur tour sous ces traits honorables quand ils auraient cessé de vivre. […] Le peuple, les magistrats, la noblesse confondus et réunis par la joie générale, semblaient ne composer qu’une seule famille ; ils étaient tous parés de rameaux naissants : être sans cette marque distinctive de la fête, aurait été une espèce d’infamie.
Il est vrai qu’il semble à la plupart du monde, que c’est une partie principale des noces, et toutefois, il n’y a rien qui leur soit plus contraire, si l’on considère les causes du mariage, la sanctification ordinaire, les bénédictions et le contentement qu’on y peut désirer : car le mariage est une sainte ordonnance de Dieu, pour réprimer la convoitise et toute impudicité.
Les rayons éclatants de lumière, que le génie de Corneille répandait dans Paris, n’allèrent point jusqu’à elle : ils se perdirent dans des nuages épais, qui semblaient sur ce point séparer la cour de la ville. […] Tous les châssis de ce temple, qui semblait consacré à Apollon, étaient peints, et présentaient aux yeux mille divers ornements : il paraissait construit sur des rochers, entre lesquels on avait pratiqué des escaliers qui y conduisaient. […] Alors les cascades ou nappes de feu rouge sortirent des cinq arcades de l’éperon du Pont-Neuf ; elles semblaient percer l’illumination dont les trois façades étaient revêtues, et dont les yeux pouvaient à peine soutenir l’éclat. […] Les tables, cachées par de riches rideaux, parurent tout-à-coup dans toutes les salles ; elles semblaient se multiplier, comme la multitude des plaisirs dont on avait joui dans la fête. […] Elles semblaient s’élever sur quatre terrasses de lumières, ayant 18 pieds de diamètre, sur 70 de haut, en y comprenant les étendards aux armes de France et d’Espagne, qu’on y avait arborés à un petit mât chargé d’un gros falot.
Ainsi la spirituelle Eriphanis passionnée pour un chasseur nommé Ménalque, composa une chanson par laquelle elle se plaignoit aux arbres, aux rochers & aux forêts, de la dureté & de l’insensibilité de son amant ; elle le suivit même par les montagnes & dans les forêts en chantant cette chanson, dans laquelle elle témoignoit que les bêtes moins cruelles que Ménalque, s’attendrissoient à ses plaintes ; que les rochers sembloient y devenir sensibles, & que tout pleuroit avec elle : enfin cette chanson courut quelque tems après par toute la Grece ; en la chantant on exprimoit la passion d’Eriphanis par des mouvemens qui tenoient beaucoup de la danse. […] Le premier acte représenta d’abord la grotte de Vulcain, d’où sortirent huit Amours si bien déguisez en Forgerons, qu’on ne les pouvoit reconnoître que par l’application qu’ils avoient à former des dards & des fléches, plûtôt que d’autres armes, quoiqu’ils eussent leurs bandeaux, qu’ils sembloient n’avoir retenus que pour se garentir de l’éclat du feu, du bruit des marteaux & des enclumes : ils firent une Entrée de Balet d’une composition très-ingénieuse.
Dorval et Clairville également révoltés de la férocité et de l’inhumanité des habitans de cette isle, se rangent du côte de Constance ; ils la tiennent étroitement serrée dans leurs bras ; leurs corps sont un rempart qu’ils opposent à la barbarie de leurs ennemis, et leurs yeux animés et étincelans de colère semblent défier les Misogyniens. […] Un geste d’Inès semble reprocher à son amant son injustice.
Dorval & Clairville également révoltés de la férocité & de l’inhumanité des habitants de cette Isle se rangent du côté de Constance ; ils la tiennent étroitement serrée dans leurs bras ; leurs corps est un rempart qu’ils opposent à la barbarie de leurs ennemis, & leurs yeux animés & étincelants de colere semblent défier les Misogyniens. […] Un geste d’Inès semble reprocher à son amant son injustice.
Il semble d’abord que plus l’âme est habituée aux sensations musicales, et plus elle a d’aptitude à les saisir, et à s’en affecter.
Après de médiocres essais dans la littérature, il lui sembla que la médecine pourrait le conduire à la fortune. […] Il est le dieu du matérialisme et son regard, qui insulte l’esprit, m’est souvent entré comme un coup de couteau dans le cœur, lorsque je le rencontrais ; il m’a semblé maintes fois que de ses yeux sortait une masse rampante de petits vers, gluants et brillants29. » Barbey d’Aurevilly flétrissait « le lépreux de la cité de Paris, le scrophuleux (sic) docteur Véron30 ».
Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime, Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime : L’un l’autre vainement ils semblent se haïr ; 30 La rime est une esclave, et ne doit qu’obéir. […] Un sage ami, toujours rigoureux, inflexible, 200 Sur vos fautes jamais ne vous laisse paisible : Il ne pardonne pas les endroits négligés ; Il renvoie en leur lieu les vers mal arrangés ; Il réprime des mots l’ambitieuse emphase ; Ici le sens le choque, et plus loin c’est la phrase : 205 Votre construction semble un peu s’obscurcir : Ce terme est équivoque ; il le faut éclaircir. […] Telle qu’une bergère, au plus beau jour de fête, De superbes rubis ne charge point sa tête, Et, sans mêler à l’or l’éclat des diamans, Cueille en un champ voisin ses plus beaux ornemens, Telle, Guimard 10, pour plaire, imitant la nature, Semble avoir de Vénus, dérobé la ceinture. […] Chant III, vers La fable offre à l’esprit mille agrémens divers : Là tous les noms heureux semblent nés pour les vers, Ulysse, Agamemnon, Oreste, Idoménée, 240 Hélène, Ménélas, Pâris, Hector, Enée. […] Les danseurs d’Italie, qu’on nomme grotesques, ne cherchent qu’à étonner ; leur Danse est ignoble : ils semblent ignorer que la Danse est un art de plaire.
Le bon goût semblait avoir banni des spectacles de France ces sortes de caractères, qui y étaient autrefois en usage, L’Opéra Comique les y avait fait revivre.