Je serois fort embarrassé de démêler l’idée d’un peintre, et de conçevoir le sujet qu’il auroit voulu jeter sur la toile, si toutes les têtes de ses figures étoient uniformes comme le sont celles de l’opéra, et si les traits et les caractères n’en n’étoient pas variés. Je ne pourrois dis-je, comprendre, ce qui engage tel personnage à lever le bras, tel autre à avoir la main à la garde de son sabre ; il me seroit impossible de discerner le sentiment qui fait lever la tête et les bras à celui-ci, et reculer celui-la : Toutes les figures fûssent-elles dessinées dans les règles de l’art et les proportions de la nature, il me seroit malaisé de saisir l’intention de l’artiste ; je consulterois en vain toutes les physionomies, elles seroient muettes ; leurs traits monotones ne m’instruiroient pas ; leurs regards sans feu, sans passion, sans énergie, ne me diroient rien ; je ne pourrois me dispenser enfin de regarder ce tableau comme une copie fort imparfaite de la nature, puisque je ne rencontrerois pas cette variété qui l’embellit et qui la rend toujours nouvelle. […] Pourquoi, dis-je, les femmes naturellement moins nerveuses, moins musculeuses, et moins fortes que nous, ont elles la physionomie tendre et voluptueuse, vive et animée, et toujours expressive, lors même que les ressorts et les muscles qui coopérent à leurs mouvemens sont dans une contention forcée, et qui contraint la nature ? […] les ballets étant des poèmes, ils exigeroient ainsi que les ouvrages dramatiques, un certain nombre de personnages pour les représenter : dèslors l’on ne diroit plus, tel danseur excelle dans la chaconne, tel autre brille dans la loure ; telle danseuse est admirable dans les tambourins ; celle-ci est unique pour les passe-pieds, et celle-là est supérieure dans les musettes : mais on pourroit dire alors, (et cet éloge seroit plus flatteur), tel danseur est inimitable dans les rôles tendres et voluptueux ; tel autre est excellent dans les rôles de tyrans, et dans tous ceux qui exigent une action forte ; telle danseuse séduit dans les rôles d’Amoureuses ; telle autre est incomparable dans les rôles de fureur ; celle-ci enfin rend les scènes de dépit avec une vérité singulière. […] Pauvres, riches, tout le monde y étoit admis : il falloit donc de vastes enceintes pour contenir un nombre infini de spectateurs qui n’auroient point trouvé le plaisir qu’ils venoient chercher, si l’on n’eût eu recours à des masques énormes, à un ventre, à des mollets postiches et à des cothurnes fort exhaussés Mais aujourd’hui que nos salles sont resserrées, qu’elles ont peu d’étendue, que la porte est fermée à quiconque ne paye pas, on n’a pas besoin de suppléer aux gradations du lointain : L’acteur et le danseur doivent paroître sur la scène dans leurs proportions naturelles ; le masque leur devient étranger, il ne fait que cacher les mouvemens de leur âme ; il est un obstacle aux progrès et à la perfection de leur art.
elle détruit les idées que la Scene vient d’imprimer dans mon ame ; elle joue un Passepied ; elle reprend un Rigaudon ou un Tambourin fort gai, lorsque je suis vivement ému & fortement attendri par l’action sérieuse qui vient de se passer ; elle suspend le charme d’un moment délicieux ; elle efface de mon cœur les images qui l’intéressoient ; elle étouffe & amortit le sentiment dans lequel il se plaisoit ; ce n’est pas tout encore, & vous allez voir le comble de l’inintelligence ; cette action touchante n’a été qu’ébauchée ; l’Acte suivant doit la terminer & me porter les derniers coups ; or de cette Musique gaie & triviale, on passe subitement à une Ritournelle triste & lugubre : quel contraste choquant ! […] Cette Peinture forte mais naturelle frappa, intéressa & jetta le trouble & l’horreur dans l’ame du Spectateur. […] D’ailleurs ce qui paroît en ce genre à l’Opéra ne porte jamais le nom de l’Auteur, sur-tout si les applaudissements se font entendre ; au moyen de cet arrangement, il y a fort peu d’émulation & par conséquent fort peu de décorations qui ne laissent une infinité de choses à desirer. […] Je serois fort embarrassé, par exemple, de rendre l’action d’une Comete ; celle des signes du Zodiaque ; celle des heures, &c.
Je serois fort embarrassé de démêler l’idée d’un Peintre, & de concevoir le sujet qu’il auroit voulu jeter sur la toile, si toutes les têtes de ses Figures étoient uniformes comme le sont celles de l’Opéra, & si les traits & les caracteres n’en étoient pas variés. Je ne pourrois, dis-je, comprendre ce qui engage tel personnage à lever le bras, tel autre à avoir la main à la garde de son sabre ; il me seroit impossible de discerner le sentiment qui fait lever la tête & les bras à celui-ci, & reculer celui-là ; toutes les Figures fussent-elles dessinées dans les regles de l’Art & les proportions de la nature, il me seroit mal-aisé de saisir l’intention de l’Artiste ; je consulterois en vain toutes les physionomies, elles seroient muettes ; leurs traits monotones ne m’instruiroient pas ; leurs regards sans feu, sans passion, sans énergie ne me dicteroient rien ; je ne pourrois me dispenser enfin de regarder ce Tableau comme une copie fort imparfaite de la nature, puisque je n’y rencontrerois pas cette variété qui l’embellit & qui la rend toujours nouvelle. […] Pourquoi, dis-je, les femmes naturellement moins nerveuses, moins musculeuses & moins fortes que nous, ont-elles la physionomie rendre & voluptueuse, vive & animée, & toujours expressive, lors même que les ressorts & les muscles qui coopérent à leurs mouvements, sont dans une contention forcée, & qui contraint la nature ? […] Les Ballets étant des Poëmes, ils exigeroient, ainsi que les Ouvrages dramatiques un certain nombre de Personnages pour les représenter ; dès-lors l’on ne diroit plus, tel Danseur excelle dans la Chaconne, tel autre brille dans la Loure ; telle Danseuse est admirable dans les Tambourins ; celle-ci est unique pour les Passepieds, & celle-là est supérieure dans les Musettes ; mais on pourroit dire alors, (& cet éloge seroit plus flatteur,) tel Danseur est inimitable dans les rôles tendres & voluptueux ; tel autre est excellent dans les rôles de Tyran, & dans tous ceux qui exigent une action forte ; telle Danseuse séduit dans les rôles d’amoureuse ; telle autre est incomparable dans les rôles de fureur ; celle-ci enfin rend les Scenes de dépit avec une vérité singuliere. […] Pauvres, riches, tout le monde y étoit admis ; il falloit donc de vastes enceintes pour contenir un nombre infini de Spectateurs, qui n’auroient point trouvé le plaisir qu’ils venoient chercher, si l’on n’eût eu recours à des masques énormes, à un ventre, à des mollets postiches & à des cothurnes fort exhaussés.
Il me reste cependant à prévenir quelques doutes qu’on pourrait former sur la partie historique de ce Traité, en partant d’après une autorité que je reconnais fort supérieure à la mienne. […] Troisièmement, la diversité des effets de la Danse théâtrale ancienne et de la nôtre, qui a induit l’Abbé Du Bos dans la plus grande erreur, se concilie fort aisément avec la certitude dans laquelle il aurait dû être, lui qui connaissait si bien l’antiquité, que les Grecs et surtout les Romains, ont porté cet Art infiniment plus loin que nous ; et c’est ce qu’on verra sans obscurité par le détail des faits que j’ai recueillis, pour former la suite historique de cet Ouvrage.
Il arriva, de là, que la licence des Pantomimes, que rien ne contenait, devint extrême, et que les troubles qu’ils excitèrent devaient paraître fort dangereux.
Une variation très bien dansée par Mlle de Craponne et qui comporte de forts jolis temps piqués et relevés sur la pointe, nous prive cependant de ce qu’il y a chez cette danseuse de plus personnel : son superbe bondissement.
Ces ministres emploient tout ce traité à montrer par un grand nombre d’autorités des saintes Ecritures et des Pères, et par les plus fortes raisons, que les danses doivent absolument être interdites aux chrétiens ; et ils le finissent en répondant à plusieurs des raisons qu’on allégue pour les justifier. […] Cor. c. 15, v. 33)… Mais si, outre cela encore, et en de telles assemblées, il y a des privautés entre l’homme et la femme, tout est perdu… En quelque part que nous découvrions le danger, il le faut craindre et fuir, et nous ne devons jamais penser ou que le danger n’y soit pas si grand, ou que nous soyons assez forts pour en échapper. […] Ceux qui conservent une lumière plus pure, sont en si petit nombre et ont si peu d’autorité, qu’ils ne peuvent s’opposer à la chute générale des mœurs ; et qu’ils s’estiment heureux s’il leur est permis de vivre en particulier selon les maximes dont le siècle est ennemi : encore leur échappe-t-il souvent, ou par surprise ou par une lâche complaisance pour l’opinion des autres, qui a de secrètes racines dans le cœur, de louer ce qui ne mérite que des larmes, et d’approuver ce que Dieu condamne. » Cette réflexion si lumineuse ne peut-elle pas s’appliquer fort naturellement aux danses, qui paroissent à beaucoup de gens un divertissement permis, et dont en conséquence ils prennent la défense, parce que, pour me servir des paroles de ce savant auteur, elles contribuent à la douceur et aux délices de la vie , et que volontiers on appelle bon tout ce qui plaît, pourvu qu’il n’ait rien de grossièrement mauvais, quoiqu’il soit réellement condamnable selon les principes de la bonne morale, et au jugement de la vérité éternelle ?
Un œil jaloux épie Giselle, Hilarion, un de ces gardes-chasses mystérieux et farouches, comme on en voit dans les ballades germaniques, a pour Giselle un de ces amours qui ressemblent fort à de la haine, et qu’éprouvent les mauvaises natures, incapables d’être aimées ; cette haine, c’est de l’amour aigri. […] Les esprits forts se moquent des feux follets et disent qu’ils sont produits par les exhalaisons des marécages ; mais vous, dignes chasseurs allemands, vous savez bien que ces lueurs sont des âmes en peine ou des esprits malfaisants ; et comment, toi, lourde brute d’Hilarion, n’as-tu pas reconnu au tremblement de tes genoux, à la sueur glacée qui colle tes cheveux à tes tempes, que tu es à côté de la tombe de Giselle ! […] ne passez pas, minuit sonné, sur la fatale clairière, ou vous risquez fort d’aller achever votre route au fond du lac, côte à côte avec les grenouilles, dans les joncs et dans la vase.
Mon chien me tira si fort en arrière que je tombai à la renverse. […] Comme elle était fort ponctuelle, d’habitude, je lui adressai quelques reproches, ce que je n’aurais point fait si elle avait été généralement inexacte !
Là, je vois Périclès, cet homme, qui, par son éloquence, sa sagesse, et ses vertus héroïques, captiva pendant quarante ans l’amour des Athéniens ; je vois, dis-je, cet homme aussi illustre dans la paix que dans la guerre, à qui la république avoit érigé neuf trophées pour autant de victoires, qu’il avoit remportées ; accablé dans sa vieillesse par tous les maux, qui peuvent déchirer une âme sensible ; les Athéniens lui otèrent sa charge de général, le condamnèrent à une forte amende, et oublièrent en un instant les longs, et signalés services, qu’il avoit rendus à la République.
Le théâtre de Louvois construit légèrement à quatre ou cinq toises de l’opéra, tenant à une quantité de maisons mal baties, augmente encore le danger, la rue neuve le Pelletier, déjà fort étroite l’est devenue davantage, depuis qu’on y a élevé une foule de petites maisons construites en bois, et occupées par un grand nombre de locataires ; comment est il possible que des bâtimens aussi inflammables ayent été tolérés sous les yeux d’un gouvernement sage. […] N’ayant que des notions fort imparfaites de l’architecture, je me tairai sur la construction et sur les proportions que les parties doivent avoir entre elles, pour former un beau tout. […] Il seroit fort utile que l’administration du spectacle de la république et des arts, eût huit hommes pris du corps des pompiers, ils ne quitteroient point le théâtre pendant les représentations. […] Quant à la partie de la salle destinée pour le public, elle doit être assez spacieuse, pour que les recettes et les représentations extraordinaires puissent s’élever à dix ou douze mille francs ; au reste, c est la nature et le genre de spectacle, la population et le nombre des citoyens qui doivent déterminer l’espace et l’étendue de ce monument, et sous ce rapport une plus grande dépense sera compensée par une plus forte recette.
Elle devint toute pâle, mais je n’avais plus le choix et c’était le seul moyen d’en finir, même si cela devait briser mon cœur qui battait si fort que je le crus sur le point d’éclater. […] Quand je m’arrêtai de parler, mes dents se mirent à claquer si fort que j’en eus la langue toute coupée.
Les femmes, de plus en plus, prennent la place des hommes, supplantent le prétendu sexe fort. […] Mais il est certain que des moyens nouveaux s’offrent à l’art du théâtre, et miss Loïe Fuller aura apporté là sa forte part de contribution.
Il est, du reste, dans l’hygiène de la danseuse de ne dîner que fort superficiellement. […] Un soir, mademoiselle François était en train de boutonner son maillot, lorsqu’elle sentit qu’il lui fallait accomplir ce que Gautier appelle, dans Pierrot posthume, je crois : Un travail fort pressé sur les vases étrusques… Il n’y avait pas de vases étrusques !
Tous ceux d’une taille plus que médiocre et d’une construction forte et ramassée, s’adonneront au genre comique et aux pas caractéristiques.
Songez à ses temps de valse qui sont à la danse ce que le mètre dactylique — un temps fort, deux faibles — est à la mélopée virgilienne.
Il clama, dès le seuil de notre appartement : — Cette fois, c’est trop fort. […] Il avait fait, à bord du bâtiment qui le transportait, la connaissance d’un Américain fort intéressant et compagnon des plus aimables.
« Saint Eloy, dit ce célèbre auteur, n’avoit de rigueur que pour lui-même, il étoit plein de tendresse pour les autres ; mais sa douceur étoit toujours accompagnée de beaucoup de fermeté ; et souvent lorsqu’il paroissoit le plus indulgent, c’étoit alors qu’il faisoit paroître sa rigueur épiscopale… Un jour de saint Pierre, prêchant dans une paroisse proche de Noyon, il parla fortement contre les danses et les autres jeux qui tenoient encore du paganisme, où les bonnes mœurs étoient fort en danger. […] Vous trouverez peut-être que je parle trop hardiment, et que j’oublie cette retenue et cette modestie que j’ai coutume de garder dans les lettres où il s’agit d’intercéder pour les criminels ; mais cette modestie même, qui n’est autre chose qu’une certaine crainte de blesser et de déplaire, doit céder ici à une crainte bien plus forte ; car je craindrois et de déplaire à Dieu, et de manquer à l’amitié que vous avez voulu qui fût entre vous et moi, si j’étois plus réservé à vous donner de sa vis salutaires. » Qu’il seroit à souhaiter que toutes les personnes en places et en autorité donnassent, comme Macédonius, leur estime et leur confiance à des hommes capables de leur donner les avis dont ils ont besoin, pour se bien acquitter des emplois difficiles et périlleux attachés aux grandes places, et assez dépouillés de tout intérêt propre et de toute considération humaine, pour dire à ceux qui les honorent de leur confiance, toutes les vérités qui peuvent leur être utiles !
Les anciens cultivaient et aimaient beaucoup ces sortes de récréations ; nous les dédaignons parce que nous sommes fort éloignés de la perfection à laquelle les Grecs, et surtout les Romains, étaient parvenus.
Ce Poète devint bientôt célèbre dans ce genre ; mais le P… de P***, homme fort aimable, et fait en tout pour la bonne compagnie, qui en ce temps-là était toujours excellente, balança sa réputation, et sans le vouloir peut-être, fut sur le point de la lui ravir.
La littérature a, ou je me trompe fort, déjà ravagé le film en prétendant le relever.
Je prends donc la liberté de vous prier de m’éclairer par une étincelle de ce génie qui vous caractérise, et qui vous élève si fort au dessus des autres hommes.
La Dansomanie, charmante bagatelle, d’un genre très-gai, a été fort accueillie ; mais le retour de Zéphir et Daphnis et Pandrose, ont convaincu M.
Elle y avait son prie-Dieu, dont les journaux disaient qu’il était « fort élégant, recouvert en velours et retenu à une chaise d’acajou par une petite chaîne du meilleur goût ». […] Mais il fallut attendre longtemps encore jusqu’à ce que Fanny se sentît assez forte pour remonter sur la scène. […] Au plus fort de son ravissement Th. […] La salle était fort brillante. […] Mlle Thérèse Elssler, disait-il, n’a jamais été protégée que par son nom, car son talent à elle est fort insignifiant ; elle a été de tout temps le compère de sa sœur et c’est dans les beaux jours de Fanny que l’on applaudissait Thérèse…..
Pytagore, Platon, Lucien, & Athénée nous ont donné seulement une idée generale de la Danse ; Meursius en a plus parlé dans son Traité de l’Orchestre : mais cela est fort différent d’une Histoire suivie de cet Art, de laquelle j’aurai eu au moins le mérite de l’invention.
Aussi les Romains jouissaient-ils d’un avantage qui devait rendre nécessairement leurs Théâtres en général fort supérieurs aux nôtres.
D’abord nous ne fîmes pas grande attention à lui, mais nous remarquâmes peu à peu qu’il paraissait fort mélancolique.
Que la multitude qui veut nous obliger à déférer à son sentiment, nous fasse voir cette vérité qui est si belle et si agréable, et ce sera une voie fort abrégée et fort prompte pour nous persuader comme on se le propose. […] Le saint docteur, vivement affligé de cette duplicité de cœur de plusieurs de ceux qui paroissent rechercher la connoissance de la vérité, pendant qu’intérieurement ils la craignent et la fuient, s’en plaint dans ses confessions d’une manière fort touchante en s’adressant à Dieu comme vérité éternelle : (Confess.
J’ajoute encore qu’il est impossible à la danse de dialoguer tranquillement ; que tout ce qui tient au raisonnement froid ne peut être exprimé par elle ; qu’il faut dans un ballet beaucoup de spectacle et d’action pour suppléer à la parole, beaucoup de passions et de sentimens ; et qu’il faut que ces sentimens et ces passions soient vivement exprimés, pour produire de grands effets, c’est toujours en grand que la pantomime doit peindre ; elle doit employer les couleurs les plus fortes et les traits les plus hardis, parce que toutes les demi-teintes ne répandent qu’un vague obscur et indécis sur le caractère de telle ou telle passion, et sur l’action de la pantomime qui, dans ce cas, est toujours froide et indéterminée ; les passions ont d’ailleurs tant d’analogie entre elles qne le plus grand nombre se ressembleroient, si l’on négligeoit de les caractériser par des traits particuliers qui empêchent les spectateurs de les prendre l’une pour l’autre. […] A partir de cette époque, on ne pourroit refuser vingt ans et plus à Oreste ; mais en rejettant cette idée pour suivre la plus commune, et par conséquent celle qui ne souffre aucune contestation ; Oreste étoit fort jeune lorsqu’Agamemnon fut unanimement choisi pour chef de l’armée des Grecs ; le siège de Troye a duré dix années ; si l’on ajoute le tems qui s’écoula pendant les disputes qui s’élevèrent entre les chefs de l’armée, celui du retard apporté à son départ par les vents contraires, et celui qu’employa Agamemnon, tant pour la joindre, que pour son retour à Mycènes, on se persuadera facilement que tout ce temps réuni à l’âge tendre qu’Oreste pouvoit avoir, formoit un laps de quinze années au moins ; or, cet age est bien plus que suffisant à un héros, pour immoler à sa vengeance l’assassin de son père et l’usurpateur de son trône. […] Egisthe et Clytemnestre paroissent ; ils se livrent à l’idée de leur commun bonheur ; ils n’attendent qu’une circonstance heureuse pour faire éclater les sentimens qui unissent leurs cœurs, mais cette circonstance trop éloignée, et fort incertaine encore, pénètre l’ame de Clytemnestre de la plus vive inquiétude ; un songe funeste lui a peint les plus affreux présages.
Cette dénomination impropre a été trouvée de sang-froid, pour exprimer une cause dont les effets (quand on est dans cet état paisible) ne sauraient manquer de paraître fort extraordinaires. […] D’après ces réflexions puisées dans une métaphysique peu abstraite, et que je crois fort certaine, j’oserais définir l’enthousiasme une émotion vive de l’âme à l’aspect d’un tableau neuf et bien ordonné qui la frappe, et que la raison lui présente.
La danse étoit simple et peu composée, la manière de l’écrire étoit par conséquent facile, et l’on apprenoit à la lire fort aisément. […] Jugez en, je vous prie, par l’article Chorégraphie inséré dans l’Encyclopédie ; vous regarderez sûrement cet art comme l’algèbre des danseurs, et je crains fort que les planches ne répandent pas un jour plus clair sur les endroits obscurs de cette dissertation.
La jonction de ces deux os constitue l’articulation par genou ; son mouvement de rotation est moins manifeste que celui du bras avec l’épaule ; par la raison que la cavité des os des iles, ou autrement cotiloïdes, est bien plus profonde que celle du bras appellée Glénoïde ; que les ligamens en sont plus forts et les muscles plus multipliés. La nature sage et prudente dans ses opérations, ne pouvoit donner à cette partie autant de jeu qu’à celle du bras : Trop de mobilité se soi oit opposée à la solidité que les colonnes d’un édifice doivent avoir, pour en supporter et en maintenir la charpente et la masse supérieure ; dèslors il falloit des cavités plus profondes des ligamens plus forts et des muscles plus multipliés pour en modifier les mouvemens, pour résister aux ébranlemens divers, et pour supporter le poids du corps qui devient considérable, lorsqu’après s’être élancé, il retombe.
La Danse étoit simple & peu composée ; la maniere de l’écrire étoit par conséquent facile, & on apprenoit à la lire fort aisément ; mais aujourd’hui les pas sont compliqués ; ils sont doublés & triplés ; leur mêlange est immense ; il est donc très-difficile de les mettre par écrit & encore plus difficile de les déchiffrer. […] Jugez-en, je vous prie, par l’article chorégraphie inséré dans l’Encyclopédie ; vous regarderez sûrement cet Art comme l’algebre des Danseurs, & je crains fort que les planches ne répandent pas un jour plus clair sur les endroits obscurs de cette dissertation dansante.
Les chœurs remplissent le théâtre, et forment ainsi un fort agréable coup d’œil ; mais on les laisse immobiles à leur place : on les entend dire quelquefois que la terre s’écroule sous leurs pas, qu’ils périssent, etc. et pendant ce temps ils demeurent tranquilles au même lieu, sans faire le moindre mouvement.
Il avait la pente la plus forte au libertinage, un goût excessif pour le plaisir, l’esprit léger, le cœur gâté, l’âme faible.
Malgré qu’elle soit titrée et fort aristocrate, elle est imbue des idées de liberté que l’on attribue généralement aux nihilistes.
Elle ajouta qu’il dépensait le plus clair de cette fortune en achats de tableaux, ce qui me laissa fort paisible.
* * * Sur ce, il me parvient une lettre fort courtoise et dont le signataire porte un nom à moi inconnu.
Le ballet bien composé est une peinture vivante des passions, des mœurs, des usages, des cérémonies et du costume de tous les peuples de la terre : conséquemment il doit être pantomime dans tous les genres, et parler à l’âme par les yeux ; est-il dénué d’expression, de tableaux frappants, de situations fortes, il n’offre plus alors qu’un spectacle froid et monotone.
Les mots de grave et d’aigu, de prompt et de lent, de doux et de fort ; n’offrent que des définitions très imparfaites.
Est-il dénué d’expression, de tableaux frappants, de situations fortes, il n’offre plus alors qu’un Spectacle froid & monotone.
Charmant voyage d’un bel esprit oisif et rêveur, qui s’inquiète fort peu de savoir ce que va dire la Revue d’Édimbourg ! […] À cette vue, James oublie toutes choses : plus de mariage, plus de noces, plus d’Effie, la fantaisie l’emporte, la Sylphide est la plus forte.
C’est que le genre inauguré en France par les Taglioni, dynastie de danseurs italienne et venant de Vienne, comportait toutes les caractéristiques du génie romantique : spiritualisme rêveur, engouement pour la couleur locale puisée aux sources populaires, nostalgie de pays lointains ou féeriques, d’un passé oublié ou légendaire, amour mystique plus fort que la mort. […] « Madame Carlotta Grisi seconde admirablement Perrot ; elle sait danser, ce qui est rare ; elle a du feu, mais pas assez d’originalité ; elle manque de cachet à elle ; c’est bien, mais ce n’est pas mieux… Quant à sa figure, elle n’est pas fort italienne, et répond peu aux idées brunes qu’éveille le nom de Grisi dont elle est parente.
Mais quand on n’est pas un danseur ; quand on serait bien en peine non seulement de danser, mais d’expliquer le moindre pas ; quand on ne possède, pour traiter des prodiges que font les jambes, que les ressources d’une tête, on n’a de salut que dans quelque philosophie, — c’est-à-dire que l’on reprend les choses de fort loin avec l’espoir de faire évanouir les difficultés par la distance. […] Les miroirs parallèles, les coureurs qui se passent un flambeau, et jusqu’à Nietzsche avec son aigle, son serpent, son danseur de corde, c’est tout un matériel, toute une figuration d’idées dont on pourrait faire un fort beau ballet métaphysique où se composeraient sur la scène tant de symboles fameux.
Ce qui est fort désagréable quand c’est une invitation à dîner pour le jour même.
lui demanda-t-elle, fort intriguée de ce long mutisme.
*** Voici, maintenant, une histoire non point plus probante mais plus caractéristique : Un après-midi, la fille d’un architecte fort connu de la ville de Paris avait amené sa fillette à une matinée au cours de laquelle j’apparaissais.
A cette heure où, avec des gestes de panathénée, Isadora Duncan se meut, libre et forte, gracieuse et variée, les jolies ballerines de Milan, de Paris, de Saint-Pétersbourg, de Berlin et de Londres me font l’effet de moniteurs de l’École de gymnastique militaire de Joinville, s’exerçant en robes de gaze, à devenir des almées !
Arlequin vient avec sa Maitresse ; il l’assure de son amour ; il lui fait entendre ensuite que le Sultan est fort embarrassé, qu’il est sans argent, sans ressource : ils s’en moquent.
D’abord, sur celle-ci, — dont le rideau relevé démasque les effrayantes profondeurs de la salle, — toutes ces demoiselles habillées d’un corsage de flanelle, de percale ou de piqué, qui laisse à découvert leurs bras et leurs épaules ; d’un caleçon de même étoffe, qui s’arrête au-dessus du genou ; de bas, jarretés fort haut, qui leur tiennent lieu de maillot, — et chaussées d’espèces de « cothurnes » d’un puce douteux ou d’un blanc roux.