Peut-être me reprocheront-elles encore d’avoir rapproché deux évenemens, dans le vrai peu éloigné mais qu’elles affecteront d’éloigner encore : elles crieront à l’anathême, elles diront que sans respect pour les Anciens, j’ai secoué hardiment les règles dont ils ont fait la base de ces immortels chefs-d’œuvres, que toutes les nations ont constamment pris pour leurs modèles. […] Après avoir prouvé qu’un ballet pantomime n’est ni ne peut être un drame, j’ose croire que, s’il peut être comparé à quelque genre de poésie, ce n’est qu’au poëme ; mais il a une analogie bien plus parfaite avec la peinture : celle-ci est une pantomine fixe et tranquille ; celui-là est une pantomime vivante ; l’une parle, inspire et touche par une imitation parfaite de la nature, l’autre séduit et intéresse par l’expression vraie de la nature elle-même. […] Je multiplie les incidens et les coups de théâtre, j’accumule les tableaux et la pompe, et je me sers du corps de ballet comme les anciens de leurs chœurs ; j’ai préféré la richesse à l’extrême régularité, et mon sujet est conduit de façon, que si je substituois des noms supposés à ceux de mes acteurs, on ne pourroit rien me reprocher, mais j’ai cru que des noms célébres et si souvent chantés par les poètes feroient plus d’impression ; jai préféré enfin le vraisemblable qui pouvoit intéresser, à un vrai qui n’eût produit que des sensations foibles et une action tiède et dépourvue du degré de chaleur qu’exige une représentation pantomime.
Au lieu donc de se servir de la parole du Saint-Esprit, qu’il y a un temps de pleurer, et un temps de sauter de joie , pour autoriser les danses, servons-nous-en plutôt pour nous convaincre que notre partage en ce monde doit être les gémissemens et les larmes, à la vue de tant de péchés que nous avons commis, de tant de dangers dont nous sommes environnés, et de notre éloignement du ciel, dans lequel seul le vrai bonheur nous est promis. […] Tout ce qui est vrai, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est aimable, tout ce qui est d’édification et de bonne odeur, tout ce qui est vertueux, ce qui est louable dans les mœurs ; que ce soit là ce qui occupe vos pensées.
Il est vrai que le succès la soulève à un tel point qu’un de ces soirs, elle pourrait, encore dépasser la rampe et tomber aux pieds de M. […] Il est vrai qu’en ce temps-là, Rosita Mauri gagnait quatre cents francs par mois, — pour soutenir toute une famille, — ce qui ne lui permettait pas d’émailler son ordinaire de truffes sous la serviette, de cailles en caisse et d’ortolans à la provençale.
III Cela est tellement vrai, surtout pour les filles à dots, qu’il n’est pas rare de voir une enfant de seize ans prendre un époux rachitique, poussée par le simple attrait de cette perspective : — Je pourrai sortir seule !
Cela est tellement vrai, que j’ai des émotions avant d’entrer en scène ou dans un bal.