» Alors, ému jusqu’aux larmes et tremblant de tout mon corps, je lui présentai le bouquet en bégayant : « Mademoiselle, au nom des jeunes gens de la ville… — C’est bien, c’est bien, messieurs, dit le père en saisissant le bouquet qu’il remit à sa fille. » Et, parlant avec un accent italien exagéré : « Nous sommes étrangers et ma fille ne parle pas assez le français pour vous répondre. […] Elle détacha vivement du bouquet une autre fleur et me la présenta en disant d’un petit ton mélancolique et doux : « Mille grazie, signor. » Et puis elle passa, et le lendemain elle partit sans cortège et sans bruit de la ville où elle avait eu son premier succès. […] J’allai, sur la demande du médecin, chercher une femme de confiance qu’il me désigna dans la ville et qu’il chargea de veiller sur le mort et sur la jeune fille.
Ils avaient partagé la ville en un certain nombre d’îlots et parcouraient parfois des kilomètres, avant d’arriver à leur lieu de destination, car ils demeuraient loin du centre, dans un des plus pauvres faubourgs. […] Avec quelques amis je visitais le quartier pauvre d’une ville provinciale, où disait-on, les gens, travaillant dans les moulins, vivaient à dix et parfois à douze et plus, dans des cabanes contenant deux chambres.
« Toutes les villes où elle a passé et Paris lui sont redevables des émotions les plus pures ; elle a réveillé la superbe antiquité en montrant des Tanagras en action.
Et pourtant j’ai encore bien des choses à dire sur la grande artiste, deux fois compatriote, qui incarne le génie de ma ville natale, Saint-Pétersbourg aux parapets de granit et aux îles verdoyantes, comme elle incarne celui de la danse russe classique.
C’est, ce que l’on ignore absolument mais, ce qui n’est point conjectural, c’est que ce peuple d’artistes et de savans quitta l’Egypte, et se réfugia à Athènes, qui devint la ville favorite des arts, et des sciences.