Ce sont tous ces traits que le maître de ballets doit saisir. […] Le difficile, comme je l’ai déjà dit, est d’embellir la nature, sans la défigurer ; de savoir conserver tous ses traits, et d’avoir le talent de les adoucir ou de leur donner de la force. […] et nos compositions seront belles : renonçons à l’art, s’il n’emprûnte ses traits, s’il ne se pare de sa simplicité ; il n’est séduisant qu’autant qu’il se déguise, et il ne triomphe véritablement que lorsqu’il est méconnu, et qu’on le prend pour elle.
Ce sont tous ces traits que le Maître de Ballets doit saisir ; c’est enfin l’amour du vrai, du grand & du sublime qui doit conduire ses crayons & déterminer ses pinceaux. […] Le difficile, comme je l’ai déjà dit, est d’embellir la nature sans la défigurer ; de savoir conserver tous ses traits ; d’avoir le talent de les adoucir, ou de leur donner de la force. […] & nos compositions seront belles ; renonçons à l’Art, s’il n’emprunte ses traits, s’il ne se pare de sa simplicité ; il n’est séduisant qu’autant qu’il se déguise, & il ne triomphe véritablement, que lorsqu’il est méconnu, & qu’on le prend pour elle.
Le geste puise son principe dans la passion qu’il doit rendre ; c’est un trait qui part de l’ame, il doit faire un prompt effet, & toucher au but, lorsqu’il est lancé par le sentiment. […] Les mains d’un Danseur habile doivent, pour ainsi dire, parler ; si son visage ne joue point ; si l’altération que les passions impriment sur les traits n’est pas sensible ; si ses yeux ne déclament point & ne décélent pas la situation de son cœur, son expression dès-lors est fausse, son jeu est machinal, & l’effet qui en résulte péche par le désagrément & par le défaut de vérité & de vraisemblance. […] La beauté se perd toujours sous les colifichets de la mode ; le simple est son fard ; la nature compose ses agréments ; les graces ajoutent à ses traits ; l’esprit les anime & leur prête encore un nouvel éclat.
» Telle est la teneur et tels sont les principaux griefs de cette lettre que j’abrège beaucoup, mais dont le dernier trait enfonça le poison dans mon cœur. […] Je ne voulus rien laisser paraître, mais ma femme vit bien, à mon attitude et à l’altération de mes traits, que je savais tout ; un peu effrayée de mon air sombre, elle me remit cette affreuse lettre, en me disant qu’elle n’avait pas compté l’envoyer et qu’elle l’avait écrite uniquement pour se soulager et se distraire. […] Il retint faiblement les miennes comme s’il voulait me dire quelque parole suprême, mais il ne le put ; ses traits devinrent immobiles, ses yeux fixes, et il expira en souriant.
Ils en faisaient sortir, à leur gré, quelques faibles traits de lumière qui servirent à établir leur puissance, et à égarer les peuples qu’ils avaient intérêt de séduire.