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34. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IV. Vices du grand Ballet »

Il n’est donc pas possible de faire du grand Ballet un Spectacle susceptible de l’intérêt théâtral ; parce que cet intérêt ne peut se trouver que dans la représentation d’une action suivie.

35. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXVI. Des Jettez, ou demies Cabrioles. » pp. 162-165

A l’égard des Dames, elles ne doivent pas tant les sauter, il suffit qu’elles en prennent le tems en pliant, & qu’en se relevant elles se laissent tomber sur l’autre pied que celui qui a plié : par consequent lorsque vous dansez avec une Demoiselle, & qu’il se trouve des Jettés ou autres pas sautez, il les faut prendre modérément, afin de conserver cet accord d’un sexe avec l’autre ; ce qui est une des parties essentielles à laquelle ont doit se conformer.

36. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre VI. De l’opposition des bras aux pieds. » pp. 210-213

& celui qui est opposé 2. fait un demi cercle comme ces mots Rond du coude de haut en bas, ce qui se doit faire dans le même tems de l’un avec l’autre, pour se trouver également en dessous, comme il est démontré par 4.

37. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. » pp. 11-92

Pour vous relever, tenez la jambe tendue, tirez-la sur la pointe du pied, pour la rapprocher et l’entrer devant l’autre, qui se trouvera tendue en même tems que celle qui avait été développée arrivera à la troisième position, où vous continuerez de vous hausser sur les pointes des pieds, en les tendant le plus qu’il vous sera possible ; soutenez-vous-y, afin de poser les talons doucement et à volonté. […] Pour exécuter ce tems, descendez le corps droit sous vous, en pliant bas des genoux et des coudes-pieds ; enlevez-vous consécutivement sans secousse, passant également les jambes l’une à la place de l’autre par la première position, et en rendant les genoux et les pointes des pieds, de façon que celles-ci se trouvent en ligne perpendiculaire avec les jambes, et près de terre, où elles retomberont par la chute du corps ; posez consécutivement les talons, les pieds à la troisième position en dehors, et serrez les genoux. […] Pour finir ce pas, enlevez-vous en amenant en même tems la jambe qui est tendue, pour la rentrer devant à la troisième position, où elles se trouveront toutes deux également tendues ; retombez sur les pointes ; posez consécutivement les talons que vous sortirez en avant, pour remboîter plus facilement les pieds et tourner les pointes de côté ; tenez les genoux tendus. […] Pour exécuter ce tems, pliez bas et enlevez-vous ; retombant, vous écarterez également les jambes, de manière que les pieds se trouvent placés à la seconde position ; vous tiendrez les pieds et les genoux en dehors ; ensuite pour rassembler les pieds, pliez et enlevez-vous en les rapprochant et les rentrant à la troisième position. […] Ensuite pour faire ce qu’on appelle chassé ouvert, exécuté à huit, les cavaliers et les dames qui se font face, se donneront les deux mains, répétant également ce même pas : chaque cavalier en même tems fera tourner et placer à sa droite la dame dont il tient les mains, ce qui mettra les quatre cavaliers et les quatre dames sur deux lignes : alors chaque cavalier et sa dame se trouveront en face l’un de l’autre.

38. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIII. » pp. 122-133

Il est heureux sans doute pour les progrès de la danse en action, qu’il y ait quelques maîtres de ballets que leurs fautes et leurs chûtes corrigent insensiblement ; en écoulant la voix du public et celle de l’expérience, ils choisissent des sujets moins diffus et plus généralement connus, ils abandonnent le Romanesque pour se livrer à des compositions moins fantastiques, plus nobles et plus sages ; ils n’essayent plus d’étendre en cinq actes un sujet dont le fond ne supporte que trois actes ; cette extension affoiblit l’action, elle ne marche plus, elle se traîne et se trouve paralisée par des hors-d’oeuvres. […] Les ombres heureuses offrent tous les âges et toutes les conditions ; les héros, les héroïnes, les poètes, les philosophes et les orateurs agiront, l’adolescence et l’enfance danseront ; c’est à l’imagination du peintre à tracer un vaste tableau ; s’il se contente de faire une allée d’arbres, terminée comme il est d’usage par une petite montagne, le maître de ballets se trouvera dans l’impossibilité de distribuer tous ces personnages sur un fond aussi étroitement combiné ; car il lui faut des berceaux, des allées, de petites collines, des bancs placés par la nature, des eaux tombant de terreins inégaux. […] Si Agamemnon, Clitemnestre, Achille et Iphigenie se trouvent en scène, voilà quatre rôles à enseigner ; chacun des acteurs à un intétêt séparé, des sentimens opposés, des vues différentes ; chacun d’eux doit avoir le caractère de la passion qui l’agite ; il faut donc que le maître de ballets se pénétre de la situation intérieure de ces quatre personnages ; il faut qu’il les représente tous, qu’il fasse les gestes qu’ils doivent imiter, que sa physionomie s’enflamme au dégré juste des sensations que chacun d’eux éprouve ; il doit prendre le maintien, saisir l’âge et le sexe de ces quatre acteurs ; les emportemens d’Achille, la fierté d’Agamemnon, le trouble la douleur et les éclats de l’amour maternel ; l’obéissance ; et la candeur d’Iphigénie prête à être sacrifiée.

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