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45. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la musique moderne »

Pendant le séjour de l’empereur Charlemagne à Rome en l’an 789, les chantres de sa chapelle qui le suivaient ayant entendu les chantres Romains, trouvèrent leur façon de chanter risible, parce qu’elle différait de la leur, et ils s’en moquèrent tout haut sans ménagement : ils chantèrent à leur tour ; et les chantres Romains, aussi adroits qu’eux pour le moins à saisir et à peindre le ridicule, leur rendirent avec usure toutes les plaisanteries qu’ils en avaient reçues. […] Rameau est à l’opéra : il a saisi dans ses compositions sacrées la grande manière que cet illustre artiste a portée dans ses ouvrages dramatiques ; mais il l’a saisie en homme original ; il a vu la lumière dès qu’elle a paru ; et il a composé de façon qu’on juge sans peine qu’il était capable de se frayer de nouvelles routes dans son art, quand même M.  […] Rameau a saisi le moment : il a porté l’exécution déjà préparée en France par le travail et l’expérience de plus de soixante ans, à un degré de perfection égal à celui de ses compositions dramatiques. […] Lully donc, qui en adaptant le chant français déjà trouvé, à l’espèce de déclamation théâtrale qu’il a créée, a tout d’un coup saisi le vrai genre, n’a en général répandu l’expression que sur cette seule partie : ses symphonies, ses airs chantants de mouvement, ses ritournelles, ses chœurs, manquent en général de cette imitation, de cette espèce de vie que l’expression seule peut donner à la Musique. […] Quoique ce que nous nommons très improprement récitatif doive exprimer réellement les paroles, et qu’il ne puisse pas porter trop loin cette qualité importante, il doit cependant être toujours simple, et tel à-peu-près que nous connaissons la déclamation ordinaire : c’est la manière dont un excellent comédien débiterait une tragédie, qu’il faut que le musicien saisisse et qu’il réduise en chant.

46. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre III. De la Danse théâtrale des Romains »

Elles ont entre elles des rapports, qu’une grande justesse peut seule saisir, des nuances qui les distinguent, qu’une vue délicate aperçoit et qui échappent aisément à toutes les autres.

47. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre II. Détails sur Pylade et Bathylle »

On répand alors des bruits qu’elle saisit avec avidité : la brusquerie, l’humeur, la fierté du sujet que l’on veut détruire, la douceur, la modestie, la politesse du Candidat qu’on cherche à établir passent de bouche en bouche.

48. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Cette Reine et Egisthe saisissent tous les in-*stans, où ils ne sont pas appercus, pour faire éclater les sentimens cruels qui les agitent. […] Clytemnestre et Egisthe mettent le comble à leur crime, en accusant Cassandre du meurtre d’Agamemnon ; le poignard qui est à ses pieds, leur paraissant un indice propre à les justifier, et à détourner les soupçons, Clytemnestre s’en saisit, le montre aux Officiers, accuse Cassandre, et est prête à les persuader par cette imposture. […] A ce recit Oreste frémit d’épouvante et de rage ; il se jette dans les bras de Pylade, puis courant dans les bras de sa sœur, il se saisit du poignard, et veut aller chercher Egisthe pour le percer de mille coups. […] Les Officiers s’avancent pour se saisir de l’un et de l’autre ; mais Electre leur crie : c’est mon frère, c’est votre Roi !

49. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 avril 1922. Comme quoi la danse est un art — ce qui s’en suit —. Un centenaire français célébré en Russie. »

Cela une fois posé, il importe d’étudier cette manière, d’en décrire les formes variées, de ne pas s’arrêter à ses mobiles, mais de saisir ses mouvements.

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