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138. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

ÉRYXIMAQUE Il est bien vrai, Socrate, que le trésor de ces images est inestimable… Ne crois-tu pas que la pensée des Immortels soit précisément ce que nous voyons, et que l’infinité de ces nobles similitudes, les conversions, les inversions, les diversions inépuisables qui se répondent et se déduisent sous nos yeux, nous transportent dans les connaissances divines ? […] … Il naît de ce glissant regard qui entraîne invinciblement la tête aux douces narines vers l’épaule bien éclairée… Et la belle fibre tout entière de son corps net et musculeux, de la nuque jusqu’au talon, se prononce et se tord progressivement ; et le tout frémit… Elle dessine avec lenteur l’enfantement d’un bond… Elle nous défend de respirer jusqu’à l’instant qu’elle jaillisse, répondant par un acte brusque à l’éclat attendu et inattendu des déchirantes cymbales !

139. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIV. » pp. 134-149

L’élève répondra, je ne puis lever la jambe à la hauteur où vous levez la vôtre ; je ne puis plier ni arrondir mes temps comme vous ; mes bras et mes jambes ne peuvent parcourir dans la même proportion des vôtres les mêmes circonférences.

140. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Un sage ami, toujours rigoureux, inflexible, Sur vos fautes jamais ne vous laisse paisible : Il ne pardonne pas les détails négligés ; Il renvoie en leur lieu les pas mal arrangés ; Des pieds jusqu’à la tête, il vous voit, vous contrôle : Là, le genou le choque ; ici, c’est votre épaule ; Votre construction ne permet point ce pas : A cette jambe en l’air, le bras ne répond pas. […] &c… Chant I, vers 175 C’est peu qu’en un ouvrage où les fautes fourmillent Des traits d’esprit semés de temps en temps pétillent : Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ; Que le début, la fin, répondent au milieu ; Que d’un art délicat les pièces assorties 180 N’y forment qu’un seul tout de diverses parties ; &c. […] C’est peu qu’en un ballet où les fautes fourmillent Des Pas un peu brillans de loin en loin pétillent : Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ; Que le début, la fin, répondent au milieu ; Que, d’un art enchanteur, les pièces assorties N’y forment qu’un seul tout, de diverses parties. […] Pécour lui répondit : « Je commande un corps où vous servez depuis long-temps ».

141. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

Fidèles aux définitions anciennes, nous appellerons opéra « une pièce de théâtre en vers, mise en musique et en chants, accompagnée de danses, de machines et de décorations. » Nos pères aimaient à dire que c’était là un spectacle universel, où chacun trouvait à s’amuser dans le genre qui lui convenait davantage : mais eux aussi formèrent le vœu que le poème répondit à tous les agrémens dont l’opéra est composé ; ils prétendaient qu’ils n’hésiteraient pas alors à le regarder comme le plus beau et le plus magnifique de tous les spectacles qu’a imaginés et qu’imaginera l’esprit humain. […] Si quelqu’un était tenté d’accuser de parcimonie la nouvelle direction, elle répondrait par le ballet de Gustave, dont le faste est sans exemple à l’Opéra ; elle répondrait surtout par cette réunion unique en Europe du meilleur orchestre, dirigé par Habeneck, dont on ne peut répéter le nom sans y joindre un éloge nouveau, de la plus belle scène lyrique nationale5, où brillent les Nourrit, les Levasseur, les Damoreau, les Dorus et les Falcon, et d’un ballet où l’on peut applaudir Taglioni, Perrot, Fanny Elssler, et les Noblet.

142. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

» Mlle Taglioni lui répondit en riant : « C’est mon mal de genou103. » Les premiers rapports de Duponchel avec les sœurs Elssler manquèrent de cordialité. […] Elle réussit ; le résultat répondit, même au delà, à ses plus ambitieuses espérances.

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